Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Le terrorisme ne nous fera pas plier !

Devant l’innommable l’ATMF salue la mémoire des trois victimes assassinées ce jeudi 29 octobre 2020 à proximité et dans la Basilique Notre-Dame à Nice.

L’ATMF exprime sa solidarité et sa compassion aux familles et aux proches des victimes. L’ATMF dénonce fermement cet acte dont la barbarie fait frémir. Encore une fois la France se trouve attaquée et endeuillée par un drame inqualifiable et inacceptable.

Les obscurantistes et leurs commanditaires qui incitent et encouragent à de tels actes doivent être dénoncées et combattues sans relâche et avec la plus grande vigueur. L’ATMF lance un appel à l’Unité et à la Solidarité contre ce fléau.

 

ATMF, 29 octobre 2020

 

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Halte à la terreur. Nous ne céderons pas !

L’ATMF condamne sans réserve le crime barbare qui a coûté la vie à l’enseignant Samuel Paty. Ce vendredi 16 octobre 2020, la France a été endeuillée.

Encore une fois elle a été la cible d’un acte terroriste barbare et abject dont la violence aveugle suscite le dégoût et l’horreur. Devant cette tragédie, nos pensées attristées vont d’abord à sa famille, ses proches, aux enseignant-e-s, aux élèves et au personnel du Collège Bois d’Aulne.

A eux, nous exprimons toute notre compassion et notre soutien.

Plus que jamais l’ATMF tient à affirmer avec fermeté sa totale indignation, et dénonce cet acte ignoble d’un autre âge.

Ce qui s’est passé ce 16 octobre 2020 est une atteinte à l’humanité tout entière et c’est en tant que telle que cette tragédie doit être vécue et analysée. Rien ne peut justifier cet assassinat, ici ou ailleurs.

Samuel Paty vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à l’égard de sa famille est totale. Ce crime est immense mais c’est en continuant à vivre librement et fraternellement que notre réponse sera à la hauteur.

ATMF,

17 octobre 2020

 

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17 octobre 1961 – 17 octobre 2020 : 59ème Anniversaire – Vérité et Justice

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le Préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

59 ans après, la Vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

  • Que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale.
  • Que la création d’un lieu de mémoire voué à cet évènement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la Ville de Paris et la Région Ile-de-France.
  • Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens
  • La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains au sein de la droite et extrême droite politique veulent réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps :

  • Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat. Comme il l’a fait en septembre 2018 pour l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens qui en ont été victimes (voir le site www.1000autres.org)
  • Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ;
  • Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;
  • Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

Rassemblement : Samedi 17 Octobre 2020 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS

Associations, Organisations Syndicales : 4 ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre), 17 octobre contre l’oubli, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie), ACORT (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie), ANPROMEVO (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS), Association Josette et Maurice AUDIN, Au Nom de la Mémoire, APCV (Agence de Promotion des Cultures et du Voyage)  APEL-ÉGALITÉ, ATTAC, ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), ASABP (Association de Soutien aux Amoureux au ban Public), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France),  CEDETIM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale), Collectif Faty KOUMBA, CRLDHT (Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie), Confédération Nationale du Logement, Institut Mehdi Ben Barka, Conseil National des Assos Familiales Laïques, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Fédération Nationale de la Libre Pensée, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), Les ORANGES, Les Amis de Max Marchand de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, Mémorial 98, MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Mouvement de la Paix, Union Syndicale Solidaires,

Partis Politiques : GDS (Gauche démocratique et sociale), PCF (Parti Communiste Français), Parti de Gauche,

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DANIÈLE OBONO : communiqué de l’ATMF

DANIÈLE OBONO « esclave enchaînée »

Un scandale d’État

Une République en dérive

 

L’indignation suscitée par la représentation faite par Valeurs actuelles de la députée noire Danièle OBONO, grimée en esclave (chaînes autour du cou) est légitime et nécessaire mais restera sans portée si on ne se demande pas où sont les responsabilités : là où l’apologie du racisme prend racine et là où elle trouve les relais pour s’ériger en stratégie politicienne clivante et destructrice de notre société.

 

Si, à l’origine de ce poison réside l’extrême droite et ses thèses dangereuses, la reprise de certaines de ces dernières par d’autres forces politiques, a préparé le terrain non pas à une Danièle OBONO « esclave », mais à des milliers comme elle, toutes celles et ceux qui partagent sa couleur de peau, son origine d’immigrée, qui sont jetés en pâture au moindre débat politique racialisé. Ces enfants de la République, toujours étrangers dans l’imaginaire collectif, sont particulièrement stigmatisés à la veille de chaque échéance électorale, où la course aux voix de la droite dure et de l’extrême droite les expose à une violence inouïe.

