Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Deuils-Solidarité-Résistance

En ce jour, 26 juillet 2016, Jacques HAMEL prêtre de l’église de Saint-Etienne du Rouvray a été lâchement assassiné pendant la célébration de la messe du matin. Un des paroissiens de l’église, gravement blessé est toujours entre la vie et la mort.

Tout adjectif nommant l’innommable de cet acte s’écroule avec le choix de cette mise à mort commise par des terroristes de Daech.

L’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) rend hommage, avec respect, à la mémoire du prêtre assassiné. Elle souhaite un prompt rétablissement sans séquelles au paroissien blessé.

Nous nous associons à la douleur de leurs proches et à toute la communauté Chrétienne de Saint-Etienne Rouvray ainsi qu’à tous les Chrétiens en France et dans le monde.

Nous saluons particulièrement la dignité, la lucidité, le courage, l’appel à la paix des habitants de la ville meurtrie.

Nous réaffirmons notre engagement total aux côtés des forces de la société civile qui combattent au quotidien et partout ce nouvel ennemi de l’humanité. Nos forces communes ne céderont pas devant la haine et la peur que Daech veut semer entre les populations de nos sociétés, les peuple du Proche Orient, en Afrique et partout dans le monde, musulmans, juifs, chrétiens, kurde, yezidis, alevis…

Partout et au quotidien, nous sommes résolument de celles et ceux qui continueront à combattre toute forme d’idéologie de la haine ici et ailleurs.

Paris, le 26 juillet 2016

Po/ATMF – Le bureau national

 

ATMF – Deuils-Solidarité-Résistance 26 7 2016

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Contre le Terrorisme : résister et contribuer à chercher des alternatives

L’Association des Travailleurs Maghrébins de France salue, avec respect, la mémoire des victimes du massacre qui a fait 84 morts et des dizaines de blessés à Nice le soir du 14 juillet 2016 dont plusieurs enfants.

Nous partageons la douleur des familles, des proches des morts et des blessés endeuillés pour longtemps.

Nous nous associons à l’expression des condamnations unanimes venues du monde entier et à la solidarité internationale devant l’innommable qui a frappé encore une fois des innocents, perpétré, encore une fois dans des lieux de vie en commun, des lieux de partage, de liens humains et de liberté. La réaction émue, solidaire, de résistance du peuple est unanime.

La journée emblématique de la révolution, le 14 juillet, est désormais marquée par l’horreur indicible.

Il est avéré que l’acte infernal est prémédité. Il s’inspire et s’inscrit dans la propagande de l’état-de fait, Daech, qui le revendique après coup mais qui le revendique en tant que tel.

Les enquêtes et les spécialistes montreront le profil, de type singulier de l’auteur de ce massacre, au moins pour l’essentiel. Crapuleux, malade mental, terroriste, ou tout à la fois, à l’acte criminel peuvent s’ajouter d’autres dimensions, cernables ou non. Une constante est là : le formatage des esprits prédisposés à semer la mort collective. A un autre degré de la chaine mortifère, la manipulation des pulsions complexes, profondes et redoutables de l’être humain, se révèle aujourd’hui avec le tueur de Nice. Sa « radicalisation toute récente » n’est peut être que la surface visible de la vérité de cette complexité. Complexité de nature imprévisible, féroce, individuelle, avec ou sans réseau.

Donner la mort est l’ADN de Daech. Viser des collectifs, des masses, des populations pour des choix qui opèrent sur le mode génocidaire, en tant que vision politique globale des cerveaux qui l’installent dans la durée pour hystériser leurs troupes. Les extrêmes droites et les droites extrêmes en Europe, en particulier en France, sont à la fois captées et instrumentalisent à leur tour les massacres d’innocents pour alimenter leurs programmes de haines, de rejets, d’amalgames, du tout-sécuritaire, de mesures liberticides sans précédent. L’esprit des mots « c’est eux ou nous » dans la boucle de l’extrême droite et la droite déborde sa lettre, au point de rendre public une proposition de loi de légitimation du port d’armes. C’est du pain béni pour Daech et des milices hors du droit en France et dans toute l’Europe qui, en visant la déstabilisation des sociétés et des institutions en Europe, veut dresser les communautés les unes contre les autres.

Au lendemain de l’attentat de Nice, l’Elysée avait promis « d’intensifier ses frappes en Syrie et en Iraq pour frapper ceux qui nous menacent ». Le 18 juillet 2016, plus de 120 civils innocents seront tués par un raid de la coalition internationale.

Par ailleurs, un ailleurs si près et si visible d’ici, caché ou rendu inaudible par les pouvoirs et les médias majoritaires qui leurs sont soumis, c’est une véritable guerre, conçue  totale, innommable que ce nouvel ennemi de l’humanité mène d’abord à partir de son berceau et dans son berceau, le Cham (Palestine, Irak, Syrie, Jordanie, Liban ), c’est une véritable guerre de colonisation, d’occupation, d’oppression, de pillage du sol et du sous-sol, dans un seul but, soumettre sous son joug les peuples ou exterminer les populations qui y résistent ou les déporter. Sous d’autres formes, l’horreur est propagée au Maghreb, en Afrique, en particulier en Lybie dont il veut faire son prochain territoire, une nouvelle base armée de sa politique de domination et de destruction.

Jamais les peuples arabes ou africains des régions où il frappe n’ont subi, il faut le dire et rappeler, de telles formes génocidaires dans leur histoire.

L’origine principale est loin et directement liée à l’invasion de l’Iraq par l’armada américaine et ses alliés (par choix et /ou obligés, dont le gouvernement socialiste en France) qui prive le peuple Irakien des denrées de base et des infrastructures de base. La destruction de l’Etat en Irak a commencé là, en 1991. Une autre agression la suit en 2003, toujours sous le commandement des U.S.A « Axe du mal » et « les Etats Voyous » de Bush père et fils trouvent dans les livres « la fin de l’histoire » et « le choc des civilisations », dans le sillage de la chute de l’URSS, la feuille de route du démembrement de l’Irak qui ne finit pas de sombrer avec son peuple. Les peuples de la région vivent sous la même menace – sauf bien entendu l’Etat d’Israël qui, au contraire est conforté et encouragé dans sa politique d’apartheid et d’occupation coloniale des territoires palestiniens.

Sans oublier le rôle que jouent les pétrodollars du Golfe et leurs Etats en particulier l’Etat Wahhabite de l’Arabie Saoudite .Tous sous la botte américaine et ses bases américaines co-dirigées par la C.I.A, ces Etats féodaux font tout pour empêcher les Etats voisins à se stabiliser ou à se reconstruire.

Livrés à eux-mêmes, abandonnés par leurs Etats corrompus, déchirés par les guerres fratricides paupérisés à l’extrême, continuellement déplacés, les peuples Arabes subissent cet enfer nuit et jour.

