Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

By

Appel : « Stop expulsions, relogez ! »

Vous aussi signez notre pétition sur :http://stopexpulsions.wesign.it/fr

 

DAL-230815-7345-2-300x218

 

Alertés par les nombreuses  familles et personnes expulsées ou menacées de l’être, qui campent depuis plus de 2 mois, avec le DAL (Droit Au Logement), sur la Place de la République à Paris, pour revendiquer l’arrêt des expulsions, un logement digne pour tous, et leur relogement, faisant le constat suivant :  
–        Des dizaines de milliers de personnes sont expulsées de leur logement ou menacées de l’être dans toute la France;
–         La dégradation des conditions de logement s’accélère pour les ménages aux revenus modestes, du fait de la cherté du logement et du climat spéculatif et des menaces sur le logement social;
–        1,8 millions de familles sont inscrites souvent depuis des années sur les listes de demandeurs de logement social,
–        2,6 millions de logements sont vacants en France[1] sans compter les locaux et bureaux inoccupés ;
–        Baisse et insuffisance des moyens financiers publics pour construire les HLM dont notre pays a besoin;
–        La volonté du Gouvernement de réduire les APL à de nombreux ménages modestes.

Nous, signataires, lançons un APPEL À LA MOBILISATION  POUR SOUTENIR LES REVENDICATIONS DES MAL LOGÉS.

En effet, tout l’été des familles avec enfants, locataires, réfugiés, migrants… ont été expulsées de leur logement. Ces expulsions frappent massivement les habitants des quartiers populaires. Les immigrés récents ou anciens avec leurs familles, et leurs proches sont particulièrement touchés. Français ou immigrés, les classes populaires subissent partout cette violence intolérable.
Face à ces expulsions, des actions collectives se sont multipliées, des campements ont été installés.
A l’approche de l’hiver une crise humanitaire d’ampleur menace les sans abris, les expulsés et les réfugiés.
Nous, signataires de cet Appel, exigeons :
–      L’arrêt des expulsions, un logement digne pour tous;
–      La mobilisation ou la réquisition des biens vacants appartenant à des grands propriétaires publics ou privés;
–      Les financements suffisants pour préserver et réaliser les logements sociaux dont notre pays a besoin ;
–       L’encadrement à la baisse des loyers et des charges, dans le privé comme en HLM.
Nous soutenons les familles expulsées en lutte pour un logement décent et le DAL, et demandons aux autorités de les recevoir et de répondre à leurs revendications.
Nous affirmons notre détermination à ce que les lois ordonnant un logement décent, un hébergement décent, et que la mobilisation des logements vacants soient appliquées.[2]
Si les autorités faillissent à leur devoir, nous-nous mobiliserons et agirons concrètement. 
_____________
[1] INSEE 2014
[2] Loi DALO, Droit inconditionnel à l’hébergement, loi de réquisition des logements vacants

Ils vous donnent rdv Jeudi 15 octobre 2015 à 15h, Sortie Métro Champs-Elysées-Clémenceau, pour porter cet Appel au Président François Hollande.

Parmi les premiers signataires :
Akli D. (chanteur) – Salah AMOKRANE (Tactikollectif) – Josiane BALASKO (comédienne) – Jean Louis COMOLLI (cinéaste) – Compagnie JOLIE MÔME – Denis GHEERBRANDT (cinéaste) – Kaddour HADADI (chanteur de HK & Les Saltimbanks) – Pierre RICHARD (comédien) – Christophe RUGGIA (cinéaste) – Anne ROUSSILLON (cinéaste) – SANSÉVÉRINO (musicien) – Maurice SINÉ (dessinateur) – Marina VLADY (comédienne) – WOZNIAK (artiste-graphiste) – ZEBDA (musiciens) – Florence AUBENAS (écrivain), Saïd BOUAMAMA (sociologue) – Ahmed BOUBEKER (sociologue) – Christiane HESSEL – Rokhaya DIALLO (journaliste et auteure) – Dan FRANK (écrivain) – Mgr. Jacques GAILLOT (évêque des « sans ») – Alain GRESH (journaliste) – Gus MASSIAH (universitaire) – Catherine SINÉ (journaliste) – Brahim SENOUCI (universitaire), Florent GUEGUEN (Directeur de la Fénération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale – FNARS)…

Droit Au Logement, DAL – Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires, FUIQP – Ass Bagagérue – Collectif 3 C – Fondation Copernic – Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie, CRLDHT – Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives, FTCR – APICED – Ass. des Travailleurs Maghrébins en France, ATMF – Ass. des Tunisiens en France, ATF – Ass. des Citoyens Originaires de Turquie, ACORT – Ass. Démocratique des Tunisiens en France, ADTF – HALEM – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens, UTIT – Ass. des Marocains en France, AMF – Syndicat SOLIDAIRES – SUD Santé sociaux – Col. Pour l’Avenir des Foyers COPAF – Union Synd. Psychiatrique, USP – Conseil Nat. Familles Laïques, CNAF

By

Communiqué Norrent-Fontes

Capture4

 

Prétendant abroger le délit d’aide au séjour irrégulier [1], dit délit de solidarité, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, affirmait : « Notre loi ne saurait punir ceux qui, en toute bonne foi, veulent tendre une main secourable » [2]. Or les modifications introduites dans la législation ne suppriment de fait pas le délit de solidarité [3]. Devenu premier ministre, le même a déclaré le 16 septembre dernier, pour commenter la décision française d’accueil sur le territoire national d’une partie des réfugiés qui frappent depuis des semaines aux portes de l’Europe [4] : «  Il faut du cœur, bien sûr, mais un cœur intelligent » [5]

Six cent maires et élus locaux disposés à prendre en charge des demandeurs d’asile dans leur ville ont récemment été conviés par le ministre de l’Intérieur à une réunion très médiatisée, où on les a assurés du soutien de l’État dans cet accueil. Le préfet Kleber Arhoul, nommé coordinateur, s’est notamment vu confier le mandat d’être « à l’écoute des initiatives citoyennes » [6].

