Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Face à la multiplication des actes de violence d’extrême droite : L’urgence d’une réponse ferme et globale

L’ATMF tient à exprimer sa profonde inquiétude face à la recrudescence alarmante des actes de violence perpétrés par des groupuscules d’extrême droite en France et en Europe.

Le récent incendie criminel visant la salle de prière à Jargeau, n’est que le dernier exemple d’une série d’attaques odieuses motivées par la haine raciale et religieuse. Il s’inscrit dans une dynamique inquiétante, caractérisée par une augmentation significative des agressions à l’encontre de lieux ou personnes perçues comme étrangères ou musulmans, les militants associatifs antifascistes ou féministes, de partis politiques de gauche et écologistes. L’arrivée potentielle de l’extrême droite au pouvoir semble ouvrir les vannes d’une violence raciste, politique et institutionnelle inédite depuis des décennies.

La réalité des faits :

  • 27 janvier 2025 : Le premier ministre, François Bayrou se fait le porte-parole des thèses de l’extrême droite. Il estime « que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une [certaine] proportion ». « Mais, dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet ». Il rajoute que la France se « rapproch[ait] » de ce seuil. 
  • 23 Janvier 2025 : Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, cautionne publiquement le collectif identitaire Némésis, connu pour ses théories racistes et sexistes.
  • Juin 2024 : À Lyon, des milices d’extrême droite, exaltées par le succès du Rassemblement National aux élections européennes, défilent en proférant des slogans nazis et agressent des passants, illustrant une désinhibition inquiétante. Des appels à la « ratonnade » circulent en ligne.
  • Juin 2024 : Une manifestation raciste à Paris, organisée par le collectif « Gardiens de mémoire », instrumentalise la mémoire de victimes blanches pour propager un discours de haine et de division.
  • Avril 2024 : Une vague d’attaques vise les mosquées de Lorient et Saint-Malo, témoignant d’une islamophobie décomplexée.
  • Février 2023 : Six individus d’ultra-droite sont mis en examen pour l’agression à l’arme blanche d’un homme devant une association culturelle turque à Paris, révélant la dangerosité de ces groupuscules.
  • 2023 : Le Festival pour une Bretagne solidaire à Saint-Brieuc est attaqué par des militants masqués, faisant plusieurs blessés, signe d’une violence politique assumée.

Les chiffres révélant une dynamique inquiétante :

  • Un rapport du Centre de recherche sur l’extrémisme de l’Université d’Oslo souligne que la France est l’un des pays d’Europe occidentale où le terrorisme et la violence d’extrême droite augmentent.
  • Les services de sécurité constatent une hausse de 50% des attaques organisées contre des militants.
  • Nicolas Lebourg, historien spécialiste des violences d’extrême droite, dénombre environ 300 faits depuis 2017.
  • La violence raciste, ciblant les minorités ethniques et religieuses (dont plus d’un tiers contre des musulmans), reste la forme la plus fréquente de cette violence, selon Anders Ravik Jupskås.

Une situation alarmante :

  • Banalisation et normalisation du discours d’extrême droite : L’omniprésence dans les médias de figures d’extrême droite, a contribué à banaliser des thèses racistes et xénophobes, reprises par des groupuscules radicaux.
  • Une prime à la radicalisation : La position élevée de Marine Le Pen dans les sondages et la complaisance des médias créent un climat où la « théorie du Chaos » (l’idée qu’il faut accélérer une guerre raciale pour la gagner) gagne du terrain. L’idée d’une possible amnistie en cas de victoire du RN encourage les passages à l’acte.
  • La caution de l’État : L’institutionnalisation des discours envoie un signal désastreux et légitime les actions de ces groupuscules.
  • La recomposition de l’extrême droite, avec l’émergence de groupes identitaires autonomes, favorise également la radicalisation et le passage à l’acte violent.
  • Le contexte politique et social, marqué par la polarisation, l’islamophobie et la désinhibition de la parole raciste, alimente les tensions et les agressions.
  • L' »effet de cadrage » qui diffuse un message axé sur la menace migratoire et le repli national, crée une justification idéologique à la violence.

Nos revendications :

  • Une condamnation claire et ferme de toutes les formes de violence d’extrême droite.
  • La dissolution des groupuscules violents et le renforcement de la lutte contre la haine en ligne.
  • Un soutien concret aux victimes et le renforcement des dispositifs de protection.
  • Lutte contre la banalisation et l’institutionnalisation du discours d’extrême droite, en dénonçant les complicités.

Face à cette menace, nous appelons à une mobilisation citoyenne et à une réponse politique à la hauteur des enjeux. L’avenir de la démocratie est en jeu.

Conseil d’Administration – 03 mars 2025

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À la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de crimes racistes

Rassemblement le 1er mai 2024

de 11h à 12h

au Pont du Carrousel – 75001 Paris

 

Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée sous le pont du Carrousel. Il ne savait pas qu’on allait le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les assassins venaient de quitter le défilé du Front National. La haine raciste fomentée par le FN a armé les mains de ses assassins.