Cette vie qui est à peine une survie est marquée à l’encre rouge par une mondialisation des humiliations, des frustrations, des avenirs bouchés. Un lot quotidien qui ne peut que nourrir un ressentiment littéralement abyssal. La mort en masse en Méditerranée n’en est que la partie visible de l’iceberg.

Il est dangereux, de croire et de faire croire, en particulier à la jeunesse, que « cela » est loin de « chez nous ».

Tous les êtres vivants savent ou ressentent ce que souffrir est. Les populations de l’immigration poste-coloniale et ceux qui en sont issues des banlieues ghettoïsées et déstructurées par les discriminations et le chômage de masse, notamment, vivent dans leur chaire, directement, l’horreur des vies agonisantes ou en sursis de morts insoutenable. C’est le terreau du ressentiment qui mène à l’irréparable. La France a fait le choix désastreux de ne pas régler le contentieux de son passé colonial avec les peuples qu’elle a colonisés.

Jusqu’ où vont aller Les Etats-va- en- guerre, encore actuellement menés par les USA, fondamentalement bellicistes, qui financent leurs guerres par la course à la vente des armes, des chantiers gigantesques des reconstructions, des industries mondiales du pétrole et du sol, des partages de dominations régionales et géo-stratégiques

Nourris par ces intérêts vertigineux, les Etats qui interviennent contre Daech sur des territoires spoliés, le font aussi pour des raisons géo-économico-politiques  – c’est évident. Et, les bombes ciblant un terroriste ou un groupe d’entre eux, ne peut éviter les civiles – c’est évident aussi. S’il n’y a pas de guerre propre, une guerre légitimée par la sécurité à laquelle sont attachés tous les habitants de la terre, ne peut se livrer que strictement dans le respect inconditionnel du droit international, même s’il est loin d’être parfait en raison des rapports de force qui le constituent (voir les résolutions de l’ONU jamais appliquées par Israël).

C’est ces raisons que nous réaffirmons, avec d’autres, ici et ailleurs, qu’une vie humaine est une vie humaine. Du Soudan ou du Nigeria, de Syrie ou d’Irak, de France ou de Belgique, chaque vie est à la fois la même et unique.

Nous ne pouvons, donc, que réaffirmer nos convictions, avec de véritable sociétés civiles, sur la nécessité absolue de construire des alternatives par la paix en tant que projet politique global de l’humanité dans la sécurité de tous et protégé par des Etats de droit dignes de ce nom dans le cadre de démocraties ouvertes à toutes et à tous. Cela suppose la rupture nette avec les régimes corrompus et tyranniques du Proche Orient, comme une condition politique majeure. Cela suppose en même temps de donner les moyens de mobilisation aux peuples pour reconstruire des projets démocratiques. Les peuples concernés directement sont les plus à même de combattre l’organisation mafieuse de Daech. Cela suppose aussi, en termes de moyens, que l’occident paye son confort, un confort insultant et humiliant des peuples qu’il a paupérisé sur leur propre sol. L’argent en tant que nerf de la guerre, oui à la guerre contre les inégalités, oui pour un nouveau type de plan Marshall du partage des richesses.

Nous considérons plus que jamais que face à la terreur, la contre terreur est contre-productive. La guerre provoque et/ou amplifie d’autres guerres.

Seule une politique de paix digne de ce nom est et restera le projet de l’Humanité tel que le rêvent au quotidien et en pratique tous les peuples de la Terre.

Paris le 21 juillet 2016

Le C.A National de l’ATMF

Atmf – Contre le terrorisme communiqué du 21 juillet 2016

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Appel à un rassemblement devant le siége d’ADOMA

Les résidents du foyer Adoma Descartes de Ste-Geneviève-des-Bois (91) en colère appellent à un

RASSEMBLEMENT DEVANT LE SIÈGE D’ADOMA

Jeudi 23 juin à partir de 16 h 30

42 rue Cambronne – Paris 15e

métro ligne 6 : Cambronne

 

Les résidents du foyer Adoma Descartes condamnés à vivre seuls dans des chambrettes de 6 m² sans espaces collectifs de convivialité !

Les résidents vivent dans de minuscules chambres de 6 m², alors que la norme est de 9 m² minimum. Pour compenser ce manque d’espace, les résidents avaient auparavant beaucoup de salles collectives : salle de télé, cafétéria, salles de réunion, salle de prières. Mais depuis 5 ans, Adoma récupère petit à petit ces espaces de convivialité. En février 2016, Adoma décide de s’approprier tout l’espace du grand hall pour en faire des locaux, dont apparemment Adoma n’en a aucun usage. Et tout ça s’est fait sans concertation avec le comité de résidents comme pourtant l’exige la loi.

Les résidents abandonnés par Adoma !

Les résidents, dont une majorité d’immigrés âgés, se sentent abandonnés par Adoma qui n’accomplit pas ses devoirs de gestionnaire : réparer les équipements dégradés (portes cassées, toilettes et douches bouchées), remplacer le mobilier (manque de chaises et tables dans les cuisines en commun), remédier à l’insécurité (trafics de drogue et de prostitution, squatters), nettoyer (la société de nettoyage intervient qu’une fois par semaine).

Puisque la direction d’Adoma du 91 ne répond pas à la demande légitime du comité des résidents d’être reçu, ce sont TOUS les résidents qui viendront se rassembler devant le siège national d’Adoma à Paris, pour demander à ce que leurs revendications et leur colère soient enfin entendues.

Le comité de résidents du foyer Descartes soutenus par : ATMF, Coordination des délégués des foyers Adoma, Copaf, DAL…

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Hommage aux luttes, hommage aux résistances !

L’ATMF salue avec respect le mouvement social d’envergure massive et populaire, exemplairement déterminé avec ses organisations syndicales CGT- FO- Solidaires- FSU- UNEF-FILD, conséquentes et responsables, qui ont fait le choix de la dignité et de l’honneur.

C’est aussi avec fierté que nous nous retrouvons avec la jeunesse en général, la jeunesse mobilisée partout en France de « Nuit Debout », la jeunesse des cités et des banlieues qui découvrent que l’espoir, un autre sens historique, le droit à une vie digne sont possibles.

Dans ce combat porté par les salariés en première ligne et très majoritairement soutenu par une grande partie du peuple français, nous ne pouvons que le faire notre et le soutenir.

Ce mouvement social vient conforter la légitimité des utopies pratiques, sans lesquelles aucun progrès n’est possible ni même envisageable.

Devant le rêve du MEDF ainsi réalisé par un gouvernement élu pour être un <<peu>> socialiste dans la gestion du capitalisme des << maitres du monde >> de Davos, devant l’autoritarisme simplement inacceptable, la décision de recourir au 49.3 ne fera que cristalliser encore plus le rejet d’un projet de loi sur la démolition des acquis du code du travail auquel les gouvernements droite réfléchissaient depuis longtemps sans oser s’y attaquer.