Au même moment, les citoyens qui s’organisent pour essayer d’offrir les moins mauvaises conditions possibles aux exilés qui passent dans leur commune ont quelque raison de s’interroger sur ce qu’est l’« intelligence du cœur » prônée au sommet de l’État…

À Norrent-Fontes, l’une des jungles du Pas-de-Calais, quatre abris pour les exilés avaient été construits en 2012, avec l’accord du maire de l’époque. Deux de ces abris de fortune ayant été détruits au printemps dernier dans un incendie accidentel, les soutiens locaux, dont les membres de l’association Terre d’errance, ont entrepris de le reconstruire. Las : le maire aujourd’hui en fonction ne l’a pas entendu de cette oreille, et a pris début août, arguant de piètres motifs d’urbanisme [7], un arrêté d’interdiction de cette reconstruction. Les militants de Terre d’errance sont accusés d’avoir enfreint cet arrêté au motif qu’ayant stoppé les travaux de construction ils ont cependant posé une toile pour permettre aux exilés de se protéger de la pluie…

Mettre à l’abri : voilà donc né un nouveau délit de solidarité ! À ce jour, plusieurs membres de Terre d’errance ont été convoqués à la gendarmerie pour des interrogatoires, en attendant, peut-être, une inculpation.

Quid des principes d’humanité et de solidarité, rappelés avec force par les autorités ? L’écart entre les annonces gouvernementales et des pratiques locales d’intimidation d’acteurs de terrain ne peut qu’être souligné par nos organisations qui :

  • dénoncent l’hypocrisie des autorités qui prétendent avoir « pris la mesure » de la situation qu’elles appellent « crise migratoire » ;
  • revendiquent le droit, et même l’obligation, à manifester notre solidarité avec toutes celles et ceux qui quittent leur pays pour chercher un abri et des conditions de vie dignes en Europe ;
  • rappellent que les mobilisations citoyennes telles que celle des membres de Terre d’errance répondent aux carences de l’État à accompagner des personnes vulnérables ;
  • protestent contre la multiplication des efforts pour empêcher, ou du moins freiner, non seulement l’arrivée mais même le départ de celles et ceux dont il est proclamé que ce sont des personnes ayant « vocation à » bénéficier du droit d’asile ;
  • réclament une refonte radicale des politiques d’asile et d’immigration qui aujourd’hui sont la cause de désastres humains, et dans l’immédiat, l’accueil inconditionnel des demandeurs d’asile et l’instruction de leur demande dans le pays de l’Union européenne de leur choix ;

Le 10 octobre prochain, à Norrent-Fontes [8], avec Terre d’errance, nous porterons ces revendications aux côtés de de toutes celles et ceux qui veulent que la solidarité ne soit plus traitée comme un délit.

 

Le 8 octobre 2015

 

Organisations signataires :

région Nord-Pas-de-Calais :
ADRA antenne locale Dunkerque
Auberge des migrants
Calais Ouverture et Humanité
Collectif Fraternité Migrants Bassin Minier 62
Emmaüs Dunkerque
La Cimade Nord-Picardie
LDH 62
Réveil voyageur
Salam Nord/Pas-de-Calais
Secours Catholique du Pas-de-Calais
Terre d’errance
Terre d’Errance Flandres Littoral
Terre d’Errance Steenvoorde

organisations nationales :
Action tunisienne
ADTF (Association Démocratique des Tunisiens en France)
Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
CRID (Centre de Recherche et d’Informations pour le Développement)
Droits et ici là-bas
Emmaüs France
Emmaüs international
FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réadaptation sociale)
Foi & Justice Afrique-Europe
FORIM (Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations)
France-Amérique-Latine
France Libertés
FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives)
Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
Organisation pour une citoyenneté universelle (OCU)
RESF (Réseau Éducation Sans Frontières)
Secours islamique
Solidarité laïque
Syndicat de la magistrature (SM)
« Un toit, c’est un droit »
Union syndicale Solidaires
Mouvement Utopia

et pour la CFDA (Coordination française pour le droit d’asile)  :
ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)
APSR (Association d’accueil aux Médecins et Personnels de Santé Réfugiés en France)
ARDHIS (Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et transsexuelles à l’Immigration et au Séjour)
Comede (Comité pour la santé des exilés)
Dom’Asile
FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s)
GAS (Groupe accueil et solidarité)
GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s)
JRS France (Jesuite Refugee Service)
La Cimade
LDH (Ligue des droits de l’Homme)
Médecins du Monde (MdM)
MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)
Centre Primo Levi
Secours catholique

Notes

[1Loi n° 2012-1560 du 31 décembre 2012 relative à la retenue pour vérification du droit au séjour et modifiant le délit d’aide au séjour irrégulier pour en exclure les actions humanitaires et désintéressées

[2Discours de M. Valls au Sénat devant la Commission des lois, 25 juillet 2012

[4On relèvera que l’accueil d’une trentaine de milliers de personnes en deux ans est un geste bien dérisoire au regard de la démographie et des ressources nationales, comme au regard du nombre de personnes aujourd’hui en quête de protection internationale

[5Discours de M. Valls à l’ouverture du débat à l’assemblée nationale sur l’accueil des réfugiés, 16 septembre 2015

[7Le terrain sur lequel est située la jungle de Norrent-Fontes serait une zone non constructible car inondable

 

By

Manifestation de solidarité avec tous les migrants

98fa00850b4e080381d2a18338aa9786

Liberté de circulation

Le récent afflux de Migrants et les drames qui en découlent aux frontières de l’Europe provoque un mouvement d’indignation.
Les guerres au moyen orient et en Afrique forcent au départ des millions de personnes. CertainEs essayent de rejoindre l’union européenne, pour y trouver refuge, y vivre et y travailler.
On ne saurait oublier la responsabilité des puissances occidentales, dans le chaos des zones concernées par les exodes, du fait des interventions militaires et des politiques de libre-échange.
En France les conditions d’accueil qui sont réservées aux migrants sont indignes, bien souvent obligés de dormir dans la rue et privés de soin, leurs droits les plus élémentaires sont bafoués.
Face aux situations tragiques que vivent migrants, les solidarités se multiplient. Aussi louables soient-elles ne peuvent entièrement répondre à un problème qui est avant tout politique.
La principale réponse de l’Europe est la militarisation de ses frontières. La fermeture des frontières est criminelle.
Face à cette situation, il n’y a pas d’autres solution que d’ouvrir les frontières.

