Association des Travailleurs Maghrébins de France
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À la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de crimes racistes

Rassemblement le 1er mai 2022  de 11h à 12 h, à Paris, au Pont du Carrousel

 

Le 1er  mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée sous le pont du Carrousel. Il ne savait pas qu’on allait le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les assassins venaient de quitter le défilé du Front National.

 

Brahim Bouarram,

La mémoire et le présent

 

La mémoire qui nous rappelle, qu’au nom d’une nation identitaire, la haine tue.

La mémoire qui nous appelle au devoir de la lutte contre l’idéologie fasciste et sa banalisation.

Le présent qui nous enseigne que les passages aux actes racistes, toujours plus nombreux, menacent.

Le présent qui fait, encore et encore, de l’immigration et de ses descendants français, un péril pour l’identité, la culture et le système social.

 

Un présent fait, chaque jour, chaque heure, chaque instant, d’agressions, de violences et d’humiliations à l’encontre de cette partie des Français d’en bas et de leurs enfants, suscitées par certains médias et le pouvoir politique.

 

Un système politico-médiatique qui n’a cessé, ne cesse et ne cessera de promouvoir les thèses du « grand remplacement », du « séparatisme », promettant à cette partie du peuple l’assimilation dans les meilleurs des cas, dans les pires, la répression d’un supposé ennemi intérieur ou la déchéance de la nationalité et l’expulsion, produisant ainsi un sentiment de peur à son égard.

 

Le matraquage ainsi mené autour d’une conception identitaire de la nation, faisant des habitants des quartiers populaires des étrangers au peuple et à ses valeurs, source de toutes les difficultés sociales des classes populaires et de la nation, a pour objectif de dévoyer la colère des classes populaires. Les causes de la dégradation des conditions de vie seraient d’ordre identitaire et civilisationnel et non social et économique.

 

La campagne présidentielle est bien éloquente à cet égard.  Elle montre que, face à la crise de légitimité, le pouvoir et la classe dominante ont adopté une stratégie permettant la progression des courants d’idéologie raciste pour faire du deuxième tour, un duel entre Le Pen et Macron, s’assurant ainsi une victoire électorale certaine. 

 

Ces élections confirment une nette progression de l’adhésion aux idées de ce qu’on nomme, extrême droite. Elles montrent qu’une partie des classes populaires et laborieuses a basculé dans la haine de l’immigration et de ses descendants français, les considérant à l’origine de tous ses maux. L’illusion d’une supériorité que lui confère le sentiment d’une appartenance exclusive à une « nation supérieure » occulte le fait qu’elle se rende responsable de sa propre domination. 

La montée de l’extrême droite n’est pas le résultat d’une demande populaire d’autoritarisme, de racisme et de sécurité, mais bien le contraire. C’est le racisme distillé par les discours d’en haut qui conduit au racisme d’en bas. La responsabilité du pouvoir et des médias est criante.

 

Il ne peut y avoir d’intérêts homogènes d’une nation. Il y aura toujours, les intérêts des riches défendus par leurs représentants aux dépens des intérêts des classes populaires, dont font partie les immigrés et leurs enfants.

 

La paupérisation, la précarisation et la répression des mouvements sociaux continueront leur marche. Elles sont le fait et la volonté programmée des dominants et de personne d’autres.

 

La haine raciste est l’outil qui sépare ceux qui doivent s’unir, hier, aujourd’hui comme demain, pour construire un avenir commun, un avenir humain, un avenir de justice sociale et d’équité !

Ne nous trompons pas d’ennemi !  

 

C’est cette haine qui a ôté la vie à toutes les victimes des violences policières.

C’est cette haine qui a mis à mort Brahim BOUARRAM.

Et c’est, en nous engageant sur la voie résolue du combat contre l’idéologie fasciste,

En défendant les droits humains de tous, de l’immigration et de ses enfants,

Que nous resterons fidèles à la mémoire de Brahim, 

A ce qui doit faire notre humanité,

Toutes et tous ensemble.