Dans tous les cas, quelques soient les issues de ce conflit historique, et avec tous ceux qui nous ont restitué l’essentiel de notre fierté et ouvert des exemples de voies d’avenir possibles et praticables aux générations à venir, nous affirmons que dans notre esprit et dans notre existence sociale, nous avons déjà gagné. Cumulé à d’autres luttes en Europe et à travers le monde, nous pouvons réaffirmer qu’un << autre monde est possible >>, dans la réalité en devenir.

Il y aura désormais un avant et un après projet loi travail dit <<El Khomri>>.

Quelque chose d’essentielle vient de se casser et peut-être de façon irrémédiable.

Les mémoires des peuples se nourrissent et se développent de pensées et d’actions qui, même anesthésiées de force, restent toujours vivantes et fertiles-même devant le pire.

 

A Paris, le 1er juin 2016

 

ATMF – Hommage aux luttes hommage aux résistances

 

ATMF - Hommage aux luttes hommage aux résistances

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Contribution de l’ATMF à l’Audition du 23 mai 2016 : Mission Parlementaire MigrantEs Agées

La plupart des associations de soutien aux chibani-a-s, dont notre association, ont organisé et/ou participé à des débats sur les propositions du rapport parlementaire sur les vieux migrants. Aujourd’hui il s’agit de se pencher sur la manière dont certaines administrations et institutions ont pris en compte les recommandations de cette Mission et de faire le point sur ce qui reste à mettre en œuvre pour faciliter l’accès aux droits des Chibani-a-s.

 

LOGEMENT :

Suite aux luttes des résidents et leurs soutiens, les bailleurs sociaux (ADOMA et ARALIS…) ont entamé des plans de rénovation pour combler les retards et offrir des conditions de logement décentes. Ces plans manquent souvent de concertation avec les concernés et leurs comités de résidents surtout quand il s’agit de rénovation ou d’augmentation des loyers et des charges notamment. Les associations de soutien et d’accompagnement des résidents soulèvent et dénoncent régulièrement, les agissements et règlements dans de très nombreux foyers.

La transformation des lieux collectifs en chambres imposées dans la plupart des foyers isole encore plus les résidents et les prive de fait de lieux de vie et d’activités communes.

Il reste aussi la question des allers-retours et les contrôles de la CAF pour l’attribution des APL.

Autre question : la présence du grand âge et l’absence d’un suivi adapté est un souci quasi quotidien dans ces foyers.

 

SANTE :

Les titulaires des cartes de séjour mention « retraité » subissent des difficultés pour faire valoir leurs droits aux soins et à une couverture sociale. Ils sont à la merci du bon vouloir de certaines CPAM, les règles ne sont pas les mêmes d’une Région à une autre, voire d’un département à un autre. La question des soins pour tous les Chibani-a-s se pose aussi quand ils sont dans le pays d’origine. Une clarification des règles est nécessaire et notamment en ce qui concerne les conventions bilatérales avec les pays d’origine.

 

RETRAITE Avec le complément ASPA

La question des allers-retours et la durée de séjour reste le problème fondamental pour ces vieux migrants. Malgré les recommandations de la Mission et ses consignes, les contrôles sont toujours d’actualité et se déroulent dans des conditions inacceptables ( ciblage des foyers,  exemple : contrôle de masse dans 2 foyers à Strasbourg plus de 80 personnes CNAV et CAF, exigence de présentation du passeport, relevés bancaires et autres documents, notification de suspension et de remboursement de ce que les caisses considèrent comme trop-perçu ! . l’administration fait fi du principe du contradictoire).

Des poursuites sont engagées poussant une partie non négligeable des vieux migrants à un abandon de leurs droits par dépit et lassitude et pour éviter les harcèlements, les conséquences de ces pratiques empoisonnent le quotidien de ces vieux immigrés.

 

ARFS (Aide à la réinsertion familiale et sociale)

L’allocation de retour découlant de la loi de 2007 et entrée en vigueur dans le décret d’application publié en janvier 2016 ne répond que très partiellement, voire pas du tout, à cette problématique de l’aller-retour. La faiblesse du montant (environ 500 €) et les conditions d’éligibilité et d’application la rendent plus que discutable voire inopérante. Cette allocation s’adresse à un public très restreint, exclusivement résidant en foyer ADOMA, ce qui exclut les autres en particulier les femmes (qui n’habitent que rarement en foyer). Les contours de cette allocation, malgré les 9 pages du décret d’application, restent flous. Quid des soins et des autres droits sociaux. A ce titre, nous réaffirmons notre attachement à relier les droits sociaux à la personne et non à la résidence.

Suite à des contentieux avec certaines administrations, de nombreux Chibani-a-s se retrouvent trainés devant des juridictions sociales et ont de grandes difficultés à rembourser les sommes qui leur sont réclamées. Ils vivent dans une très grande précarité et rencontrent de graves difficultés. Nous demandons que les pouvoirs publics se penchent sérieusement sur ces problèmes. Les associations continuent à réclamer à une remise à zéro des demandes de remboursement  et l’abandon de toutes les poursuites à leur encontre.

 

ADMINISTRATIONS :

Le Parlement a voté trois amendements concernant les Chibani-a-s. Des avancées certes mais qui dépendront des préfectures et des guichets qui seront chargés de les mettre en œuvre.

La carte de séjour mention « retraité » devient réversible et de facto obsolète. Aujourd’hui, les titulaires de cette carte éprouvent de grandes difficultés pour le changement d’adresse et son renouvellement en France. Malgré les jugements des Tribunaux, aucune harmonisation n’a été mise en œuvre pour accéder aux soins, à l’ASPA, au logement… Ils éprouvent des difficultés, voire souvent des refus. Ils sont souvent à la merci du bon vouloir des administrations.

Le regroupement familial (pour l’épouse et les enfants mineurs) serait facilité pour les plus de 60 ans. En attendant de voir les modalités de son application il aurait été pertinent de l’élargir à d’autres membres de la famille en l’absence de l’enfant mineur ou du conjoint.

La carte de séjour permanente est censée exister mais rien n’est prévu matériellement pour sa délivrance. A notre connaissance, nous n’avons à ce jour rencontré aucun bénéficiaire. Le législateur a prévu l’automaticité de la carte permanente à l’issue de deux cartes de séjour de 10 ans, condition difficile quand on sait le durcissement depuis des années de la délivrance de la carte de séjour de 10 ans.

La généralisation des prises de rendez-vous en ligne dans les préfectures : en l’absence d’un accompagnement, les Chibani-a-s se retrouvent dans l’impossibilité d’accéder aux guichets de la préfecture. Il est souhaitable qu’ils aient un traitement particulier et un accès privilégié lors de leurs démarches préfectorales.

