Association des Travailleurs Maghrébins de France
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Bulletin N°3. Mars 2010

Les mobilisations sociales pour la défense
des droits économiques et sociaux

En Algérie, c’est une mobilisation sans
précédent des syndicats autonomes qui ont
organisé des grèves dans les secteurs de
l’éducation et de la santé. Une salariée d’une
multinationale a recouvert ses droits après
plus de deux mois de grève de la faim avec le
soutien des mêmes organisations syndicales
autonomes qui se sont imposés face à un
pouvoir qui n’a cessé de multiplier
manoeuvres et manipulations. Au Maroc et
précisément à Khouribga, 850 travailleurs
licenciés abusivement par leur entreprise,
SMESI-Régie, une filiale de l’Office
Chérifien des Phosphates (OCP), luttent pour
leur réintégration depuis juillet 2009.
L’association nationale des Diplômés
Chômeurs au Maroc (ANDCM) se bat pour sa
part pour arracher sa reconnaissance de la part
des autorités marocaines. Les étudiants de
l’Union Nationale des Etudiants du Maroc
(UNEM) revendiquent de meilleures
conditions d’étude. En Tunisie, la
mobilisation sociale du bassin minier de
Redeyef n’est pas totalement dépassée. Et des
étudiants, soutenus par l’Union Générale des
Etudiants Tunisiens (UGET), revendiquent de
meilleures conditions d’étude, des logements
et la liberté d’association.

Et que répondent les pouvoirs en place :
partout dans toutes les villes et localités du
Maghreb, ils répriment ces mouvements
sociaux : arrestations, enlèvements,
emprisonnements, traques, tabassages, viols
de domiciles, etc. Une volonté, vaine, des
pouvoirs d’étouffer ces mobilisations sociales
de crainte qu’ils s’étendent à d’autres secteurs
d’activité ou entraînent d’autres groupes
sociaux. Ils ne veulent pas percevoir que ces
différentes formes de la contestation sociale
sont révélatrices d’une dégradation de la
situation économique et sociale que la crise de
ces dernières années n’a fait qu’aggraver. En
fait, les pouvoirs en place ne veulent pas voir
dans ces différentes mobilisations sociales la
revendication de conditions économiques et
sociales minimales : emploi, pouvoir d’achat,
meilleures conditions d’étude et de santé. En
un mot de meilleures conditions d’existence
que leur refusent des pouvoirs corrompus et
injustes. Avec le silence complaisant du
partenaire européen.

Au sommaire de ce numéro, les rubriques
retenues lors des publications précédentes, le
cahier central étant consacré au drame des
subsahariens au Maroc.

Rappelons que notre colloque du 19 juin
prochain sera consacré à la « La liberté
d’information en péril au Maghreb »
. Pour
assister à ce colloque que nous organisons
dans une salle du Sénat, l’inscription est
obligatoire et le nombre de places limité.

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