Faire la couverture de « Valeurs actuelles », accorder des interviews à cette revue comme l’ont fait le Président de la République et plusieurs de ses ministres, ne peut être considéré comme une expression parmi d’autres. C’est un signal fort conduisant cet organe à se sentir légitime, poussant plus loin la libération de sa parole haineuse. Thierry VEYRIER, responsable du Rassemblement National vient également de le faire en menaçant de mort  Anasse KAZIB (militant syndicaliste) sur Twitter.

 

Déclarer en tant que ministre de l’Intérieur, qu’il « faut stopper l’ensauvagement d’une partie de la société », revient à reprendre à son compte une thématique chère à l’extrême droite désignant les Noirs, les Arabes et les musulmans de France comme les sauvageons.  Le raccourci est vite établi entre sauvageon et sauvage, puis sauvage et couleur de peau. D’ailleurs, le magazine Valeurs actuelles, s’en est pris à la députée Danièle OBONO, dans un numéro titré « l’ensauvagement », un numéro consacré entièrement aux « méfaits de ces barbares ».

Marlène SCHIAPPA, ministre déléguée à la Citoyenneté, en reprenant à son compte les propos de Gérald DARMANIN,  « Je partage le constat et le vocabulaire… », met à mal  la citoyenneté.

 

Véhiculer les clichés à l’encontre d’une partie des citoyens français en raison de leurs origines,  avoir recours à la virulence verbale au nom d’une France profonde qui ne supporterait plus des « sauvages » qui prôneraient « séparatisme », « communautarisme », « racialisme », visent à nous détourner du véritable combat, celui pour la justice sociale pour tous, sans discrimination aucune et quelque soit sa couleur de peau. Il ne faut pas s’y tromper.

 

Il n’y a nulle voie en dehors de l’union de toutes de celles et ceux qui aspirent à une vie digne et juste.

C’est l’unique voie qui triomphera de la haine au profit de notre humanité.

C’est l’unique voie où nulle femme, nul homme ne sera esclave.

Nous nous devons d’être solidaires de toutes et tous les Danièle OBONO.

 

ATMF est signataire de l’appel du rassemblement

de samedi 05.09.2020

de 17 h à 20 h

à la Place du Trocadéro  Paris.

Atmf – Paris, le 1er septembre 2020

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Urgence : rapatriement des Marocains bloqués en France

Lettre ouverte à l’Ambassade du Maroc en France,

En tant qu’association engagée dans la défense des droits et intérêts des Maghrébins de France ainsi que ceux des binationaux, nous nous adressons à vous, pour que des solutions urgentes soient trouvées  aux différentes situations problématiques, plongeant dans un désarroi total, des milliers de citoyens Marocains se retrouvant bloqués en France depuis le début du confinement.

Il ne nous parait pas sain de continuer à ignorer cette détresse, malgré les nombreuses manifestations des concernés, demandant l’organisation immédiate de leur rapatriement au pays. Le Maroc ne peut abandonner ainsi ses ressortissants, alors que partout dans le monde, les pays ont œuvré pour mettre en place des moyens exceptionnels assurant le retour des leurs citoyens.

Il nous parait donc que l’urgence, aujourd’hui, dévolue aux autorités marocaines est de mettre en place, sans tarder, des vols pour que soient pris en charge le rapatriement :

·  des marocains qui se sont retrouvés coincés suite à leur déplacement ponctuel en France,

·  des étudiants et des résidents en France qui souhaitent rejoindre leurs familles au Maroc,

·  des corps des défunts dont les familles désirent l’enterrement au pays.

Monsieur l’Ambassadeur, les circonstances d’exception liées au contexte de la pandémie, ne peuvent constituer une excuse à l’inaction des autorités ou à leur indifférence. Bien au contraire, ces circonstances exigent des réponses exceptionnelles en mobilisant des moyens aussi exceptionnels. Des solutions sont possibles. La seule barrière à leur mise en œuvre ne peut-être, que l’absence d’une volonté politique. Nous ne pouvons l’accepter.

Nous  portons notre voix, pour exiger la seule solution urgente  répondant à l’urgence de la situation : affréter, des avions pour assurer le rapatriement.