 

NATIONALITE :

La Mission Parlementaire a recommandé la simplification de l’acquisition de la nationalité française pour les vieux migrants. En effet, les textes prévoient la délivrance de celle-ci aux personnes âgées de plus de 65 ans justifiant de 25 années de présence en France et ayant un ascendant français (cela exclut beaucoup de vieux migrants n’ayant pas leurs enfants en France). En pratique, le dossier et les documents exigés sont les mêmes que pour le reste des demandeurs et les mêmes modalités sont prévues (entretien etc.). Il est légitime de simplifier au maximum les démarches.

 

Lors des auditions de la Mission Parlementaire concernant les vieux migrants, les associations ont insisté sur la nécessité de simplifier au maximum les démarches avec les administrations. Nous constatons que ce n’est pas toujours le cas et que les Chibani-a-s rencontrent toujours de grandes difficultés. Il serait temps de réfléchir à des guichets, des formulaires et des démarches adaptées.

 

Voilà une partie des problèmes que rencontrent les Chibani-a-s dans leurs relations avec les administrations. D’autres sujets de préoccupations peuvent être évoqués en d’autres lieux et d’autres temps (mémoire, histoire, loisirs, relations au pays d’origine, conventions bilatérales  etc..).

Des campagnes d’information et de sensibilisation doivent être prévues (brochures, support vidéo dans différentes langues, formation de bénévoles, sensibilisation des professionnels). Il est temps de faire reconnaitre aux associations un statut d’interlocuteur légitime.

 

Une interrogation subsiste pour les Chibani-a-s d’origine algérienne qui sont assujettis aux accords franco-algériens et qui à ce titre ne rentrent pas dans le cadre des dispositions législatives réglementaires récemment intervenues. Ils sont les plus nombreux concernés. Il serait là aussi absolument nécessaire d’y remédier.

 

Contribution de l’ATMF à l’Audition du 23 mai 2016- Mission Parlementaire MigrantEs Agées

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Appel au rassemblement d’hommage à Brahim Bouarram 1er mai 2016

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À Calais, l’État tombe le masque

La destruction de la « jungle » de Calais a brutalement commencé ce lundi 29 février au matin. Plusieurs compagnies de CRS ont investi les lieux, qui ont dévasté des cabanes encore occupées, lancé des grenades lacrymogènes et usé de canons à eau contre des réfugiés grimpés sur les toits de leurs abris. Des centaines de personnes ont été jetées dans un froid glacial sans rien d’autre que les vêtements qu’elles portent sur elles, sans savoir où aller… Faut-il s’en étonner ?

Les pouvoirs publics ont écarté tout témoin : les soutiens des réfugiés ont été interdits d’entrée dans le périmètre de l’opération. Le ministre de l’Intérieur n’a cessé de le proclamer ces jours derniers : certes, il entendait mener à bonne fin ce qu’il appelle « la résorption » du camp de Calais ; mais il voulait le faire « de façon progressive » et « dans le respect des personnes » [voir entre autres son discours du 22 février au Mans]. Et c’est bien en se référant expressément à cet engagement de l’État à procéder à une évacuation progressive que le Tribunal administratif de Lille a validé l’arrêté d’expulsion de la jungle de Calais (25 février 2016, ordonnance n° 1601386).

Force est de constater que le « démantèlement » qui vient de commencer n’a rien de progressif ou d’humanitaire, et qu’il ne prend pas en compte la situation des personnes : les choses se déroulent comme s’il s’agissait de punir quiconque s’obstine à vouloir se rendre en Grande-Bretagne.

Rappelons qu’un quart des habitants de la jungle de Calais aurait des proches outre-Manche ; ils seraient donc parfaitement fondés à demander à les rejoindre… Mais de même que la Turquie est priée de faire le garde-frontière de l’Union européenne, la France se charge de « protéger » la Grande-Bretagne, à grand renfort de moyens policiers quasi militaires, contre les migrants que celle-ci refuse d’accueillir. La première a-t-elle voulu donner des gages à la seconde, en perspective du sommet franco-britannique qui aura lieu ce 3 mars ?

Quant aux autres, leur méfiance face aux « solutions » alternatives qui leur ont été présentées ne peut qu’être confortée par la violence mise en œuvre pour les chasser. « Les services de l’État se mobilisent sans relâche pour permettre à tous ceux qui le veulent de pouvoir quitter la lande », déclarait vendredi la ministre du Logement.

Aujourd’hui, les masques tombent. Nous n’aurons plus d’excuses pour ne pas voir ce qui se passe sous nos yeux. Dans un État de droit, l’État n’a pas tous les droits. La justice n’a pas délivré au gouvernement un permis de chasse contre les réfugiés. Partout, des voix se sont élevées pour exiger que s’organise l’accueil des personnes chassées de leurs pays en guerre ou dévastés. Ces voix ne vont pas se taire. Il faudra bien qu’on les entende. Rappelons-le : l’asile est un droit ; la répression des réfugiés est donc un déni de démocratie.

Le 1er mars 2016

Signataires (parmi ceux de l’appel Calais : Les bulldozers ne font pas une politique !)

