Association des Travailleurs Maghrébins de France
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ALGERIE – Pour la liberté de manifestation, Solidarité avec les manifestants opposés au « quatrième mandat »

Samedi 1er mars 2014, à l’appel du Mouvement Barakat ! (récemment fondé à l’initiative de jeunes activistes et de militant(e)s des droits de l’homme), des citoyen(ne)s algérien(ne)s se sont retrouvé(e)s au centre d’Alger, aux abords de la Faculté centrale, pour manifester pacifiquement contre l’annonce de la candidature à un quatrième mandat du président sortant, qui est à la tête de l’Etat depuis 1999. Les forces de sécurité ont empêché brutalement cette manifestation, malgré le caractère pacifique évident et maintes fois réaffirmé par ses organisateurs. Les militants et citoyens présents ont été malmenés puis embarqués par la police vers les commissariats des environs, avant d’être relâchés après plusieurs heures.

Mardi 4 mars, des membres du Mouvement Barakat ! se sont rendus auprès du Conseil constitutionnel pour déposer une demande d’annulation de la candidature du président sortant, conformément à l’article 88 de la Constitution algérienne (relatif à l’incapacité du président d’exercer ses fonctions, en raison de son état de santé) : la plupart d’entre eux ont été interpellés et malmenés par la police.

Encore une fois – et malgré la levée officielle de l’état d’urgence –, les autorités algériennes viennent démontrer leur refus de voir s’exercer une liberté fondamentale, celle du droit à manifester librement et pacifiquement son opinion et à la faire connaître publiquement.

Les associations membres du FALDI (Forum des associations de luttes démocratiques de l’immigration) dénoncent ces atteintes à la liberté d’expression et de manifestation, et affirment leur solidarité avec les manifestant(e)s à Alger et dans les autres villes du pays.

Paris, le 5 mars 2014.

Associations signataires :

AMF / ATF / ATMF / FTCR / ADTF / ACORT / ASDHOM / ACDA / FCMA / CSP92 / IDD / UTIT / CRLDHT / N’aoura-Belgique / EMCEMO-Amsterdam / Migration-Santé / FASTI/ Coordination régionale Rhône-Alpes de solidarité avec les sans-papiers / Manifeste des libertés / Massira / El Ghorba / AFAPREDESA / CORELSO / Femmes plurielles / Collectif des communautés subsahariennes au Maroc / Ici et là / REMCC / Collectif 3C / AIDDA / MCTF / APCV / ATTS-Suisse / UNIT / FSQP / CSP75 / ATTAC / ASTU / FCSME / Forsem / Conseil des migrants (Maroc) / ODT (migrants Maroc) / UJFP / Fondation Franz-Fanon / ElGhorba / FORSEM / Massira…

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Forum des Associations des Luttes Démocratiques de l’Immigration (FALDI)
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Appel à la manifestation antiraciste et antifasciste du 22 mars à Paris

Six mois après l’assassinat de Clément Méric, l’extrême-droite la plus violente a encore frappé des soutiens de sans-papiers.

Le vendredi 18 janvier, une voiture s’arrête devant un concert de soutien aux sans-papiers organisé par RUSF à Clermont-Ferrand. Un skinhead fasciste en sort armé et tire sur les personnes rassemblées blessant deux personnes. Il a été condamné à deux ans de prison ferme en comparution immédiate. Le procès a été expédié, la police n’a pas recherché la voiture, pourtant identifiée par des témoins, dans laquelle le tireur est venu et reparti. L’aspect prémédité et politique de l’affaire a été ainsi évacué.

Comme lors du meurtre de Clément ou des agressions homophobes, racistes islamophobes et sexistes de ces derniers mois, nous disons que cet acte n’est pas un accident mais le résultat d’un climat favorable aux idées réactionnaires.

Malgré la gravité de l’acte, la presse nationale n’en a pas parlé. Manuel Valls qui se déplace au moindre incident pour justifier sa politique sécuritaire n’a pas même réagi, confirmant, si besoin était, que sa campagne contre Dieudonné, en plus d’être contre-productive, n’a rien à voir avec la lutte contre le racisme ; au contraire le duo Soral/Dieudonné faux antisioniste mais vrai antisémite mérite une véritable riposte populaire.

Semaine après semaine, en multiples avatars de la Manif pour Tous, des dizaines de milliers de manifestantEs ont continué à parader dans nos rues y déversant leur haine de l’autre. Des sondages placent le FN en première position pour les élections européennes. Et pendant ce temps le parti socialiste au pouvoir continue d’expulser les sans-papiers et de chasser les Roms.

Mais ce qui nous préoccupe peut-être encore plus c’est le silence et l’absence de riposte d’ampleur de notre camp.

Ce vide favorise le sentiment d’impuissance de tous ceux et toutes celles qui ne veulent pas se résigner. Il favorise aussi la confiance et l’arrogance des racistes et des fascistes. Et enfin il laisse le gouvernement mener une politique qui transforme les immigrés en boucs émissaires.

Nous disons que cette situation a déjà trop duré.Une semaine après Clermont Ferrand, des militants d’extrème droite ont attaqué avec matraques et gazeuses les clients d’un bar à Tours, laissant leurs victimes en sang A un certain point le silence devient complice. Il faut que la confiance change de camp et pour cela la riposte est nécessaire. Il faut la construire.

LE 22 MARS PROCHAIN aura lieu une journée internationale contre le racisme et le fascisme. Cet appel venant de Grèce, pays où les migrants subissent de graves agressions racistes, est suivi par de nombreuses villes européennes Nos organisations combattent et condamnent les politiques européennes dont le seul but est de détourner la rage des peuples contre leurs gouvernements qui cèdent , sur tout, à la finance , et permettent les agissements au grand jour des mouvement fascistes et racistes qui se développent en Europe.