Paris, le 22 avril 2020

Le Bureau National de l’ATMF

 

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Solidarité, Justice et dignité pour les Chibani-a-s

Les Chibani-a-s, les cheveux blancs, ancien-ne-s parmi les ancien-ne-s,

Source d’une sagesse née d’expériences,

A la source de ce que nous sommes, de ce qui s’est construit dans notre pays, le leur aussi,

A ce titre nous leur devons protection et égards.

L’Etat, plus encore,

Il faut agir en Urgence

 

Le scandale des EPADH, où nos anciens ont trouvé la mort par milliers, nous affecte. Nous refusons que cette tragédie soit alourdie par ces « oubliés », ces « invisibles », ceux qui ont abîmé leur santé en travaillant dur dans la sidérurgie, les mines ou le secteur automobile…, celles qui ont nettoyé jusqu’à l’usure ce que nous avons sali…Leur isolement, leur précarité de logement, de revenus, d’accès aux droits sociaux, les exposent dangereusement.

 

Depuis le début de la pandémie du covid19, de nombreuses associations, militants, travailleurs sociaux et proches des vieux migrants, les chibani-a-s, se sont mobilisés pour leur apporter de l’aide et alerter sur leurs situations et conditions. Le réseau ATMF contribue à cet effort collectif de solidarité, à travers des actions concrètes : présence sur les lieux, campagnes d’informations sur les mesures de protection et d’hygiène, distribution d’aides alimentaires, confections et distributions de masques … Les moyens ainsi mis en œuvre restent faibles et ne peuvent répondre aux besoins et à l’urgence de la situation.

 

En cette période de crise sanitaire, nous ne pouvons nous substituer au rôle et à l’obligation, que les pouvoirs publics se doivent d’assumer envers tous les citoyens de France. Aussi, nous demandons la mise en place urgente des mesures suivantes :

– Une généralisation de la distribution gratuite des masques et de gel à tous dans tous les foyers et résidences sociales.

– Un suivi médical et un dépistage pour tous ceux qui le demandent.

– Une application des mesures de distanciation physique dans les parties communes de vie dans les foyers. 

– Une amplification des campagnes d information et de prévention. 

– Une information des familles et des proches, (en France et aux pays d’origine) sur l’état des personnes hospitalisées ou décédées. 

– Des distributions d’aides alimentaires et produits de première nécessité.

 

Nous demandons également, pour les nombreux vieux migrants bloqués dans les pays d’origine, qui rencontrent de très nombreuses difficultés, que soient prises des mesures urgentes :

– Le rapatriement en France, de ceux et celles qui le souhaitent.

– L’accès aux médicaments et traitements dont ils ont besoin sur place.

– La suspension de tous contrôle par la CARSA, la CAF, la MSA, la CPAM, la caisse des dépôts et tous les autres organismes.

– La suspension des loyers des personnes bloquées à l étranger.

– La prise en charge des inhumations pour ceux dont le rapatriement du corps est impossible.

 

Atmf, 30 avril 2020

 

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Vidéo – A la mémoire de Brahim Bouarram et de toutes les victimes de crimes racistes

A la mémoire de Brahim Bouarram et de toutes les victimes de crimes racistes

1er mai 1995 – 1er mai 2020

25 ans après…

Vidéo : Youtube

Vidéo : FB de l’Atmf

A la mémoire de Brahim Bouarram et de toutes les victimes de crimes racistes1er mai 1995 – 1er mai 202025 ans après…http://www.atmf.org/?p=7586

Publiée par ATMF Association des Travailleurs Maghrébins de France sur Vendredi 1 mai 2020

 

 Le communiqué : http://www.atmf.org/?p=7586

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Nulle part de place pour le racisme, pour la violence policière non plus !

TROP C’EST TROP !

Les insultes racistes, le tabassage de la personne interpellée, lundi 27 avril, à l’Ile Saint Denis, n’est pas un fait isolé. C’est la réalité vécue par les citoyens de seconde zone, habitants et jeunesse des quartiers populaires, ceux dont un grand nombre continue, sans moyens de protection adéquats, à assurer nos besoins de première nécessité, mettant quotidiennement, leurs vies en jeu.

A la VIOLENCE de leurs conditions de vie,  se rajoutent la VIOLENCE des discriminations, la VIOLENCE des contrôles au faciès, la VIOLENCE des humiliations, des insultes, des injures racistes, la VIOLENCE des coups qui pleuvent à plusieurs, la VIOLENCE de la garde à vue et le début d’un dossier judiciaire. Tel, est le témoignage récurrent de ceux qui  dénoncent ces faits, sans qu’aucune crédibilité ne soit donnée à leur parole face à des détendeurs de l’autorité.

