Nous demandons à la LDH de retirer sa plainte !
Paris, le 15 juillet 2015
Nous soussignés, partis, syndicats, associations membres du mouvement de solidarité avec la Palestine, et des divers collectifs qui structurent ce mouvement, notamment le collectif national pour une paix juste, la campagne bds France et la Plateforme des ong pour la Palestine, tenons à nous adresser solennellement à la LDH .
Nous sommes informés des démarches de certains d’entre nous afin que la LDH retire sa plainte contre deux de nos camarades de la campagne BDS France 34, et de l’ échec de ces démarches à la date d’aujourd’hui.
Nous tenons à vous préciser à nouveau les éléments suivants :
Ces camarades ont certes manqué de vigilance en faisant suivre sur FB une publication qui ne correspond en rien à leur éthique personnelle et militante ; ce manque de vigilance s’explique, même si cela ne l’excuse pas, par le terrible contexte des massacres quotidiens de l’été dernier dans la bande de Gaza.
Alertés ils ont immédiatement retiré leur mauvais post de Facebook, ils ont eu le tort de ne pas communiquer en même temps que ce retrait, ils l’ont fait, dans des termes sans équivoque, lorsqu’ils ont appris que la LDH nationale avait porté plainte contre eux pour incitation à la haine raciale. Abasourdis par l’ampleur que la LDH voulait donner à ce qui était pour eux réparé dès que signalé.
Nos deux camarades qui ont participé activement à des formations organisées par la campagne BDS 34 avec des intervenants de nos associations sur le sionisme et l’ antisémitisme, sont des militants honorables qui ont commis une erreur, à l’évidence non intentionnelle, mais n’ont rien à voir avec l’antisémitisme. Nous ne tolérons pas l’antisémitisme ou une quelconque forme de racisme dans nos rangs, et ne faisons preuve d’aucune complaisance devant des actes ou des termes racistes, mais ce n’est pas ici le cas. Les explications fournies n’ont pas réussi à ébranler la direction de la LDH jusqu’ici inflexible. Mais l’erreur est humaine et il faut savoir la distinguer de la volonté de nuire.
Même la LDH peut se tromper, sans visibilité réelle sur les enjeux locaux de la mise en exergue de ce qui reste un incident malheureux, elle est rejointe par des organisations qui œuvrent en permanence à la lutte contre le mouvement de solidarité avec la Palestine et contre le BDS en France, ce que nous ne pouvons accepter. Deux militants de la solidarité risquent de se retrouver injustement broyés dans une affaire qui peut les marquer à vie. La LDH doit l’entendre sinon elle joue le jeu de ceux pour qui être solidaire de la Palestine est un acte antisémite . Nous savons que de très nombreux militants de la LDH partagent ce point de vue. L’enjeu est de taille, un positionnement qui resterait rigide de la LDH ne manquerait pas de cliver durablement le mouvement de solidarité, et cela, à un moment où un succès commun du mouvement contre la politique d’Orange a marqué des points.
Nous tous, militants de la solidarité devons redoubler de vigilance contre les amalgames redoutables entre antisionisme et antisémitisme, des amalgames qui ne servent que le régime israélien d’aujourd’hui. Nous vous demandons de retirer votre plainte le plus vite possible, option digne pour tous et qui permettra au lieu de le mettre en danger, de consolider ensemble notre mouvement de solidarité.
Signatures
-AAW -AFD internationale – ATMF- CCIPPP- CEDETIM- CMF- Collectif judéo arabe et citoyen pour la Palestine – CNT- CVRPRO- Droit Solidarité- Femmes plurielles- Génération Palestine -NPA- UJFP