Qu’ils soient nommés réfugiés, migrants ou sans-papiers, nous exigeons des droits égaux pour tous, des titres de séjour, l’accès aux soins et au logement.
Et face à l’urgence de la situation ouvrons les frontières, liberté de circulation pour toutes et tous.
Nous appelons à manifester le Dimanche 4 octobre à 15h, au départ de Bastille en direction de République.

 

Premiers signataires :

AL (Alternative libertaire), ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France), CAPJPO-EuroPalestine, CISPM (Coalition internationale des sans-papiers et migrants), Collectif 3 C, Collectif des sans-voix-Paris 18, Ensemble !, FA (Fédération anarchiste), FASTI (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s), LO (Lutte ouvrière), Les migrants du lycée Jean-Quarré, , Mouvement Utopia, NPA (Nouveau parti anticapitaliste), RESF (Réseau éducation sans frontière), STRASS, UJFP (Union juive française pour la paix), UNSP (Union nationale des sans-papiers)…

 

Pour télécharger l’appel à manifester : Appel-manif-migrants-4-oct-V4 (1)

By

Communiqué de presse : victoire pour les cheminots marocains !

Capture4

 

Procès pour discrimination des cheminots marocains par la SNCF : fin en effet, enfin !

 

Ce matin, 21 septembre 2015, le Conseil des prud’hommes de Paris a rendu sa décision sur le plus massif et le plus long procès contre les discriminations en France.

Cette décision est historique : 842 cheminots marocains, c’est-à-dire 842 familles ont été reconnues et rétablies en droit. D’abord le droit à leur dignité. Désormais ils ne sont plus considérés comme étant inférieurs à leurs collègues français. Ensuite le droit à l’égalité. Ils ont désormais le même statut de cheminots. Enfin, ils ont obtenu une réparation financière pour compenser les discriminations dont ils ont été victimes en matière de déroulement de carrière, de calcul de retraite, d’accès à la formation, d’accès aux soins et de facilités de circulation, ainsi que le remboursement des frais de justice.

Dans chaque page du jugement, la SNCF a été déboutée, condamnée et la nature de sa pratique jugée discriminatoire reconnue par un tribunal.

 

40 ans de discriminations qui touchent la vie et la santé de 2000 cheminots, parce qu’ils ont un infra-statut et parce qu’ils sont de nationalité marocaine.

A l’audience et jusqu’au début de l’après-midi, des dizaines de concernés, de nombreuses veuves et de nombreux héritier-e-s écoutaient, discutaient et répondaient aux journalistes dans une dignité qui force le respect au regard de ce qu’ils ont enduré, subi et perdu d’êtres chers.

 

La décision du jugement sera exécutée à partir du 23 octobre 2015. La SNCF aura jusqu’au 23 novembre 2015 pour faire appel.

 

Les cheminots marocains continuent de discuter avec leurs avocats, leur syndicat (Sud-Rail), notamment sur la situation d’une vingtaine de déboutés d’entre eux.

 

L’ATMF salue cette victoire qu’elle considère historique contre toutes les formes de discrimination. C’est un pas décisif dans la lutte commune pour l’égalité des droits en France et au-delà.

L’ATMF rend hommage à tous ceux qui ont mené ce combat exemplaire et à leurs familles qui ont aidé à la résistance, malgré tout.

Hommage à la mémoire de ceux qui nous ont quittés avant de partager ce moment parmi leurs proches et leurs camarades.

 

Paris,

Le 21 septembre 2015

 

Le communiqué en version PDF : Communiqué cheminots 21-09-2015

By

Nouvelle lettre ouverte au Président de « Des Ponts Pas Des Murs »

téléchargement

Lettre ouverte au Président de la République sur l’accueil des réfugiés et des migrants en France et en Europe

 

Paris, le 10  septembre 2015

 

Monsieur le Président,

Lundi dernier, lors de votre conférence de presse vous avez fait un certain nombre d’annonces sur le thème de l’asile et des migrations qui éclairent la position que la France entend défendre lors de la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE du 14 septembre prochain à Bruxelles.

Nous notons que la tonalité de vos propos et leur contenu contrastent significativement avec les positions que la France défendait avant l’été. Les tragiques événements survenus depuis semblent avoir enfin provoqué le sursaut tant attendu pour que ces personnes qui souhaitent rejoindre l’Europe en quête de protection et de conditions de vie dignes soient considérées pour ce qu’elles sont : des êtres humains qui méritent en premier lieu notre compassion et notre solidarité, et non un regard suspicieux et le rejet à coup de murs, de barbelés et de répression policière.

Pour autant, vos annonces, si elles sont plus généreuses que celles faites avant l’été, restent de notre point de vue très en deçà du défi posé à notre pays et à l’Union européenne pour répondre à l’attente de ces réfugiés et migrants, qu’ils se trouvent déjà dans l’UE ou encore dans des pays tiers.

Aujourd’hui la France doit urgemment adopter des positions courageuses, et ce, dès la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE du 14 septembre.  Elles sont au moins au nombre de trois :

  • Concernant les réfugiés et migrants se trouvant déjà sur le sol français.