 

Premiers signataires : 

ATMF, MRAP, ACDA, ACDR, ADTF, AFAPREDESA, AMF, ASDHOM, ATF, COPAF, CRLDHTFASTI, Femmes Plurielles, FTCR, GISTI, L’ACORT, La Fondation Frantz Fanon, L’Institut Mehdi Ben Barka – mémoire vivante, MDH-ParisREMCC, UJFP, UTAC, L’Union Syndicale Solidaires, PEPS-Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Collectif ALI ZIRI, UTIT

 

À la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de crimes racistes – 1er mai 2022

 

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La Manche est déjà un cimetière

27 vies arrachées, 27 vies sacrifiées,

Peut-être plus ?

Ni deuil, ni répit,

Même pas  un temps,

Le temps de compter tous ces morts du désespoir

Non !

L’Europe est en mouvement pour faire face à l’urgence,

Pour relever le « défi migratoire »,

Pour se barricader, pour se défendre contre la Menace,

Frontex est la solution,

Frontex dont le budget, les moyens militaires, l’autonomie ont explosé,

Doit voir ses moyens  immédiatement renforcés,

FRONTEX dont les pratiques en termes de refoulements, de violences envers des exilés,

de violation des droits fondamentaux des personnes et du droit international sont mises en cause,

Frontex reste l’outil armé de la mise en œuvre du nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile

 

Encore et encore les mêmes logiques sécuritaires des politiques migratoires européennes :

  • Restriction de la délivrance des visas,
  • Construction de murs et de clôtures,
  • Contrôle militarisé des frontières,
  • Renvoi forcé dans les pays d’origine,
  • Sous-traitance du contrôle migratoire à des États répressifs

 

Pourtant, la solution est à portée de main :

  • Fin de la présence des grandes puissances dans les pays pauvres de leurs richesses,
  • Fin des spoliations de leurs mines et ressources énergétiques,
  • Fin des guerres provoquées, menées ou entretenues,
  • Et donc fin des traversées au péril de leur vie,
  • Et donc plus de cimetières maritimes

Ni en Méditerranée, ni en Manche

 

 

ATMF

Conseil d’Administration, 26.11.2021

 

 

 

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Les migrants pris en étau

 

Boucs émissaires de politiques d’austérité européennes internes,

Instruments d’enjeux géopolitiques mondiaux pour le contrôle des matières premières et ressources énergétiques,

Toute l’Europe est responsable de la tragédie à ciel ouvert, aux frontières de la Biélorussie.

 

Aucune morale, que des intérêts

Le sort du peuple Biélorusse, les droits humains, la démocratie,

Des prétextes à des sanctions visant à limiter l’influence russe en Eurasie

Sauvegarder une place sur l’échiquier des nations spoliatrices, alors que les rapports de force mondiaux sont en mutation,

Faire barrage aux nouvelles puissances comme la Chine,

Encercler les anciennes comme la Russie,

C’est pourquoi,

L’Union européenne « doit tenir » !

 

Ces milliers de migrants,

Ne sont qu’un détail sacrifié dans une nouvelle guerre froide, qui ne dit pas son nom,

Doubles victimes d’une logique guerrière et des terrorismes d’états,

Au nom de la démocratie, de la lutte contre le terrorisme,

On condamne, en Orient comme en Afrique, des populations au chaos et à l’errance forcée

Des migrants par obligation,

Servant à tromper les peuples européens,

A détourner leur colère des véritables responsables de leur appauvrissement, les mêmes que ceux qui jettent les premiers sur les routes de l’exil

 

Accueillir ces migrants,

N’est pas un acte d’humanisme,

C’est un devoir de réparation

 

ATMF

Conseil d’Administration, 20.11.2021

 

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17 octobre 1961 – 17 octobre 2021, 60e anniversaire

 

Action collective

17 octobre 1961 – 17 octobre 2021
60e anniversaire – Vérité et Justice

 

 

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le Préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police parisiennes.

