Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Face à la multiplication des actes de violence d’extrême droite : L’urgence d’une réponse ferme et globale

L’ATMF tient à exprimer sa profonde inquiétude face à la recrudescence alarmante des actes de violence perpétrés par des groupuscules d’extrême droite en France et en Europe.

Le récent incendie criminel visant la salle de prière à Jargeau, n’est que le dernier exemple d’une série d’attaques odieuses motivées par la haine raciale et religieuse. Il s’inscrit dans une dynamique inquiétante, caractérisée par une augmentation significative des agressions à l’encontre de lieux ou personnes perçues comme étrangères ou musulmans, les militants associatifs antifascistes ou féministes, de partis politiques de gauche et écologistes. L’arrivée potentielle de l’extrême droite au pouvoir semble ouvrir les vannes d’une violence raciste, politique et institutionnelle inédite depuis des décennies.

La réalité des faits :

  • 27 janvier 2025 : Le premier ministre, François Bayrou se fait le porte-parole des thèses de l’extrême droite. Il estime « que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une [certaine] proportion ». « Mais, dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet ». Il rajoute que la France se « rapproch[ait] » de ce seuil. 
  • 23 Janvier 2025 : Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, cautionne publiquement le collectif identitaire Némésis, connu pour ses théories racistes et sexistes.
  • Juin 2024 : À Lyon, des milices d’extrême droite, exaltées par le succès du Rassemblement National aux élections européennes, défilent en proférant des slogans nazis et agressent des passants, illustrant une désinhibition inquiétante. Des appels à la « ratonnade » circulent en ligne.
  • Juin 2024 : Une manifestation raciste à Paris, organisée par le collectif « Gardiens de mémoire », instrumentalise la mémoire de victimes blanches pour propager un discours de haine et de division.
  • Avril 2024 : Une vague d’attaques vise les mosquées de Lorient et Saint-Malo, témoignant d’une islamophobie décomplexée.
  • Février 2023 : Six individus d’ultra-droite sont mis en examen pour l’agression à l’arme blanche d’un homme devant une association culturelle turque à Paris, révélant la dangerosité de ces groupuscules.
  • 2023 : Le Festival pour une Bretagne solidaire à Saint-Brieuc est attaqué par des militants masqués, faisant plusieurs blessés, signe d’une violence politique assumée.

Les chiffres révélant une dynamique inquiétante :

  • Un rapport du Centre de recherche sur l’extrémisme de l’Université d’Oslo souligne que la France est l’un des pays d’Europe occidentale où le terrorisme et la violence d’extrême droite augmentent.
  • Les services de sécurité constatent une hausse de 50% des attaques organisées contre des militants.
  • Nicolas Lebourg, historien spécialiste des violences d’extrême droite, dénombre environ 300 faits depuis 2017.
  • La violence raciste, ciblant les minorités ethniques et religieuses (dont plus d’un tiers contre des musulmans), reste la forme la plus fréquente de cette violence, selon Anders Ravik Jupskås.

Une situation alarmante :

  • Banalisation et normalisation du discours d’extrême droite : L’omniprésence dans les médias de figures d’extrême droite, a contribué à banaliser des thèses racistes et xénophobes, reprises par des groupuscules radicaux.
  • Une prime à la radicalisation : La position élevée de Marine Le Pen dans les sondages et la complaisance des médias créent un climat où la « théorie du Chaos » (l’idée qu’il faut accélérer une guerre raciale pour la gagner) gagne du terrain. L’idée d’une possible amnistie en cas de victoire du RN encourage les passages à l’acte.
  • La caution de l’État : L’institutionnalisation des discours envoie un signal désastreux et légitime les actions de ces groupuscules.
  • La recomposition de l’extrême droite, avec l’émergence de groupes identitaires autonomes, favorise également la radicalisation et le passage à l’acte violent.
  • Le contexte politique et social, marqué par la polarisation, l’islamophobie et la désinhibition de la parole raciste, alimente les tensions et les agressions.
  • L' »effet de cadrage » qui diffuse un message axé sur la menace migratoire et le repli national, crée une justification idéologique à la violence.