Le 22 mars sera la veille du premier tour des élections municipales que le Front National compte utiliser pour s’implanter localement et se donner une stature de parti de pouvoir.

Nous avons quelques semaines devant nous.

Nous appelons donc à une mobilisation nationale contre le racisme et le fascisme et souhaitons que toutes les forces se conjuguent pour en faire une démonstration de force dans la rue aux côtés des sans-papiers et des Roms, des associations de quartiers et des collectifs antifascistes.

Parce que, contre le racisme, l’indignation ne suffit pas nous exigeons

– la fin des politiques racistes de l’Europe forteresse qui entraînent la mort de milliers de réfugiés (femmes et enfants) de Lampedusa à la Mer Egée

– la fermeture de Frontex

– l’arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention

– l’arrêt des contrôles au fasciès et de la chasse au roms

– la régularisation de tous les sans papiers

– l’égalité des droits quelque soit le genre la nationalité l’origine pour une véritable reconnaissance de la citoyenneté

Nous appelons à ce qu’il n’y ait pas une voix pour l’extrême-droite aux élections et à ne pas tolérer la présence des fascistes dans nos quartiers.

En France comme en Europe nos résistances doivent converger dans une solidarité internationales des luttes antifasciste et antiracistes.

Pour construire cette mobilisation nous invitons tous les collectifs, associations, organisations, syndicats qui partagent nos objectifs

Premiers signataires : UNSP,SOLIDAIRES, ATMF, MILI, FUIQP, RUG, UJFP, Collectif Arcueil, ATF, FTCR, FASE ,CAPAB, DIEL, MASSIRA, Collectif ANTIFA18, La HORDE,KEERFA FRANCE, FASTI

Soutiens de l initiative : Alternative Libertaire,Sub-Tpbam-rp, NPA

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Expressions… « Frontières algéro-marocaines »

Le drame syrien a jeté des millions de citoyens en dehors de leurs pays, fuyant la mort et les destructions causées par la guerre. Sur les frontières algéro-marocaines se trouvent des centaines de réfugiés en quête d’accueil et d’aide humanitaire.

Au lieu de les prendre en charge solidairement pendant ces moments difficiles, les deux gouvernements se renvoient la responsabilité quant aux difficultés de leur protection en alimentant ainsi une campagne de tension et de haine, basée sur un chauvinisme honteux et inacceptable.
M° Farouk KSENTINI, président de la commission nationale des droits de l’homme et représentant le pouvoir algérien, en a été jusqu’à brandir la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Le peuple algérien n’est pas dupe de l’exploitation à des fins de politique intérieure de cette situation à la veille des prochaines élections algériennes. Il n’oubliera jamais la solidarité du peuple syrien avec sa cause nationale lors de la guerre de libération, ni la participation effective des patriotes syriens dans les Aurès comme en Oranie, côte à côte avec les soldats de l’ALN.

Les associations, membres du FALDI, signataires, expriment avec force leur refus de voir s’envenimer davantage les relations entre les deux pays sur fond de malheur de nos frères syriens. Elles sont d’accord avec l’adresse du cercle NEJMA appelant les deux pays à dépasser ce chauvinisme volontairement entretenu et privilégier le rapprochement des deux peuples.

Les associations membres du FALDI demandent aux deux gouvernements de s’accorder sur la protection des réfugiés syriens et de leur assurer la solidarité dont ils ont besoin. Aucun peuple, ni aucun état n’ont intérêt à vivre dans des frontières sous tension.
La paix, le bon voisinage, les intérêts communs et la liberté des peuples doivent l’emporter sur toute autre considération. C’est pourquoi les associations membres du FALDI signataires continuent à revendiquer, avec toutes les forces démocratiques maghrébines, la libre circulation des personnes et des biens ainsi que l’édification d’un Maghreb des peuples uni, prospère et démocratique.

Paris le : 14 Février 2014

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Signataires : AMF/ ATF/ ATMF/ FTCR/ ADTF/ ACORT/ ASDHOM/ ACDA/ FCMA/ CSP92/ IDD/ UTIT/ CRLDHT/N’AOURA Belgique/ EMCEMO-Amsterdam/ MIGRATION SANTE/ FASTI/ « Coordination Régionale Rhône-Alpes de Solidarité avec les Sans Papiers /MANIFESTE DES LIBERTES/ELGHORBA/AFAPREDESA/CORELSO/FEMMES PLURIELLES/ COLLECTIF DES COMMUNAUTES SUBSAHARIENNES AU MAROC/ ICI ET LA/ REMCC/ COLLECTIF 3C/ AIDDA/ MCTF/ APCV/ATTS Suisse/ UNIT/ FSQP/ CSP75/ ATTAC/ASTU-/FCSME,/ FORESEM Conseil des Migrants (Maroc)/ODT (migrants Maroc)/UJFP/ Fondation Franz Fanon/ ElGhorba/ FORSEM/…

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Contacts :
– M.Cherbib : 0650520416 – cherbib@gmail.com
– A.Zniber : 0671213554 – abdallah.zniber@wanadoo.fr

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Forum des Associations des Luttes Démocratiques de l’Immigration (FALDI)

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« Nous ne nous reconnaissons pas… »

Au moment où, dans nos pays d’origine, les luttes pour la dignité, la liberté et l’égalité font rage, nous assistons en France à un déferlement de forces conservatrices et réactionnaires porteuses d’inégalité :
– inégalité revendiquée entre femmes et hommes, sous couvert de défendre des différences entre sexes qui seraient soit disant menacées ;
– inégalité entre homosexuels et hétérosexuels, avec la remise en cause de la loi sur le mariage pour tous ;
– inégalité entre les « races », dont le mot retrouve droit de cité : une ministre noire traitée de guenon, des propos racistes criés en pleine rue et, qui plus est, par des enfants ainsi instrumentalisés.
Or, nous ne voulons pas de cela pour nos enfants.

