Association des Travailleurs Maghrébins de France
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L’apostat = délit passible de la mort au Maroc ?

Le Conseil des Oulémas du Maroc (المجلس العلمي الأعلى), institution officielle qui est sous la présidence du Roi du Maroc, a édicté un avis religieux, qui stipule que « tout Marocain coupable d’apostat envers l’Islam mérite la mort »(1). Ceci s’appliquerait à tout citoyen marocain né de père musulman et qui décide de suivre une autre voie religieuse ou philosophique.

Par cette affirmation est tout d’abord nié un point central de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : la liberté de conscience, par laquelle« toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »(2). Elle est également en contradiction avec certains points de la constitution marocaine (droit à la vie, la liberté du culte, la liberté de pensée) et aux engagements internationaux du Maroc concernant les droits de l’homme. Enfin, ce sont aussi les longues luttes du peuple marocain pour acquérir les libertés démocratiques qui se voient bafouées.

Le Makhzen marocain, qui se targue via ses propres canaux de propagande et par le biais de la presse officielle, d’avoir fait « le choix d’un islam serein, équilibré et pondéré », cache derrière ce discours une réalité bien sombre. Au lieu d’œuvrer au développement d’une pensée islamique ouverte sur notre temps et tenant compte des évolutions des sociétés, il distille sous couvert de sauvegarder l’« identité marocaine », une idéologie des plus conservatrices, fermée à la modernité à travers une instance rétrograde avec rang d’institution constitutionnelle.

Cette lecture religieuse est dénoncée avec vigueur par les associations de la société civile marocaine et les défenseurs des droits humains, qui y voient la preuve du caractère rétrograde et moyenâgeux de ces organismes qui l’ont émise ou qui la soutiennent. Les forces salafistes ont d’ailleurs applaudi en y reconnaissant un de leurs objectifs.

Par ailleurs, nous prenons acte de la déclaration du délégué interministériel aux droits humains (DDIDH) estimant que son administration n’est pas concernée et obligée par la fatwa—avis du Conseil des Oulémas. Nous attendons que le Conseil National des Droits Humains (CNDH) prenne ses responsabilités et affirme clairement son attachement aux valeurs universelles des droits de l’Homme, en particulier le droit à la liberté de conscience des citoyens marocains.

Nous, citoyens d’origine marocaine et/ou maghrébine et/ou du monde qui luttons pour revendiquer le respect des musulmans résidant dans les pays où ils forment une minorité, exigence qui découle de la liberté de conscience, nous ne pouvons nous taire à propos des pratiques liberticides, non seulement au Maroc mais dans l’ensemble des pays du Maghreb. Nous qui combattons, de longue date, les exactions à l’encontre des opposants politiques, nous devons aussi briser cette chape de plomb qui étouffe tout ce qui touche à la liberté de conscience.

Nos réclamons donc la séparation du religieux et de l’Etat. Cette revendication est la seule garantie que les citoyens puissent jouir de la liberté de pensée et de conscience et elle est une des conditions nécessaires à la construction d’une véritable démocratie.

25 avril 2013

(1) Page 290-291 du livre « Les fatwas de l’organe scientifique chargé de fatwas 2004 -2010 » ;
 » الكتاب الذي يحمل عنوان « فتاوى الهيئة العلمية المكلفة بالإفتاء 2004 – 2012

(2) Article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948

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Premiers Signataires :

Associations :

– ATMF ;
– Na’oura GSBM ;
– Le FCSME (Forum Citoyenneté Solidarité des Marocains en Europe) ;
– Centre Euromed Migration et Devolopement ( EMCEMO) ;
– Forsem ;
– L’ASDHOM ;
– le Manifeste des libertés ;
– Association femmes plurielles ;
– CRLDHT ;
– la FTCR ;
– Global Social Justice, Bruxelles, Belgique;

Personnes :

– Driss El Korchi – militants associatif ;
– Abdallah Zniber- militant associatif ;
– Aziz Mkichri – acteur associatif et militant des droits de l’Homme ;
– MENEBHI Abdou – militants associatif ;
– ATTAR SEMLALI Mehdi – militants associatif ;
– Tarek BEN HIBA, militant Tuniso-Français de l’immigration et des droits
de l’Homme ;
– LAHSSAINI Fouad – militants associatif ;
– Ahmed Faouzi – militant associatif ;
– Saïd Laayari – militant associatif
– Youssef Haji – militant associatif

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POUR SIGNER

Abdallah Zniber : abdallah.zniber@wanadoo.fr

Driss Elkorchi : driss.elkorchi@skynet.be

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Appel pour un 1er mai de refus du racisme et de la xénophobie

Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée. Il ne savait pas que des mains criminelles allaient le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les auteurs venaient de quitter le défilé du Front national.

Dix huit ans plus tard, les discours de stigmatisation, de discrimination et de rejet de l’autre ont fait tache d’huile. L’année dernière, ici même, nous avons été nombreux à exprimer notre espoir d’un changement de politique favorable aux immigré-e-s et leurs familles. Nous espérions une lutte plus affirmée contre les discriminations, et pour une citoyenneté à part entière. La promesse d’octroyer le droit de vote pour les étrangers, est aujourd’hui une promesse abandonnée, et la traque des sans papiers continue avec toutes ses conséquences sur des femmes et des hommes de plus en plus fragilisé-e-s et abandonné-e-s.

L’instrumentalisation des débats sur l’Islam et la laïcité, conduisent à encourager la montée de l’intolérance et de la haine, alors que doit être encouragé le vivre ensemble démocratique.

Nous, citoyens et organisations fidèles aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens.

Il est temps de dire notre refus de cette dérive dangereuse, de faire barrage à la lepénisation des esprits et des politiques. Oui, il faut barrer la route à l’extrême droite et aux populistes de droite, barrer la route aux idées de haine qui ont tué Brahim Bouarram.

C’est pourquoi toutes les organisations signataires, appellent à un rassemblement le 1er mai 2013, à Paris à 11h au Pont du Carrousel.

– Pour rendre hommage à la mémoire de Brahim Bouarram et à toutes les victimes des crimes racistes.