60 ans après, la Vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :
➢ Que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des Algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale.
➢ Que la création d’un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’État, de la Ville de Paris et la Région Île-de-France.
➢ Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens
➢ La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains au sein de la droite et extrême droite politique veulent réhabiliter.
➢ Faute d’une telle reconnaissance, le système de ce type de violence policière se reproduit.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps :
✓ Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste fort, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’État. Comme il l’a fait en septembre 2018 pour l’assassinat de Maurice Audin, et en mars 2021 pour celui de maître Ali Boumendjel par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens qui en ont été victimes (voir le site www.1000autres.org) ;
✓ Que l’État français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ;
✓ Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;
✓ Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.
✓ Qu’une loi de réparation soit mise en œuvre

Manifestation dimanche 17 octobre 2021
à 15 h, du cinéma REX au pont Saint-Michel à PARIS

Associations : 17 octobre contre l’oubli, 4ACG (Anciens appelés en Algérie et leurs ami·e·s contre la guerre), ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), ACDA (Association pour le Changement et la Démocratie en Algérie), ACORT (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie), ADM (Action Droits des Musulmans), ADTF (Association Démocratique des Tunisiens en France), Africa 93, Agir ensemble pour les droits humains, Algeria Democraty, AlternaCultures, AISDPK (Association Informations et Soutien aux Droits du Peuple Kanak), AMF (Association des Marocains en France), Ancrages, ANPNPA (Association Nationale des Pieds-Noirs Progressistes et leurs Amis), ANPROMEVO (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS), APCV (Agence de Promotion des Cultures et du Voyage), APEL-Égalité, ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), ASDHOM (Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc), Association de Jumelage Rennes-Sétif, Association des Ami.e.s de Maurice Rajsfus, Association Josette et Maurice Audin, ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), ATTAC, Au nom de la mémoire, CCAF PACS (Comité de Citoyens Algériens en France pour une Assemblée Constituante Souveraine), CEDETIM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale), CNDF (Collectif National pour les Droits des Femmes), collectif 17 octobre 1961 de l’Isère, collectif du 17 octobre 1961 Marseille, Collectif des Algériens de Grenoble, Collectif Faty KOUMBA (Association des Libertés – Droits de l’Homme et non-violence), Comité Adama, Coordination nationale Pas sans Nous, COPERNIC, Comité Montreuil Palestine, Comité Vérité et Justice pour Charonne, CPSLD (Collectif pour une Syrie Libre et Démocratique), CRAN, CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement), CRLDHT (Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie), CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient), D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, DAL (Droit au Logement), Debout l’Algérie, Droits Devant, EPP (Enseignants Pour la Paix), Entre les lignes entre les mots, ESSF (Europe solidaire sans frontières), FARR (Franco-Algériens Républicains Rassemblés), FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou·te·s les Immigré·e·s), Fédération nationale de la Libre Pensée, Femmes en Noir de Caen, Femmes Plurielles, FFF (Fondation Frantz Fanon), FIDH (Fédération Internationale pour les Droits Humains), Fondation Copernic, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s), Histoire coloniale et postcoloniale, IDT (Immigration Développement Démocratie), Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante, Inter réseau – Mémoires Histoires, ITS (Institut Tribune Socialiste – histoire et actualité des idées du PSU), La Cimade, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Le Mouvement de la Paix, Les Amis de la Terre, Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, Les Films de l’Atalante, Les Oranges, les Oranges Epinay, Les Oranges Montreuil, Maghreb Des Films, Memorial 98, MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Per a Pace (Association Corse), Pour la Mémoire, contre l’oubli, PUNA (Pour Une Autre Algérie), RAAR (Réseau d’Action contre l’Antisémitisme et tous les Racismes), Rencontres Marx, Réseau Féministe Ruptures, Riposte Internationale, Société Louise Michel, SOS Racisme, Survie, UAVJ (Une Autre Voix Juive), UJFP (Union Juive Française pour la Paix), Utopia 56, ZSP (Zone de Solidarité Paris 18e)