  • Karen Akoka, maître de conférence en science politique, Université Paris Ouest Nanterre
  • Jean-Pierre Anselme, journaliste
  • Maïtena Armagnague-Roucher, Maître de Conférences en Sociologie à INS HEA/Université Paris Lumières (UPL), Chercheure au GRHAPES, associée au Centre Emile Durkheim
  • Laurent Aucher, sociologue
  • Lucie Bacon, doctorante à Migrinter (Université de Poitiers, France)
  • Marie-Laure Basilien-Gainche, membre de l’Institut Universitaire de France, professeure de droit public, Université Jean Moulin, Lyon 3
  • Christophe Blanckaert, Appel de Calais
  • Carolina S. Boe, docteure en anthropologie, Université d’Aalborg, Danemark
  • Atika Bourras, bénévole à L’Ecole laïque du chemin des dunes
  • Florence Boyer, chercheure, IRD
  • Gérard Bras, philosophe, président de l’UP 92
  • Claude Calame, Directeur d’études Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Centre AnHiMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques, UMR 8210)
  • Nicole Caligaris, écrivain
  • Marie-Claire Caloz-Tschopp, Collège International de Philosophie et Solidarité sans Frontières
  • Cécile Canut, professeure des universités, Université Paris-Descartes-Sorbonne
  • Makaremi Chowra, chargée de recherche, CNRS
  • Olivier Clochard, géographe, Migrinter (université de Poitiers ,cnrs), membre de Migreurop
  • Saskia Cousin, anthropologue, maitresse de conférence à l’Université Paris Descartes, CANTHEL, membre de l’Institut Universitaire de France
  • Marie Cosnay, écrivain, enseignante
  • Patrice Coulon, militant associatif droits de l’Homme
  • Chantal Crenn, anthropologue Bordeaux Montaigne
  • Laurence Croix, psychanalyste, Maitre de conférences à Paris Ouest-Nanterre
  • Marie Cuillerai, professeur des Universités, Paris 7-Diderot
  • Fathallah Daghmi, enseignant chercheur, Université de Poitiers
  • Dominique Dauchot, secrétaire départementale du SNUipp-FSU 62
  • Fred Decosse, sociologue, LEST-CNRS
  • Didier Devriese, Conservateur des Archives, du Patrimoine et de la Réserve précieuse
  • Guadalupe Deza Doctorante en philosophie Paris8-UBA-CONICET
  • Stéphane Douailler, professeur de philosophie, université Paris 8
  • Isabelle Dubost, anthropologue, Université des Antilles
  • Karine Espineira, Sciences de l’information et de communication, Paris 8, codirectrice de la revue en ligne l’Observatoire des transidentités (ODT)
  • Mireille Fanon-Mendes-France, experte ONU
  • Pierre Farge, avocat
  • Hicham Fassi-Fihri; producteur de films
  • Éric Fassin, professeur de science politique à l’université Paris VIII – Saint-Denis- Vincennes
  • Jean-Pierre Fournier, enseignant
  • Nadine Fresco, historienne
  • Alexandra Galitzine-Loumpet, anthropologue, responsable programme Non-lieux de l’exil / Non places of Exile
  • Nathalie Garraud, metteur en scène, compagnie du Zieu
  • François Gemenne, chercheur en science politique, Science Po, Université de Liège
  • Claudia Girola, enseignant chercheur, Universite Paris Diderot
  • Anne Gorouben, artiste auteur
  • Nacira Guénif, professeure, Université Paris 8
  • Serge Guichard, membre du réseau Reprenons l’initiative
  • Sandra Iché, chorégraphe
  • Léa Kalaora, anthropologue, étudiante en psychologie, Paris Diderot
  • Marie Kayser, médecin généraliste
  • Gaelle Krikorian, sociologue
  • Malak Laghrari Zoukari, étudiante (Sciences Po Paris)
  • Titouan Lamazou, artiste de l¹UNESCO pour la Paix
  • Annie Lahmer, conseillère régionale IDF EELV
  • Nicole Lapierre, directrice de recherche émérite au CNRS
  • Catherine Larat, retraitée
  • Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
  • Martine Leibovici, Université Paris Diderot
  • Danièle Lochak, juriste, professeure émérite de l’Université Paris Ouest – Nanterre
  • Camille Louis, dramaturge, doctorante et enseignante en Philosophie à l’Université Paris 8
  • Géraldine Magnan, journaliste
  • Geoffroy Mannet, doctorant en philosophie à Paris 8
  • Joëlle Martin, artiste sculpteur
  • Françoise Martres, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature
  • Claire Maury-Rouan, linguiste, universitaire retraitée
  • Marie Menant, architecte-chercheuse, membre du PEROU
  • Jean-Claude Meyer, agrégé de philosophie, Strasbourg
  • Juliette Mézenc, écrivain
  • Christophe Mileschi, professeur des universités, traducteur, écrivain
  • Isabelle Misslin Lemann, membre du Collectif de soutien aux Roumains d’Ivry
  • Alain Morice, laboratoire Urmis et réseau Migreurop
  • Christelle Morvan, artiste peintre
  • Laurent Mucchielli, sociologue
  • Véronique Nahoum-Grappe, chercheure en sciences sociales, Paris
  • Toni Negri, philosophe
  • Arthur Nesnidal, rédacteur Siné Mensuel
  • Frédéric Neyrat, philosophe
  • Maryse Oudjaoudi, membre du Bureau Exécutif de EELV
  • Sylvie Paycha, Professeur des universités, Mathématiques, Clermont-Ferrand
  • Mireille Peloux, enseignante, RESF
  • Mélanie Pénicaud, doctorante en anthropologie, laboratoire Migrinter
  • Nathalie Péré-Marzano, Déléguée Générale d’Emmaüs International
  • Emmanuel Poilane, Directeur de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés
  • Eric Premel, artiste
  • Catherine Quiminal, professeure émérite Université Paris Diderot
  • Jacques Rancière, professeur émérite à l’Université Paris VIII
  • Matthieu Renault, enseignant-chercheur, Paris 8
  • Judith Revel, Professeure de Philosophie, université Paris Ouest Nanterre La Défense
  • Daniel Rondepierre, professeur retraité, porte-parole EELV Pays de Vichy
  • Jean Rousseau, Président d’Emmaüs International
  • Marcela Santander Corvalán, artiste chorégraphique
  • André Scala, enseignant de philosophie
  • Daisy Schmitt, programme Officer, Women’s Rights & Migrants’ Rights, chargée de programme droits des femmes/droits des personnes migrantes
  • Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια
  • Serge Slama, maitre de conférences en droit public, Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, CREDOF
  • Roger Taillade, président association pour la promotion de l’art contemporain populaire
  • Étienne Tassin, agrégé, docteur en philosophie, titulaire d’une habilitation à diriger des recherches en lettres et sciences humaines
  • Maud-Yeuse Thomas, sociologue, Paris 8, codirectrice de la revue en ligne l’Observatoire des transidentités (ODT)
  • Sophie Thonon-Wesfreid, présidente déléguée de France Amérique Latine
  • Jeannette Vallance, RESF 54
  • Dimitris Vergetis, psychanalyste
  • Patrice Vermeren, directeur du département philosophie, Université Paris 8
  • Christiane Vollaire, philosophe
  • Christine Wolff-awadalla, documentaliste
  • Ghislaine Zaparty, co- secrétaire générale CGT Edu’Action 66 et membre de la CE nationale CGT Educ’Action

Les organisations :

  • Actes et Cités
  • ActionFroid-Calais (Paris)
  • Action Tunisienne
  • Auberge des migrants (Calais)
  • Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF)
  • Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
  • Barcelona Accion Solidaria
  • Care4Calais
  • La Cimade Régionale Nord Picardie
  • Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants (CISPM)
  • Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrants
  • Collectif de soutien aux familles Roms de St Denis (CSFR)
  • Collectif des sans-papiers – Paris (CSP75)
  • Comede (Comité pour la santé des exilés)
  • Conseil d’urgence citoyenne
  • CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement)
  • DIEL (Droits Ici et Là-bas)
  • Ecole laïque du Chemin des Dunes
  • Emmaüs Europe
  • Emmaüs France
  • Emmaüs International
  • EuroMed Rights
  • Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH)
  • Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
  • Flandre Terre Solidaire
  • Foi & Justice Afrique Europe
  • Fondation Frantz Fanon
  • France Amérique Latine (FAL)
  • Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires
  • Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (Gisti)
  • Jesuit refugee service (JRS) France
  • LDH Fontainebleau 77
  • Mouvement Burkinabe des Droits de l’Homme et des Peuples – Comité régional Aquitaine
  • Mouvement Burkinabe des Droits de l’Homme et des Peuples – section de France
  • Mouvement pour la dignité et les droits des Maliens (MDDM)
  • Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
  • Organisation pour une Citoyenneté Universelle (OCU)
  • Polyvalence (Calais)
  • Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation
  • Réseau Éducation sans frontières (RESF)
  • Réseau Euromed France (REF)
  • Revue Pratiques
  • Revue Vacarme
  • Solidarité Laïque
  • Syndicat de la Médecine Générale
  • Tenons et mortaises
  • Union syndicale Solidaires01

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Calais : Les bulldozers ne font pas une politique !