Depuis, d’autres noms se sont ajoutés à la liste sinistre des victimes de crimes racistes.

C’est à sa mémoire et à celle de toutes les victimes du racisme dans ce pays, en souvenir de la souffrance de leurs proches que nous nous rassemblons ici, sur le lieu du crime innommable, le 1er mai de chaque année.

Et c’est dans le contexte d’un processus d’extrême droitisation créée par la banalisation des idées racistes, que cette commémoration a lieu. Sous prétexte de la diffusion du racisme dans notre société, le débat des européennes se polarise une fois de plus, encore aujourd’hui, autour du foulard, de la laïcité, du séparatisme, du périple migratoire, du communautarise, de l’assistanat, de la sécurité et de l’ordre républicain.

Ces surenchères sont portées par des chefs d’état, des ministres, des leaders politiques, des médias et non par les mouvements sociaux. Ces derniers ont pour préoccupations : le pouvoir d’achat, la redistribution, la dégradation du système éducatif et du système de santé.

C’est bien le racisme d’en haut qui engendre celui d’en bas. Comme dit Bourdieu, « Ce racisme de l’intelligence est un racisme de classe dominante, qui produit un discours de justification de leurs propres privilèges et de l’ordre social qui domine ».

Le racisme comme idéologie et comme rapport social, montre qu’une partie des classes populaire et laborieuses a basculé dans la haine de l’immigration et de ses descendants, les considérant à l’origine de tous ses maux.

Ce ne sont pas les immigrés et leurs descendants le problème.

Ce sont ceux qui font le choix de ne pas s’attaquer à ce qui produit de la précarité.

Ceux qui font le choix de ne pas toucher à la structure du système inégalitaire, tout en donnant l’illusion d’agir contre un bouc-émissaire : l’immigration, les musulmans, les réfugiés…

Ceux qui remettent en cause les acquis sociaux

Ceux qui bafouent la démocratie

Ceux qui violentent les manifestants

Ceux qui criminalisent la solidarité avec le peuple palestinien

 Nous, citoyens et organisations fidèles aux combats pour la défense des droits fondamentaux des personnes, aux valeurs de nos convictions et à nos principes universalistes, nous continuons la lutte contre les rapports sociaux racistes, base de l’idéologie raciste et de division, la lutte contre toutes les formes de racisme.

Le combat contre le racisme impose le combat contre l’exploitation, comme le combat contre l’exploitation exige le combat contre le racisme.

Ce n’est qu’en s’engageant avec résolution, toutes et tous que nous rendons justice à Brahim Bouarram et à toutes les victimes des violences racistes et des violences des classes dominantes.

 

Signataires :

ATMF, LDH, MRAP, ACDA, ACDR, ADTF, AFAPREDESA, AMF, ASDHOM, AMDH-Paris, APCV, ATF, AFA-Paris, Attac Paris Centre, COPAF, Comité Vérité et Justice Ali ZIRI, CRLDHT, CEDETIM/IPAM, CORENS (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Hauts de France), CIBELE (Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Ile de France), CIVCR (Collectif Ivryen contre le racisme), DAL, Droit devant ,FASTI, Femmes Egalité, Femmes Plurielles, FTCR, FUIQP, GISTI, L’ACORT, Fondation Frantz Fanon, L’Institut Mehdi Ben Barka – mémoire vivante, RAAR, REMCC, Rejoignons-Nous, Résister Aujourd’hui, UJFP, UTAC, UTIT,

Le Sneps.pjj.FSU, Union Syndicale Solidaires, EELV, Ensemble!, La France Insoumise, Génération.s, PCF, PEPS-Pour une Ecologie Populaire et Sociale, PCOF, NPA

 

 

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Hier les juifs, aujourd’hui les musulmans et les français issus de l’immigration. Demain, tous ceux revendiquant la justice sociale

«Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines »

Suffit, violence ! Suficiente violencia ! ! عنف كفى ! מספיק אלימות

La violence est là, bien présente, subie par celles et ceux qui paient invariablement les frais de chaque réforme antisociale, chaque campagne électorale. Encore et encore…

Celles et ceux qui, à travers l’ethnicisation des questions sociales, sont utilisés comme un moyen d’externalisation des causes de la dégradation des conditions de vie des classes populaires.

Celles et ceux qui subissent constamment, dans leur chair, dans leur âme, la violence sociale de la précarité économique, la violence des contrôles policiers au faciès, la violence des discours politiques et médiatiques ainsi que la violence des agressions racistes quotidiennes se banalisant de plus en plus.

Sans cesse, les discours idéologiques suscitent peurs, angoisses, créant la panique autour d’un supposé péril menaçant notre société, dans son « unité », son « identité » et sa « sécurité ».

Dévier la colère contre l’insécurité sociale vers une colère contre « l’insécurité », est la logique qui anime ces discours sur les « territoires perdus de la République ».