Compte tenu de la tradition d’accueil par la France des exilés, que vous avez réaffirmée, comment justifier l’insuffisance de l’accueil proposé à ces personnes? Aujourd’hui, il faut sortir de la logique d’encampement à Calais. La France a la capacité logistique et économique de proposer des mises à l’abri dans des dispositifs en dur, à Calais et tout au long de la trajectoire migratoire en métropole et notamment à Paris. Ces lieux de mise à l’abri doivent permettre d’apporter aux personnes une réponse à leurs besoins vitaux comme manger, boire, se laver, être soignées et, pour la plupart, être accompagnées sur le plan psychologique. Des conditions d’accueil décentes sont indispensables pour que les migrants puissent être correctement informés et exercer sereinement leurs droits, notamment de demander l’asile.

Comme vous, nous saluons la mobilisation de nombreuses communes de France, certaines n’ayant pas attendu les événements tragiques récents pour agir. Nous attendons de l’Etat et des collectivités qu’ils mobilisent des moyens humains et financiers suffisants pour que la parole de la France se traduise en actes concrets de solidarité pour un accueil digne.

  • Concernant l’accueil des personnes se trouvant actuellement dans des pays de première arrivée (Grèce, Italie, Hongrie…).

Vous avez annoncé que la France accueillera 24 000 de ces personnes dans le cadre d’un dispositif permanent et obligatoire de relocalisation. Nous saluons le soutien de la France à un tel dispositif qui devra permettre une meilleure répartition de l’effort d’accueil des  demandeurs d’asile entre les pays de l’UE.

En revanche, le nombre de 24 000 (sur deux ans), suggéré par la Commission européenne, est  inadapté à la réalité immédiate. Le HCR lui-même estime à 200 000 au minimum le nombre de personnes à « relocaliser » en Europe sachant qu’il en est arrivé 350 000. La solidarité européenne, notamment vis-à-vis de la Grèce et de l’Italie, doit être autrement plus ambitieuse.

Vous avez par ailleurs insisté sur l’importance de la mise en place de « centres d’identification et d’enregistrement » (hotspots) dans les pays de première arrivée pour effectuer un tri entre les demandeurs d’asile et les personnes qui doivent être « raccompagnées », « dans la dignité ».  Nous avons les plus grandes inquiétudes quant aux méthodes qui seraient utilisées pour procéder à ce tri, et aux conditions matérielles dans lesquelles il s’effectuerait. Pouvez-vous nous garantir que ces centres ne seront pas des lieux de privation de liberté, des prisons aux portes de l’Europe ?

Nos organisations sont par ailleurs choquées qu’il soit envisagé de rejeter d’emblée certaines catégories de ces personnes qui, pour la plupart, ont risqué leur vie pour rejoindre l’Europe, alors que la complexité croissante des causes de départ rend de plus en plus difficile la distinction entre asile « politique » et exil « économique ». Rejeter ceux qui sont déjà plongés dans une extrême précarité, parce qu’ils seraient « pauvres » et non « réfugiés », n’est pas acceptable. En face de personnes qui fuient des situations de guerre, d’oppression ou de misère, la seule conduite digne, c’est celle fondée sur l’accueil et le respect des droits fondamentaux.

La crise actuelle a amené l’Allemagne à suspendre unilatéralement l’application du règlement Dublin pour les ressortissants syriens. Nos organisations alertent depuis longtemps l’UE sur les conséquences dramatiques de ce dispositif injuste, inéquitable et pourtant très inefficace. Nous vous demandons donc de tirer les conséquences de la crise actuelle et d’appeler l’UE à remettre à plat le système d’asile européen, en commençant, comme le préconisent le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe et le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants de l’ONU, par suspendre l’application du règlement Dublin, quelle que soit la nationalité du demandeur d’asile.

Enfin, nous estimons que la France et l’UE doivent urgemment renégocier avec le Royaume-Uni les règles d’entrée sur le territoire britannique. Ces règles sont à l’origine des problèmes majeurs rencontrés dans le Calaisis depuis bientôt 20 ans. Si, comme vous l’avez rappelé, cette crise doit nous amener à faire des « choix qui compteront » et qui seront jugés « par l’histoire » et à traiter les migrants avec « humanité et responsabilité », alors il est urgent de rouvrir ces discussions.

  • Concernant les personnes qui souhaitent rejoindre le territoire européen.

Vous avez également évoqué les défis posés par ces flux migratoires sur le plan international, notamment dans la perspective du sommet Europe-Afrique de La Valette (11 novembre 2015) et d’une conférence internationale sur les réfugiés que la France pourrait accueillir.

Pour nos organisations, l’urgence de la situation est telle que des mesures doivent être prises immédiatement pour éviter de nouvelles tragédies, de nouveaux décès – près de 3 000 –  que vous avez-vous-même rappelés au début de votre conférence. La France et ses partenaires européens doivent, d’urgence, ouvrir des voies d’accès légales et sûres pour les personnes qui se trouvent dans des pays tiers (Liban, Jordanie, Libye etc..) et qui souhaiteraient rejoindre l’Europe sans risquer leur vie et sans avoir recours à des passeurs. La délivrance de visas et la suppression des visas de transit aéroportuaire s’imposent, comme s’imposent le soutien au regroupement familial  et la sécurisation des parcours.

Pour faire face à cette urgence, l’UE pourrait aussi mettre en œuvre le mécanisme prévu par la Directive 2001/55/CE du 20 juillet 2001 relative à l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées, précisément conçue pour offrir, « en cas d’afflux massif ou d’afflux massif imminent de personnes déplacées en provenance de pays tiers qui  ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine », une protection immédiate à ces personnes.