Nos revendications :

  • Une condamnation claire et ferme de toutes les formes de violence d’extrême droite.
  • La dissolution des groupuscules violents et le renforcement de la lutte contre la haine en ligne.
  • Un soutien concret aux victimes et le renforcement des dispositifs de protection.
  • Lutte contre la banalisation et l’institutionnalisation du discours d’extrême droite, en dénonçant les complicités.

Face à cette menace, nous appelons à une mobilisation citoyenne et à une réponse politique à la hauteur des enjeux. L’avenir de la démocratie est en jeu.

Conseil d’Administration – 03 mars 2025

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Réseau ATMF à la Fête de l’Humanité 2024

On vous attend nombreux et nombreuses du 13 au 15 septembre 2024 avec le programme ci-dessous :

– Vendredi

  • de 16h à 18h : Formation « Loi Asile/Immigration 2024 »
  • à partir de 20h30 : Animation musicale

 

– Samedi

  • de 11h à 12h30 : Action de solidarité devant le Stand  
  • de 15h à 18h : Débat « Antiracisme/ Anticolonialisme quelle dynamique pour faire front ? »
  • à partir de 20h30 : Animation musicale

– Dimanche de 10h à 12h : CA national

 

Durant les 3 jours, dans notre stand : animation, expositions, rencontres, restaurations, etc… 

 

La fête de l’Humanité se déroule à la base aérienne 217  le Plessis-Pâté / Bretigny-sur-Orge. Notre stand se trouve dans le Village du monde, Stand n° 190, Rue Jina Mahsa Amini.

 

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Le RN aux portes du pouvoir ! Fermons les portes et les fenêtres !

Le vote RN : de quoi est-il l’expression ?

Le vote RN est un vote d’adhésion et non un vote de colère.

Le vote RN est une progression conséquente d’une idéologie néofasciste,

du racisme comme idéologie et comme rapport social.

 

La progression du RN : à qui incombe la responsabilité ?

La progression du RN est la résultante de la stratégie de déplacement

de la réelle question sociale à une pseudo question raciale.

La progression du RN est la conséquence de la surenchère raciste conduite par les différents pouvoirs politiques et médiatiques reprenant à leur compte le vocabulaire et les thématiques de l’extrême droite.

La progression du RN est l’aboutissement d’une logique de maintien au pouvoir

s’appuyant sur un seul moyen machiavélique : arriver à un duel Macron-Le Pen.

La progression du RN est la répercussion d’une politique sociale violente

qui crédibilise l’idée que la seule alternative serait l’extrême droite.

 

Le projet RN : de quoi est-il porteur ?

Le projet RN est au service des intérêts du patronat et des plus riches,

au détriment des salariés et des plus pauvres.

Le projet RN est une menace pour le peuple de France,

les intérêts des classes populaires, les libertés fondamentales et les acquis sociaux.

Le projet RN est « un projet de démolition sociale, de repli chauvin, de discrimination raciste, sexiste, homophobe, de guerre aux minorités, de basculement liberticide et de régression écologique. » (CGT).

 

L’Histoire sera comptable !

Le RN et le NFP, la LFI ne peuvent être mis sur le même plan.

Le péril est l’extrême droite.

L’extrême droite, c’est le nativisme, l’autoritarisme, et l’hostilité à la démocratie.

Le RN composante de l’extrême droite, est l’héritier de Waffen-SS qui l’ont fondé et de Vichy.

Le NFP, la LFI sont des forces d’une Gauche réformiste.

Les opposer comme une extrême gauche à l’extrême droite,

instrumentaliser l’antisémitisme est une manœuvre politique mensongère et dangereuse.

Le RN et ses alliés s’ils passent la porte par les urnes, ils n’en sortiront plus.

Ce sont toutes les lumières qui seront menacées d’extinction.

 

Les immigrés, leurs descendants français, les habitants des quartiers populaires refusent d’être le « bouc émissaire » symbole d’une « anti-France », source de toutes les difficultés sociales du pays.

Les responsables sont ceux qui protègent leurs privilèges de classe.

C’est contre eux que nous devons nous battre.

Le vote NFP est le seul vote d’espérance

Pour faire barrage à des forces qui plongeraient notre pays dans l’obscurité.

Votons massivement au deuxième tour NFP.