– Pour dénoncer les discours xénophobes qui mettent en danger les étrangers et discriminent les citoyens selon leurs origines ou leurs croyances.

– Pour appeler à en finir avec tout ce qui, depuis des années, défigure la République.

Premiers signataires :

LDH/ MRAP/ ATMF/ FTCR/ ASDHOM/ AMF/ ACDA/ GISTI/ UJFP/ Manifeste des libertés/ UTIT/ Sortir du colonialisme/ FASTI/ ATF/ Réseau Féministe « Ruptures »/ RESF/ Femmes Migrantes Debout/ MCTF/ CCSM/ La voix des FEMMES Migrantes/ CSP93/ Femmes Plurielles/ ADTF/ ATTAC/ Femmes Egalité/ ACORT/ Féministes Algériennes Internationales/ FCSME/ AMDH/ REMCC/ Forum Palestine Citoyenneté/ L’INTER-CO/ AIDDA/ APCV/ CAPAB/ ACDR/ CSP92/ Alif sans papiers/ UNSP/ Droits Devants/
Union Syndicale Solidaire/ Fédération SUD/ SUD Education/ FSU/ EELV/ Parti de Gauche/ PCF/ NPA/ FASE/ PSU/ PCOF/ Gauche Anti-Capitaliste/ JFP Alternatifs/ Voie démocratique-région Europe/

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Spoliation des cheminots étrangers par la SNCF

Le Gisti et l’ATMF demandent au Défenseur des Droits d’intervenir en soutien des cheminots de la SNCF dits « PS25 » discriminés au cours de leur carrière puis au moment de la retraite. Ils lui demandent aussi d’agir à la suite de la HALDE (1) pour que, à l’instar des emplois à la Sécurité sociale ou dans la plupart des autres entreprises publiques à statut (RATP, EDF-GDF…), la condition de nationalité soit enfin supprimée du statut de la SNCF.

Depuis les années 60, la SNCF a embauché des cheminots marocains recrutés directement au Maroc. Les emplois avec le statut de cheminot étant réservés aux Français et, à partir des années 1990, aux ressortissants de la communauté européenne, la SNCF les a cantonnés à un statut contractuel « PS25 » discriminatoire.

Par ce statut, les cheminots « PS25 » subissent toujours de nombreuses discriminations : des carrières beaucoup moins favorables (absence de promotion, exclusion des concours, des avancements et des qualifications, évolution de carrière stagnante, plus faibles rémunérations), ruptures abusives du contrat de travail déguisées en mise à la prétraite d’office, exclusion du service médical et de la caisse de prévoyance des cheminots, retraites très fortement dégradées, etc.

Ces discriminations sont d’autant plus contestables que leur contrat de travail stipulait l’égalité de traitement : « le travailleur étranger a droit au même régime de travail que les ouvriers français », il « doit recevoir à travail égal une rémunération égale à celle de l’ouvrier français de même catégorie » et « l’égalité de traitement s’étend également aux indemnités s’ajoutant au salaire ».

Actuellement, plus de 800 personnes ont porté leur cas devant le Conseil des Prud’hommes et près de 2000 personnes seraient concernées. Nous demandons au Défenseur des droits d’intervenir en soutien afin que les cheminots « PS25 » soient rétablis dans leurs droits.

Le 19 avril 2013

Organisations signataires :

•ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)

•Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s)

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FSM Tunis – Déclaration finale de l’Assemblée des mouvements sociaux tenue lors du Forum social mondial 2013 à Tunis le 29 mars 2013

Nous, réunies et réunis lors de l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial 2013 à Tunis affirmons l’apport capital des peuples du Maghreb-Mashrek (du Nord d’Afrique jusqu’au Moyen Orient) dans la construction de la civilisation humaine. Nous affirmons que la décolonisation des peuples opprimés reste pour nous, mouvements sociaux du monde entier, un grand défi à relever.

Au sein du processus FSM, l’Assemblée des mouvements sociaux est l’espace où nous nous réunissons avec notre diversité, pour construire nos agendas et luttes communes contre le capitalisme, le patriarcat, le racisme et toute forme de discrimination et d’oppression. Nous
avons construit une histoire et un travail communs qui a permis certaines avancées, notamment en Amérique latine, où nous avons réussi à freiner des alliances néo-libérales et concrétiser plusieurs alternatives pour un développement socialement juste et respectueux de la nature.

Ensemble, les peuples de tous les continents mènent des luttes pour s’opposer avec la plus grande énergie à la domination du capital, cachée derrière des promesses de progrès économique et d’apparente stabilité politique.

Maintenant, nous nous trouvons dans un carrefour où les forces conservatrices et rétrogrades veulent arrêter les processus initiés il y a deux années soulèvement populaire dans la région du Maghreb-Mashrek qui a permis de faire chuter des dictatures et contester le système néolibérale imposé aux peuples. Ces soulèvements si sont étendus à tous les continents du monde en générant de processus d’indignation et d occupation des places publiques.
Les peuples du monde entier subissent aujourd’hui l’aggravation d’une crise profonde du capitalisme dans laquelle ses agents (banques, transnationales, conglomérats médiatiques, institutions internationales et tous les gouvernements complices avec le néolibéralisme) cherchent à accroître leurs bénéfices au prix d’une politique interventionniste et néocolonialiste.

Guerres, occupations militaires, traités néo-libéraux de libre-échange et « mesures d’austérité » se voient traduits en paquets économiques qui privatisent les biens communes et les services publiques, baissent les salaires, réduisent les droits, augmentent le chômage, augmentent la surcharge des femmes dans le travail de soins et détruisent la nature.
Ces politiques affectent lourdement les pays riches du Nord, augmentent les migrations, les déplacements forcés, les délogements, l’endettement et les inégalités sociales comme en Grèce, Chypre, Portugal, Italie, Irlande et dans l´Etat Espagnol. Elles renforcent le conservatisme et le contrôle sur le corps et la vie des femmes. En outre, ils tentent de nous imposer « l’économie verte » comme solution à la crise environnementale et alimentaire, ce qui non seulement aggrave le problème, mais débouche sur la marchandisation, la privatisation et la financiarisation de la vie et de la nature.

