Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

By

Bulletin N°2 décembre 2009

Au delà des clichés touristiques relayés par
certains médias complaisants, pour peu que
l’on soit attaché à un idéal démocratique sans
exclusive et que l’on considère le respect des
droits de l’Homme comme un principe
intangible ne souffrant aucune inflexion,
l’image qu’on doit de retenir de l’Algérie, du
Maroc, de la Tunisie, est celle de pays
autoritaires, incapables de mener à leur terme
les transitions démocratiques initiées vers la
fin des années 1980.

Il suffit, pour s’en convaincre, de noter qu’ont
été mises en place, dans les trois pays, des
démocraties formelles sans droits réels. Les
quelques avancées en matière de droits de
l’Homme, fruit des luttes et des sacrifices de
citoyens engagés, sont régulièrement bafouées
par les appareils policiers et judiciaires. Et,
régulièrement aussi, la presse est harcelée,
voire muselée, les journalistes intimidés,
arrêtés, souvent condamnés pour leurs écrits,
comme ce fut le cas ces derniers mois au
Maroc et en Tunisie. L’opposition n’a que des
moyens de façade. Les élections sont
manipulées par des appareils politiques et/ou
de sécurité qui ont la haute main sur les
destinées économiques et politiques du pays,
empêchant toute alternance aux pouvoirs en
place.

Ainsi, en avril 2009, les élections
présidentielles en Algérie ont « permis » à
Bouteflika de briguer un autre mandat après
qu’il eut modifié la constitution pour ce faire.
Il est vrai qu’il n’en est qu’à son troisième
mandat, alors que le président tunisien Ben
Ali en est…à son cinquième après les
élections présidentielles et législatives
« triomphales » d’octobre dernier.
Au Maroc,
où la personne du roi est « sacrée » (même un
sondage qui lui était favorable a été
interdit…), le Makhzen peut encore agir à sa
guise et permettre à un parti politique
naissant, conduit par un proche du roi, de
sortir vainqueur des élections municipales de
juin dernier.

Mais, le Maghreb présente aussi un autre
visage. Celui de femmes et d’hommes qui
résistent aux oppressions, qui luttent pour
leurs droits dans des conditions très difficiles,
dans des environnements parfois indifférents
et même hostiles. C’est ce Maghreb là que
depuis plus de deux ans notre Collectif tente
de populariser et d’en relayer les actions.
Nous avons organisé deux colloques, en juin
2008 et juin 2009, sur la situation des droits
de l’Homme au Maghreb et un autre, sur la
liberté de la presse, est prévu en juin 2010.

Autre contribution du Collectif, la publication
d’un bulletin, qui se veut résolument
maghrébin, et dans sa philosophie et dans sa
démarche. Un dossier thématique occupera
désormais les pages centrales. Pour ce
deuxième numéro, nous abordons la question,
ô combien essentielle pour les défenseurs des
droits de l’Homme, celle de la vérité et de la
justice que réclament les familles des
disparu(e)s en Algérie et au Maroc…

Twitter