Ainsi, les deux tribunes de militaires qui se disent prêts à intervenir pour sauver la France menacée de « délitement », en raison d’un « certain antiracisme », de « l’islamisme » et des « hordes de banlieue »…, marquent grave un tournant dans ce processus de légitimation de l’extrême droite et de son discours d’assise fasciste.

La lettre ouverte du syndicat Police-France fait froid au dos : « Dans le cadre de l’état d’urgence, il faut procéder au bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des check points sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens».

Cette lettre appelle par ailleurs, à légiférer pour le droit de tuer en toute impunité instaurant « la légitime défense pour les policiers et les gendarmes leur permettant d’ouvrir le feu dès lors qu’un fuyard n’obtempère pas ou qu’ils sont l’objet de tirs de mortiers et d’artifices ou de jets de cocktails Molotov.», invitant à s’inspirer « du modèle brésilien et philippin en matière de lutte contre le narco-terrorisme. »

Aujourd’hui, nous sommes déjà dans le projet de demain, se référant à des systèmes politiques de l’apartheid et des dictatures, faisant appel à la légitimation de la violence d’institutions incarnant l’ordre, la police et l’armée.

Cette démonstration de force menace la démocratie, menace l’avenir de notre société dans son ensemble.

La responsabilité en incombe à la politique qui fait d’une part siennes, les thèses du séparatisme, de l’islamo gauchisme, de la peur sécuritaire, et qui mène d’autre part, des réformes antisociales, le tout relayé avec une violence inouïe par des médias à la botte de leurs détendeurs.

Jeter une partie des citoyens de ce pays au lynchage médiatique et à la haine raciale, paupériser les franges populaires, les précariser, leur ôter le droit à une vie digne, est ce qui ouvre grandement les portes à l’emprise de tous les fascismes.

Aucune voix ne sera arrachée, aucune victoire électorale ne sera effective, sans mener la bataille contre les idées noires des corbeaux, sans une politique de justice sociale.

 

ATMF, 11.06.2021

 

L’ATMF appelle à marcher pour les libertés et contre les idées de l’extrême droite ce samedi 12 juin 2021

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ATTENTAT TERRORISTE ISLAMOPHOBE EN NOUVELLE-ZÉLANDE – Communiqué de l’Atmf

Ce vendredi 15 mars 2019, la Nouvelle-Zélande a été secouée par un attentat islamophobe visant des musulmans dans deux mosquées de la ville de Christchurch.

L’auteur de cet attentat est un australien se réclamant des suprémacistes blancs et militant de l’extrême droite. Il a ouvert le feu sur les personnes présentes en pleine prière du vendredi dans deux mosquées. Le bilan est lourd : 49  morts dont des enfants et plusieurs blessés. La préméditation et la préparation de cet acte odieux ne font aucun doute, allant jusqu’à filmer et diffuser en direct cette tuerie.

L’ATMF exprime sa solidarité avec les familles et proches des victimes.

L’ATMF condamne fermement cet acte terroriste et islamophobe.

Le choc et la stupéfaction sont brutaux dans un pays paisible, de tradition multiconfessionnelle et multiculturelle.

Oui la haine tue, l’islamophobie tue. Le terroriste à préméditer et préparer son acte barbare depuis des mois. Il a laissé un manifeste avec un titre évocateur « le grand remplacement », il déclare s’être inspiré des islamophobes et des idéologues de France. Selon les médias, il a effectué un séjour dans l’hexagone et être reparti convaincu qu’il fallait agir et tuer des musulmans.

Le terroriste en plus des armes meurtrières a été aussi armé par l’idéologie de haine envers les musulmans. Cette idéologie aujourd’hui trop banalisée, tolérée et diffusée partout.

Les discours de haine répétés et ressassés ne sont pas des opinions ce sont des munitions pour les racistes et les islamophobes.

Nous devons nous unir pour condamner fermement ces actes, se rapprocher de toutes les communautés quelques soient leurs croyances et leurs origines.

Nous devons faire face et contrer cette bête immonde. Se mobiliser contre la banalisation du racisme, l’exclusion et la haine.

Aujourd’hui la haine et la chasse aux musulmans sont des réalités amères et insuffisamment combattues.

Tous ensemble, nous devons réaffirmer notre solidarité, notre fraternité, notre tolérance et le bon vivre ensemble.

Bureau national de l’Atmf.

Paris, 15 mars 2019

 

 

Les associations membres

Aujourd’hui, l’ATMF national regroupe dix-huit associations membres. Ces membres se répartissent sur l’ensemble du territoire français (Paris et Ile-de-France, Aix-en-Provence, Dijon, Strasbourg, Reims, Rennes, Nancy, Nantes, Montpellier, Saint-Avold, Dechy, Bagneux, Villeurbanne…) et défendent ses valeurs à travers leurs actions.


http://www.atmf.org/wp-content/uploads/2019/03/Atmf-ATTENTAT-TERRORISTE-ISLAMOPHOBE.pdf