Quant aux discussions avec les pays de départ et les pays de transit des migrants, nous constatons que, depuis des années, des politiques de coopération et d’aide au développement sont mises au service de l’externalisation des contrôles migratoires, entraînant parfois  de graves conséquences en termes de droits humains des migrants. Nous sommes très alarmés par les travaux en cours dans le cadre du processus de Khartoum, où sont sous-traités, y compris à des régimes dictatoriaux, certains aspects de la politique migratoire de l’Union européenne. Nos organisations vous demandent solennellement de bannir, en matière de migrations, toute coopération avec des États tiers, d’origine et de transit, qui ne respectent pas les libertés et droits fondamentaux.

Monsieur le Président, l’émotion provoquée dans l’opinion par les images récentes, nous la ressentons depuis des années. Pour être à la hauteur des défis posés par la nécessaire protection des personnes qui frappent aux portes de l’UE, les dirigeants européens doivent faire preuve d’une grande volonté politique. Si cette volonté est bien expliquée, si vous et votre gouvernement vous engagez résolument, nous sommes persuadés que nos concitoyens seront de plus en plus disposés à accueillir ces personnes en quête de paix et de protection.

Nous souhaitons pouvoir évoquer de vive voix ces sujets avec vous, en particulier en vue du prochain sommet européen et des futures conférences internationales. Nous vous invitons une nouvelle fois à recevoir tous les acteurs de la société civile qui agissent concrètement, et certains depuis longtemps, en faveur d’un accueil digne et respectueux des réfugiés et des migrants. C’est ensemble que nous pourrons relever ce défi.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’assurance de notre très haute considération.

 

Signataires :

L’ACAT-France ;  l’ACORT;  Action tunisienne ; ADTF ; Anafé ; ARDHIS ; ATMF ; CCFD Terre-Solidaire ; Centre Primo Levi ; La Cimade; Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers ; Coordination SUD ; CRID ; DIEL (Droits Ici et Là-bas) ; Elena-France ; Emmaüs France ; Emmaüs International ; Enda Europe ; EuroMed Droits – REMDH ; FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s) ; Fédération de l’Entraide Protestante ; FIDH ; FNARS ; Fondation France Libertés – Danielle Mitterrand ; FORIM ; Français Langue d’Accueil; France Amérique Latine ; FSU ; FTCR ; Gisti ; Grdr Migration-Citoyenneté-Développement ; IDD;  Ligue des Droits de l’Homme ; Médecins du Monde ; Migreurop ; Mouvement de la Paix ; Mouvement pour la dignité et les droits des Maliens ; MRAP ; l’Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau ; l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle ; Réseau Foi et Justice Afrique Europe ; Secours Catholique-Caritas France ; Secours Islamique France ; Syndicat de la Magistrature; Terre des Hommes France ; Union syndicale Solidaires.

 

Cc : M. Manuel Valls, M. Laurent Fabius, M. Bernard Cazeneuve, Mme Marisol Touraine, Mme Annick Girardin, M. Harlem Désir

 

La version PDF de la lettre en français : Lettre ouverte au Président de la République sur l’accueil des réfugiés et des migrants

La version PDF de la lettre en anglais : OpenLetter-FrenchPsdtRep-ENG

By

Communiqué du REF : Souhaitons la bienvenue en Europe aux Réfugiés !

siteon0

 

En cette fin d’été, l’Europe assiste à la venue importante de migrants fuyant la guerre, l’oppression, la misère, la persécution, par la mer et par la terre. Ces femmes, ces enfants, ces hommes à la recherche d’une terre d’accueil interpellent les sociétés européennes très frileuses en matière de migrations, et mettent à l’épreuve les valeurs fondatrices de l’Europe.

Nous, associations membres du REF, actives en Méditerranée, souhaitons que l’Europe ouvre ses portes et accueille dignement ces populations qui ont déjà subi des épreuves terribles et qui ont souvent tout perdu. Mais si la bonne volonté et la générosité des citoyens européens sont importantes, elles ne sont pourtant pas suffisantes : nous demandons à nos gouvernements d’agir solidairement et de prendre ensemble des mesures qui répondent à la fois aux urgences immédiates comme aux causes profondes.

Cela veut dire :

1. Adopter immédiatement des mécanismes de recherche et de sauvetage en mer en quittant la logique de la surveillance et en portant secours aux bateaux des réfugiés. Pour que cela soit possible, les pays européens doivent coopérer entre eux et des moyens plus importants doivent être consacrés à la prévention des naufrages et au secours ;

2 .Accueillir sans délai les populations en quête d’asile, en activant la directive européenne de 2001 sur la protection temporaire et en favorisant toute forme d’accueil solidaire et d’installation des personnes migrantes et réfugiés, quel que soit le pays d’entrée ;

3. Ouvrir des voies d’accès légales et sûres au territoire européen pour les personnes migrantes, qu’il s’agisse de demandeurs d’asile (comme c’est majoritairement le cas ces temps-ci) ou de migrants économiques. C’est là la seule manière effective de lutter contre les trafiquants et les délinquants qui profitent de la situation des réfugiés.

Paris, le 8 septembre 2015

 

Les 44 membres du REF : Action pour le Développement Intégré et la Formation (ADIF) – Association pour le Développement des Initiatives Citoyennes et Européennes (ADICE) – Agence de Promotion des Cultures et du Voyage (APCV) – Agence de Promotion et d’ingénierie interculturelles (AP2i) – Animateurs Sociaux Urbains Sans Frontières (ASF) – Association des Femmes de l’Europe Méridionale (AFEM) – Association des Marocains en France (AMF) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association Migrations, Solidarités et Échanges pour le Développement (AMSED) – Associations de Soutien Social et de Développement des Actions Culturelles en Méditerranée (ASSDAC.MED) – Ateliers Sans Frontière – Centre d’actions et de réalisations internationales (CARI) – Centre d’Education et de Formation Interculturel Rencontre (CEFIR) – Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) – Collectif Subito Presto-Association Trisunic – Comité pour le Développement et le Patrimoine (CDP) – Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) – Compagnie Lalage – Confédération Générale du Travail (CGT) – COSIM Nord Pas-de-Calais – Euromed IHEDN – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération régionale des Acteurs Intervenants auprès des Chibanis (FRACHI) – Fondation René Seydoux – Forum Femmes Méditerranée (FFM) – France Terre d’Asile – Groupement des retraités éducateurs sans frontières (GREF) – Initiatives et Changement – Instants Vidéos Numériques et Poétiques – Institut de Coopération Sociale Internationale (ICOSI) – Institut de la Méditerranée de Corse (IMC) – iReMMO – L’Officina – Ligue de l’Enseignement – FAIL 13 – Ligue des Droits de l’Homme (LDH) – Méditerranées – NOUAS – Plateforme des ONG françaises pour la Palestine – Programme Solidarité Eau (pS-Eau) – Solidarité laïque – U Marinu – Un Cœur pour la paix – Younga Solidaire