Organisations Syndicales : CGT Educ’action Paris, Confédération paysanne, FIDL (Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne), Fédération SUD éducation, FSU (Fédération Syndicale Unitaire), MNL (Mouvement National Lycéen), SNES-FSU (Syndicat National des Enseignements Secondaires), SNJ-CGT, SNPES-PJJ/FSU, SNUIPP-FSU, Solidaires (Union Syndicale Solidaires), UNEF (Union Nationale des Étudiant·e·s de France), URIF-CGT (Union Régionale Île-de-France CGT)

Partis Politiques : EELV (Europe Écologie Les Verts), ENSEMBLE !, GDS (Gauche démocratique et sociale), Génération·S, Inseme à Manca (association corse), La Jeune Garde (Lyon, Strasbourg & Paris), LFI (La France Insoumise), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCF (Parti Communiste Français), PEPS (Pour une Écologie Populaire et Sociale), PG (Parti de Gauche), UCL (Union communiste libertaire)

 

 

 

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Lettre ouverte au Président de la République Française : Pegasus

Le silence est coupable

Le silence est menace

 

Hier au Maroc, le Pays Ami, où la dictature est en marche, où les atteintes aux droits fondamentaux, à la liberté d’opinion, à la liberté de la presse, où le courage et l’engagement se paient au prix de vies arrachées, de vies violées, où on espionne, on harcèle, on terrorise, on salit, on instrumentalise et on condamne.

Le tout dans un silence assourdissant des autorités publiques françaises.

Le silence est coupable

Aujourd’hui, le même Pays Ami, fort de son impunité, cible 10 000 numéros de téléphone à l’aide du logiciel espion israélien Pegasus dont 1 000 français, journalistes, avocats et soutiens, une affaire d’espionnage de citoyens français, une affaire d’Etat.

Le silence est menace

Monsieur le Président de la République

La France officielle ne peut rester muette, face à l’aggravation de la situation des droits humains au Maroc, ni face aux atteintes des droits fondamentaux des citoyens français et de la liberté du journalisme

 

La France officielle se doit de réagir vivement :

  • pour exiger que les droits fondamentaux soient respectés Là-bas et Ici,
  • pour condamner les pratiques du régime marocain, de son appareil policier,
  • pour dénoncer les décisions d’une justice annexée aux ordres de ses commanditaires

Monsieur le Président de la République

« Les raisons d’Etat » imposent aujourd’hui plus qu’avant, de défendre les libertés contre la tyrannie Ici et Là-bas

 

ATMF Conseil d’Administration, 20 juillet 2021

 

 

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TRIBUNE COLLECTIVE – “LOI SÉPARATISME : IL EST ENCORE TEMPS” PUBLIÉE SUR LIBÉRATION

Tribune collective, à l’initiative de la LDH, signée par 50 organisations et 54 personnalités signataires et publiée dans LIBÉRATION 

Le projet de loi confortant le respect des principes de la République est à nouveau examiné par l’Assemblée nationale, après l’échec de la commission mixte paritaire et une version durcie par le Sénat.

Nous alertons solennellement sur ce texte de division et de surenchère sécuritaire qui met gravement en péril l’équilibre réalisé par les grandes lois laïques de 1882, 1901 et 1905, avec des mesures dans tous les sens, soit imprécises, soit disproportionnées, qui sont dangereuses pour les libertés publiques de toutes et tous.

Nous nous alarmons de ce projet qui vient encore fragmenter la société française et jette une suspicion généralisée à l’encontre des personnes de confession musulmane, comme sur toutes les associations et les citoyennes et citoyens engagés.

Il est encore temps pour les députés, le gouvernement et le président de la République d’écouter toutes les inquiétudes exprimées, les vives critiques de la Défenseure des droits, du Conseil d’Etat, de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, du Haut conseil à la vie associative, les fortes réserves de la communauté internationale, comme dernièrement celles du rapporteur général sur la lutte contre le racisme et l’intolérance du Conseil de l’Europe.

Il est encore temps de tirer les leçons de la censure du Conseil constitutionnel sur la loi sécurité globale, qui a sanctionné l’article polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre plutôt que de le recycler sous une forme tout aussi douteuse dans ce projet. 