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Une fois de plus, l’unique réponse qu’envisagent les pouvoirs publics face à la situation dans le Calaisis, c’est l’évacuation d’un camp de réfugiés, et leur dispersion. On feint de s’attaquer aux causes réelles du problème ; mais en réalité, en s’en prenant aux victimes condamnées à se disperser dans la peur, cette politique ne fait que le déplacer et l’aggraver. Cette « solution » n’en est pas une.

Aux huit organisations qui ont adressé une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve pour lui demander de surseoir à l’évacuation programmée d’une grande partie de la « jungle » de Calais, le ministre de l’Intérieur vient d’adresser une réponse qui est une fin de non-recevoir : il justifie sa décision à coups de propos incantatoires sur le respect des droits fondamentaux des migrants et le bien-fondé de politiques qui ne varient pas depuis des années, malgré leur échec évident ; et il rappelle aux associations leur « partenariat » avec l’État comme pour les impliquer dans la politique qu’elles contestent. Dans la foulée, la préfecture du Pas-de-Calais vient de publier un arrêté ordonnant aux occupants de la zone sud du bidonville, dite « la Lande », de quitter les lieux mardi 23 février au plus tard.

Les bulldozers ne peuvent pas tenir lieu de politique. Cela n’implique évidemment pas de nous accommoder d’une « jungle » dont le nom dit tout. Personne ne saurait accepter le maintien en l’état du bidonville de Calais, pas plus que du camp de Grande-Synthe, ni d’aucun autre. Personne ne peut se satisfaire de voir des réfugiés contraints de survivre dans de tels lieux.

Depuis des années, nous ne cessons d’ailleurs de dénoncer l’indignité de ces conditions de vie, comme l’a fait également Jacques Toubon, le Défenseur des droits, l’été dernier. Plus récemment, le tribunal administratif de Lille a même condamné l’État à procéder en urgence à des améliorations, décision confirmée par le Conseil d’État.

Pour autant, il n’est pas question non plus de cautionner l’évacuation annoncée, non seulement parce qu’elle est inhumaine, mais aussi parce qu’elle ne résoudra rien. Chasser les habitants d’une large partie du bidonville, y faire passer des bulldozers et détruire tout ce qui, dans la précarité et avec les moyens du bord, a été construit au fil des mois : à quoi bon ?

Les migrants qui se trouvent dans le Calaisis veulent souvent rejoindre des proches en Grande-Bretagne. D’autres seraient en droit de demander l’asile en France mais ils ne le savent pas toujours, ou bien ils se méfient de l’accueil qui leur serait réservé. D’autres encore attendent une réponse à leur demande. Parmi eux, il y a beaucoup d’enfants… Or pour plusieurs catégories de migrants, il existe des solutions inscrites dans les textes, avec des dispositifs, des acteurs, des fonds alloués à cet effet. Elles auraient pu être mises en œuvre depuis longtemps déjà.

Au lieu de s’y atteler, les pouvoirs publics ont préféré procéder à des « démantèlements » successifs. En  2015, ils ont contraint les migrants ainsi délogés à s’installer dans une zone « aménagée » pour eux. Bref, ils ont déjà défait ce qui se faisait, forçant ceux qu’ils chassaient à vivre dans une précarité plus grande encore.

Aujourd’hui, la partie principale du bidonville d’État de Calais est constituée de tentes et d’abris sommaires, bâtis par les réfugiés avec des bénévoles de différentes associations. Dans ces quelques kilomètres carrés sont nés peu à peu des cafés ou des restaurants de fortune, de minuscules épiceries, des lieux de culte de différentes religions, de toutes petites écoles, un théâtre sous chapiteau, une cabane d’aide juridique, plusieurs endroits dévolus à des soins, etc. Autant d’espaces de vie sociale, partagés par les réfugiés des différentes nationalités présentes dans le bidonville.

Qu’est-ce qui justifie de raser tout cela ? Le ministre veut convaincre que c’est pour le bien des occupants. En réalité, c’est une politique de dissuasion : rendre la vie invivable aux réfugiés. À ceux qu’ils ont hier installés dans cette zone, les pouvoirs publics enjoignent depuis des semaines d’occuper des conteneurs – sortes d’Algecos – ou sinon d’être dispersés loin de Calais, dans des CAO (centres d’accueil et d’orientation), baptisés « lieux de répit ».

Or c’est une alternative impossible.

Le ministre vante les mérites des conteneurs, qui sous sa plume semblent des bungalows pour vacanciers. Le fait est qu’il s’agit de cabanes de chantier, avec dans chacune des lits superposés pour douze personnes, où l’on ne peut qu’être debout ou couché ; toute installation de mobilier y est interdite, toute intimité impossible…

Concernant les CAO, le ministre se félicite de ce qu’ils permettraient aux migrants, grâce à « un accompagnement associatif de qualité » et à « un suivi particulier » des personnes, de déposer des demandes d’asile dans de bonnes conditions, ce qui n’était pas le cas dans le bidonville. « Au dernier recensement », écrit-il, « 80 % des migrants encore présents en CAO étaient engagés dans une démarche d’asile »… Il oublie de parler de ceux qui, mis en hôtel, sont privés de tout accompagnement et risquent une prochaine expulsion du territoire. Il oublie aussi de préciser que les CAO ont été conçus comme des solutions à très court terme ; après leur fermeture, qu’adviendra-t-il des personnes qui y auront été envoyées ?

Conteneurs, CAO ; expulsion, dispersion ; ces réponses ne feront qu’aggraver le sort des migrants sans régler pour autant le problème auquel est confrontée la région du Calaisis, pas plus qu’en son temps la fermeture du camp de Sangatte. Et dans un an, on nous rejouera la même scène. Car c’est avant tout l’inaction des pouvoirs publics, mais aussi leur action, qui, en créant des conditions de vie impossibles, rend la situation ingérable. L’État veut nous faire croire qu’il prend le parti des habitants contre les réfugiés ; en réalité, il monte les premiers contre les seconds en abandonnant les uns et les autres.

Il faut cesser de chasser de jungle en bidonville toute la misère du monde, persécution qui ne fait qu’exaspérer le ressentiment des « riverains ». Non, le malheur des migrants ne fera pas le bonheur des Français, pas plus à Calais qu’ailleurs. En réalité, laisser se dégrader la situation est plus pénible pour les populations du Calaisis, et plus coûteux aussi pour les pouvoirs publics, que s’employer à l’améliorer. L’humanité la plus élémentaire nous interdit ces destructions à répétition ; mais notre intérêt bien compris aussi.

