Le Collectif unitaire pour la reconnaissance des crimes d’Etat en Algérie a lancé un appel au rassemblement pour la reconnaissance des massacres du 8 mai 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata), et dans les jours qui ont suivi.
Ce rassemblement se déroulera sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris, le 8 mai 2015 à 15h.
« L’Autre 8 mai 1945
Il est impossible de célébrer les 70 ans de la victoire contre le fascisme sans la volonté d’arracher de l’oubli ce qui s’est passé en Algérie ce même 8 mai et les jours suivants.
Une manifestation pacifique à Sétif, Guelma, Kheratta et la région a été réprimée dans le sang ; des dizaines de milliers de civils algériens ont été massacrés par la Police, la Gendarmerie, les milices armées par les autorités locales, l’Armée française, agissant sur ordre de l’exécutif.
Amputer notre histoire commune par l’occultation de ce crime d’Etat est une négation du combat contre le colonialisme.
Le 14 avril 2015, un Collectif unitaire pour la reconnaissance des crimes d’Etat de 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) s’est constitué. Outre cette reconnaissance, il demande : l’ouverture de toutes les archives, l’inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l’Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l’Education Nationale comme dans les média publics.
Après le vote à l’unanimité du conseil municipal de Paris demandant au chef de l’Etat de reconnaître ces massacres comme crimes d’Etat, nous appelons à un :
Rassemblement unitaire le 8 mai 2015, à 15h
sur le parvis de l’hôtel de ville, à Paris,
et devant toutes les mairies de France
car le geste symbolique du secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants et de la mémoire, J-M. Todeschini, à Sétif, demeure très en-deçà de ces revendications.
Premiers Signataires :
Associations : 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs amis contre la Guerre), 17 octobre contre l’oubli, Acda (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie), ALCAEEn Amis de l’Algérie de Rennes, ANPNPA (Association nationale des pieds noirs progressistes et leurs amis), Arac (Association republicaine des anciens combattants), Association culturelle les Oranges,
ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), Au nom de la Mémoire, Centre d’Information Inter-Peuple, Cercle de résistance, Comité grenoblois de soutien aux réfugiés algériens, Droits devants !!, Fondation Franz Fanon, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives), FUIQP (Front uni de l’immigration et des quartiers populaires), Idle No More Kabylie, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), NSPC (Nord Sud Patrimoine Commun), Promemo (Provence mémoire et monde ouvrier), Respaix Conscience musulmane, Réveil des Consciences, Sortir du colonialisme, UJFP (Union juive française pour la paix)…
Syndicats : CNT (Confédération nationale du travail), Union Syndicale Solidaires
Partis : AL (Alternative libertaire), EELV (Europe Ecologie Les Verts), Ensembe, NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCF (Parti Communiste Français), PCOF (Parti communiste des ouvriers de France), PG (Parti de gauche)… »
« Il y a 70 ans en Algérie (à Setif, Guelma, Kherata), avait lieu un crime colonial d’une ampleur épouvantable, perpétré par l’état français. Ce 8 mai 1945 et les semaines qui suivirent, l’armée française massacra entre 30.000 et 35.000 Algériens, qui avaient eu l’audace de manifester, pour fêter eux aussi la victoire sur le nazisme et réclamer l’indépendance de leur pays, colonisé par la France depuis 115 ans. Ce 8 mai 2015, nous serons nombreux, citoyens algériens et français, associations, syndicats, organisations politiques, historiens, élus… Pour exiger que le gouvernement actuel reconnaisse officiellement la responsabilité pleine et entière de l’état français dans cette tragédie. En ces temps de trouble profond, où s’amplifient les actes racistes, où d’aucuns, de plus en plus décomplexés, louent les « bienfaits » de la colonisation et propagent, en les banalisant, des propos fascisants, il importe plus que jamais d’unifier et de cimenter durablement les résistances face à un nouvel ordre colonial, d’exiger des gouvernants le devoir de mémoire et d’affirmer nos exigences d’égalité des droits entre citoyens français et émigrés. »
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