Au nom de faire respecter les mesures de confinement, de multiples exactions physiques et propos racistes, sont rapportés : Le 18 mars, à Asnières-sur-Seine, à Villeneuve-Saint-Georges puis à Ivry-sur-Seine, des policiers assènent des coups de poing à des jeunes ; à Grigny, des policiers en moto renversent un habitant , puis à Strasbourg , Sofiane, 19 ans, est tabassé, doigts dans les yeux, coups de poing, coups de rangers dans la tête ;  le 19 mars, à Aubervilliers, on a tiré au taser sur Ramatoulaye jeune maman de 19 ans ; le 23 mars , aux Ulis, en Essonne, Yassin, 30 ans reçoit des claques, de coups de crosse et de flashball dans la tête ; le 24 mars, au même endroit, Sofiane 21 ans,  est frappé violemment avec des coups de matraque télescopique, des coups de pieds ;  le 8 avril à Béziers, Mohamed Helmi Gebsi, 33 ans perd la vie; le 10 avril à St-Pierre-des-Corps, Mohamed, 26 ans, est passé à tabac ; le 18 avril un jeune en moto, percuté par la porte de la voiture de la police, a la jambe gravement blessée … Quelques exemples …

Les émeutes d’avril  comme celles d’avant, ont comme point commun, l’explosion d’une colère longtemps contenue suite aux brimades et au non droit, face auxquels la justice ne semble pas possible. . Brandir les  « antécédents » d’une personne ne peut justifier la violence et le racisme. L’émeute devient une réponse à l’écrasement, l’expression d’une dignité retrouvée, ne serait-ce que l’espace de quelques heures, et quelque soit le prix. C’est ce que revendiquent ces jeunes des quartiers populaires : le droit au droit, le droit à l’égalité de traitement, les pauvres comme tous les autres, en banlieue comme dans les centres villes.

 

Le racisme est un délit. Le racisme est une Violence. Le racisme et la violence constituent un double délit. Exercés par des policiers, des représentants de l’autorité, ils menacent les valeurs de la république. Nous réclamons la justice et non l’exemplarité. Nous exigeons la fin de l’impunité. Les policiers qui usent de leur pouvoir pour enfreindre la loi doivent être sanctionnés. Le recrutement et la formation au sein de la police doivent faire l’objet d’une approche respectueuse des droits des citoyens.

L’urgence sanitaire ne peut être un prétexte à l’établissement de l’état de non droit.  La contravention ne doit pas devenir un délit condamnant les quartiers populaires à la double peine.                                           

Paris, le 28 avril 2020

ATMF

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A la mémoire de Brahim Bouarram et de toutes les victimes de crimes racistes

Ne pas oublier, pour ne pas effacer

Se souvenir pour prévenir

Se souvenir pour agir

Le devoir de mémoire

Le devoir de mémoire, 25 ans après, c’est au nom de Brahim BOUARRAM. Pour un faciès, il a été arraché à sa jeune vie. La haine raciste fomentée par le Front National, a armé les mains de ses assassins.

Le devoir de mémoire, 134 ans après, c’est au nom du premier mai. La date qui rappelle à chacun de nous, que le sang d’ouvriers a coulé, pour que nous jouissions de la journée de travail de huit heures. C’est également, le jour, où Brahim a été sacrifié, jeté à la Seine.

Le devoir de mémoire, 81 ans après, c’est au nom des milliers des victimes du nazisme. Parce que juifs ou parce que tziganes, ils ont été condamnés à l’horreur des camps d’extermination. C’est au nom de cette même logique de supposée suprématie d’une « race », que Brahim a été exécuté.

Le devoir de mémoire, 5 siècles après, C’est au nom des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, arrachés à leurs terres, à leurs familles et réduits à l’esclavage. Parce que noirs, ils l’ont été, rejoints aujourd’hui , par ceux qui tentent de traverser la méditerranée pour survivre. Morts et disparus, esclaves et migrants, Brahim a partagé leur sort.

Le devoir de mémoire, aujourd’hui encore, c’est au nom de toutes les victimes de la répression sociale et de la violence policière, citoyens de banlieues pauvres, précaires, sans domiciles fixes, et détenus des prisons de la honte. En temps de pandémie, Mohamed GABSI, à 33 ans, l’a payé de sa vie le 8 avril 2020, suite à une interpellation par la police municipale de Béziers. Le devoir de mémoire par temps de Coronavirus est de vider les Centres de Rétention Administratives (CRA) des migrants et réfugiés qui se retrouvent derrière les barreaux parce qu’ils sont sans papiers !!! C’est d’assurer à ces migrants et réfugiés victimes des politiques de pillage économiques des pays du Sud et des guerres inhumaines à travers la planète, un habitat digne au lieu qu’ils soient dans des taudis et des bidonvilles indignes de la 5ème puissance économique mondiale et le droit d’avoir accès à la santé et au travail comme l’ensemble de la population. C’est aussi et surtout l’obligation de régulariser tous les sans-papiers et de protéger particulièrement les mineurs et les femmes migrantes isolées victimes des trafiquants et des patrons voyous.