Lors de la « Manif pour tous » du dimanche 2 février 2014, une banderole écrite en arabe et en français affichait « Les Français musulmans disent non au mariage homosexuel ». Que certains se retrouvent dans ce slogan et affichent leurs penchants réactionnaires, cela ne nous étonne guère et c’est leur choix. Mais, pour notre part, nous ne nous reconnaissons :

— ni dans ce slogan, nous qui luttons, ici et là-bas, contre la marginalisation et la stigmatisation des homosexuels ;
— ni dans les délires de la menace d’indifférenciation entre les sexes à l’occasion des « ABCD de l’égalité » expérimentés dans les écoles, nous qui devons sans relâche défendre, ici et là-bas, l’égalité des droits entre femmes et hommes ;
— ni dans les propos racistes ou complotistes – que ce complot soit fantasmé comme celui des « arabes », des « musulmans », ou comme celui des « juifs » –, nous qui avons eu à affronter le fantasme de complot de « l’Occident » pour défendre dans nos pays d’origine la liberté de conscience, qui ne peut aller sans la sécularisation du droit.

Notre mémoire est celle des luttes d’indépendance pour l’égalité entre les peuples, des luttes sociales des années 1970 revendiquant « à travail égal salaire égal », des mouvements comme « La marche de l’égalité et contre le racisme » de 1983, des associations de soutien aux luttes de femmes dans les pays du Maghreb.

C’est au nom de cette mémoire que nous rejoignons, ici et là-bas, les forces qui se battent contre toutes les inégalités et pour les libertés.

A Paris le 10 février 2014

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Premiers signataires

Associations :

ACTIF – AFAPREDESA – AIDDA – Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) – Association de défense des droits de l’homme au Maroc (ASDHOM) – Association des Marocains en France (AMF) – Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF) –
Association des Tunisiens en France (ATF) – Association Engagement citoyen – CLAP-Villeurbanne – Collectif algérien en France ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie) – Collectif 3 C –
Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) – Conseil des migrants au Maroc – Déclaration citoyenne-Genève – Démocratie et veille citoyenne – EMCEMO – Engagement citoyen – Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) – Femmes en Luth (Valence) – Femmes Plurielles – Forum Palestine Citoyenneté – Forum Solidarité Euro-Méditerrannée (FORSEM) – Front uni des immigrations et des quartiers populaires – Immigration Développement Démocratie – Les Perseudes (Aix-en-Provence) – Manifeste des libertés – Mouvement citoyen des Tunisiens en France (MCTF) – Plateforme euromarocaine Migration, développement, citoyenneté, démocratie – Réseau Afrique Survie Migration – Réseau euro-maghrébin Citoyenneté et culture (REMCC) – Sortir du colonialisme – Tunisie Culture et Solidarité – Unies-Vers-Elles