Conseil d’Administration du 03 juillet 2024

 

 

 

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Loi immigration : communiqué de l’ATMF

La loi immigration :

Une logique de race et de classe transformant des nationaux en immigrés

 

Une remise en cause de l’appartenance au peuple français, des Français descendants de l’immigration,

citoyens des quartiers périphériques de la république ;

Une construction juridique et identitaire des Français héritiers de l’immigration,

en tant qu’« étrangers » à la « nation » ;

en tant que corps extérieurs menaçant la pureté d’une essence à préserver

contre les dangers du « grand remplacement » et du « séparatisme »

Une construction morale en tant que mauvais citoyens, que « parasites » et qu’« assistés » détournant les aides,

à l’opposé des bons citoyens, travailleurs et producteurs,

Un retour au concept de « Français de papier » opposés aux « Français de souche»,

objets d’une loi d’exception motivée par une appartenance à une origine ethnique et à une classe dangereuse

Une promotion, au mieux à l’assimilation et à l’assignation aux emplois de surexploitation,

au pire à la déchéance de la nationalité, à l’expulsion et au statut d’ennemi de l’intérieur à réprimer ;

 

La loi immigration :

Une stratégie au service de la classe dominante justifiant l’ordre social

 

Un racisme structurel assumé, reprenant à son compte une rhétorique d’extrême droite ;

à des fins de légitimation d’un pouvoir en crise ;

et à des fins de crédibilisation d’un scénario substituant

des supposées contradictions identitaires et pseudo-civilisationnelles

aux contradictions sociales et économiques ;

Une utilisation de l’immigration et de ses descendants comme « bouc émissaire »,

symbole d’une « anti-France »,  source des difficultés sociales des « classes populaires » et de la « nation » ;

Une stratégie de détournement des colères sociales face à l’ampleur de l’offensive menée

à l’encontre de tous les acquis sociaux, les libertés fondamentales et les services publics,

 un programme promettant une paupérisation et une précarisation massive,

une répression de réponse aux résistances

 

La loi immigration :

Une victoire idéologique de l’extrême droite

 

Une légalisation de l’idéologie raciste recourant à la catégorisation, la hiérarchisation

et la justification du traitement inégal sur la base de la préférence nationale,

Une promotion d’une immigration « choisie », précarisée, corvéable et jetable à volonté,

avec comme corollaire le tri de femmes et d’ hommes  dans un marché d’esclavage moderne ;

Prétendument présentée comme bouclier contre l’extrême droite,

elle est tout au contraire l’aboutissement d’une politique étatique ,

où le « racisme d’en haut » conforte le « racisme d’en bas ».

Prétendument présentée comme bouclier contre l’immigration « clandestine »,

elle la fabrique en basculant toute une partie d’immigrés légaux en sans-papiers, elle la fabrique.

ATMF : Conseil d’administration

Paris le 26 décembre 2023

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Réseau ATMF à la Fête de l’Humanité

Programme : 

– Vendredi à 18h : inauguration du stand : exposition de l’ATMF ; exposition de la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme; une projection de films sur la Marche et sur les luttes de l’immigration, de Samir et Mogniss Abdallah (Agence IM’ média).

 

– Samedi de 15h à 18h : débat : « De la marche contre le racisme et pour l’égalité des droits, en 1983 à la révolte des quartiers populaires en 2023. 40 ans de déni, 40 ans de délégitimation. Un passé, un présent et un futur pour la justice sociale »,

 avec la participation de :

– Asmae Amahli (ATMF)

 – Djamel Atallah (ancien marcheur),

-Tarek Kawtari ( MIB )

-Omar Slaouti (militant antiraciste). 

 

– Samedi à partir de 20h30 : rencontre /échange  

 

– Dimanche de 10h30 à 12h30 : CA national

 

Durant les 3 jours, dans notre stand : animation, expositions, rencontres, restaurations, etc… 

 

La fête de l’Humanité se déroule à la base aérienne 217  le Plessis-Pâté / Bretigny-sur-Orge, voir ci-joint le plan de la fête de l’humanité et le plan d’accès en transport en commun.

 

Stand  n° 190 – Rue Margaret Sanger

 

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Le racisme tue !

