Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

By

Migreurop se réunit au Maroc et dénonce les négociations de l’accord de réadmission lors du prochain sommet UE-Maroc

Migreurop tient son conseil d’administration entre le 5 et 7 mars 2010.à Bouznika au Maroc, emplacement géographique stratégique, aux portes de l’Europe, le Maroc et l’Union européenne entretiennent des relations de longues dates notamment sur la question migratoire. Ainsi, L’UE et le Maroc se réuniront le lundi 8 mars prochain à Grenade (Espagne) afin de discuter principalement de la négociation d’un accord de libre échange ainsi que des questions de droits de l’homme et de démocratie. Depuis 2003, des négociations officielles sur un accord de réadmission UE- Maroc sont ouvertes, sans toutefois avoir encore abouti pour le moment.

Migreurop alerte sur le risque de signature d’un accord de réadmission entre l’UE et le Maroc à l’occasion de ce sommet. Dans une campagne, entamée début 2008, Migreurop dénonce la signature de ce type d’accords (http://www.migreurop.org/rubrique288.html) et demande la transparence dans la négociation et dans l’application des accords de réadmission.

Les accords de réadmission, quelques soient leurs formes, ont pour conséquence directes l’industrialisation de l’expulsion puisqu’ils facilitent les renvois et a fortiori la violations des droits de l’homme des étrangers, notamment en renvoyant d’éventuel demandeur d’asile ou des personnes dans certains pays dont ils ne sont pas ressortissants.

L’Union européenne et le Maroc jouent un jeu de « donnant-donnant », au dépends des migrants ; du côté européen, instrumentalisation de l’aide au développement contre réadmission des nationaux et/ou non nationaux sur le territoire du pays signataire de l’accord; de l’autre côté demande de facilitation de visa, accord économique….etc, au détriment des droits des étrangers.

Monsieur Franco Frattini, ancien commissaire européen, le soulignait, en 2006, « la bonne fin des négociations dépend donc beaucoup des « leviers », ou devrais-je dire des « carottes » dont la Commission dispose, c’est-à-dire d’incitations suffisamment puissantes pour obtenir la coopération du pays tiers concerné »(1).

La « carotte » aujourd’hui pour le Maroc consiste en la promesse de la création d’une zone de libre échange entre l’UE et le Maroc, ainsi qu’en des investissements massifs sur le marché marocain. Le ‘bâton’ serait le silence sur les violations des droits de l’homme, bien que l’union européenne fait semblant de s’inquiéter de la situation des droits de l’homme au Maroc, elle continue, cependant de négocier la signature d’accord de réadmission de sans papiers vers le Maroc qui, rappelons le «(ne) reconnaît toujours pas officiellement les réfugiés arrivés ces dernières années sur son territoire et ne leur fournit aucune assistance»(2).

Migreurop dénonce l’opacité et la mise à l’écart de la société civile dans les négociations de l’accord UE Maroc. Négociations qui se déroulent au détriment du respect des droits fondamentaux des personnes qui devraient être réadmises.

Vendredi 5 mars 2010


Contact
: Migreurop au Maroc / 00 33 6 33 43 57 46

(1) Discours de Franco Frattini devant le Sénat français, mars 2006.

(2) Document de travail de services de la Commission accompagnant la Communication au Parlement européen et au Conseil- Mise en œuvre de la politique européenne de voisinage en 2008- Rapport de Suivi Maroc, April 2009, page 1. Consultable sur : http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/progress2009/sec09_520_fr.pdf

Twitter