Inter-collectif de solidarité avec les luttes des peuples du monde arabe (Inter-co)
L‘inter-collectif est né à l’occasion des révolutions populaires des peuples du monde arabe. Il s’est formé dans le prolongement de collectifs de chaque pays concerné par ces mouvements.
L’inter-collectif a permis ainsi d’engager des actions de solidarité regroupant à la fois ces collectifs avec des associations, syndicats et partis politiques français.
Ces soulèvements populaires témoignent des aspirations profondes de ces peuples à la démocratie, à un État de droit, à la Justice sociale, la souveraineté, la dignité.
Ces régimes issus du nationalisme arabe sont à bout de souffle. Certains ont cédé comme la Tunisie, l’Égypte et le Yémen par la poussée populaire ou sous les bombardements de l’OTAN en ce qui concerne
la Libye. D’autres, comme la Syrie, résiste en employant la force et en menant une répression féroce dans un contexte régional où se confrontent des stratégies de puissance mêlées à des contradictions
idéologiques et religieuses. L’Arabie Saoudite et le Qatar sont intervenus pour casser militairement le soulèvement au Bahreïn. Dans d’autres pays, comme au Maroc ou en Algérie, l’exigence démocratique
reste puissante, même si en l’état, elle n’a pas encore trouvé de débouchés politiques.
L’inter-collectif soutient tous ces mouvements démocratiques dans le monde arabe. Il s’oppose à toute intervention étrangère. Il appuie toutes les forces progressistes dans ces pays face aux nouveaux pouvoirs qui tenteraient de s’en prendre aux libertés publiques et individuelles et notamment aux droits des
femmes.
Cette situation nouvelle qui prévaut dans cette région nous interpelle tous. Quelle politique devra développer la France dans cette région du monde ?
Et d’abord, en cette année 2012, celle des 50 ans de l’Indépendance de l’Algérie et des 100 ans du Protectorat français sur le Maroc, la France se doit de reconnaître sa responsabilité dans les crimes d’Etat
dans toute la période du colonialisme perpétués contre les peuples de la région.
Nous avons extrait cinq questions qui se rattachent aux grands domaines de la politique française et aux
attentes de ces peuples :
– La question palestinienne
– La Syrie
– La politique d’immigration
– Les relations économiques
– Les questions du nucléaire au Moyen-Orient
1. La question palestinienne
C’est le coeur de toutes les problématiques du Proche-Orient et de la conflictualité régionale et internationale.
Vous engagerez-vous pour que la France prenne des initiatives pour en finir avec la politique de colonisation et d’occupation des territoires palestiniens menée par Israël ?
Prendrez-vous des initiatives, et lesquelles, pour que la France reconnaisse l’État de Palestine, à coté de l’État d’Israël, un État palestinien souverain, dans ses frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, et l’application de la résolution 194 qui prône le droit au retour des réfugiés ?
Soutiendrez-vous l’entrée de plein droit de l’État palestinien aux Nations-Unies ?
2. La Syrie
La situation en Syrie reste dramatique, un an après le début des premières manifestations contre le régime de Bachar El Assad.
La menace d’une guerre civile grandit de jour en jour, qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour le peuple syrien entraînant le Liban dans cette spirale meurtrière, et pousser à une intervention militaire étrangère.
Face à cette situation et à l’impasse actuelle, l’opposition reste divisée et ne parvient pas à se rassembler face au pouvoir. Les différents courants de l’opposition, même si ils sont divisés sur les modalités et les stratégies, restent unanimes pour exiger la fin du régime de Bachar El assad.
Le Conseil de sécurité de l’ONU, quant à lui, reste incapable de surmonter ses divisions.
Quelles initiatives, quelles actions envisageriez-vous afin de mettre un terme à la violence ? Quelles interventions la France pourrait-elle envisager pour la recherche d’une solution politique qui épargne le
peuple syrien de nouvelles violences et permette d’assurer un changement de régime ?
3. Politique d’immigration
Plusieurs pays des rives sud de la Méditerranée, comme la Tunisie, le Maroc, la Libye ont passé des
accords avec l’Union européenne pour assurer le contrôle des flux migratoires provenant de leur pays, des pays du Sahel, et des populations chassées par la misère et les violences.
Par son dispositif, FRONTEX, l’Union européenne s’est assurée, contre des aides financières, de l’engagement de plusieurs de ces gouvernements pour la mise en oeuvre de cette politique de refoulement
aux conséquences souvent tragiques.
Que préconisez-vous comme politique en matière du droit à la circulation des personnes et de l’accueil des migrants en France ?
4. Relations économiques
L’Union européenne et la France ont contracté de nombreux accords avec les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Tous les accords économiques ont été d’inspiration libérale, entraînant privatisation, baisse des dépenses publiques, exonérations fiscales et sociales, pression sur les salaires et les droits sociaux…
Les conséquences sociales ont été lourdes pour les peuples : chômage massif des jeunes, bas salaires, absence de protection sociale…
Par ailleurs, plusieurs de ces pays supportent encore aujourd’hui un poids financier considérable correspondant au montant de la dette, contractée par les anciens dirigeants, comme en Tunisie et en Égypte.
Quelle politique développerez-vous en matière de relations économiques entre la France, l’Union européenne et ces pays ?
Êtes-vous d’accord avec la proposition avancée par de nombreuses associations de la société civile, des syndicats pour un moratoire de la dette afin d’en examiner l’origine, moratoire pouvant aller jusqu’à son
annulation pour la partie de celle-ci reconnue comme n’ayant été profitable qu’aux membres du pouvoir déchu ?
Quelles mesures prendrez-vous pour obliger les sociétés, dont le siège social est en France, à respecter les droits syndicaux et sociaux dans le monde arabe ?
5. Moyen-Orient : Zone dénucléarisée
Faire du Moyen-Orient, une zone dénucléarisée est un objectif adopté par l’Assemblée générale de l’ONU, dont la France.
Or, aujourd’hui, existe à la fois un risque de prolifération avec les tentatives supposées de l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et de l’autre Israël qui possède un arsenal nucléaire conséquent.
Par ailleurs, d’autres pays seraient en mesure de se lancer dans le processus d’accession à la puissance nucléaire comme la Turquie, l’Arabie Saoudite ou l’Égypte.
Que préconisez-vous pour engager une action afin d’éliminer tout risque de prolifération et pour la suppression de tout arme nucléaire existante dans cette région ? D’une manière plus générale, quelle est votre position sur l’existence du nucléaire français et les actions à mener pour favoriser un désarmement nucléaire au plan mondial ?
NB: Le questionnaire adressés aux candidats à l’élection présidentielle 2012.
À Mesdames :
Eva Joly
Nathalie Arthaud
et à Messieurs :
Philippe Poutou
Jean-Luc Mélenchon
François Hollande
François Bayrou
Nicolas Sarkozy