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Hichem Abdessamad ; Khaled Abichou ; Fabien Abitbol ; Fouzia Adel ; Hafed Affes ; Najoua Agrebi ; Ayad Ahram ; Sanhadja Akrouf ; Amina Alaoui ; Nelly Alfandari ; Robert Alfandari ; Lamia Allal ; Mehdi Thomas Allal ; Mourad Allal ; Tewfik Allal ; Zaki Allal ; Ahmed Amara ; Linda Amiri ; Samia Ammar ; Samia Ammour ; Alima Arouali ; Jean Asselmeyer ;
Nasr Azaïez ; Noureddine Baaboura ; Brigitte Bardet-Allal ; Malika Bakhti ; Sidi-Mohammed Barkat ;
Sami Bargaoui ;
Rita Bassil ;
Mohammed Bazza ;
Farouk Belkheddar ;
Allaoua Bakha ;
Foudil Benabadji ;
Ali Benameur ;
Ahmed Benani ;
Malika Benarab-Attou ;
Hajer Ben Boubaker ;
Raymond Benhaïm ;
Jelloul Benhamida ;
Tarek Benhiba ;
Younès Benkirane ;
Tahar Ben Meftah ;
Nacer Benrajeb ;
Hédi Ben Kraïem ;
Yagoutha Belgacem ;
Sarra Benmiloud Abichou ;
Ali Bensaad ;
Mohamed Bensaïd ;
Fethi Benslama ;
Mohamed Bentahar ;
Adnane Ben Youssef ;
Rachid Benzine ;
François Bernheim ;
Khira Berrahma ;
Nacira Berrahma ;
Jean Berthinier ;
Sophie Bessis ;
Mohamed Bhar ;
Said Bouamama ;
Hajer Bouden ;
Larbi Bouguerra ;
Hakim Boulhares ;
Alima Boumediene ;
Abdallah Bonfour ;
Omar Bouraba ;
Hamza Bouziri ;
Anne Bucas-Français ;
Dominique Cabrera ;
Sérénade Chafik ;
Chahla Chafiq ;
Nabil Challal ;
Souad Chaoui ;
Sylvain Charpentier ;
Patrick Chemla ;
Hedi Chenchabi ;
Miriame Cherbib ;
Mouhieddine Cherbib ;
Fouad Chergui ;
Alice Cherki ;
Sarah Colin-Boccara ;
Fanny Colonna ;
Ahmed Dahmani ; Jocelyne Dakhlia ;
Mohamed Damak ;
Mehrez Debbich ;
Badreddine Djadouri ;
Jean Abderaman Djemad ;
Monique Donnet ;
Monique Dordain ;
Zineb Doulfikar ;
Mohsen Dridi ;
Latifa Drif ;
Aïda el-Amri ;
Nadia El Fani ;
Chafik Elghoul ;
Driss Elkherchi ;
Chedly Elloumi ;
Mina Faiq ;
Roudha Faouel ;
Ahmed Faouzi ;
Nabil Farès ;
Claudette Ferjani ;
Chérif Ferjani ;
Moncef Garrouri ;
Bechir Gharbi ;
Philippe Gillier ;
Pierre Gineste ;
Ziad Goudjil ;
Alain Guillou ;
Iman Hajji ;
Khaled Hamida ;
Ines Hammami Abid ;
Mohamed Hamrouni ;
Sonia Hamza ;
Mohammed Harbi ;
Pascale Hassoun ;
Marieme Helie Lucas ;
Leila Hicheri Hicheri ;
Christelle Hilaire ;
Françoise Hoffet ;
Salah Horchani ;
Hédi Houaïchia ;
Fatma Houas ;
Arab Izarouken ;
Moly Jabri ;
Nacer Jelloul ;
Kamel Jendoubi ;
Noureddine Jouini ;
Pascal Julien ;
Fériel Kachoukh ;
Mohamed Kacimi ;
Hassen Karkar ;
Baya Kasmi ;
Gérard Kerforn ;
Abderrazek Kitar ;
Abdessalam Kleiche ;
Mohamed Kilani ;
Said Laayari ;
Souad Labbize ;
Jean Lafont ;
Annie Lahmer ;
Fatima Lalem ;
Sabrina Landolt ;
Bernadette Landré ;
Camara Laye ;
Josette Le Berre ;
Gilles Lemaire ;
Marie-Thérèse Lenoir ;
Jean Paul Le Roux ;
Larbi Maaninou ;
Gérard Maarek ;
Mohamed Mansar ;
Farouk Mansouri ;
Blandine Margoux ;
Florence Mardirossian ;
Maryam Marouazi ;
Sylvie Mateo ;
Olivier Mazéas ;
Abdelwaheb Meddeb ;
Hind Meddeb ;
Khaled Melhaa ;
Shéhérazade Méliani ;
Djanina Messali-Hadj ;
Rafika Messaoud ;
Fabienne Messica ;
Belgacem Miled ;
Najet Miled ;
Najet Mizouni ;
Zine-Edine Mjati ;
Latifa Mortajine ;
Christine Mounier ;
Bahir Moutik ;
Chérif Msadek ;
Philippe Nadeau ;
Noureddine Najar ;
Achoure Ouaali ;
Habib Ouarda ;
Ramzi Ouesalti ;
Gérard Perrier ;
Malika Rahal ;
Anne Raufaste ;
Marc Rebuschi ;
Nicole Rein ;
Rahim Rezigat ;
Sabine Riou ;
Gérard Rodriguez ;
Geneviève Roland ;
Laurent Rougé ;
Noureddine Saadi ;
Foad Saberan ;
Lana Sadeq ;
Hedi Saïdi ;
Hassen Salama ;
Rabah Saoudi ;
Odile Schwerz-Favrat ;
Noureddine Senoussi ;
Aline Silvestre ;
Mohamed Smida ;
Jean-Claude Soufir ;
Leïla Souidi-Chasseron ;
Hédi Sraïb ;
Catherine Stern ;
Benjamin Stora ;
Wassyla Tamzali ;
Nadia Tazi ;
Tarek Toukabri ;
Khaled Toumi ;
Abdelkarim Tounsi ;
Françoise Valensi ;
Mounira Mohamad Vecchio ;
Fabien Yene ;
Margarita Young ;
Leïla Zaïbi ;
Chadly Zaïdi ;
Mohand Rachid Zeggagh ;
Houda Zekri ;
Hassane Zerrouky ;
Abdallah Zniber ;
Abdelhak Zombo ;
Sondes Zouaghi…
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Pour signature, adressez vos mails à : tewfik.allal@mailfr.com ou cherbib@gmail.com

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Racisme, fascisme : il est temps de reprendre la rue !

Communiqué de l’Union Nationale des Sans-Papiers (UNSP) – Appel à une réunion unitaire le 5 février pour l’organisation d’une manifestation antiraciste et antifasciste le 22 mars.

Racisme, fascisme : il est temps de reprendre la rue !

Six mois après l’assassinat de Clément Méric, l’extrême-droite la plus violente a encore frappé des soutiens des sans-papiers.

Le vendredi 18 janvier, une voiture s’arrête devant un concert de soutien aux sans-papiers organisé par RUSF (Réseau Universités Sans Frontières) à Clermont-Ferrand. Un skinhead fasciste en sort armé et tire sur les personnes rassemblées blessant deux d’entre elles. Il a été condamné à deux ans de prison ferme en comparution immédiate. Le procès a été expédié, la police n’a pas recherché la voiture, pourtant identifiée par des témoins, dans laquelle le tireur est venu et reparti. L’aspect prémédité et politique de l’affaire a été ainsi évacué.

Comme lors du meurtre de Clément ou des agressions homophobes, racistes et islamophobes de ces derniers mois, nous disons que cet acte n’est pas un accident mais le résultat d’un climat favorable aux idées réactionnaires.
Malgré la gravité de l’acte la presse nationale n’en a pas parlé. Manuel Valls qui se déplace au moindre incident pour justifier sa politique sécuritaire n’a pas même réagi, confirmant, si besoin était, que sa campagne contre Dieudonné, en plus d’être contre-productive, n’a rien à voir avec la lutte contre le racisme.
Semaine après semaine, en multiples avatars de la Manif pour Tous, des dizaines de milliers de manifestantEs ont recommencé à parader dans nos rues y déversant leur haine de l’autre. Des sondages placent le FN en première position pour les élections européennes. Et pendant ce temps le parti socialiste au pouvoir continue d’expulser les sans-papiers et de chasser les Roms.