Il est encore temps de refuser cette voie de tension et de défiance, un retour à une logique concordataire, une remise en cause de l’autonomie des collectivités territoriales, de la liberté associative et de la liberté d’expression.

Il est encore temps, en cette période de grave crise sanitaire et sociale, de renoncer à importer dans les entreprises privées liées par une commande publique des obligations qui relèvent par nature de l’Etat et de l’administration, en obligeant une neutralité politique et religieuse à des millions de salariés en dépit du droit européen qui interdit toute discrimination directe ou indirecte fondée sur la religion ou les convictions au sein des entreprises.

Il est encore temps de réaffirmer une confiance envers le monde associatif, essentiel à la cohésion sociale et à la solidarité, plutôt que de le fragiliser en imposant un « Contrat d’engagement républicain » décrété par le seul gouvernement, qui ouvre à l’arbitraire et aux contrôles abusifs par des élus locaux délégués à un pouvoir de police morale et de la pensée.

Ce projet de loi, s’il était adopté, porte les germes de sombres perspectives que nous refusons.

Nous appelons, au contraire, à une démocratie vivante et pacifiée, à un dialogue social et civil riche de notre diversité, restant tous profondément attachés aux principes fondamentaux de notre République solidaire, démocratique et sociale et à des libertés publiques égales pour toutes et tous.

Premiers signataires :

Ligue des droits de l’Homme (LDH), Confédération générale du travail (CGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat national des journalistes (SNJ-CGT), Syndicat national des personnels de l’éducation et du social à la protection judiciaire de la jeunesse (SNPES-PJJ/FSU), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale Solidaires, Action non violente – Cop21 (ANV-Cop21), Alternatiba, Anticor, Assemblée citoyenne originaires de Turquie (Acort), Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac), Association des travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens de France (ADTF), ATD Quart monde, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim), Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), la Cimade, Collectif des associations citoyennes (Cac), Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Coordination nationale Pas sans nous, Droit au logement (Dal), Emmaüs France, Fédération des associations de solidarité avec tous-tes les immigré-e-s (Fasti), Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE),  Fédération nationale de la Libre Pensée, Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Femmes égalité, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, France nature environnement (FNE), Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), Greenpeace France, Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Jeunesse ouvrière chrétienne (Joc), Lallab, Médecins du Monde, Memorial 98, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), les Petits débrouillards, le Planning familial, la Quadrature du net, Secours catholique – Caritas France, SOS Racisme.

 

Signatures individuelles, premiers signataires :

Philippe Aigrain, auteur et éditeur ;

Gérard Aschieri, ancien secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) ;

Emma Aubin-Boltanski, directrice de recherche au CNRS ;

Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, président d’honneur de la Mission laïque française ;

Bertrand Badie, professeur émérite des universités à Sciences Po Paris ;

Jean Baubérot, historien et sociologue français, spécialiste de la sociologie des religions et fondateur de la sociologie de la laïcité ;

Miguel Benasayag, psychanalyste et philosophe ;

Jean-Paul Benoit, président de la Fédération des mutuelles de France ;

Laurent Cantet, cinéaste ;

Claude Calame, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) ;

Monique Chemillier-Gendreau, professeure émérite de droit public et sciences politiques à l’université Paris Diderot ;

Dominique Clémang, avocate au barreau de Dijon, bâtonnier de l’Ordre 2018-2019 ;

Maxime Combes, économiste ;

Olivier Compagnon, professeur d’histoire contemporaine à l’université Sorbonne nouvelle ;

Marie Cosnay, autrice ;

Marie Cuillerai, professeur de philosophie à l’université de Paris ;

Mireille Damiano, avocate au barreau de Nice, ancienne présidente du Syndicat des avocats de France (Saf) ;

Jean-Michel Delarbre, co-fondateur et militant du Réseau éducation sans frontière (RESF) ;

Laurence De Cock, historienne et membre du Comité central de la LDH ;

Bernard Defrance, philosophe ;

Stéphane Douailler, professeur émérite de philosophie à l’université Paris 8 ;

Jean-Michel Ducomte, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Toulouse ;

