La loi immigration :
Une logique de race et de classe transformant des nationaux en immigrés
Une remise en cause de l’appartenance au peuple français, des Français descendants de l’immigration,
citoyens des quartiers périphériques de la république ;
Une construction juridique et identitaire des Français héritiers de l’immigration,
en tant qu’« étrangers » à la « nation » ;
en tant que corps extérieurs menaçant la pureté d’une essence à préserver
contre les dangers du « grand remplacement » et du « séparatisme »
Une construction morale en tant que mauvais citoyens, que « parasites » et qu’« assistés » détournant les aides,
à l’opposé des bons citoyens, travailleurs et producteurs,
Un retour au concept de « Français de papier » opposés aux « Français de souche»,
objets d’une loi d’exception motivée par une appartenance à une origine ethnique et à une classe dangereuse
Une promotion, au mieux à l’assimilation et à l’assignation aux emplois de surexploitation,
au pire à la déchéance de la nationalité, à l’expulsion et au statut d’ennemi de l’intérieur à réprimer ;
La loi immigration :
Une stratégie au service de la classe dominante justifiant l’ordre social
Un racisme structurel assumé, reprenant à son compte une rhétorique d’extrême droite ;
à des fins de légitimation d’un pouvoir en crise ;
et à des fins de crédibilisation d’un scénario substituant
des supposées contradictions identitaires et pseudo-civilisationnelles
aux contradictions sociales et économiques ;
Une utilisation de l’immigration et de ses descendants comme « bouc émissaire »,
symbole d’une « anti-France », source des difficultés sociales des « classes populaires » et de la « nation » ;
Une stratégie de détournement des colères sociales face à l’ampleur de l’offensive menée
à l’encontre de tous les acquis sociaux, les libertés fondamentales et les services publics,
un programme promettant une paupérisation et une précarisation massive,
une répression de réponse aux résistances
La loi immigration :
Une victoire idéologique de l’extrême droite
Une légalisation de l’idéologie raciste recourant à la catégorisation, la hiérarchisation
et la justification du traitement inégal sur la base de la préférence nationale,
Une promotion d’une immigration « choisie », précarisée, corvéable et jetable à volonté,
avec comme corollaire le tri de femmes et d’ hommes dans un marché d’esclavage moderne ;
Prétendument présentée comme bouclier contre l’extrême droite,
elle est tout au contraire l’aboutissement d’une politique étatique ,
où le « racisme d’en haut » conforte le « racisme d’en bas ».
Prétendument présentée comme bouclier contre l’immigration « clandestine »,
elle la fabrique en basculant toute une partie d’immigrés légaux en sans-papiers, elle la fabrique.
ATMF : Conseil d’administration
Paris le 26 décembre 2023