Association des Travailleurs Maghrébins de France
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LETTRE OUVERTE à Monsieur François Hollande

Monsieur François Hollande,

Nous nous permettons, juste, de vous rappeler l’aggravation des discriminations que subissent les citoyens immigrés et leurs enfants, sans oublier l’inquiétante banalisation de l’idéologie xénophobe et raciste mettant à mal la cohésion sociale et l’égalité des droits.

Notamment avec d’autres structures associatives, syndicales et politiques, nous nous sommes, depuis longtemps, opposés aux lois répressives et restrictives des droits des citoyens immigrés.

Pour corriger ces injustices, les points suivants nous paraissent être de justes et dignes exigences.

Ce pourquoi, nous sommes pour :

1. La régularisation de tous les sans papiers,

2. la fermeture des centres de rétentions administratives (CRA),

3. la lutte effective contre toutes sortes d’inégalités sociales et économiques, en éradiquant toutes les discriminations,

4. l’annulation de la carte de résident de retraité, afin qu’ils puissent bénéficier de l’intégralité de leurs droits sociaux en matière de santé, de logement, de pensions, d’allocations…

5. une réelle politique d’intégration économique et sociale des femmes immigrées,

6. le droit de vote et d’éligibilité des étrangers extracommunautaires  pour les élections locales et européennes,

7. la libre circulation et installation des travailleuses et travailleurs  immigrés non communautaires partout en Europe,

8. l’aboutissement des revendications des résidents des foyers des travailleurs immigrés,

9. la renégociation de tous les accords bilatéraux avec les pays du Maghreb en associant  la société civile, et les associations démocratiques et laïques,

10. le soutien des démocrates, femmes et hommes de progrès, qui luttent pour la liberté et la démocratie dans les pays du Sud,

11. la ratification de la convention internationale pour la protection des migrants.

Dans cette attente, en vous souhaitant bonne chance, nous vous prions d’agréer, Monsieur François Hollande, l’expression de nos meilleures salutations.

Paris le, 03 mai 2012

Le président,

Elkerchi Driss

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1er Mai 2012 : lancement de la campagne de régularisation des sans papiers(e) au Maroc :  

C’est sous cette banderole et pour cette revendication que le CMM a manifesté aujourd’hui 1 mai 2012 depuis sa création en 2005, après la tragédie de Ceuta et Mélilia.

Plus de 160 personnes venues de Casa, Mohammedia, Temara-Rabat –Sale, Fès, Nador, Oujda femmes, enfants, hommes et des amis(e ) marocains ont défilé avec la classe ouvrière de la place Bab El Had jusqu’au Parlement. Là, des femmes sans -papières ont exhorte les parlementaires de tous les partis politiques représentant à l’Assemblée Nationale, pour rappeler leur responsabilité sur la situation de « survivance » de leur quotidien. En fait, elles ont repris l’essentiel du discours prononcé par le porte- parole de notre Conseil à la tribune syndicale avant le démarrage du défilé.

A cette occasion historique, nous saluons fraternellement les organisations syndicales ouvrières et les associations des droits humains pour leur solidarité active envers les migrants(e) au Maroc.
Nous saluons avec respect la lutte des peuples Marocain, Maghrébin et à travers le monde, contre les oligarchies économico-financières qui pillent les richesses de nos pays et nous poussent à l’errance, y compris par des guerres fratricides entre nos peuples avec la complicité coupable des gouvernants de nos pays.

Nous renouvelons notre appel, solennellement, à tous les épris (e) de justice et les démocrates au Maroc, au Maghreb, dans nos pays d’origine et partout dans le monde pour soutenir notre campagne de régularisation des sans papiers (e) au Maroc et dans tous les pays du Maghreb.

Nous n’acceptons plus la chasse à l’homme et la jungle urbaine que la police mène contre nous, partout, de jour comme de nuit.

Désormais à partir de ce 1er mai 2012, nous nous organisons en réseau de solidarité Sud-sud, Nord-sud. Car si aujourd’hui nous étions plus du triple de manifestant(e)s que ce que nous attendions, demain nous serons plus encore au Maroc, au Maghreb et ailleurs.

Dans la démarche de nos revendications et de nos objectifs essentiels :

1.Nous voulons porter plainte réelle et symbolique contre les Etats de l’Union Européenne pour « traitement dégradant et inhumain » commis sur les personnes et / ou sur les groupes de personnes ;

2.Nous voulons être régularisés légalement avec le respecte de nos droits fondamentaux ;

3.Nous voulons un moratoire immédiat contre les expulsions massives et / ou individuelles ;
4. Nous voulons que nos bébés et nos enfants abandonnés, nos femmes enceintes, et nos malades soient soignés comme tout être humain ;
5.Nous voulons que les ressortissants (e) obligés de se rendre à Dakhla tous le trois mois pour le cachet sur leurs passeports puissent le faire auprès des autorités locales;
6.Nous voulons une déclaration solennelle des chefs d’Etats maghrébins et africains en termes d’accueil et d’hospitalité, de générosité et de fraternité, pour l’accès à l’égalité des droits, pour toutes et tous, et pour le droit à la liberté de circuler et de s’installer pour tous.

Le conseil des Migrants – Maroc
Contact Marcel AMIYETO
Porte –parole
00212533812684
00212659065030

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Le conseil de Prud’hommes comme antichambre de l’expulsion ?

Un sans-papier a été arrêté dans les locaux mêmes d’un Conseil de Prud’hommes le 11 avril. C’est une première ! Que la conséquence de la plainte d’un travailleur sans papier devant la juridiction spécialisée dans le droit du travail soit son arrestation immédiate est une façon encore inédite pour l’employeur de se prémunir du risque de revendication par ces salariés de leurs droits. L’activité policière vient ici en renfort des employeurs, bafouant le droit du travail.