 

Pour télécharger le communiqué en version PDF : Communique_du_REF-Souhaitons_la_bienvenue_en_Europe_aux_refugies-septembre_2015-PDF

By

Maroc : la répression s’amplifie, élargissons la solidarité avec le RAVI (Réseau des Associations Victimes de l’Interdiction)

Capture

 

 

L’ATMF condamne avec la plus grande fermeté la répression qui frappe les associations démocratiques et leurs militant-e-s, partout au Maroc.

Cette répression s’est aggravée à l’occasion des élections locales et régionales prévues le 4 septembre 2015. Ces élections sont censées être garantes de l’expression libre de la volonté populaire, conformément à l’esprit et à la lettre de la constitution monarchique de 2011.

Le droit à la confrontation pacifique, des idées et des opinions politiques, y compris l’appel au boycott de telle ou telle élection devrait donc être garanti. Or, les militant-e-s du parti « la Voie démocratique » font l’objet de violences policières systématiques en raison de leur appel au boycott.

 

Cette constitution présentée comme une « exception marocaine » face aux soulèvements arabes se révèle, une nouvelle fois, dans sa réalité de vitrine artificielle destinée à l’exportation. La réalité marocaine est tout autre : déni des droits fondamentaux des personnes, des libertés publiques en général, et des acquis démocratiques plus particulièrement.

Il faut le rappeler à chaque fois : le pouvoir marocain qui continue d’incarner makhzen-vitrine-despotisme n’a jamais rien octroyé, de lui-même, en matière de justice et de droit. Sans les luttes, les sacrifices, les prises de risque, les résistances, les soulèvements du peuple marocain et des pressions de la solidarité internationale, la société marocaine serait restée bloquée, telle que Hassan II l’avait verrouillée par son régime policier.

C’est l’enjeu de ces acquis, chèrement payés par plusieurs générations, qui constituent le noyau dur du bras de fer entre les forces progressistes et l’offensive de l’Etat marocain. Le ministre de l’Intérieur n’est que le bras exécutant de la campagne de répression qui touche, une fois de trop, l’ensemble du peuple marocain à travers quasiment toutes ces associations de la société civile et leurs militant-e-s (arrestations, emprisonnements, convocations, interdictions d’espaces publics et privés, atteintes aux libertés fondamentales, violations de la constitution, des conventions internationales etc.…). Et ce, rappelons-le, dans un cadre soi-disant privilégié de l’expression publique libre qu’est une campagne électorale de démocratie de proximité de surcroit.

 

Nous réaffirmons que les peuples du monde apprennent et savent d’expérience – des luttes et des résistances – que la répression, quelle que soit sa durée, est sans avenir historiquement. A ce titre, l’expérience du peuple marocain l’a aussi démontré sous le sinistre règne d’hier.

C’est au même titre que se mobilisent partout sur le territoire marocain des associations démocratiques pour organiser les combats locaux et au niveau national. Ainsi, pas moins de 14 fédérations, ONG, associations spécialisées, forums, observatoires… se sont regroupés dans le cadre du RAVI, après avoir milité ensemble et séparément pour la liberté et l’égalité.

 

L’ATMF salue avec respect ces efforts de lucidité et de courage politiques pour l’unité dans la diversité. Les tentatives d’intimidation se briseront devant la détermination, la légitimité, la dignité, les convictions, de tous ceux et celles qui luttent en commun partout au Maroc.

L’ATMF, à son modeste niveau et avec d’autres en France, a toujours partagé les combats et les aspirations démocratiques et d’émancipation de nos peuples, dont elle est partie intégrante.

Nous affirmons notre soutien total à la mobilisation exemplaire du RAVI et à ses revendications légitimes que nous faisons nôtres.

L’ATMF appelle ses partenaires en Europe à protester devant les représentations officielles du Maroc
et d’exprimer leur solidarité avec le RAVI.

 

Le CA National de l’ATMF

Paris, le 30 Août 2015

 

Pour suivre les actions du RAVI : http://ravimaroc.wix.com/ravifr

 

Le communiqué en version PDF : CommuniquéATMFMaroc

By

Appel à la commémoration du 19ème anniversaire de l’évacuation de l’église Saint Bernard à Paris

Capture

Appel à la commémoration du 19ème anniversaire de l’évacuation de l’église Saint Bernard à Paris.

Manifestation de la Place de la gare de l’Est en direction de l’Église St Bernard, le 22 août 2015, à 15h.

Le 18 mars 1996, 350 personnes (hommes, femmes et enfants) en situation irrégulière qu’on surnommera bientôt les Sans-papiers de Saint-Bernard décident de sortir de l’ombre en occupant notamment l’Église Saint-Ambroise, le Gymnase Japy, les Locaux syndicaux de SUD PTT, les Entrepôts SNCF rue Pajol, pour arriver à l’occupation de l’Église Saint-bernard.

Le 23 août 1996, la police évacue l’Église Saint-Bernard en défonçant la porte à coups de hache pour déloger, sous le regard des caméras, les dix grévistes de la faim et les familles qui y campaient depuis plus de 50 jours. Cette évacuation fût brutale, avec l’intervention de 1000 CRS.