Nous dénonçons l´intensification de la répression aux peuples rebelles, l´assassinat des leaderships des mouvements sociaux, la criminalisation de nos luttes et de nos propositions.

Nous affirmons que les peuples ne doivent pas payer pour cette crise et qu’il n’y a pas d’issue possible au sein du système capitaliste. Ici, à Tunis, nous réaffirmons notre engagement avec la construction d’ une stratégie commune de lutte contre le capitalisme. C’est pour ça qui, nous, les mouvements sociaux luttons:

Contre les transnationales et le système financier (FMI, BM et OMC), principaux agents du système capitaliste, qui privatisent la vie, les services publics et les biens communs comme l’eau, l’air, la terre, les semences, les ressources minérales, promeuvent les guerres et les violations du droit humain. Les transnationales reproduisent des pratiques extractivistes nuisibles à la vie, accaparent nos terres et développent des semences et aliments transgéniques qui privent les peuples de leur droit à l’alimentation et détruisent la
biodiversité.

Nous luttons pour l´annulation de la dette illégitime et odieuse qui est aujourd´hui un instrument global de domination, de répression et d´asphyxie economique et financière des peuples.

Nous refusons les accords de libre-échange que nous imposent les États et les transnationales et nous affirmons qu’il est possible de construire une mondialisation d’un autre type, par les peuples et pour les peuples, fondée sur la solidarité et sur la liberté de circulation
pour tous les êtres humains.

Pour la justice climatique et la souveraineté alimentaire parce que nous savons que le réchauffement global est un résultat du système capitaliste de production, distribution et consommation. Les transnationales, les institutions financières internationales et les gouvernements qui sont à leur service ne veulent pas réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Nous dénonçons l´ « économie vert », et refusons les fausses solutions à la crise climatique comme les agrocarburants, les organismes génétiquement modifiés, la géo-ingénierie et les mécanismes de marché de carbone, comme le REDD (Réduction des Émissions liées à la Déforestation et à la Dégradation), qui font miroiter aux populations appauvries des progrès, tout en privatisant et transformant en marchandises les forêts et territoires où ces populations ont vécu pendant des millénaires.

Nous défendons la souveraineté alimentaire et l’agriculture paysanne qui est une solution réelle à la crise alimentaire et climatique et signifie aussi l’accès à la terre pour celles et ceux qui la travaillent. Pour cela, nous appelons à une grande mobilisation pour stopper l’accaparement des terres et soutenir les luttes paysannes locales.

Contre la violence envers les femmes qui est exercée régulièrement dans les territoires occupés militairement, mais aussi contre la violence dont souffrent les femmes quand elles sont criminalisées parce qu’elles participent activement aux luttes sociales. Nous luttons contre la violence domestique et sexuelle qui est exercée sur elles quand elles sont considérées comme des objets ou marchandises, quand leur souveraineté sur leur corps et leur spiritualité n’est pas reconnue. Nous luttons contre la traite des femmes, des filles et garçons.

Nous défendons la diversité sexuelle, le droit à l’autodétermination du genre, et nous luttons contre l’homophobie et les violences sexistes.

Pour la paix et contre la guerre, le colonialisme, les occupations et la militarisation de nos territoires. Nous dénonçons le faux discours de défense des droits humains et de combat aux integrismes, qui souvent sont utilisés pour justifier l´interventions militaires comme au Haiti, Libye, Mali et Syrie. Nous defendons le droit à la souveraineté e à l’autodétermination des peuples comme dans la Palestine, le Sahara Occidental et le Kurdistan.

Nous denonçons l’installation des bases militaires étrangères pour fomenter des conflits, contrôler et piller les ressources naturelles et promouvoir des dictatures en divers endroits du monde.
Nous luttons pour la liberté de nous organiser dans des syndicats, des mouvements sociaux, des associations et toutes autres formes de resistance pacifique.
Renforçons nos instruments de solidarité entre les peuples comme le boycott,
désinvestissement et sanctions contre Israel et la lutte contre l’OTAN et pour l’élimination de toutes les armes nucléaires.

Pour la démocratisation des médias de masse et la construction de médias alternatifs, qui sont fondamentales pour faire renverser la logique capitaliste.

Inspirés par l’histoire de nos luttes et par la force rénovatrice des peuples dans les rues, l’Assemblée des mouvements sociaux appelle tous et toutes à développer des actions de mobilisation coordonnées au niveau mondial dans une journée global de mobilisation le XXXXX (date à definir).

Mouvements sociaux du monde entier, avançons vers une unité globale pour défaire le système capitaliste !

Assez d´exploitation, assez de patriarcat, de racisme et colonialisme! Vive la révolution ! Vive la lutte de tous les peuples!

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« La France reçoit 1 réfugié » !

Suite à l’appel de soutien des grévistes de la faim du camp de Choucha en Tunisie, une délégation* des associations membres du FALDI (Forum des Associations des Luttes Démocratique de l’Immigration) a été reçue jeudi 11 avril 2013 par le représentant du HCR à Paris.

L’entretien a porté sur les revendications des réfugiés de Choucha, en l’occurrence la demande de réexamen des dossiers des 300 personnes déboutés par le HCR à Tunis ; le
maintien d’ouverture du camp de Choucha et le rétablissement de l’eau et de l’électricité en attendant le règlement définitif ; l’admission des 600 réfugiés reconnus par le HCR dans
d’autres pays où les conditions d’accueil du statut de réfugié sont reconnus et garantis.

Le représentant du HCR nous a informé que sur les 600 personnes ayants obtenus le statut de réfugié, 400 ont déjà eu une promesse de réinstallation. Les 200 autres n’ont, jusqu’à
aujourd’hui, reçu aucune destination.
Concernant les 300 personnes déboutées, le représentant du HCR a affirmé qu’elles peuvent faire la demande de réexamen de leur situation au cas où des éléments nouveaux
apparaissent.

Concernant la fermeture totale du camp de Choucha en juin 2013, le représentant du HCR n’a donné aucune garantie pour une solution alternative.

