Le Comité de Soutien aux internautes de Zarzis (CSIZ), s’est réuni au siège de la LTDH le Mardi 18 Janvier 2005, après-midi.
Le CSIZ a pris connaissance du rapport qui a été fait par deux de ses membres sur la situation des jeunes internautes de Zarzis détenus depuis deux ans et condamnés dans les conditions scandaleuses que l’on sait - en 1ère instance, en appel et en cassation - à des peines de 13 ans de prison ferme, Abderrazek Bourguiba mineur étant condamné à 2ans de prison ferme.
Le Comité a pris un certain nombre de dispositions concernant le soutien matériel et moral qu’il a décidé d’apporter à ces sept détenus. Au terme de la réunion, un contact a été pris avec les familles à Zarzis qui ont rencontré, en présence du secrétaire général de la section locale de la LTDH, la délégation d’IFEX en visite en Tunisie. Ce contact a permis de confirmer les informations inquiétantes sur l’état de santé des sept internautes qui sont, à présent, disséminés dans deux établissements pénitentiaires (PCT 9 avril Tunis et celle de Borj El Amri), ce qui constitue une pénalisation préméditée des familles qui ne peuvent plus dans ces conditions se relayer pour les visites et pour les remises des « couffins » de nourriture. Alors que le droit de visite est hebdomadaire, la plupart des familles en sont ainsi réduites à n’effectuer de visite que toutes les deux ou trois semaines.
Les sept détenus souffrent de maux divers et le suivi médical est quasi inexistant. Mais la situation de quatre d’entre eux est particulièrement préoccupante :
Hamza Mahroug souffre de céphalées particulièrement
douloureuses. Il a annoncé qu’il entamerait
probablement le jour de l’Aïd El Adha (20/01/05) une
grève de la faim pour réclamer des soins médicaux et
obtenir qu’il soit mis un terme aux tracasseries
incessantes dont il est l’objet de la part des détenus
de droit commun, incités par les agents
pénitentiaires.
Abdelghafar Guiza, tuberculeux, n’a pas obtenu de
renouvellement de son traitement médical, et il
souffre d’anémie depuis sa grève de la faim de 18
jours du mois de Juillet 2004. Abdelghafar continue,
par ailleurs, à faire l’objet d’un harcèlement
systématique à caractère odieusement raciste en raison
de la couleur de sa peau !
Ridha Belhaj Brahim, est très affecté moralement
depuis le verdict de la cassation.
Enfin, le cas le plus alarmant est celui, confirmé
par le récent témoignage de sa mère Mme Térésa Chopin,
de Omar Chelandi. Celui-ci, excédé par les traitements
dégradants dont il est l’objet et dépressif depuis
l’accident mortel de sa sour il y a quelques mois, a
fait une tentative de suicide.
Ces conditions sanitaires inacceptables se sont aggravées avec l’affection de gale dont ils sont victimes en raison du manque d’hygiène, Omar Chelandi ayant de surcroît ses deux ongles d’orteils incarnés et gravement infectés. Son genou nécessite par ailleurs une intervention chirurgicale.
L’état physique des sept détenus a été, faut-il le rappeler, très affecté par l’usage systématique de la torture dont ils ont été victimes, et par les conditions de détention. Une illustration supplémentaire en est donnée par le fait que certains d’entre eux sont contraints de dormir, à défaut de place, assis sur les sceaux en plastique qui leur servent de sièges !
Le CSIZ a pris des contacts pour mettre en place une démarche conjointe avec des médecins en vue d’obtenir que les sept jeunes internautes de Zarzis aient la possibilité de bénéficier d’un examen médical complet en structure hospitalière et qu’ils fassent l’objet d’une assistance médicale effective.
A quelques semaines de la tenue à Genève de la 2ème « Prepcom » préparatoire à la deuxième phase du SMSI (Novembre 2005 à Tunis), le CSIZ :
lance un appel pressant en faveur des sept jeunes
internautes et exige que leur légitime revendication
d’assistance et de soins médicaux soit satisfaite.
Espère que les contacts entamés pour la mise en
place d’un Comité International de Soutien aboutissent
avant la « Prepcom ».
Décide de prendre à l’occasion de la tenue de cette
importante réunion toutes les dispositions nécessaires
pour assurer une large information sur la situation
des sept détenus, réitérant sa conviction qu’il serait
à tout égard inacceptable que la deuxième phase du
SMSI se tienne à Tunis alors que les sept jeunes
internautes continueraient à croupir dans les geôles
du pouvoir tunisien.
Tunis le 19 Janvier 2005
Pour le CSIZ La porte parole : Balkis Mechri