Depuis, les Sans papiers, organisés en différents collectifs, ont mené de nombreuses actions (occupations, grèves, marches à travers la France, Caravanes à travers l’Europe – 9 frontières traversées en 2012 – , Caravanes au Forum Social Mondial de Dakar et Tunis…). L’UNSP (Union Nationale des Sans-Papiers) appelle, comme chaque année au mois d’août, avec la CISPM (Coalition Internationale des Sans papiers et Migrants), à la commémoration de Saint Bernard, moment fondateur de la lutte ouverte des Sans-papiers pour leur régularisation.

    * 2002 : Occupation de la Basilique de Saint Denis, Marche de Marseille à Paris, en 2006 Lutte des 1000 de Cachan.

    * 2003 : Marche du Havre à Rouen.

    * 2004 : Marche de Bruxelles à Paris (15 jours).

    * 2008 : Occupation de l’église St Paul à Nanterre (15 jours), Campagne Racket, Occupation de la Bourse du Travail (14 mois).

    * 2009 : Occupation de la CPAM rue Baudelique à Paris (14 mois).

    * 2010 : Marche de Paris à Nice lors de la Commémoration du 50e anniversaire de l’indépendance des pays africains.

    * 2011 : Participation au Forum Social Mondial de Dakar.

    * 2012 : Marche européenne des Sans Papiers et des Migrants (1 mois).

    * 2012-2013 : les grévistes de la faim de Lille « Faut-il mourir pour avoir des papiers » (73 jours)

    * 2013 : Caravane et participation au Forum Social Mondial de Tunis, Marche du Grand Paris des Sans-papiers (1 mois).

    * 2014 : Caravane et grande manifestation à Bruxelles lors du sommet du Conseil de l’Europe sur la politique migratoire.

    * 2015 : Caravane au FSM de Tunis.

Malgré plusieurs changements de la loi et plusieurs circulaires depuis 1996, qu’elles soient issues de gouvernements de droite ou de gauche, ces politiques n’ont cessé de se durcir envers les migrants en quête de régularisation, bafouant le droit à l’émigration et le respect de la dignité des migrants. Bien plus, la gauche au pouvoir en France depuis 2012 a réduit le champ de la régularisation des migrants plus sévèrement que tous les gouvernements précédents.

En 2012, la circulaire Valls permet une régularisation purement et simplement économique. C’est un dispositif basé presque exclusivement sur le travail, subordonnant ainsi le salarié  au bon vouloir de l’employeur, ce qui mène automatiquement à la précarisation du travail des Sans Papiers. Cette circulaire écarte les Sans Papiers qui travaillent sans être déclarés. Elle impose des critères restrictifs à ceux qui sont déclarés. Elle perpétue également le dispositif du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) par le pouvoir discrétionnaire de l’administration préfectorale avec ses autorisations en lieu et place de droits codifiés dans la loi. Les lois sur le droit d’asile et le Ceseda, votées tout récemment en juin et juillet 2015, ne changent rien sur le fond : priorité y est toujours donnée à la répression et à l’expulsion . La France vient d’être condamnée en ce sens le 23 juillet dernier par le Comité des droits de l’homme de l’ONU ! Ce choix du gouvernement, uniquement électoraliste, donne un gage au patronat qui peut se permettre ainsi de nous exploiter encore plus et fait glisser peu à peu la France vers un État xénophobe.

Les Sans papiers de France, connaissent tous le fait du chômage et de la précarité, ils se sentent et se veulent solidaires de tous les précaires. Lorsqu’ils travaillent, c’est surtout dans la confection, le bâtiment, la restauration, le service à la personne, le nettoyage, le jardinage… Ils participent activement au développement économique de la France et de leurs propres pays. Ce sont des citoyens à part entière. Et pourtant, ils sont traités comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée pieds et poings liés à l’arbitraire du patronat, et de l’administration.

Ces deux années ont été violemment marquées par les nombreux naufrages criminels de migrants en Méditerranée. La responsabilité en revient à la politique de l’Union européenne, aussi bien par la politique de casse des économies de nos pays d’origine que par les guerres organisées pour les intérêts des pays impérialistes européens. C’est cela qui provoque un afflux constant de migrants générateur de drames en Méditerranée. La réponse de l’Union européenne est dans la militarisation croissante de FRONTEX, ce qui ne réduira pas le flux, mais augmentera le nombre de morts. Aujourd’hui, les collectifs de Sans-papiers se sont mobilisés pour soutenir les réfugiés en demande d’asile, à Vintimille, Paris, Calais. A Paris, la lutte des réfugiés de Pajol a réussi a débloquer l’hébergement de 700 personnes. Le combat se poursuit par l’occupation du lycée Jean-Quarré (19ème). A Vintimille, les réfugiés résistent au contrôle et à la fermeture de la frontière rétablis par le gouvernement français. A Calais, la situation des réfugiés devient de plus en plus dangereuse (9 morts dans les dernières semaines), alors que le ministre français de l’Intérieur et son homologue britannique promettent le renforcement des moyens de répression.

L’UNSP, la CSP75 et la CISPM appellent à une grande manifestation, le 22 août 2015, qui partira de la Gare de l’Est à 15h en direction de l’église Saint-Bernard, en passant par les haut lieux de la lutte que les réfugiés  ont mené dans les derniers mois (La Chapelle, Pajol, Eole, Dormoy).

Nous exigeons:

    * La régularisation globale de tous les sans papiers par la délivrance d’une carte pérenne de 10 ans

    * La fermeture des centres de rétention administrative (C.R.A.), de FRONTEX et EUROSUR

    * L’arrêt des contrôles aux faciès et des expulsions

    * L’abrogation de toutes les lois actuelles d’immigration et des accords bilatéraux de réadmission dans les pays d’origine

    * Le respect du droit d’asile

    * Le respect des droits de Rroms

    * Le respect de la dignité humaine et l’égalité des droits pour tous et toutes

> >     * La liberté de circulation et d’installation pour tou-te-s (article 13 de la Convention des droits de l’homme.