Mireille Fanon-Mendes France, ancienne experte de l’Onu, présidente de la fondation Frantz Fanon ;

Didier Fassin, professeur à l’Institute for advanced study de Princeton et titulaire de la chaire annuelle de santé publique du Collège de France ;

Eric Fassin, sociologue à l’université Paris 8 ;

Benoit Garcia, vice-président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ;

Cécile Gondard-Lalanne, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au titre de l’union syndicale Solidaires ;

Bernadette Groison, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au titre de la FSU ;

Cédric Herrou, responsable d’Emmaüs-Roya ;

François Journet, psychiatre ;

Françoise Lorcerie, directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste des questions scolaires ;

Myriam Laïdouni-Denis, co-fondatrice de  l’Association nationale villes et territoires accueillants (Anvita) ;

Henri Leclerc, avocat et président d’honneur de la LDH ;

Joris Mathieu, directeur du théâtre Nouvelle génération, centre dramatique national de Lyon ; René Monzat, pour la Commission Islam et laïcité ;

Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste ;

Marie-Noëlle Orain, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au titre de la Confédération paysanne ;

Edwy Plenel, journaliste ;

Gilles Porte, cinéaste ;

Philippe Portier, ancien directeur du Groupe sociétés, religions, laïcités du Centre national de recherche scientifique (GSRL – CNRS), directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études et titulaire de la Chaire « Histoire et sociologie des laïcités » ;

Anne Rochette, artiste et professeure à l’école nationale des Beaux-arts ;

Patrice Rolland, professeur émérite de droit public ;

Joël Roman, philosophe et essayiste ;

Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques ;

Barbara Stiegler, professeure des universités en philosophie politique ;

Hocine Tandjaoui, écrivain ;

Annie Tobaty, ancienne inspectrice générale de l’Education nationale ;

Maryse Tripier, sociologue ;

Anaïs Vaugelade, autrice, illustratrice et éditrice ;

Fabien Vehlmann, scénariste de bande dessinée ;

Patrice Vermeren, professeur émérite au département de philosophie de l’université Paris 8 ; Dominique Vidal, journaliste et historien ;

Patrick Viveret, philosophe et magistrat honoraire ;

Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherches émérite au CNRS.

Lire la tribune sur LIBÉRATION

Paris, le 15 juin 2021

 

Appel loi separatisme – Il est encore temps def

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Les mineur.es isolé.es marocain.es victimes du marchandage entre la France et le Maroc

Des enfants assimilés à une marchandise qu’on utilise dans un rapport de force pour obtenir de l’Europe des avantages politiques et financiers en contrepartie du contrôle des flux migratoires, c’est ce que la France vient de « saluer » en réagissant favorablement à la directive royale du 1er juin sur le retour des mineur·es isolé·es de nationalité marocaine présents sur le territoire européen.

Ces déclarations ne peuvent être déconnectées des événements de Ceuta et Melilla de mai dernier. Des événements qui ont révélé la « passivité » des autorités marocaines face à la fuite de milliers de Marocains et de Marocaines dont un grand nombre de mineur·es, suscitant une réaction de l’Union européenne, prompte à défendre ses « frontières » et à menacer le Maroc de sanctions.

Cette situation de crise a conduit à des négociations entre le Maroc et l’Espagne, puis à un accord aux termes duquel la prise en compte de l’intérêt des enfants ne tient aucune place.

Les autorités marocaines portent à ce titre une double responsabilité. D’abord, celle de créer des conditions conduisant une partie de sa jeunesse à risquer la mort en traversant la Méditerranée dans l’espoir d’un avenir meilleur. Puis d’accepter leur retour forcé, ce qui les replacera immanquablement dans les mêmes conditions que celles qui ont motivé leur départ.

L’Union européenne, sous couvert de coopération en matière de protection de l’enfance, sous-traite au Maroc la gestion de ses frontières extérieures, en bafouant la Convention internationale des droits de l’enfant.

De son côté, la France, en contournant sa propre législation sur l’interdiction de l’éloignement forcé des mineurs étrangers, met délibérément ces enfants en danger en les renvoyant dans leur pays où ils encourent des peines de prison pour avoir émigré illégalement.