Mais ce qui nous préoccupe peut-être encore plus c’est le silence et l’absence de riposte d’ampleur de notre camp. Car ce vide favorise le sentiment d’impuissance de tous ceux et toutes celles qui ne veulent pas se résigner. Il favorise aussi la confiance et l’arrogance des racistes et des fascistes. Enfin il laisse Manuel Valls mener sa politique raciste.

Nous disons que cette situation a déjà trop duré. Une semaine après Clermont-Ferrand, des militants d’extrême-droite ont attaqué avec matraques et gazeuses les clients d’un bar à Tours laissant leurs victimes en sang. A un certain point le silence devient complice. Il faut que la confiance change de camp et pour cela la riposte est nécessaire. C’est notre devoir de la construire.

Le 22 mars prochain aura lieu une journée internationale contre le racisme et le fascisme. Ce sera la veille du premier tour d’élections municipales que le Front National compte utiliser pour s’implanter localement et se donner une stature de parti de pouvoir.
Nous avons quelques semaines devant nous. Nous appelons donc à une mobilisation nationale contre le racisme et le fascisme et souhaitons que toutes les forces se conjuguent pour en faire une démonstration de force dans la rue aux côtés des sans-papiers et des Roms, des associations de quartiers et des collectifs antifascistes.

Parce que, contre le racisme, l’indignation ne suffit pas nous exigeons :

– la régularisation de tous les sans-papiers
– l’arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention
– l’arrêt des contrôles au faciès et de la chasse aux Roms
– le droit de vote pour les étrangerEs

Nous appelons à ce qu’il n’y ait pas une voix pour l’extrême-droite aux élections et à ne pas tolérer la présence des fascistes dans nos quartiers.

Pour construire cette mobilisation nous invitons tous les collectifs, associations, organisations, syndicats qui partagent nos objectifs à une réunion unitaire le mercredi 5 février au local de l’ATMF, 10 rue Affre (métro Barbès ou La Chapelle).

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Affaire Mehdi Ben Barka : lettre ouverte au Président de la République Française & appel au rassemblement

Lettre ouverte conjointe de : AMF – ASDHOM – ATMF –FMVJ/France -APADAM

Monsieur le Président de la République Française,

Le 29 octobre 1965 Mehdi Ben Barka est enlevé devant la brasserie Lipp à Paris par deux policiers français. A ce jour, la vérité n’a toujours pas été faite sur les conditions exactes de la disparition forcée de l’un des principaux représentants de l’opposition marocaine et du mouvement international de la solidarité des peuples du tiers-monde, victime emblématique des années de plomb marquées par des violations graves des droits humains au Maroc.

Les questions essentielles posées par sa famille et ses amis demeurent toujours sans réponse :

– Comment est mort Mehdi Ben Barka ?
– Qui sont ses assassins ?
– Où est sa sépulture ?
– Toutes les responsabilités ont-elles été établies ? …

A l’occasion du 48ème anniversaire de l’enlèvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka, nous vous adressons cette lettre pour vous demander de favoriser l’accès à la justice de tous les éléments et informations pouvant aider à la manifestation de la vérité avant qu’il ne soit trop tard – les témoins vieillissent et les éléments matériels risquent de disparaître.

L’instruction judiciaire – qui est toujours ouverte depuis près d’un demi-siècle – peine à aboutir.

Face aux blocages des autorités judiciaires marocaines qui n’ont pas donné suite à ses commissions rogatoires, le juge d’instruction français en charge du dossier a signé en octobre 2007 quatre mandats d’arrêt internationaux. Ces mandats visent le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, le général Abdelhak Kadiri, ancien patron des renseignements militaires, Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando marocain auteur de l’enlèvement et Abdelhak Achaachi, agent du Cab 1, une unité secrète des services marocains. A ce jour, ces mandats ne sont exécutables qu’en France, le ministère français de la Justice ne les ayant toujours pas transmis à Interpol.

Pourtant, au titre de leurs fonctions au moment des faits, ces personnes connaissent une partie ou toute la vérité.

Depuis plusieurs années, la famille de Mehdi Ben Barka et son avocat Me Maurice Buttin n’ont cessé de demander la dé-classification de tous les documents en 2 relation de près ou de loin avec l’Affaire Ben Barka que le ministère français de la Défense refuse de communiquer à la Justice, s’abritant derrière le secret-défense qui couvre toujours ces documents.

Nous considérons qu’il est du devoir et de la responsabilité des autorités
françaises de dévoiler tous les éléments nécessaires à la procédure judiciaire en
cours en France afin de soutenir la recherche de la vérité. Il vous appartient,
Monsieur le Président de la République, de prendre toutes les mesures
nécessaires afin que toute la vérité se fasse sur le sort de Mehdi Ben Barka.

Cette situation d’inertie et de blocage ne doit plus durer après tant d’attente et d’espoirs déçus. Faire la lumière sur l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka, c’est d’abord permettre à sa famille de faire son deuil (comment faire un deuil quand il n’y a pas de corps ?), mais c’est aussi répondre aux aspirations de vérité et de justice de leurs proches, de leurs amis et de tous les démocrates qui, année après année, se rassemblent tous les 29 octobre à Paris.

Faire la vérité sur le sort de Mehdi Ben Barka contribuera de manière très significative à aider à la manifestation de la vérité sur le sort de toutes les victimes de la disparition forcée au Maroc dont le sort est encore inconnu, et soutiendra les aspirations de nos sociétés pour la démocratie, la dignité et la justice sociale.

Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à notre demande et vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Paris, le 23 octobre 2013

Présidente de l’AMF : Souad Frikech/ Chaouih

Président de l’ATMF : Driss Elkherchi

Président de l’ASDHOM : Ayad Ahram

Président de FMVJ/France : Abdelhaq Kass

Président de l’APADAM : Rachid El-Manouzi

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Rassemblement pour le 48e anniversaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka – Pour la vérité et la justice

Rassemblement le mardi 29 octobre 2013 à 18h, boulevard Saint-Germain, face à la Brasserie Lipp, métro : Saint-Germain-des-Prés ou Mabillon

29 octobre 1965 – 29 octobre 2013

L’Institut Mehdi Ben Barka, Mémoire vivante et le Snes-FSU appellent à un rassemblement à la mémoire de Mehdi Ben Barka.

48 ans après…

– les raisons et les complicités d’Etats continuent de protéger les assassins ;
– les gouvernements français et marocain doivent cesser d’entraver l’action de la justice pour la vérité.

Avec le soutien de (premiers signataires) :

Association des Marocains de France (AMF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association des parents et amis des disparus au Maroc (Apadam), Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), Association des Marocains de Belgique pour les droits de l’Homme (AMBDH), Forum marocain Vérité et justice – France (FVJ-France), Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (Femed), Parti socialiste unifié en France (PSU), La Voie démocratique en France, Parti de l’avant-garde et socialiste (Pads), Union socialiste des forces populaires en France (USFP France), Association Mémoire/Vérité-Justice France (MVJ France), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Le Parti de gauche, Parti communiste français (PCF), Fondation Jean Jaurès (FJJ), Fondation Frantz Fanon, Le Manifeste des libertés, Association française d’amitié et de solidarité Peuples Afrique (Afaspa), Fédération internationale des ligue des droits de l’Homme (FIDH), Europe écologie Les Verts (EELV), Ligue des droits de l’Homme (LDH), AMDH-Paris/IDF…

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Appel du 17 octobre 2013

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés –notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

52 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. L’an dernier, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie, Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à »honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

– Redéfinition de la « Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie « , (dotée de plus de 7 millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les « aspects positifs de la colonisation ». Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient àla mémoire de « certains » témoins.

– Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée.

– La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps :

– Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’état

– que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.

– que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.

– que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962.

– que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.

– que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

A l’occasion de ce 52ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

«Rassemblement le 17 Octobre 2013 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS»

Signataires (au 16 octobre 2013) :

Associations :

4ACG (Anciens Appelés àla Guerre d’Algérie et leurs Amis contre la Guerre),17 Octobre Contre l’Oubli, 93 Au Cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hu), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Féraoun et leurs Compagnons, AHDH (Association Harkis droits de l’Homme),ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS),Au Nom de la Mémoire, ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants),ATMF (Association des Travailleurs Maghébins de France),ComitéVéritéet Justice pour Charonne, FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants AFN de Paris), LDH (Ligue des Droits de l’Homme),MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitiédes Peuples), Réseau Féministe Ruptures, Sortir du Colonialisme,

Syndicats :

FSU(Fédération Syndicale Unitaire),Fédération SUD Education, URIF-CGT (Union Régionale Ile de France de la Confédération Générale du Travail),

Partis Politiques :

AL(Alternative Libertaire), LO(Lutte Ouvrière), NPA(Nouveau Parti Anticapitaliste) PCF(Parti Communiste Français), PG(Parti de Gauche)

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Lampedusa : l’Europe assassine

Le nouveau naufrage dans lequel ont péri ou disparu, tout près de l’île de Lampedusa, au moins 300 personnes parmi les 500 passagers d’un bateau en provenance de Libye, n’est pas dû à la fatalité. En 2010, au même endroit, deux naufrages simultanés avaient provoqué près de 400 victimes. En 2009, 200 personnes se sont noyées au large de la Sicile. Pour les seuls six premiers mois de l’année 2011, le HCR estimait à 1 500 le nombre de boat people ayant trouvé la mort en tentant d’atteindre les rives de l’île de Malte ou de l’Italie. Depuis le milieu des années 90, la guerre menée par l’Europe contre les migrants a tué au moins 20 000 personnes en Méditerranée.

La guerre ? Comment nommer autrement la mise en place délibérée de dispositifs de contrôles frontaliers destinés, au nom de la lutte contre l’immigration irrégulière, à repousser celles et ceux que chassent de chez eux la misère et les persécutions ? Ces dispositifs ont pour nom Frontex, l’agence européenne des frontières, qui déploie depuis 2005 ses navires, ses hélicoptères, ses avions, ses radars, ses caméras thermiques et bientôt ses drones depuis le détroit de Gibraltar jusqu’aux îles grecques pour protéger l’Europe des « indésirables ». Ou encore Eurosur, un système coordonné de surveillance qui, depuis 2011, fait appel aux technologies de pointe pour militariser les frontières extérieures de l’Union européenne afin de limiter le nombre d’immigrants irréguliers qui y pénètrent. Comment nommer autrement la collaboration imposée par l’Europe aux pays de transit des migrants – Libye, Algérie, Tunisie, Maroc – afin qu’ils jouent le rôle de garde-chiourmes et les dissuadent de prendre la route du nord, au prix de rafles, arrestations, mauvais traitements, séquestrations ?

Plus spectaculaire que d’habitude par son ampleur, le nouveau naufrage de Lampedusa n’a pas manqué de susciter les larmes de crocodile rituellement versées par ceux-là même qui en sont responsables. A la journée de deuil national décrétée par l’Italie – pays dont les gouvernants, de droite comme de gauche, n’ont jamais renoncé à passer des accords migratoires avec leurs voisins proches – y compris lorsqu’il s’agissait des dictatures de Kadhafi et de Ben Ali – pour pouvoir y renvoyer les exilés, font écho les déclarations de la commissaire européenne aux affaires intérieures, qui appelle à accélérer la mise en place d’Eurosur, destiné selon elle à mieux surveiller en mer les bateaux de réfugiés. Où s’arrêtera l’hypocrisie ? Peu d’espaces maritimes sont, autant que la Méditerranée, dotés d’un maillage d’observation et de surveillance aussi étroit. Si le sauvetage était une priorité – comme le droit de la mer l’exige – déplorerait-on autant de naufrages entre la Libye et Lampedusa ?