L’UNSP (Union nationale de Sans-Papiers) et la Coalition Internationale des Sans Papiers et Migrants (CISPM) appellent tous les collectifs de migrants, les associations, syndicats, partis, tous les citoyens et citoyennes, et particulièrement tous les migrants en lutte, à se joindre à la manifestation du 22 août, avec toutes leurs forces, avec toute leur volonté de s’opposer aux politiques aveugles, cyniques et inefficaces actuellement mises en œuvre dans l’accueil aux migrants. 

Signataires : UNSP (CSP75, CSP75/Strasbourg St Denis, CSP93, CTSP Vitry-94, CSP17e-St-Just, Droits Devant !!, CSP Fort de Vaux, Association Plus, Intégration 21, CSP95, CSP Valence, CSP59), CISPM

Soutenus par : ATMF, MRAP, FUIQP, UJFP

By

Non à l’invitation de Tel Aviv à Paris plage

 

Capture

 

Madame la maire de la ville de Paris,

 

Il y a un an que l’attaque meurtrière israélienne a fait plus de 2200 morts dont 550 enfants, plus de 11100 Palestiniens ont été blessés dont 3374 enfants, 1000 enfants garderont une incapacité permanente et selon l’ONU, au moins 373 000 enfants devront être suivis psychologiquement après cette opération.

L’armée d’Israël n’a jamais cessé ses massacres de la population palestinienne, n’a jamais cessé sa colonisation, n’a jamais cessé d’armer ses colons qui terrorisent et brûlent des Palestiniens, y compris des bébés.

Gaza manque de tout, se trouve dans une situation humanitaire catastrophique à quelques kilomètres seulement de la ville de Tel Aviv, capitale d’Israël. Comme toute capitale coloniale, elle se porte bien et fait la fête sur ses plages pendant que ses soldats pacifient ses colonies dans le sang.

Cet Etat hors-la-loi qui n’a respecté jusqu’à aujourd’hui aucune disposition internationale ne peut être, à travers sa capitale Tel-Aviv, l’invité de la mairie de Paris. Cette invitation est honteuse et inacceptable.

L’ATMF, qui milite contre toutes les formes du racisme, ici et ailleurs, et en partenariat notamment avec l’UJFP, s’est rendue en 2002 et 2010 dans les territoires occupés dans le cadre des missions civiles pour demander la protection du peuple palestinien. Notre délégation composée d’arabes et de juifs de France, a rencontré des associations palestiniennes et des associations progressistes israéliennes anticolonialistes. Ensemble, nous continuons à oeuvrer pour une paix juste et durable et pour un vivre-ensemble dans l’égalité.

L’ATMF se joint aujourd’hui à toutes les forces progressistes pour vous demander, madame la Maire de Mairie de Paris, l’annulation de Tel Aviv à Paris plage.

 

A Paris, le 12 août 2015

Le Bureau national de l’ATMF

Le communiqué en version PDF : ATMFDemandeannulationtelavivplage

By

Mort des migrants en Méditerranée, nouveau crime contre l’Humanité : l’Europe principal responsable

Capture
Plus de 200 personnes disparues en Méditerranée ce mercredi 5 août. Ce drame humain vient allonger la liste des personnes mortes. Aujourd’hui, on estime à plus de 2000 le nombre de victimes migrantes noyées, depuis le début de cette année, en essayant d’atteindre l’Europe.  
C’est ainsi que les politiques européennes de répression continuent de produire leurs effets dévastateurs des vies humaines comprenant des enfants et des femmes. C’est ainsi que les Etats européens, qui décident de plus en plus la fermeture des frontières, continuent à ignorer le devoir de protection des droits des migrants et le respect de la vie humaine.
Face aux régimes répressifs dans les pays d’Afrique, aux conflits armés, aux dictatures et à la misère, les migrants se tournent vers l’Europe pour fuir et aspirer à des situations de survie. Face à ces tragédies, notamment en Afrique et dans des pays Arabes, les réponses européennes à l’espoir de ces migrants sont : enfermement dans des camps, xénophobie, rejet et atteinte au droit d’asile …..
Nous rappelons ici quelques décisions européennes prises dernièrement face à ces situations inhumaines que vivent les migrants :
          Tripler les moyens des opérations de surveillance Triton (Italie) et Poséidon (Grèce), au lieu de mettre sur pied de véritables opérations de sauvetage !
          Le choix de limiter leurs zones d’interventions aux eaux territoriales à proximité des terres, bien loin de là où les migrants se noient, afin de n’assurer que la protection des frontières et pas celle des personnes !
          Le refus de mettre en place des quotas obligatoires d’accueil de réfugiés répartis entre les 28 pays membres, laissant aux pays du Sud, les plus touchés par la pauvreté et la crise (Italie, Grèce…) la charge de ces migrants !
Ces nouvelles décisions n’apportent pas des solutions aux situations des migrants, la nouvelle tragédie d’hier en est la preuve. Autre preuve : L’Union européenne et spécialement la France a brillé par son absence à la dernière conférence internationale d’Addis-Abeba (13 au 16 juillet dernier), ce boycott à peine voilé indique clairement la politique de paupérisation de tous les pays pauvres de la planète.
L’ATMF condamne ces politiques européennes de paupérisation des peuples du Sud, de rejet et de fermeture des frontières.
L’ATMF condamne ces pratiques sécuritaires et indignes et qui ne répondent pas à cette catastrophe humanitaire.
L’ATMF rend hommage aux migrants et rappelle sa revendication pour la liberté  de circulation et d’installation, partout, pour toutes et tous.
 
A Paris, le 06 août  2015
Conseil d’Administration National de l’ATMF
Le communiqué en version PDF : ATMFMort des migrants