La délégation des associations du FALDI a, de son côté, mis en garde le HCR des conséquences graves de la fermeture du camp, avant que la situation de l’ensemble des
réfugiés ne soit régularisée.

Par ailleurs, nous avons appris, depuis la mise en place du plan de réinstallation des réfugiés venant de Libye suite à la guerre, le gouvernement français n’a accueilli qu’une
seule personne réfugiée, et ce malgré sa responsabilité suite à son engagement militaire dans la guerre menée en Libye.

– Nous appelons le HCR et le gouvernement tunisien à trouver d’urgence une solution qui garantisse l’intégrité physique et morale des hommes, femmes et enfants qui risquent d’être laissés pour compte à la suite de la décision de fermeture du Camp de Choucha, d’ici le mois de juin.

– Nous appelons la communauté internationale, le gouvernement tunisien et le gouvernement français à prendre leurs responsabilités pour résoudre ce drame
humanitaire.

– Nous appelons les organisations de la société civile en Tunisie, au Maghreb, en France et en Europe à renforcer leur soutien aux grévistes de la faim pour l’aboutissement de leurs
revendications légitimes.

Paris le 11 avril 2013

* Avec le soutien de Migreurop

Contact :

— Abdallah Zniber : 0671213554 – abdallah.zniber@wanadoo.fr
— Driss El Kherchi : 0781146127 – delkherchi@yahoo.fr
— Fabien Yéné : 0662556521 – yenefabien@yahoo.fr
— Mouhieddine Cherbib : 0650520416 – cherbib@gmail.com

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Tunis le : 10/04/2013

Communiqué :

Soutien aux réfugiés de Choucha en grève de la faim dans leur manifestation pacifique le jeudi 11 Avril à Tunis

Nous sommes un groupe de 228 réfugiés du camp de Choucha, de différentes nationalités (Palestine-Somalie – Érythrée – Tchad – Soudan – Éthiopie). Il y a, parmi nous, 52 enfants, 35 adolescents sans familles ainsi que 34 personnes habitant à Médenine ayant obtenu un certificat de réfugiés de la part du HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés). Nous avons entamé une greve de la faim illimitée depuis le 29 Mars.

Nous avons fui la Lybie pour le camp de Choucha en Tunisie où nous avons trouvé refuge, suite à la guerre et les frappes de l’OTAN, craignant pour nos vies, laissant derrière nous tout ce que nous possédions. Nous avons été surpris par la décision du HCR de nous séparer du reste des réfugiés et de ne pas transmettre nos dossiers aux pays dotés de systèmes d’asile. Nous nous sommes adressés au chef du HCR à Zarzis, Mr Hovig, qui nous confirmé son refus définitif de son organisation de transmettre nos dossiers à ces pays.
Le HCR a décidé de fermer le camp de Choucha et de nous imposer le programme d’intégration local en Tunisie alors que nous leur avions clairement signifié notre refus ferme et définitif de cette décision pour les raisons suivantes :

Premièrement : Les difficutés quotidiennes que nous vivons au quotidien liées à la violence verbale ou physique, venant de quelques citoyens tunisiens et de quelques membres des forces de l’ordre.

Deuxièmement: La Tunisie est encore au stade de la révolution et n’est pas encore complètement stabilisée

Troisièmement: En Tunisie, il n’existe pas de loi préservant et garantissant les droits des réfugiés, autant au niveau des droits civils que politiques. Le HCR nous donc condamne à un destin incertain sans issues.

Suite à notre prise de position, un des responsables du HCR a menacé de couper l’eau, l’électricité et de nous priver des soins de santé de base pour nous et nos enfants dans le camp de Choucha, pour nous pousser à choisir entre une mort certaine ou l’acceptation inconditionnelle de ce programme. En conséquence, nous avons décidé de rester dans le camp de Choucha peu importent les circonstances.

En tant qu’êtres humains, nous avons aussi le droit de déterminer notre destin. Vouloir nous imposer l’intégration locale équivaut à renoncer à nos droits fondamentaux, garantis dans les conventions et traités internationaux ainsi que dans les coutumes et les religions.

Par conséquent, nous appelons le gouvernement tunisien à :

1- refuser ce programme d’intégration des réfugiés en tenant compte de nos revendications légitimes. Ainsi que de s’aligner la décision du gouvernment Egyptien qui a refusé ce type de programme étant donné l’absence de législation permettant de traiter ce genre de dossiers

2- maintenir le camp de Choucha jusqu’à ce qu’une solution juste et consensuelle ne soit trouvée

3- Faire pression sur le HCR afin de reprendre le programme initial dont ont bénéficié les premiers réfugiés

Nous espérons une réponse rapide étant donnée notre situation difficile. Nous vous informons que nous avons entrepris un sit-in devant le bureau du HCR depuis le 26 Mars et entamé une grève de la faim illimitée depuis le Mars 29, et que l’ambulance de la protection civile a été empéché de venir secourir les grévistes de la faim.

Par conséquent, nous lançons un appel au peuple tunisien pour soutenir notre cause et participer en signe de solidarité à la manifestation que nous organisons le jeudi 11/04/2013 à la Kasbah à Tunis à 12h00 pour faire parvenir notre voix au gouvernement tunisien.

contact :

— 00216 27 415 558 – choucha@riseup.net
— https://www.facebook.com/refugees.shousha?fref=ts
— https://www.facebook.com/events/238671322946420/
— http://chouchaprotest.noblogs.org

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François Hollande au Royaume des Droits de l’Homme

Tout se passe comme si…

Alors que François Hollande se trouve au Maroc, La République Française, avec son monde politique et médiatique, se trouve bien secouée par « l’affaire Cahuzac ».

Le voyage présidentiel au Maroc est pollué par cette affaire, le Président est gêné, nous répète-t-on à travers médias écrits et audiovisuels. Il serait bien curieux de savoir ce que disent les médias marocains à propos de cette affaire.

Tout se passe comme si François Hollande ne se trouve pas au Maroc,
où des militants pour les droits humains, où des journalistes qui essaient simplement de bien exercer leurs métiers… sont en prison, et
où des journaux, comme l’hebdomadaire « le Journal » qui a révélé -il y a quelques années- des affaires bien plus grotesques que celle de Cahuzac, ont été fallacieusement condamnés à des amendes abyssales et, donc, acculés à fermer « boutique.