Monsieur Z.K. est régulièrement employé depuis août 2010 dans une entreprise de restauration collective. Mais il est en situation irrégulière et n’a donc pu trouver son emploi qu’en se présentant sous l’identité d’une tierce personne. Ce qu’apprenant, l’employeur « licencie » M. K., c’est-à-dire qu’il lui dit… de ne pas revenir le lendemain.

M.K. estime avoir des droits, avec raison, puisque le Code du travail prévoit que des indemnités doivent être versées à l’étranger en cas de rupture du contrat de travail. La dernière réforme du droit des étrangers, adoptée en juin 2011, a même organisé un nouveau cadre réglementaire pour faire bon droit aux travailleuses et travailleurs étrangers licenciés alors qu’ils sont en situation irrégulière. Suivant les conseils d’un défenseur des salariés, militant syndical de la CNT-nettoyage, les Prud’hommes sont saisis. Mercredi matin, juste au sortir de l’audience de conciliation au palais de justice de Nanterre, M. K. est interpellé, arrêté et rapidement emmené, sans que quiconque ait le temps de réagir.

Tandis que Monsieur K. est conduit en garde à vue dans les Yvelines, l’employeur explique, tout naturellement, qu’il a informé la police du jour et du lieu où elle pourrait « cueillir » son employé, contre qui il a porté plainte, pour usurpation d’identité, dès qu’il a appris qu’une procédure prud’homale était engagée.

Maintenir des travailleurs dans la précarité, en leur refusant d’être régularisés, ne suffisait apparemment pas. Avec cette interpellation dans l’enceinte même des locaux d’un Conseil des prud’hommes, vient d’être testé un nouveau degré d’insécurité pour la main d’œuvre sans-papiers : la privation pure et simple de l’accès à la justice.

Paris, le 13 avril 2012

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Racket d’État

Une nouvelle arme pour empêcher les étrangers en attente de régularisation d’accéder à un titre de séjour a été instaurée par la loi de finances pour 2012 : une taxe de 110 euros pour pouvoir déposer une demande de titre de séjour, non remboursée en cas de réponse négative, même en cas d’expulsion du territoire !

Après l’accroissement de l’arsenal répressif afin d’expulser de plus en plus de personnes étrangères, les guichets des préfectures inaccessibles, avec cette nouvelle taxe, c’est une véritable politique de dissuasion qui est mise en place pour les personnes étrangères tentant de se faire régulariser. Cela revient à fabriquer des sans papiers.

Pas de visa, mauvais visa, perte de son droit au séjour : toutes les occasions sont bonnes pour faire payer les personnes étrangères juste pour avoir le droit de s’adresser à l’administration.

Pourtant, solliciter un titre de séjour quand on est présent sur le sol français n’est pas une simple possibilité : c’est une obligation. Le gouvernement instaure un véritable droit d’entrée dans la procédure, discriminant.

Cette nouveauté s’ajoute à une augmentation sans précédent des taxes dues par les étrangers pour leur droit au séjour :

taxe de 349 euros versée à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) ;
taxe dite « de chancellerie » de à 340 euros (dont la nouvelle taxe de 110 euros demandée au moment de la demande) au lieu de 220 euros en 2011, qui sanctionne l’irrégularité du séjour ou l’absence du bon visa au moment de la demande ;
droit de timbre de 19 euros.
Au total, 708 euros pour la délivrance d’une première carte de séjour alors que, dans leur quasi-totalité, ces étrangers vivent dans une extrême précarité.

Quant aux sans-papiers qui obtiennent leur régularisation par l’emploi, ils ont à acquitter une taxe de 200 à 385 euros contre de 55 à 70 euros en 2011, soit une augmentation moyenne de plus de 500 % !

Nous dénonçons ce racket d’État destiné à limiter l’accès à leurs droits des personnes étrangères et appelons à la vigilance : une fois encore, les étrangers inaugurent des dispositifs qui pourraient être étendus à toute personne vivant en France. Et s’il ne s’agissait que d’un test ? Demain, l’accès au service public français payant pour toutes et tous ? Plusieurs des organisations signataires du présent communiqué ont déposé un recours devant le Conseil d’État contre la circulaire d’application de la loi de finances 2012 (1).

le 30 mars 2012

Organisations signataires :
le collectif Uni·e·s contre une immigration jetable (Ucij) et les organisation suivantes : Acort (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie), ADDE (Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers), ADTF (Association Démocratique des Tunisiens en France), les Alternatifs, Alternative Libertaire, l’Association des Marocains en France, l’ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), Ardhis, la Case (Coordination des Associations des Sénégalais de l’Extérieur), la Cimade, la Confédération CGT, la Fase, la Fasti, Femmes de la Terre, Femmes Egalité, la FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives), le Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés), Initiatives et Actions Citoyennes pour la Démocratie et le Développement (IACD), la LDH, le Mrap, le NPA, le Parti Communiste des Ouvriers de France, Rajfire, le Rassemblement de la Diaspora Africaine (RDA), Réseau chrétien- Immigrés, RESF, Association « Si les femmes comptaient », l’Union des Syndicats CGT de Paris

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Claude Guéant : + de 17,5% d’expulsions en 2011

Les chiffres records de l’immigration en France sont connus. Le ministre de l’intérieur Claude Guéant a présenté hier son bilan 2011 ainsi que ses objectifs pour l’année 2012. Un discours qui fait monter la tension au sein des associations de défense des immigrés.Lire la suite