Le 23 décembre 2022, la communauté kurde de Paris a été victime d’une attaque qui a tué trois de ses membres.

Le racisme tue !

 

La haine de l’étranger n’est pas qu’un discours

La haine de l’étranger sème la mort

Ce sont tous les citoyens de France qui en sont la cible

Aujourd’hui, l’étranger

Demain, nous tous

Nous sommes tous, aujourd’hui et demain

Des kurdes endeuillés,

Solidarité, Condoléances et Révolte

 

                       L’extrême droite est la coupable,

                       Mais pas uniquement

                          Le sont aussi :

                     Les discours et les politiques officiels,

                     Les lois liberticides à l’encontre des immigrés et de leurs enfants,

                     La surenchère de partis politiques à la recherche de voies électorales,

                     Le poison d’une propagande xénophobe médiatique,

                     L’impunité en cas de bavures policières

 

C’est ainsi que le permis de tuer « l’étranger » deviendra normalité et banalité

Le danger de la fascisation des esprits est rampant

  Une menace pour la liberté et les droits de chacune, de chacun, de toutes et de tous

Chacune, chacun, toutes, tous devons combattre ce fléau

L’étranger reste le bouc émissaire de thèses extrêmes comme de politiques économiques et sociales

Les institutions et les autorités se doivent d’assumer leurs responsabilités

 

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À la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de crimes racistes

Rassemblement le 1er mai 2022  de 11h à 12 h, à Paris, au Pont du Carrousel

 

Le 1er  mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée sous le pont du Carrousel. Il ne savait pas qu’on allait le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les assassins venaient de quitter le défilé du Front National.

 

Brahim Bouarram,

La mémoire et le présent

 

La mémoire qui nous rappelle, qu’au nom d’une nation identitaire, la haine tue.

La mémoire qui nous appelle au devoir de la lutte contre l’idéologie fasciste et sa banalisation.

Le présent qui nous enseigne que les passages aux actes racistes, toujours plus nombreux, menacent.

Le présent qui fait, encore et encore, de l’immigration et de ses descendants français, un péril pour l’identité, la culture et le système social.

 

Un présent fait, chaque jour, chaque heure, chaque instant, d’agressions, de violences et d’humiliations à l’encontre de cette partie des Français d’en bas et de leurs enfants, suscitées par certains médias et le pouvoir politique.

 

Un système politico-médiatique qui n’a cessé, ne cesse et ne cessera de promouvoir les thèses du « grand remplacement », du « séparatisme », promettant à cette partie du peuple l’assimilation dans les meilleurs des cas, dans les pires, la répression d’un supposé ennemi intérieur ou la déchéance de la nationalité et l’expulsion, produisant ainsi un sentiment de peur à son égard.

 

Le matraquage ainsi mené autour d’une conception identitaire de la nation, faisant des habitants des quartiers populaires des étrangers au peuple et à ses valeurs, source de toutes les difficultés sociales des classes populaires et de la nation, a pour objectif de dévoyer la colère des classes populaires. Les causes de la dégradation des conditions de vie seraient d’ordre identitaire et civilisationnel et non social et économique.

 

La campagne présidentielle est bien éloquente à cet égard.  Elle montre que, face à la crise de légitimité, le pouvoir et la classe dominante ont adopté une stratégie permettant la progression des courants d’idéologie raciste pour faire du deuxième tour, un duel entre Le Pen et Macron, s’assurant ainsi une victoire électorale certaine. 

 

Ces élections confirment une nette progression de l’adhésion aux idées de ce qu’on nomme, extrême droite. Elles montrent qu’une partie des classes populaires et laborieuses a basculé dans la haine de l’immigration et de ses descendants français, les considérant à l’origine de tous ses maux. L’illusion d’une supériorité que lui confère le sentiment d’une appartenance exclusive à une « nation supérieure » occulte le fait qu’elle se rende responsable de sa propre domination. 

La montée de l’extrême droite n’est pas le résultat d’une demande populaire d’autoritarisme, de racisme et de sécurité, mais bien le contraire. C’est le racisme distillé par les discours d’en haut qui conduit au racisme d’en bas. La responsabilité du pouvoir et des médias est criante.