Le devoir de mémoire est devoir d’action.

Agir, pour démonter les discours qui fabriquent la peur de l’immigration et de ses enfants, enfants français, désignés comme le problème.

Agir, contre les discriminations aux droits fondamentaux, au logement, au travail, à l’éducation et à la santé. Agir contre la ségrégation, la relégation, la répression, les contrôles en tout genre. Agir contre la xénophobie, l’antisémitisme et l’islamophobie.

C’est agir pour que demain, tous les « Brahim » puissent se promener au bord de la Seine, sans craindre pour leur vie. C’est agir pour l’équité et la justice sociale.

En cette période de confinement nous ne pouvons nous rassembler sur le Pont Carrousel a la mémoire de Brahim BOUARRAM et toutes les victimes du racisme comme les autres années. Nous vous donnons rdv l’an prochain. Notre combat continue.

Premiers signataires

:ATMF, LDH, MRAP, CRLDHT,AFAPREDESA, IDD, FTCR, UTAC, AMDH Ile de France, ASDHOM, AMF, ACDA, AIDDA, ADTF, ATF, APCV,AFTURD ,Alliance Internationale des Habitants(Section Tunisie), CDCMIR, Copaf, Collectif Vérité et Justice pour ALI ZIRI, Collectif Interquartiers 49,Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie, CSP 92,CIBELE, GISTI, FASTI, Fondation Franz Fanon, FUIQP , Femmes Égalité, CEDETIM/IPAM, ACORT, Association Joussour de Citoyenneté, Le paria, La Revue d’Etudes Décoloniales, LTDH , Institut Mehdi Ben Barka – mémoire vivante, UJFP, DAL, Droit devant, Femmes Plurielles, REMCC, Association Arts et Cultures des deux rives, Tamaynut France, Union Syndicale Solidaires, , Sortir du colonialisme, Survie, Cordillera (Association Franco-Chilienne), Association contre le racisme(Suisse-France), PEPS, PIR, PCF,PCOF, Parti de Gauche, NPA, L’Union Communiste Libertaire, CNT-FTE, Association de la Diaspora Togolaise, Fédération Solidaires Etudiant-e-s

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La police municipale de Béziers a arraché la vie à Mohamed GABSI

Ce mercredi 8 avril, Mohamed Helmi Gabsi, 33 ans, a été arraché à ses trois enfants et à sa famille. Il nous a quittés malgré lui, avec comme dernières images, des violences de policiers municipaux et ses appels de détresse.

Après un transport musclé, le poids d’un policier assis sur lui, face à terre, tout au long du trajet menant au commissariat, il expirera son dernier souffle. Pour qui allaient ses dernières pensées, alors qu’il sentait la vie l’abandonner ? Sans conteste à ses enfants. Ceux-là même qui auront pour unique lègue, l’histoire d’un père à qui une autorité publique a ôté la vie. Nous partageons profondément la douleur de sa famille.

Mohamed n’a pas mérité de mourir si jeune.

Mohamed n’a pas mérité de mourir de cette façon.

Mohamed n’a pas mérité de mourir pour cette raison, ne pas avoir respecté le confinement.

Mohamed n’a pas mérité de mourir, parce qu’il est pauvre, parce qu’il est SDF, parce qu’il a des antécédents.

Mohamed est un humain. Mohamed est un citoyen. A ce titre, le respect de sa vie lui était dû. 

« La sécurité, c’est la première preuve d’amour qu’on doit au peuple », a déclaré Robert Ménard, allié du Rassemblement National, Maire de Béziers, une des villes les plus pauvres de France. Il doit assumer la responsabilité d’avoir triplé et armé la police municipale.

Nous demandons justice, pour Mohamed, pour ses enfants et pour sa famille et amis. Nous les assurons de notre soutien inconditionnel.

Nous demandons justice, pour tous ceux qui sont stigmatisés, mal traités, réprimés et jetés à la vindicte de la haine raciale, pendant cette pandémie.                                                                                                                                                                                                                                                Paris 12 avril 2020