Tout se passe comme si François Hollande ne se trouve pas au Maroc,


où des centaines de milliers d’enfants crèvent la dalle,

où le droit à la santé est quasi inexistant; le droit au travail et au logement, n’en parlons pas,

où le système éducatif est dans un état de délabrement très avancé,

où le pauvre est encore beaucoup plus pauvre et le riche est encore exponentiellement plus riche,

et, comble de ce bien triste inventaire à la Prévert, tout se passe comme si François Hollande ne se trouve pas dans un Royaume,

où une jeune femme violée est poussée par la justice à se marier avec son violeur ; j’allais dire marier par la justice avec son violeur.

Bref, Tout se passe comme si François Hollande ne se trouve pas au Maroc, mais plutôt dans un état de droit exempt de tout soupçon concernant des affaires aux pratiques mafieuses et d’argent sale.

On croirait François Hollande dans un pays voisin tel que l’Allemagne où des ministres ont été amenés à démissionner du simple fait que leurs doctorats contiennent des passages plagiés.

Que Dieu vous tienne en joie comme dit Philippe Meyer dans sa chronique quotidienne à France culture

Bon vent

Ahmed – Militant de l’ATMF

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Autorités marocaines empêchent l’ODT Migrant de se rendre au FSM Tunisie

Nos associations, présentes au forum social mondial à Tunis, apprennent avec stupéfaction les manœuvres honteuses des autorités marocaines contre la délégation de l’Organisation Démocratique des Travailleurs Immigrés qui devait se rendre en Tunisie dans le cadre du Forum Social Mondial.

La police des frontières de l’aéroport de MOHAMED V de Casablanca a confisqué les cartes d’embarquement, les bagages contenant des effets personnels et le matériel de mobilisation.

Les membres de l’ODT – Travailleurs Immigrés ont été reconduit à Oujda à plus de 600 km de Casablanca. Ils ont été libérés par le service de l’immigration qui n’a constaté aucune anomalie sur leurs documents de voyage !!

Nous exigeons le dédommagement du préjudice causé par les autorités marocaines et la restitution sans délai des effets de nos camarades.

Nous condamnons ces pratiques indignes.

Nous exprimons notre solidarité avec nos camarades migrants en lutte pour un autre Maghreb respectueux des droits des migrants et leurs familles.

Faldi

Au FSM Tunis

Le 30 mars 2013

Contacts :

– Driss El Kerchi : 0033781146127
– Karim Messoudi : 0033617765528

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Les enjeux du forum social mondial de Tunis 2013

Le Forum Social Mondial de Tunis (FSM), du 26 au 30 mars 2013, sera un moment de convergence des mouvements sociaux et citoyens qui inscrivent leur action dans une perspective altermondialiste. En partant des mouvements, il sera l’occasion de penser l’évolution de la situation mondiale et mettra l’accent sur la manière de renforcer le processus au service des mouvements sociaux et citoyens, de leurs mobilisations, de leurs luttes et des alternatives qu’ils portent. Parmi les enjeux, on peut retenir l’évolution de la situation mondiale, la stratégie des mouvements, l’évolution des printemps arabes, le nouveau cycle de luttes et de révolutions ; l’évolution du processus des forums sociaux mondiaux.

Les mouvements et l’évolution de la situation mondiale

Le FSM de Tunis permettra aux mouvements de confronter, à partir de leurs situations, leurs appréciations de l’évolution de l’état du monde. Malgré la profondeur de la crise, la bourgeoisie financière reste encore au pouvoir et la logique dominante reste celle de la financiarisation. Mais la mondialisation est en train d’évoluer et ses contradictions augmentent. Elle se traduit par une différenciation des situations suivant les régions du monde, une sorte de dérive des continents. Chaque grande région évolue avec des dynamiques propres et l’évolution des mouvements sociaux cherche à s’adapter à ces nouvelles situations. Cette évolution modifie les conditions de la convergence des mouvements.

En Amérique Latine, des régimes desarrollistas ou développementalistes, mettent en place des politiques post-néolibérales. Des politiques qui ne sont pas du tout anticapitalistes et qui combinent des gages au marché mondial des capitaux et des politiques sociales avec des redistributions. Elles ont pour conséquence une forme de banalisation de l’altermondialisme et une fragmentation des mouvements sociaux. En Asie, des alliances combinent des bourgeoisies étatiques, nationales et mondialisées. Comme en Amérique Latine, se pose la question sur le rôle des mouvements sociaux des nouvelles puissances qu’on appelle faute de mieux « pays émergents ». Dans ces deux régions, le mouvement social s’organise autour des travailleurs en lutte pour leurs droits et leurs salaires, qui passent des alliances spécifiques avec la bourgeoisie étatique, d’autant que cette dernière contrôle une partie de l’appareil productif.

Au Moyen Orient, le nouveau cycle de luttes et de révolutions débouche sur une période de fortes contradictions. La présence réelle des mouvements est confrontée à l’émergence de forces politiques se référant à l’islam confrontées au pouvoir gouvernemental, et à l’instrumentalisation des grandes puissances qui cherchent à compenser la chute de leurs alliés dictateurs en jouant des situations. En Afrique, la course aux matières premières et à l’accaparement des terres et la multiplication des conflits et des guerres qui en résulte brouille la dynamique économique réelle et la vivacité des mouvements.

En Amérique du Nord, les nouveaux mouvements, occupy et carrés rouges, sont confrontés à la violence de la réaction des pouvoirs économiques et à la montée des conservatismes inquiétants. En Europe, les mouvements sont confrontés à trois défis principaux : la précarité, la xénophobie, la définition d’un projet européen alternatif. Le premier concerne l’indispensable et très difficile alliance pour les luttes communes entre travailleurs précaires et travailleurs non-précaires. Le second concerne la montée des idéologies racistes et xénophobes qui prolifèrent à partir de la peur et des insécurités sociales, écologiques et civiques. Le troisième concerne la définition d’un projet européen alternatif qui se dégagerait du projet européen dominant et de ses impasses et qui traduirait en termes politiques et culturels l’unité du mouvement social européen.