 

Il ne peut y avoir d’intérêts homogènes d’une nation. Il y aura toujours, les intérêts des riches défendus par leurs représentants aux dépens des intérêts des classes populaires, dont font partie les immigrés et leurs enfants.

 

La paupérisation, la précarisation et la répression des mouvements sociaux continueront leur marche. Elles sont le fait et la volonté programmée des dominants et de personne d’autres.

 

La haine raciste est l’outil qui sépare ceux qui doivent s’unir, hier, aujourd’hui comme demain, pour construire un avenir commun, un avenir humain, un avenir de justice sociale et d’équité !

Ne nous trompons pas d’ennemi !  

 

C’est cette haine qui a ôté la vie à toutes les victimes des violences policières.

C’est cette haine qui a mis à mort Brahim BOUARRAM.

Et c’est, en nous engageant sur la voie résolue du combat contre l’idéologie fasciste,

En défendant les droits humains de tous, de l’immigration et de ses enfants,

Que nous resterons fidèles à la mémoire de Brahim, 

A ce qui doit faire notre humanité,

Toutes et tous ensemble.

 

Premiers signataires : 

ATMF, MRAP, ACDA, ACDR, ADTF, AFAPREDESA, AMF, ASDHOM, ATF, COPAF, CRLDHTFASTI, Femmes Plurielles, FTCR, GISTI, L’ACORT, La Fondation Frantz Fanon, L’Institut Mehdi Ben Barka – mémoire vivante, MDH-ParisREMCC, UJFP, UTAC, L’Union Syndicale Solidaires, PEPS-Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Collectif ALI ZIRI, UTIT

 

À la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de crimes racistes – 1er mai 2022

 

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Pour la mémoire de Brahim BOUARRAM

Pour la mémoire de toutes les victimes du racisme

Pour un avenir de justice sociale,

Combattons la politique du bouc émissaire 

Plus d’un quart de siècle, que nous n’oublions point. 

Plus d’un quart de siècle, dont nous nous souvenons. 

Pour ne pas effacer. Pour prévenir. Pour agir.

Pour tenir vivace la flamme d’un devoir de mémoire.

 

Brahim BOUARRAM, a été exécuté, jeté dans la Seine par les mains de l’extrême droite, un 1er mai 1995.

Plus d’un quart de siècle après, nous nous devons et devons à toutes et à tous les Brahim, de combattre le processus de fascisation, libérateur des passages à l’acte des fanatiques de tout bord.

 

Plus d’un quart de siècle après, à des fins de détournement des colères sociales, les mêmes politiques de construction d’un bouc émissaire désigné, sont toujours à l’œuvre.

Le recours à la stigmatisation des quartiers populaires et de l’immigration, aux discours islamophobes, n’est en rien une réponse à la paupérisation et au déclassement social d’une majorité de la population.

 

Plus visibles, sont depuis la pandémie, les conséquences désastreuses des choix économiques et politiques menés ainsi que celles du démantèlement des services publics. Austérité pour les mêmes et enrichissement scandaleux pour une petite minorité !

 

Des milliards ont été débloqués, mais pas pour tous. Seul 0,8 % du financement du plan de relance sera consacré aux plus pauvres, alors qu’une grande partie des aides publiques sont allées, sans condition, aux grandes entreprises du CAC 40. La finance est aux commandes !

Réduction des allocations pour « inciter les chômeurs à reprendre le travail ». Telle est la logique de la réforme de l’assurance chômage, qui entraînera une baisse de revenus de 15,15 millions de personnes, à hauteur de 17%, dont les plus touchés sont les précaires et les femmes. Une économie de 2,3 milliards par an, sur le dos des plus fragiles, des plus précaires !

Retirer aux plus pauvres pour donner aux plus riches.

A qui en incombent les responsabilités ?

N’est-ce pas là, le cœur de toutes les manifestations et revendications populaires ?

N’est-ce pas là, les raisons de la remise en cause de la légitimité des dominants ?

 

La démonstration n’a-t-elle pas été faite, qu’il n’y a nulle différence de traitement entre français de différentes origines, quand le « peuple d’en bas » réclame ses droits ?