Ce pays peut-il se satisfaire de devenir le champion du non-accueil, alors que les réfugiés y sont moins nombreux qu’ailleurs ? Ce que d’autres pays font déjà, la France doit pouvoir le faire. La Grande-Bretagne, qui porte une lourde responsabilité dans cette situation, doit elle aussi revoir sa position à cette frontière. Il faut en finir avec l’improvisation perpétuelle ; il est temps de penser dans la durée. Et si l’État ne fait pas son travail, nous allons y travailler nous-mêmes – avec les associations sur le terrain, avec les habitants du Calaisis et avec les réfugiés.

Les jours prochains, nous irons à Calais pour le clamer haut et fort : nous ne sommes pas condamnés à choisir entre la « jungle » et sa destruction. Nous refusons de réduire la France à des barbelés et des bulldozers. Nous tiendrons une conférence de presse. Nous voulons faire entendre un autre discours que celui des pouvoirs publics qui occupent les médias. Détruire, dit la Préfète ? Avec, sans ou contre l’État si nécessaire, il faudra pourtant bien construire un avenir.

Une fois de plus, nous, organisations signataires et personnes solidaires, demandons :

– que soit annulé l’arrêté d’expulsion pris le 19 février ;
– en urgence : une prise en charge individuelle respectueuse des droits fondamentaux des personnes actuellement présentes à Calais ;
– une discussion du règlement Dublin III et des Accords du Touquet ;
– plus largement, que la France s’engage enfin, en particulier en faisant la promotion de cet axe au sein de l’Union européenne, pour une véritable politique d’accueil des personnes migrantes.

20 février 2016

Personnalités

Laurence Abeille, députée du Val de Marne
Michel Agier
Carlos Agudelo, chercheur associé, URMIS (Unité de Recherche Migrations et Société)
Philippe Aigrain, essayiste et poète
Claire Angelini
Daniele Auroi, députée EELV du Puy de Dôme
Chryssanthi Avlami, historienne, Université Panteion des sciences politiques et sociales, Athènes
Eduardo Ayres Tomaz, doctorant, philosophie politique
Etienne Balibar, professeur émérite, Université de Paris-Ouest Nanterre
Julien Bayou, porte parole national EELV
Sophie  Bessis, historienne
Emmanuel Blanchard, président de Migreurop
Mathieu Bouvier, artiste chercheur
Claude Calame, directeur d’études, EHESS
Laurent Cantet, cinéaste
Monique Chemillier-Gendreau, professeur émérite à l’université Paris Diderot
Catherine Coquio, littérature, professeur à l’université Paris Diderot
Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon
David Cormand, Secrétaire national de EELV
Alexis Cukier, philosophe, Fondation Copernic
Didier Daeninckx, écrivain
Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’université Paris-Diderot
Karima Delli, eurodéputée Europe Écologie du nord
Fabrice Dhume, sociologue, enseignant-chercheur à l’université Paris Diderot
Philippe Enclos, maître de conférences en droit privé, Lille
Kévin Eybert, doctorant en sociologie, université Paris Diderot
Mireille Fanon-Mendes-France, experte ONU
Éric Fassin, sociologue, professeur à l’Université Paris-8
Didier Fassin, professeur, Institut d’étude avancée de Princeton
Nathalie Ferré, professeure de droit, Paris 13
Claudia Girola, maitre de conférence de sociologie et anthropologie
Serge Guichard, membre du réseau Reprenons l’initiative
Jean Waddimir Gustinvil, docteur en philosophie, enseignant-chercheur à l’ENS de l’Université d’État d’Haïti
Michael Hoare, Copaf
Sandra Iché, chorégraphe
Maria Kakogianni, Université Paris 8
Jérôme Karsenti, avocat
Ariane Labed, actrice
Éric Lecerf, maître de conférences, département de philosophie, Université Paris 8
Danièle Lochak, juriste, professeur émérite de l’Université Paris-Ouest Nanterre
Camille Louis, philosophe, artiste-dramaturge co créatrice du collectif kom.post
Elise Lowy, Secrétaire Nationale Adjointe d’EELV
Michael Lowy, chercheur émerite au CNRS
Sarah Mailleux Sant’Ana, doctorante, Université Paris Diderot- Paris 7
Noël Mamère, deputé écologiste
Stéphane Maugendre, avocat, président du Gisti
Niccolo Milanese, Chair, European Alternatives
Muriel Montagut, chercheure associée, Laboratoire de Changement Social et Politique (Paris Diderot)
Alain Morice, laboratoire Urmis et réseau Migreurop
Jean-Luc Nancy, philosophe
Frédéric Neyrat, philosophe
Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS
Bertrand Ogilvie, professeur de philosophie Université de Paris 8
Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie, coordinateur général de la Fondation Copernic
Geneviève Petauton, Copaf
Catherine Quiminal, professeure émérite URMIS, université Paris Diderot
Sandrine Rousseau, Porte Parole d’EELV, Lille
Paul Schor, americaniste, professeur à l’Université Paris-Diderot
Elsa Stamatopoulou, Director, Columbia University, New-York
Laurent de Sutter, professeur de droit
Étienne Tassin, philosophe, professeur à l’université Paris Diderot
André Tosel, professeur émerite de Philosophie, Université de Nice
Maryse Tripier, sociologue
Eleni Varikas, professeure émérite
Sophie Wahnich, directrice de recherche

Organisations

ActionFroid-Calais (Paris)
Alternatives Européennes
Association des Marocains en France (AMF)
Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
Auberge des migrants (Calais)
Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim)
La Cimade régionale Nord Picardie
Comité médical pour les exilés (Comede)
Collectif de sans-papiers CSP 75
Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrant-es
Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf)
Collectif R, Lausanne, Suisse
Conseil d’urgence citoyenne
Droits devant
Ecole Laïque du Chemin des Dunes (Calais)
Emmaüs France
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)
Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS)
Fondation Frantz Fanon
France Libertés
Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (Gisti)
Initiatives pour un autre monde (Ipam)
Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Mouvement Burkinabe des Droits de l’Homme et des Peuples (Comité Régional Aquitaine)
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
Revue Pratiques
Réseau Éducation sans frontières (RESF)
Réseau Euromed France (REF)
Réseau Immigration Développement Démocratie (IDD)
Le Réveil voyageur (Calais)
Solidarité Laïque
Syndicat de la médecine générale (SMG)
Tenons et mortaises
Terre d’errance (Pas-de-Calais)
Union syndicale Solidaires
Utopia 56

 

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© Emmanuel Sérazin – Radio France – 28 mail 2014 à Calais

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Liberté de circulation !

arton4411Libération immédiate et retrait de toute charge (pour) contre les manifestantEs arrêtéEs à Calais !

