Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Migrer pour vivre, pas pour mourir – Commémor’Action en hommage aux victimes politiques migratoires

Le 6 février est la journée mondiale de lutte contre la répression meurtrière aux frontières de l’Europe et des pays auxquels l’Europe sous-traite le contrôle des flux migratoires. Exigeons la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.

Il y a 11 ans, le 6 février 2014, au moins 15 personnes ont perdu la vie et des dizaines d’autres ont disparu au large de Tarajal, réprimées par les autorités alors qu’elles essayaient de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta à la nage. Ce massacre est devenu un symbole des politiques de lutte impitoyable contre l’immigration dans les zones frontalières. Le principal instrument de cette répression est l’agence européenne Frontex dont nous demandons l’abolition.

 

Le nombre de morts et de disparus en route vers l’Europe n’a cessé d’augmenter que ce soit en Méditerranée, sur la route des Canaries, aux frontières internes de l’UE, dans la Manche, aux frontières orientales, le long de la route des Balkans, dans le désert du Sahara. On estime à plus de 67000 les personnes mortes et disparues sur les routes migratoires entre 2014 et septembre 2024. La mer Méditerranée est la frontière la plus meurtrière avec pour la même période plus de 30 000 morts.

Nous nous rassemblons solennellement le 08 février 2025 à 15h à Strasbourg, Quai des Bateliers

– Place Corbeau, en hommage aux personnes mortes ou disparues, afin de se souvenir, dénoncer la violence des politiques de lutte contre l’immigration et résister à la déshumanisation des personnes qui prennent la route de l’exil et tentent de fuir des persécutions ou recherchent des conditions de vie meilleures, au péril de leur vie.

 

Commémor’Action organisée par :

Association des Travailleurs Maghrébin de France-ATMF, Collectif pour une Autre Politique Migratoire (CASAS, la Cimade67, le CCFD Terre Solidaire, Europe Cameroun Solidarité-Femmes du 3èMillénaire-Wietchip, LDH Strasbourg, La Vie Nouvelle 67, le MRAP67, Oxfam67, la Pastorale des Migrants 67, le SAF Strasbourg), D’Ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, NPA 67, Solidaires Alsace, La France Insoumise 67, Attac Strasbourg, Association Alsace-Syrie, Fédération Syndicale Étudiante – Strasbourg, PCOF 67, Missing At The Borders, Comité Palestine Unistras, La Fédération du Bas-Rhin du Parti Communiste Français, Les Ecologistes Strasbourg EMS

 

Appel en PDF :

Commemor’Action Strasbourg VH A4

des victimes des politiques VM A4

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Festival des Migrations • 30/09/2017 Place Gutenberg • Strasbourg

Nos revendications restent les mêmes et nous affirmons avec force :

L’urgence d’agir au niveau national et européen en réaffirmant l’intangibilité du droit international : les pays membres de l’Union Européenne ont signé la Convention de Genève sur le statut des réfugiés à savoir

  • Le droit de quitter tout pays, y compris le sien (article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article 12 du Pacte international relatifs aux droits civils et politiques, dont les Etats membres de l’U.E. sont tous signataires)
  • Le droit d’asile (articles 31 et 33 de la Convention de Genève, article 18 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne)
  • Ce droit est entravé par l’Union Européenne qui tente de repousser ses frontières encore plus au sud et se rend ainsi complice de violations des droits humains lorsqu’elle soustraite le contrôle des personnes migrantes à la Libye et aux pays du Sahel.
  • Seule une application effective de cette convention, notamment par la délivrance de visas, permettra d’éviter les drames en Méditerranée. Des frontières fermées rendent la migration plus difficile, plus coûteuse et plus dangereuse ; elles ne l’empêcheront pas
  • Depuis 2000, l’Union Européenne a dépensé plus de treize milliards d’euros pour sécuriser, surveiller, contrôler ses frontières extérieures.
  • En pure perte sur la même période, migrants et réfugiés ont dépensé plus de quinze milliards d’euros pour les franchir !
  • L’Union Européenne ne doit pas confier la responsabilité des réfugiés (politiques, économiques ou climatiques) aux pays non-européens qui ne leur assurent aujourd’hui aucune protection effective. Cela pousse des personnes fuyant les conflits, comme les Syriens, à prendre la mer au péril de leur vie.
  • Les investissements économiques et l’aide au développement aux pays du Sud de la Méditerranée ne doivent pas être conditionnés à la mise en place des dispositifs de contrôle de flux migratoires, mais s’inscrire dans une dynamique d’égal à égal.
  • C’est bien la fermeture des frontières qui tue des hommes et des femmes sur le chemin de l’exil, car si les frontières étaient ouvertes, tous ceux qui veulent atteindre l’Europe, tous ceux qui en ont besoin pour sauver leur vie ou l’améliorer, pourraient arriver par avion ou par des routes sûres, sans avoir besoin de risquer leur vie en mer ni de débourser des sommes colossales pour franchir cette frontière.

Incapable de développer une véritable politique commune en matière d’asile et d’immigration, l’Union européenne ne fait rien d’autre qu’alimenter les affaires des passeurs, dont l’activité est aujourd’hui devenue le troisième trafic du monde en termes de chiffre d’affaire, derrière la drogue et les armes. Ce sont les passeurs qui désormais déterminent qui arrive en Europe, à quel endroit et à quel prix !

Ce changement de vision est urgent. Nous voulons une politique européenne d’asile et d’immigration basée sur le respect des droits des personnes migrantes plutôt que sur la répression. Nous réaffirmons la nécessité de construire une gouvernance alternative au modèle européen actuel. Ce chantier appelle d’une part, une réflexion approfondie avec des nouveaux acteurs incluant les collectivités locales, les universités, les réseaux de migrants et d’autre part, à porter un intérêt aux divers modèles migratoires alternatifs en cours dans d’autres parties du monde (l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique)

LE COLLECTIF POUR UNE AUTRE POLITIQUE MIGRATOIRE dont fait parti l’ATMF