 

Les violences réservées habituellement aux jeunes des quartiers populaires, n’ont-elles pas visé aussi férocement les Gilets Jaunes et les manifestant-e-s contre la réforme des retraites ?

 

Le corollaire évident de cette intense campagne idéologique, politique et médiatique portant sur l’immigration, le communautarisme, le voile, le séparatisme, le péril que représente l’islam de France, n’est-il pas une reprise, et une banalisation du discours de la haine ?

 

La gestion des mouvements sociaux par le recours aux trois composantes, idéologique par le biais de la construction d’un bouc émissaire dévoyant les colères sociales, juridique en intégrant des mesures d’exception dans le droit commun, et répressif en instaurant la doctrine de l’ordre public, ne révèle-t-elle pas que le processus de fascisation ne se limite pas à son aspect raciste, mais menace tous ceux qui s’opposent aux politiques des dominants ?

 

Le discours guerrier autour d’un ennemi extérieur, le terrorisme, et un ennemi intérieur, le séparatisme, n‘a-t-il pas pour seul but de fabriquer une opinion publique qui adhère à cette guerre idéologique, pendant qu’une guerre contre les libertés fondamentales, les droits économiques et sociaux des plus défavorisés est menée à pas de charge ?

 

Ce processus de lepénisation, dopé notamment par le contexte des élections présidentielles, est le véritable danger, dans la mesure où il prépare le terrain à l’avènement de l’extrême droite et sa possible accession au pouvoir. Il ne faut pas s’y tromper.

 

Le Rassemblement National n’est pas porteur de progrès social, ni d’équité, ni de sécurité. Son projet n’est pas anticapitaliste. Tout au contraire il reproche aux capitalistes de ne pas aller assez loin. Et s’il n’hésite pas aujourd’hui à s’aligner sur des revendications populaires, c’est par pure manipulation. Ses positions historiques le prouvent.

 

Le fascisme est le démon du capitalisme. C’est lui qui a assassiné Brahim. Et c’est lui qui vise l’étouffement de toutes les aspirations portées par les luttes sociales, dont celles des quartiers populaires.

 

La politique du bouc émissaire est ce qui menace notre vie et plonge des milliers d’entre nous dans la précarité et la misère, sans distinction aucune de nos origines. Et c’est tous ensemble, dominés, exploités, exclus, combattants de la justice sociale, que nous ferons reculer l’ombre planante du fascisme.

 

C’est la base de l’engagement que nous prenons en tant qu’organisations, pour que la mort de Brahim Bouarram et de toutes les victimes du racisme rappelle à tous que l’histoire risque de se répéter.

 

Nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine pour nous retrouver là où Brahim a été assassiné, là où le devoir de mémoire continuera de vivre.

 

Premiers signataires :

ATMF, LDH, Femmes Plurielles, ASDHOM, FTCR, ADTF, ATF, UTAC, CRLDHT, CEDETIM, AFAPREDESA, ACDR, REMCC, UJFP, Femmes en luth citoyennes à part entière, Le paria, FUIQP, FASTI, GISTI, L’ACORT, Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante, La Horde, APCV, AMF, Union Syndicale Solidaires

PEPS – Pour une Ecologie Populaire et Sociale

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17 octobre 1961 – 17 octobre 2020 : 59ème Anniversaire – Vérité et Justice

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le Préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

59 ans après, la Vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

  • Que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale.
  • Que la création d’un lieu de mémoire voué à cet évènement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la Ville de Paris et la Région Ile-de-France.
  • Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens
  • La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains au sein de la droite et extrême droite politique veulent réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps :

  • Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat. Comme il l’a fait en septembre 2018 pour l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens qui en ont été victimes (voir le site www.1000autres.org)
  • Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ;
  • Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;
  • Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

Rassemblement : Samedi 17 Octobre 2020 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS

Associations, Organisations Syndicales : 4 ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre), 17 octobre contre l’oubli, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie), ACORT (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie), ANPROMEVO (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS), Association Josette et Maurice AUDIN, Au Nom de la Mémoire, APCV (Agence de Promotion des Cultures et du Voyage)  APEL-ÉGALITÉ, ATTAC, ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), ASABP (Association de Soutien aux Amoureux au ban Public), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France),  CEDETIM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale), Collectif Faty KOUMBA, CRLDHT (Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie), Confédération Nationale du Logement, Institut Mehdi Ben Barka, Conseil National des Assos Familiales Laïques, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Fédération Nationale de la Libre Pensée, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), Les ORANGES, Les Amis de Max Marchand de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, Mémorial 98, MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Mouvement de la Paix, Union Syndicale Solidaires,

Partis Politiques : GDS (Gauche démocratique et sociale), PCF (Parti Communiste Français), Parti de Gauche,

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Nulle part de place pour le racisme, pour la violence policière non plus !

TROP C’EST TROP !

Les insultes racistes, le tabassage de la personne interpellée, lundi 27 avril, à l’Ile Saint Denis, n’est pas un fait isolé. C’est la réalité vécue par les citoyens de seconde zone, habitants et jeunesse des quartiers populaires, ceux dont un grand nombre continue, sans moyens de protection adéquats, à assurer nos besoins de première nécessité, mettant quotidiennement, leurs vies en jeu.

A la VIOLENCE de leurs conditions de vie,  se rajoutent la VIOLENCE des discriminations, la VIOLENCE des contrôles au faciès, la VIOLENCE des humiliations, des insultes, des injures racistes, la VIOLENCE des coups qui pleuvent à plusieurs, la VIOLENCE de la garde à vue et le début d’un dossier judiciaire. Tel, est le témoignage récurrent de ceux qui  dénoncent ces faits, sans qu’aucune crédibilité ne soit donnée à leur parole face à des détendeurs de l’autorité.

Au nom de faire respecter les mesures de confinement, de multiples exactions physiques et propos racistes, sont rapportés : Le 18 mars, à Asnières-sur-Seine, à Villeneuve-Saint-Georges puis à Ivry-sur-Seine, des policiers assènent des coups de poing à des jeunes ; à Grigny, des policiers en moto renversent un habitant , puis à Strasbourg , Sofiane, 19 ans, est tabassé, doigts dans les yeux, coups de poing, coups de rangers dans la tête ;  le 19 mars, à Aubervilliers, on a tiré au taser sur Ramatoulaye jeune maman de 19 ans ; le 23 mars , aux Ulis, en Essonne, Yassin, 30 ans reçoit des claques, de coups de crosse et de flashball dans la tête ; le 24 mars, au même endroit, Sofiane 21 ans,  est frappé violemment avec des coups de matraque télescopique, des coups de pieds ;  le 8 avril à Béziers, Mohamed Helmi Gebsi, 33 ans perd la vie; le 10 avril à St-Pierre-des-Corps, Mohamed, 26 ans, est passé à tabac ; le 18 avril un jeune en moto, percuté par la porte de la voiture de la police, a la jambe gravement blessée … Quelques exemples …

Les émeutes d’avril  comme celles d’avant, ont comme point commun, l’explosion d’une colère longtemps contenue suite aux brimades et au non droit, face auxquels la justice ne semble pas possible. . Brandir les  « antécédents » d’une personne ne peut justifier la violence et le racisme. L’émeute devient une réponse à l’écrasement, l’expression d’une dignité retrouvée, ne serait-ce que l’espace de quelques heures, et quelque soit le prix. C’est ce que revendiquent ces jeunes des quartiers populaires : le droit au droit, le droit à l’égalité de traitement, les pauvres comme tous les autres, en banlieue comme dans les centres villes.

 

Le racisme est un délit. Le racisme est une Violence. Le racisme et la violence constituent un double délit. Exercés par des policiers, des représentants de l’autorité, ils menacent les valeurs de la république. Nous réclamons la justice et non l’exemplarité. Nous exigeons la fin de l’impunité. Les policiers qui usent de leur pouvoir pour enfreindre la loi doivent être sanctionnés. Le recrutement et la formation au sein de la police doivent faire l’objet d’une approche respectueuse des droits des citoyens.

L’urgence sanitaire ne peut être un prétexte à l’établissement de l’état de non droit.  La contravention ne doit pas devenir un délit condamnant les quartiers populaires à la double peine.                                           

Paris, le 28 avril 2020

ATMF