Le Maroc et la France, en signant la convention internationale des droits de l’enfant, ont pris des engagements intangibles. Ils doivent les respecter en renonçant à appliquer la déclaration d’entente qu’ils ont signés le 7 décembre 2020, permettant le renvoi des mineur⋅es marocain⋅es.

 

Premiers signataires :

Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (Gisti), La Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), InfoMIE, Migreurop, Réseau éducation sans frontière (RESF), Fédération CGT Education Recherche Culture (FERC-CGT), Utopia 56, Association De Défense Des Droits De L’Homme Au Maroc (ASDHOM), Accompagnement et Défense des Mineurs Isolés Étrangers (ADJIE)

14 juin 2021

 

 

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Hier les juifs, aujourd’hui les musulmans et les français issus de l’immigration. Demain, tous ceux revendiquant la justice sociale

«Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines »

Suffit, violence ! Suficiente violencia ! ! عنف كفى ! מספיק אלימות

La violence est là, bien présente, subie par celles et ceux qui paient invariablement les frais de chaque réforme antisociale, chaque campagne électorale. Encore et encore…

Celles et ceux qui, à travers l’ethnicisation des questions sociales, sont utilisés comme un moyen d’externalisation des causes de la dégradation des conditions de vie des classes populaires.

Celles et ceux qui subissent constamment, dans leur chair, dans leur âme, la violence sociale de la précarité économique, la violence des contrôles policiers au faciès, la violence des discours politiques et médiatiques ainsi que la violence des agressions racistes quotidiennes se banalisant de plus en plus.

Sans cesse, les discours idéologiques suscitent peurs, angoisses, créant la panique autour d’un supposé péril menaçant notre société, dans son « unité », son « identité » et sa « sécurité ».

Dévier la colère contre l’insécurité sociale vers une colère contre « l’insécurité », est la logique qui anime ces discours sur les « territoires perdus de la République ».

Ainsi, les deux tribunes de militaires qui se disent prêts à intervenir pour sauver la France menacée de « délitement », en raison d’un « certain antiracisme », de « l’islamisme » et des « hordes de banlieue »…, marquent grave un tournant dans ce processus de légitimation de l’extrême droite et de son discours d’assise fasciste.

La lettre ouverte du syndicat Police-France fait froid au dos : « Dans le cadre de l’état d’urgence, il faut procéder au bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des check points sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens».

Cette lettre appelle par ailleurs, à légiférer pour le droit de tuer en toute impunité instaurant « la légitime défense pour les policiers et les gendarmes leur permettant d’ouvrir le feu dès lors qu’un fuyard n’obtempère pas ou qu’ils sont l’objet de tirs de mortiers et d’artifices ou de jets de cocktails Molotov.», invitant à s’inspirer « du modèle brésilien et philippin en matière de lutte contre le narco-terrorisme. »

Aujourd’hui, nous sommes déjà dans le projet de demain, se référant à des systèmes politiques de l’apartheid et des dictatures, faisant appel à la légitimation de la violence d’institutions incarnant l’ordre, la police et l’armée.

Cette démonstration de force menace la démocratie, menace l’avenir de notre société dans son ensemble.

La responsabilité en incombe à la politique qui fait d’une part siennes, les thèses du séparatisme, de l’islamo gauchisme, de la peur sécuritaire, et qui mène d’autre part, des réformes antisociales, le tout relayé avec une violence inouïe par des médias à la botte de leurs détendeurs.

Jeter une partie des citoyens de ce pays au lynchage médiatique et à la haine raciale, paupériser les franges populaires, les précariser, leur ôter le droit à une vie digne, est ce qui ouvre grandement les portes à l’emprise de tous les fascismes.

Aucune voix ne sera arrachée, aucune victoire électorale ne sera effective, sans mener la bataille contre les idées noires des corbeaux, sans une politique de justice sociale.