Confrontés à la nouvelle situation et à la vigueur de la réaction conservatrice, les mouvements déploient une très forte combativité et beaucoup d’inventivité. Ils n’ont pas encore redéfinis les nouvelles formes et les priorités qu’ils veulent accorder à la convergence des luttes internationales. Ils sont conscients de son importance et restent présents dans les espaces existants, notamment dans les forums sociaux, sans toujours les investir avec une attention suffisante.

La stratégie des mouvements

Dans les forums sociaux mondiaux, deux préoccupations sont présentes : la définition de mesures immédiates à imposer par rapport aux conséquences de la crise sur les conditions de vie des couches populaires et la nécessaire définition d’une orientation alternative

De nombreuses propositions immédiates qui ont été avancées dans le Forums depuis dix ans. Par exemple : la suppression des paradis fiscaux et juridiques ; la taxe sur les transactions financières ; la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires ; la socialisation du secteur financier ; l’interdiction des marchés financiers dérivés ; les redistributions de revenus ; la protection sociale universelle ; etc. Ces propositions ne sont pas révolutionnaires en elle-même. Elles sont reprises aujourd’hui par des économistes de l’establishement et même par certains gouvernements. Mais ces déclarations ne sont pas suivies d’effet car elles nécessitent une rupture avec le dogme néolibéral et la dictature des marchés financiers. Et ce sont toujours ces forces qui sont dominantes et qui n’accepteront pas, sans affrontements, de renoncer à leurs gigantesques privilèges. Dans le FSM la question posée est de mener les mobilisations à la hauteur des enjeux.

Une orientation alternative s’est dégagée dans les forums sociaux mondiaux. On peut organiser chaque société et le monde autrement que par la logique dominante de la subordination au marché mondial des capitaux. On peut organiser chaque société et le monde à partir de l’accès aux droits pour tous et de l’égalité des droits, du local au planétaire. Les mouvements sociaux préconisent une rupture, celle de la transition sociale, écologique et démocratique. Ils mettent en avant de nouvelles conceptions, de nouvelles manières de produire et de consommer. Citons : les biens communs et les nouvelles formes de propriété, le contrôle de la finance, le buen-vivir et la prospérité sans croissance, la réinvention de la démocratie, les responsabilités communes et différenciées, les services publics fondés sur les droits, etc. Cette rupture est engagée dès aujourd’hui à travers les luttes, car la créativité naît des résistances, et des pratiques concrètes d’émancipation qui, du niveau local au niveau global, préfigurent les
alternatives

Entre la question de l’urgence, celle de la dictature du réalisme, et celle de la transformation structurelle, les mouvements sont confrontés à la nécessité de définir une nouvelle pensée stratégique. D’autant que les mouvements sont confrontés à la question très difficile des nouvelles stratégies militaires, celle de la guerre sans fin et de la déstabilisation systématique.

L’évolution des printemps arabes

Le FSM aura lieu en Tunisie. Là où a commencé le nouveau cycle de luttes et de révolutions. Les insurrections méditerranéennes portent une espérance révolutionnaire. Ce qu’il y a de nouveau dans ce cycle de révolutions est en gestation ; il n’est pas prédéterminé. La période amène à ouvrir la discussion publique sur les révolutions et les ruptures. Quelques pistes peuvent être dégagées.

Le temps des révolutions est un temps long et n’est pas linéaire. Les ruptures ne sont pas définitives. Certaines situations sont déviées pour ramener les insurrections populaires à des guerres civiles. Les révoltes populaires contre les régimes dictatoriaux confrontés à des répressions sanglantes ouvrent, de plus, la possibilité à toutes les manœuvres des puissances dominantes et environnantes. Elles rendent plus difficile la perception des enjeux de long terme par rapport aux situations dramatiques.

Au-delà de la démocratisation, étape nécessaire, une orientation alternative à la mondialisation capitaliste est aujourd’hui en gestation. Elle doit répondre aux contradictions sociales, écologiques, géopolitiques, démocratiques. Un autre enjeu majeur est celui d’une nouvelle phase de la décolonisation qui correspondrait au passage de l’indépendance des Etats, qui a caractérisé la première phase de la décolonisation, à l’autodétermination des peuples. Cette nouvelle phase de la décolonisation ne se réduit pas à la montée en puissance des pays dits émergents. Elle se construit dans la convergence des mouvements qui a progressé dans l’espace des Forums sociaux mondiaux. Cette nouvelle phase de la décolonisation va mettre sur le devant de la scène les questions de l’épuisement des ressources naturelles, particulièrement de l’eau, du climat, de la biodiversité, du contrôle des matières premières et de l’accaparement des terres.

Une part de ce qui est nouveau cherche son chemin à l’échelle des régions et n’est visible qu’à l’échelle d’une génération. L’Amérique Latine est sortie des dictatures il y a moins de trente ans. La démocratisation a donné naissance à une période de démocraties bourgeoises. Ces régimes ont mis en place des systèmes de croissances néolibérales, conformes à la logique dominante, et des démocratisations plus ou moins limitées. Et les Etats-Unis sont passés du contrôle des dictatures à des formes de contrôle des démocraties bourgeoises. Mais, dans ce processus, de nouveaux mouvements sociaux et citoyens se sont développés, modifiant la situation dans de nombreux pays et dans la Région et ouvrant la possibilité à de nouvelles évolutions.

Dans la région Maghreb-Machrek, les contradictions vont s’amplifier entre les tentatives de régimes conservateurs et les nouveaux mouvements sociaux et citoyens. Que seront les nouveaux mouvements sociaux et citoyens qui vont se construire dans la nouvelle période. C’est dans cette perspective que se situe la réflexion sur l’évolution de l’islam politique. C’est aussi dans cette situation que la réalité migratoire dans toutes les régions montre l’importance, exacerbée par la crise, du racisme et de la xénophobie dans toutes les sociétés. Les sociétés sont multiples et le rejet de l’étranger met en danger la cohésion de chaque société.

