Racisme, fascisme : il est temps de reprendre la rue !
Communiqué de l’Union Nationale des Sans-Papiers (UNSP) – Appel à une réunion unitaire le 5 février pour l’organisation d’une manifestation antiraciste et antifasciste le 22 mars.
Racisme, fascisme : il est temps de reprendre la rue !
Six mois après l’assassinat de Clément Méric, l’extrême-droite la plus violente a encore frappé des soutiens des sans-papiers.
Le vendredi 18 janvier, une voiture s’arrête devant un concert de soutien aux sans-papiers organisé par RUSF (Réseau Universités Sans Frontières) à Clermont-Ferrand. Un skinhead fasciste en sort armé et tire sur les personnes rassemblées blessant deux d’entre elles. Il a été condamné à deux ans de prison ferme en comparution immédiate. Le procès a été expédié, la police n’a pas recherché la voiture, pourtant identifiée par des témoins, dans laquelle le tireur est venu et reparti. L’aspect prémédité et politique de l’affaire a été ainsi évacué.
Comme lors du meurtre de Clément ou des agressions homophobes, racistes et islamophobes de ces derniers mois, nous disons que cet acte n’est pas un accident mais le résultat d’un climat favorable aux idées réactionnaires.
Malgré la gravité de l’acte la presse nationale n’en a pas parlé. Manuel Valls qui se déplace au moindre incident pour justifier sa politique sécuritaire n’a pas même réagi, confirmant, si besoin était, que sa campagne contre Dieudonné, en plus d’être contre-productive, n’a rien à voir avec la lutte contre le racisme.
Semaine après semaine, en multiples avatars de la Manif pour Tous, des dizaines de milliers de manifestantEs ont recommencé à parader dans nos rues y déversant leur haine de l’autre. Des sondages placent le FN en première position pour les élections européennes. Et pendant ce temps le parti socialiste au pouvoir continue d’expulser les sans-papiers et de chasser les Roms.
Mais ce qui nous préoccupe peut-être encore plus c’est le silence et l’absence de riposte d’ampleur de notre camp. Car ce vide favorise le sentiment d’impuissance de tous ceux et toutes celles qui ne veulent pas se résigner. Il favorise aussi la confiance et l’arrogance des racistes et des fascistes. Enfin il laisse Manuel Valls mener sa politique raciste.
Nous disons que cette situation a déjà trop duré. Une semaine après Clermont-Ferrand, des militants d’extrême-droite ont attaqué avec matraques et gazeuses les clients d’un bar à Tours laissant leurs victimes en sang. A un certain point le silence devient complice. Il faut que la confiance change de camp et pour cela la riposte est nécessaire. C’est notre devoir de la construire.
Le 22 mars prochain aura lieu une journée internationale contre le racisme et le fascisme. Ce sera la veille du premier tour d’élections municipales que le Front National compte utiliser pour s’implanter localement et se donner une stature de parti de pouvoir.
Nous avons quelques semaines devant nous. Nous appelons donc à une mobilisation nationale contre le racisme et le fascisme et souhaitons que toutes les forces se conjuguent pour en faire une démonstration de force dans la rue aux côtés des sans-papiers et des Roms, des associations de quartiers et des collectifs antifascistes.
Parce que, contre le racisme, l’indignation ne suffit pas nous exigeons :
– la régularisation de tous les sans-papiers
– l’arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention
– l’arrêt des contrôles au faciès et de la chasse aux Roms
– le droit de vote pour les étrangerEs
Nous appelons à ce qu’il n’y ait pas une voix pour l’extrême-droite aux élections et à ne pas tolérer la présence des fascistes dans nos quartiers.
Pour construire cette mobilisation nous invitons tous les collectifs, associations, organisations, syndicats qui partagent nos objectifs à une réunion unitaire le mercredi 5 février au local de l’ATMF, 10 rue Affre (métro Barbès ou La Chapelle).