Déjà sont désignés comme principaux responsables les passeurs, mafias et trafiquants d’êtres humains, comme si le sinistre négoce de ceux qui tirent profit du besoin impérieux qu’ont certains migrants de franchir à tout prix les frontières n’était pas rendu possible et encouragé par les politiques qui organisent leur verrouillage. Faut-il rappeler que si des Syriens en fuite tentent, au risque de leur vie, la traversée de la Méditerranée, c’est parce que les pays membres de l’UE refusent de leur délivrer les visas qui leur permettraient de venir légalement demander asile en Europe ?

On parle de pêcheurs qui, ayant vu le navire en perdition, auraient continué leur route sans porter secours à ses passagers, et des voix s’élèvent pour exiger qu’ils soient poursuivis et punis pour non assistance à personne en danger. A-t-on oublié qu’en 2007, sept pêcheurs tunisiens accusés d’avoir « favorisé l’entrée irrégulière d’étrangers sur le sol italien »ont été poursuivis par la justice italienne, mis en prison et ont vu leur bateau placé sous séquestre parce qu’ils avaient porté secours à des migrants dont l’embarcation étaient en train de sombrer, les avaient pris à leur bord et convoyés jusqu’à Lampedusa ?

Non, le drame de Lampedusa n’est pas le fruit de la fatalité. Il n’est dû ni aux passeurs voraces, ni aux pêcheurs indifférents. Les morts de Lampedusa, comme ceux d’hier et de demain, sont les victimes d’une Europe enfermée jusqu’à l’aveuglement dans une logique sécuritaire, qui a renoncé aux valeurs qu’elle prétend défendre. Une Europe assassine.

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Premiers signataires : Abderrhamane Hedhili, president of Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Tunisia ; Filippo Miraglia, Associazione Ricreativa e Culturale Italiana (Arci), Italy ; Francis Lecomte, co-president of the Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleur-euse-s Immigré-e-s (FASTI), France ; Geneviève Jacques, president of La Cimade, France ; Karim Lahidji, president of the International Federation of human rights leagues (FIDH) ; Mehdi Alioua, president of the Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (GADEM), Morocco ; Olivier Clochard, president of Migreurop ; Stéphane Maugendre, president of the Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), France – members of the coalition Boats4People.

Ahmed El Haij, president of the Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), Morocco ; Alexis Deswaef, president of the Human Right League (LDH), Belgium ; Antoine Cassar, Passaport Project and Le monde n’est pas rond, Luxembourg ; Arnaud Zacharie, Secrétaire général du CNCD-11.11.11, Belgium ; Christophe LEVY, secretary general of the Groupe Accueil et Solidarité (GAS), France ; Driss Elkerchi, president of the Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), France ; Helmut Dietrich, Forschungsgesellschaft Flucht und Migration e.V. (FFM), Germany ; Jean-Eric Malabre, co-president of the Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), France ; Lorenzo Trucco, president of the Associazione Studi Giuridici sull’immigrazione (Asgi), Italy ; Mamadou M’Bodje, project manager of the Association de Solidarité et d’Information pour l’Accès aux Droits des étrangers (ASIAD), France ; Manuel Malheiros, president Liga-Civitas, Portugal ; Michala Bendixen, chairman of Refugees Welcome, Denmark ; Michel Tubiana, president of the Euro-Mediterranean Network for Human Rights (EMNHR) ; Serge Kollwelter, president of the Association européenne pour le défense des droits de l’Homme (AEDH) ; Tarek Benhiba, president of the Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), France ; Association d’Accueil aux médecins et Personnels de Santé Réfugiés en France (APSR), France ; Associazione culturale Askavusa, Lampedusa, Italy ; Center for Peace Studies, Croatia ; Centre Primo Levi, France ; Coordination contre les Rafles et les Expulsions et pour la Régularisation – Bruxelles (CRER), Belgium ; La Nouvelle Ecole Ecologiste, France…

Signatures individuelles : Anna Billard ; Etienne Corbaz ; Martina Tazzioli ; Sebastien Bachelet ; Virginie Baby Collin…

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Photo Sara Prestianni http://www.flickr.com/photos/saraprestianni/

Source : http://www.migreurop.org/article2283.html

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Halte au racisme, halte à la chasse aux migrants

Apprenant avec indignation l’horrible agression dont a été victime un jeune sénégalais, Ismaila Faye, le 12 août dernier, à la gare de Kamra à Rabat.
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Rappelant que cet assassinat intervient quinze jours après le décès d’Alexis Toussaint, enseignant congolais à Rabat, en visite à Tanger, interpelé lors d’une rafle et poussé hors de la fourgonnette de police qui roulait à vive allure.

Rappelant que cet assassinat intervient douze jours après les agressions sexuelles et viols subis par la jeune ivoirienne Tina, au sujet desquels elle a déposé une plainte auprès du procureur du Roi de Tanger, contre les cinq policiers qui l’avaient interpelée.

Constatant que les ressortissants subsahariens résidant au Maroc continuent à vivre dans l’angoisse et la crainte de rafles, arrestations et expulsions opérées au faciès, qui les maintiennent dans une situation d’insécurité permanente.