Le FSM de Tunis permettra l’expression de l’émancipation des peuples de la région : tunisien, marocain, sahraoui, algérien, égyptien, syrien, … Le peuple palestinien sera à l’honneur avec notamment la présentation des conclusions du tribunal Russell sur la Palestine et la marche de clôture du Forum qui lui sera dédiée.

Le nouveau cycle de luttes et de révolutions

Le FSM à Tunis se tiendra là où la réponse des peuples, à l’accentuation de la crise en 2008 et aux politiques répressives d’austérité, a ouvert un nouveau cycle de luttes et de révolutions. Le vent nouveau parti de Tunis s’est d’abord propagé en Egypte. Il a mis en avant la lutte contre les dictatures et il s’est étendu à toute la région Maghreb-Machrek. Il a traversé la Méditerranée et s’est propagé en Europe du Sud, en Espagne, au Portugal, en Grèce en posant la question de la démocratie réelle. Il a trouvé un nouveau souffle en traversant l’Atlantique à travers les “occupy” Wall Street, London, Montréal. Il prend aujourd’hui des formes plus larges dans de nombreux pays du monde, au Chili, au Canada, au Sénégal, en Croatie, autour de la faillite des systèmes d’éducation et de la généralisation de l’endettement. Le pouvoir économique et le pouvoir politique, à travers leur complicité, ont été désignés comme les responsables de la crise. Ce qui a été démasqué c’est la dictature du pouvoir financier et la « démocratie de basse intensité » qui en résulte.

Au-delà des spécificités, ce nouveau cycle de luttes met en avant la justice sociale, le refus de la misère, des inégalités, de la corruption ; la revendication de systèmes démocratiques qui garantissent les libertés individuelles et collectives, la dignité de chacun ; les contradictions géopolitiques liées à l’hégémonie occidentale ; les contradictions écologiques de plus en plus sensibles. Elles mettent en lumière des contradictions sociales entre les couches populaires et les oligarchies. Elles remettent en cause l’hégémonie culturelle nécessaire à la domination des valeurs de la bourgeoisie et des élites dirigeantes.

Une des questions qui sera discutée à Tunis est celle du rapport entre les nouveaux mouvements et le mouvement altermondialiste. Ces mouvements ne se sont pas organisés dans le mouvement altermondialiste, même si de nombreuses relations ont existé dès le début. Les nouveaux mouvements sociaux ont leur dynamique propre. Les jonctions avec les mouvements plus anciens de l’altermondialisme existent mais elles sont diffuses. Les mouvements plus anciens de l’altermondialisme devront tirer les leçons de leurs avancées et de leurs limites. Et, comme le dit si bien Esther Vivas pour les nouveaux mouvements : « c’est un prologue ».

La situation en Tunisie

L’appréciation du contexte tunisien est nécessaire. Un Forum social mondial n’est pas organisé par rapport aux situations internes mais il ne peut s’en désintéresser et chaque FSM a eu un impact sur la situation politique interne du point de vue des mouvements sociaux. Cette interrogation est très forte en Tunisie où la situation est relativement instable. Elle ne paraît pas pour l’instant remettre en cause la sécurité nécessaire à la tenue du FSM. Les différents courants intéressés par le FSM ont aussi affirmé que celui-ci ne serait pas un enjeu des luttes entre les tendances et un espace d’affrontements sur les questions internes à la Tunisie.

Le Secrétariat Tunisien du FSM 2013 s’inscrit dans le Comité de suivi du Forum social maghrébin qui en élargit l’assise. Ces mouvements tunisiens représentent une base large inscrite dans la société civile tunisienne. Une des questions posées est celle de l’organisation d’un forum inclusif permettant à tous les courants défendant des positions compatibles avec la Charte des principes du FSM d’y participer. Pour que le forum ne soit pas exclusif, il faut laisser jouer la diversité en l’élargissant aux mouvements qui peuvent naître de l’évolution de l’islam politique.

La situation du processus des forums sociaux mondiaux

Le FSM joue un rôle central dans le processus des forums sociaux. Il est l’occasion d’événements spécifiques qui s’y préparent (Forum Mondial Science et Démocratie, Forums des Autorités locales, Forum de Parlementaires, Forum syndical, Forum des médias libres,..) et de l’organisation d’activités qui sont directement issus d’autres événements qui ont eu lieu ou qui se préparent (Rio+20, Forum des migrants d’Oujda, Forum Free Palestine, Tribunal Russell sur la Palestine, Forum Irakien, Forum Paix et désarmement, Florence+10 sur le mouvement social européen, Forum pan canadien, Forums Paix et désarmement à Sarajevo en 2014, etc.).

Les forums nationaux et régionaux explorent des voies de transformations politiques et ouvrent la question de l’évolution des régimes et des rapports entre les mouvements et les Etats. Des politiques post-néolibérales sont en gestation. Elles ne sont pas anticapitalistes mais elles cherchent des voies d’autonomie par rapport au marché mondial des capitaux et des possibilités de redistribution partielle. Par rapport à la fragmentation du mouvement social dans certaines situations, l’autonomie des mouvements sociaux reste la priorité, y compris dans les négociations et dans le soutien à certains régimes. Les forums thématiques approfondissent l’orientation stratégique, celle de l’égalité des droits et des mobilisations contre la logique du capitalisme. La liste des forums thématiques, régionaux et mondiaux s’allonge ; on en compte une cinquantaine pour la période 2012 à début 2013. Par rapport à la nouvelle période, le FSM de Tunis amorcera la mutation du processus des forums sociaux mondiaux.

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Pour plus d’informations sur le Forum Social Mondial : http://fsm2013.org/fr

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La caravane des sans papiers fait demi-tour !

La coalition européenne des sans papiers a pris l’initiative d’organiser une caravane européenne qui a été accueillie par les associations belges, françaises et italiennes. Cette caravane est composée de 50 internationaux dont 14 sans papiers ouest africains et un Tunisien qui ne nécessitaient aucun visa pour entrer en Tunisie. La caravane a pris le bateau de Gênes le 23 mars 2013 pour participer au forum social mondial à Tunis. Des courriers ont été envoyés aux différents gouvernements français, italien et tunisien ainsi qu’à Frontex afin de les informer de cette initiative. Ils sont arrivés le 24 mars 2013 au port de Tunis et le gouvernement tunisien n’a pas posé de difficultés pour les accueillir.