Le samedi 23 janvier 3000 migrants, réfugiés de la jungle, réfugiés et sans-papiers de Paris, de Marseille, de Lille et d’ailleurs, membres de mouvements de solidarité de Calais et sa région et d’autres villes, militantEs venus d’Angleterre, de Belgique et d’Allemagne ont manifesté à Calais. C’est la plus grosse mobilisation sur ce sujet ayant eu lieu à Calais. Au même moment des manifestations du même type ont eu lieu à Evros à la frontière entre la Grèce et la Turquie et à Lampedusa.
Malgré quelques provocations, très peu nombreuses, de l’extrême-droite, la manifestation a eu le visage de la détermination et de la solidarité.
La confiance transmise par cette magnifique manifestation a amené des centaines de migrants à décider d’obtenir ce qu’ils revendiquent légitimement, leur liberté de circulation. Après la fin de la manifestation, débordant les forces de police ils ont manifesté jusqu’au port pour tenter d’embarquer sur un bateau. Plusieurs dizaines ont même réussi à entrer sur un ferry à quai.
Suite à cette action, six migrants sont actuellement en prison et deux militants avec papiers sont sous contrôle judiciaire. Ils passeront en procès le lundi 22 février au tribunal de Boulogne sur Mer.
La manifestation a été la démonstration que la solidarité est un projet de société qui a bien plus d’avenir que les politiques menées actuellement, qui font de Calais une ville sinistrée et barbelée.
Nous exigeons donc la libération immédiate de touTEs les manifestantEs arrêtéEs quels que soient leur statut ou leur nationalité et le retrait de toutes les charges.

NOUS APPELONS À UNE MANIFESTATION 

DE SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS
L E S A M E D I 2 0 F É V R I E R 2016 À 1 8 H

DÉPART DE MÉNILMONTANT (POUR ALLER VERS LA GARE DU NORD)

Contact  : Calais23janvier@gmail.com

Premiers signataires :ATMF, CISPM, Collectif Paris 20ème Solidaire, CSP 75, Droits Devant !!!, Écologie sociale, Mouvement Utopia, NPA, Sans-Voix Paris 18ème, Sortir du Colonialisme, SUD Culture Solidaires, UJFP, Union Locale Solidaires des 5e -13e arrondissements de Paris et d’Ivry…

 

Tract-manif-inculp-calais-20fev16_V1

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Le coût de la déchéance

arton4721La déchéance de nationalité accapare déjà depuis des semaines, et ce n’est pas fini, le débat politique : tel est le jeu auquel jouent le président de la République et le Premier ministre avec la Constitution. Plus on en parle, et moins on débat de l’état d’urgence, mais aussi du fonctionnement de l’Europe, des conséquences du chômage et de la réforme du Code du travail ou encore de la politique à l’égard des réfugiés et des Roms. Pour autant, n’allons pas croire que cette mesure symbolique soit dépourvue de réalité. Qu’on la réserve aux Français binationaux ou pas, au risque de légaliser la production d’apatrides, elle vise à accréditer l’idée d’un terrorisme étranger à la nation. Il y aurait de vrais Français, et d’autres qui le seraient moins. Ce n’est donc pas un hasard si l’idée est empruntée à l’extrême droite.

Que les terroristes français deviennent des corps étrangers aura ainsi des effets bien réels sur le corps social. En pesant inégalement sur une partie d’entre nous, elle précariserait la nationalité. Car on s’en doute : comme d’habitude, Français musulmans, habitants des quartiers populaires et enfants d’immigrés seront les premiers suspects ; une nouvelle fois, on leur fera sentir qu’ils sont moins français que d’autres, qu’ils ne sont pas « chez eux » et qu’ils ne viennent pas de « chez nous ». C’est ainsi que cette nationalisation symbolique de la menace terroriste contribuerait effectivement à la racialisation de la nation. Bref, ce serait constitutionnaliser la politique d’« apartheid » dont Manuel Valls affecte de s’inquiéter alors qu’il en est l’un des responsables.

Nul ne croit à l’efficacité de cette réforme pour lutter contre le terrorisme – pas même ses promoteurs. Certes, il y aura des politiques pour résister à cette dérive. Pourtant, elle risque d’être adoptée. En effet, ce n’est pas seulement l’exécutif qui pèse sur les parlementaires ; ce sont aussi les sondages d’opinion. En particulier, il est des députés qui peuvent craindre de perdre la faveur de leurs électrices et électeurs s’ils ne vont pas dans le sens du vent. Bref, il n’est pas sûr que ces politiques s’apprêtent à voter selon leurs principes – et selon les nôtres. Nous allons donc les y aider. En effet, en vertu de notre engagement contre le racisme et donc contre les politiques de racialisation, nous ne pouvons rester les bras croisés. Nous souhaitons que voter cette réforme constitutionnelle soit coûteux dans les urnes. Nous voulons que nos représentants aient plus à gagner qu’à perdre en décidant d’écouter leur conscience politique.

C’est pourquoi nous nous souviendrons du choix de chaque parlementaire, et nous allons le répéter à chaque occasion – en particulier à l’heure des prochaines élections législatives. Nous voterons et nous appellerons à voter contre celles et ceux qui auront voté pour l’extension de la déchéance de nationalité. Nous ne nous laisserons plus intimider par la logique du vote utile. Nous nous engagerons, même au deuxième tour, contre les parlementaires qui s’apprêtent à laisser à leurs successeurs un arsenal juridique aussi dangereux.

Il faudra compter avec nous. L’enjeu est historique. Parlementaires, ne raisonnez pas à court terme, car nous aurons la mémoire longue. Constitutionnaliser ou légaliser l’extension de la déchéance de nationalité aux Français de naissance aurait un prix pour notre pays. Aussi ferons-nous en sorte que le coup de la déchéance ait un coût politique – pour vous aussi. Vous comptez sur nos voix ? Nous comptons sur les vôtres.

Pour signer cet appel, cliquez ici : Parlementaires, ne signez pas l’extension de la déchéance de nationalité.

Associations signataires avec le réseau Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation,reprenons.info :

ASEFRR (Association solidarité Essonne familles roumaines et roms) ;
ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France) ;
CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) ;
CEDETIM / IPAM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale) ;
CRI (Coordination contre le racisme et l’islamophobie) ;
CRAN (Conseil représentatif des associations noires) ;
FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s) ;
Femmes plurielles ;
Fondation Frantz Fanon ;
FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires) ;
Les Indivisibles ;
MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) ;
Sortir du colonialisme ;
UJFP (Union juive française pour la paix) ;
La Voix des Rroms…

 

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Le réseau Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation, avec de nombreuses associations engagées contre le racisme, lance un appel aux parlementaires, à l’occasion du premier vote des députés sur l’article 2 de la réforme constitutionnelle, pour les prévenir du coût électoral d’un vote pour l’extension de la déchéance de nationalité. Cet appel est ouvert à la signature en ligne.