Constatant que cette violence institutionnelle ciblant cette communauté en particulier ne peut que favoriser la banalisation d’actes racistes et violents,

Nous, organisations soussignées tenons à exprimer :


– Nos sincères condoléances aux familles d’Alexis et Ismaila, ainsi qu’à leurs proches et à la communauté subsaharienne vivant au Maroc, affectée par ces actes ignobles,

– Notre condamnation sans appel de ces actes racistes et odieux,

– Notre exigence que les coupables soient arrêtés, traduits devant la justice et jugés pour leurs actes.

 

Nous condamnons les politiques euro-marocaines qui prennent les migrants subsahariens en otage au nom d’intérêts qui les dépassent et en faisant fi des intérêts et des droits des
personnes.

Nous appelons les organisations et les citoyens à se mobiliser pour faire barrage au racisme et renforcer au Maroc les traditions d’hospitalité et de tolérance.

Communiqué – Rabat, le 19 août 2013

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AMDH, Association lumière sur l’émigration clandestine au Maghreb (ALECMA), Association des Ressortissants Sénégalais au Maroc (ARESMA-28), ATMF, ATTAC/CADTM Maroc, Collectif des communautés subsahariennes au Maroc, Chabaka – réseau des Associations du Nord pour le développement et la solidarité, Conseil des migrants subsahariens au Maroc, GADEM, Kirikou crèche, ODT-immigrés, Pateras de la vida, SOS-Migrants, Voix des Femmes Migrantes au Maroc

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La femme Tunisienne, libre et Citoyenne ! Rassemblement à Paris le mardi 13 août 2013

Cinquante-sept ans déjà que le Code du Statut Personnel a été promulgué, quelques mois à peine, après l’indépendance de la Tunisie, c’est-à-dire le 13 août 1956. Bourguiba en a été l’instigateur, malgré la réticence des « cléricaux » et des conservateurs. La polygamie est abolie, la répudiation, aussi. Le mariage n’est autorisé que par consentement mutuel, à partir de dix-huit ans révolus, pour les deux époux, et la dissolution du mariage se fait uniquement, par divorce devant les tribunaux. L’avortement est garanti par la loi, depuis 1973 et l’accès aux moyens de contraception est rendu accessible gratuitement, dès le début des années soixante. En 1957, les femmes ont le droit de voter et d’être éligibles et le port du voile, est interdit dans les écoles. Et même, l’adoption plénière – inconnue du droit musulman- qui ne reconnaît que la Kafala, est légalisée en 1959, ce qui constitue une avancée notable en matière de droits de la mère et de l’enfant.

Malgré toute cette batterie de mesures et cette pléthore de réformes, le Code du Statut Personnel reste insuffisant et la législation tunisienne –d’inspiration chariatique-, ne garantit pas une égalité parfaite, entre les femmes et les hommes. Egalité, qui d’ailleurs, tend à se fragiliser avec l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahdha, qui ne cesse de vouloir faire reculer les droits des femmes et réduire leurs libertés.
En effet, malgré la levée des réserves sur la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de discrimination à l’Egard des Femmes (CEDAW), par Beji Caïd Essebsi, le 6 août 2011, celle-ci n’est pas appliquée intégralement, notamment en matière d’égalité successorale, injustice que ne répare pas le CSP. De même, son silence, à propos du mariage entre une musulmane et un non-musulman est depuis 1969, interprété par la plupart des juges comme une reconnaissance de l’interdiction donnée par le droit musulman en la matière.

Il est à noter que la dot, est encore, indispensable pour la validité du mariage et que le mari est encore considéré comme « le chef de la famille » (art. 23). Donc, ni la loi, ni le CSP ne consacrent un modèle sociétal parfaitement paritaire, où les femmes et les hommes ont exactement les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Aujourd’hui, dans un contexte post-révolutionnaire de grande crise politique, les femmes sont plus que jamais menacées et la maîtrise de leur corps, devient un enjeu primordial, derrière lequel se cachent certains, pour diviser la société tunisienne entre croyants pieux et mécréants dévergondés. Il n’y a qu’à voir la descente aux enfers d’Amina Sboui, aujourd’hui, heureusement libérée mais non acquittée, qui a osé braver l’interdit de la nudité et qui a montré ses seins pour protester contre l’injustice faite aux femmes. Il n’y a qu’à se promener sur les réseaux sociaux et à lire les commentaires concernant la jeune fille qui aurait été torturée par des Libyens, puis jetée par la fenêtre. Il n’y a qu’à se rafraîchir la mémoire et à se rappeler les propos de Rached Ghannouchi concernant les « ramassis » (Luqata’), les enfants illégitimes et ceux de Souad Abderrahim, à propos des mères célibataires, qui devront se confronter à la nouvelle réalité ; celle des Moujahidat Annikah (les combattantes de la fornication) revenues de Syrie. Il n’a qu’à se remémorer les tentatives d’islamiser la constitution et à creuser les inégalités entre les femmes et les hommes et nous voilà face à des « compléments de l’homme », qui ne sauraient se passer de l’autorité d’un tuteur…

Nous, acteurs de la société civile et personnalités indépendantes, appelons à un rassemblement « Femmes tunisiennes ; libres et Citoyennes », le mardi 13 août 2013 à 17h30, à la Fontaine des Innocents, en soutien à l’appel de l’UGTT pour une manifestation en vue de célébrer la fête de la femme, et dans l’esprit du sit-in de Bardo, réclamons :

– L’abolition de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes

– Le renforcement des droits et de la protection de la femme, en matière de harcèlement et de harcèlement sexuel

– L’obligation de parité, dans toutes les institutions et instances de l’Etat

– La sauvegarde et le renforcement de tous les acquis de la femme tunisienne, notamment en ce qui concerne le droit à l’avortement et l’accès à la contraception, mais aussi en matière de violence conjugale.

Premiers Signataires :

— Collectif 3C
— AIDDA
— FTCR
— Collectif des Femmes Tunisienne
— Utit Idf
— ATMF
— ATF

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