Par contre, l’armateur a refusé le principe de les ramener en Italie à la fin des travaux du FSM en s’abritant derrière la législation internationale maritime qui le sanctionnerait à des pénalités financières. Les militants de la caravane ont été contraints de reprendre le bateau et sont actuellement en mer vers l’Italie. Les 14 militants sans papiers courent, à leur arrivée en Italie, de très graves risques d’être placés en centre de rétention et expulsés. Le comité préparatoire du Forum Social Mondial Tunisie 2013 constate le caractère discriminatoire de cette situation, inique et contraire à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui prévoit le droit de quitter tout pays y compris le sien. Le comité préparatoire du Forum Social Mondial Tunisie 2013 condamne fermement les législations nationales, européennes et internationales qui sanctionnent les migrants.

Nous mettons le gouvernement italien face à ses responsabilités concernant le sort de ces militants.

Et nous demandons :

1.Que ces personnes soient ré-admises en Italie sans aucune poursuites ni procédure de rétention ni d’expulsion

2.Un moratoire sur les négociations entre l’Union Européenne et la Tunisie sur les accords migratoires tant que la Tunisie ne sera pas dotés d’institutions permanentes et n’aura ratifié les conventions internationales relatives aux droits des migrants.

3.La liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous.

Nous appelons par ailleurs à la plus grande mobilisation en Italie et ailleurs pour soutenir ces militants et les protéger.

— Mouhieddine Cherbib: +216 23 02 18 02

— Abdallah Zniber: +216 50 23 47 60

— Driss El Kerchi: +216 53 32 43 34

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APPEL A MANIFESTER CE LUNDI 25 MARS A 17H DEVANT LES AMBASSADES D’ITALIE DANS CHAQUE PAYS !

– AMBASSADE D’ITALIE A TUNIS : 3, Rue de Russie, Tūnis
– AMBASSADE D’ITALIE A PARIS : 51, rue de Varenne 75007 Paris
– AMBASSADE D’ITALIE A BRUXELLES : Rue Emile Claus 28, 1050 Bruxelles
– AMBASSADE D’ITALIE A BERLIN : Dessauer Strasse 28/29, 10963 Berlin
– AMBASSADE D’ITALIE A BERNE : Elfenstrasse, 14, 3006 Bern

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Annulation de l’OQTF visant le jeune Taoufik NAJEM, et la régularisation de sa situation

Monsieur le préfet,

Je me permets d’attirer votre attention sur la situation de Taoufik NAJEM, jeune majeur lycéen, né le 08 février 1993 à Oujda au Maroc. Il a été arrêté dans un cyber-café du 18ème arrondissement de Paris. Taoufik avait trouvé près du poste internet auquel il s’était connecté des documents d’identité qu’il s’apprêtait à remettre au gérant de l’établissement mais à peine le temps de se lever, des policiers effectuaient un contrôle d’identité inopiné sur le lieu même. Placé en garde à vue, aucune poursuite judiciaire n’est prise à son encontre mais il est placé en rétention à Vincennes le 08 mars 2013 par le préfet de police de Paris sur la base d’une Obligation de Quitter le Territoire Français prise par vos services en date du 21/05/2012.

En France depuis 8 ans, scolarisé depuis 8 ans, il remplit pourtant les critères de régularisation définis dans la circulaire du 28 novembre 2012.

A sa majorité, soucieux de sa situation administrative, Taoufik NAJEM a entrepris les démarches nécessaires pour l’obtention d’un titre de séjour pérenne. A cet effet, il s’est rapproché de la préfecture de Seine-Saint-Denis qui lui aurait notifié un an plus tard un refus de séjour accompagné d’une obligation de quitter le territoire français.

Le jeune homme et son père ayant déménagé, cette mesure d’expulsion ne lui ai jamais parvenu et il en ignorait donc l’existence. Raison pour laquelle, il n’a pas pu la contester.

Taoufik vit avec son père à la Courneuve, retraité résident régulièrement en France depuis 40 ans. Ce dernier a souhaité rester en France en raison de ses problèmes de santé. Son fils, Taoufik, lui est d’un grand soutien.

Taoufik n’est pas connu des services de police et ne constitue aucune menace à l’ordre public.
Il a obtenu son CAP « menuiserie » en juin 2012 et est actuellement en 1ère bac pro « menuiserie » au lycée Bartholdi à Saint-Denis. Après son bac, Taoufik projette d’exercer dans ce secteur d’activité qui est constamment en forte demande d’une main d’œuvre spécialisée et qualifiée.

Que penseront ses camarades, ses professeurs ce lundi 18 mars, retour des vacances scolaires, devant sa chaise laissée vide ?

Animée de la conviction que notre pays demeure profondément attaché aux valeurs fondatrices de notre République, telles qu’elles nous sont rappelées sur le fronton des édifices publics, c’est avec confiance que je vous demande, Monsieur le Préfet, de renoncer à l’expulsion du jeune Taoufik NAJEM en réexaminant sa situation dans le cadre de la circulaire susmentionnée.

Recevez, Monsieur le Préfet, l’expression de mes sentiments citoyens les plus respectueux.

Driss ELKHERCHI

Président de l’ATMF

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ECRIRE POUR LIBERER LE JEUNE TAOUFIK Pour l’annulation de son OQTF et sa régularisation :

– Préfet 93: Christian LAMBERT

pref-secretariat-prefet@seine-saint-denis.gouv.fr

Fax secrétariat préfet : 01 41 60 58 07

– Directrice des étrangers : Arlette MAGNE

arlette.magne@seine-saint-denis.pref.gouv.fr

Fax : 01 41 60 56 63

– Secrétaire général : Eric SPITZ

eric.spitz@seine-saint-denis.pref.gouv.fr

Fax : 01 41 60 59 28

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Merci de signer la pétition du <img880|center> : http://www.educationsansfrontieres.org/article46387.html