 

ATMF, 11.06.2021

 

L’ATMF appelle à marcher pour les libertés et contre les idées de l’extrême droite ce samedi 12 juin 2021

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QUAND L’HUMAIN N’EST PLUS RIEN D’AUTRE, QU’UNE VARIABLE D’AJUSTEMENT !

Variable d’une équation, où les rives du sud comme du nord agitent le « nationalisme »

Les raisons qui poussent aujourd’hui, des milliers de marocains à fuir massivement le pays qui les a vu naître, sont les mêmes qui animent les luttes revendiquant justice sociale et libertés fondamentales. Elles sont les mêmes qui ont motivé le mouvement du Hirak du Rif qui a porté haut fort les exigences sociales et culturelles d’une région où les seules alternatives pour survivre restent liées massivement à la contrebande et à une immigration périlleuse.

Pour dénoncer cette situation, notre association n’a pas trouvé de mots aussi justes, aussi forts, que ceux portés et scandés par la jeunesse de cette région. Ce sont les paroles des supporters du « Itihad Tanger» :

https://youtube.com/watch?v=py-fA4YDp88&feature=share

 

« Les paroles de la galère éclairent »

 

Pourquoi, de ce pays,

des fils immigrent ?

Ceux qui sont arrivés à destination

et ceux qui sont morts

Cette vie qui ne vaut rien,

est la cause de la migration

Félicitations, le pays se vide

Ni santé, ni éducation… que corruption et …

Patients, nous sommes et dieu est espérance

Ils usurpent les moyens de vie des personnes

Et s’il n’ ya plus que le néant,

c’est parce que tes enfants sont en exil

Eh ma terre « mi amor »

celle que mon cœur a aimé

Elle habite mon esprit,

alors que je traverse les mers

On nous a fracassé, oh ma mère…

je jure que ce n’est pas par choix

Ni boulot, ni rien… et ils veulent que je m’incline

L’amour du pays habite le cœur

Seul dieu le sait

Rouge et vert, le drapeau !

Que d’argent dépensé en projets,

et d’enfants dans les rues, des victimes vivantes

Je reste patient et je me dis,

Meilleur que le passé, sera ce qui est à venir

Vous avez parasité nos esprits … Par où passe la drogue ?

Elle passe par la douane

Et le peuple, pour un join,

vous le jetez dans les prisons !

Oh ! Dieu notre seigneur

Demande des comptes à ceux qui nous font du mal,

ceux qui vivent à nos dépends

Marocain de nationalité… Ils l’ont ignoré

J’exprime en toute liberté de simples revendications

Et j’ai des regrets,

quand je pense à mes parents,

qui nourrissaient des espoirs envers moi

J’ai fait des études qu’ils ont financées

Le diplôme, le voilà

où est donc l’emploi ?

La lala lala…

 

La vie doit avoir la même valeur, sans distinction aucune.

Les marchandages honteux aux dépens des plus démunis doivent cesser.

Les autorités marocaines doivent avoir comme urgence nationale d’assurer l’emploi et un revenu minimum pour ceux qui n’en ont pas.

Les autorités européennes doivent arrêter de sous-traiter la maltraitance des migrants. L’immigration est aussi la résultante des politiques néocoloniales.

Le droit à la dignité des migrants doit être préservé.

Aucune maltraitance ne doit être tolérée.

Aucune poursuite pénale des migrants.

Liberté de circulation.

Abrogation des accords de la sous-traitance de l’immigration.

 

Atmf.org – 20 mai 2021

 

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Pour la mémoire de Brahim BOUARRAM

Pour la mémoire de toutes les victimes du racisme

Pour un avenir de justice sociale,

Combattons la politique du bouc émissaire 

Plus d’un quart de siècle, que nous n’oublions point. 

Plus d’un quart de siècle, dont nous nous souvenons. 

Pour ne pas effacer. Pour prévenir. Pour agir.

Pour tenir vivace la flamme d’un devoir de mémoire.

 

Brahim BOUARRAM, a été exécuté, jeté dans la Seine par les mains de l’extrême droite, un 1er mai 1995.

Plus d’un quart de siècle après, nous nous devons et devons à toutes et à tous les Brahim, de combattre le processus de fascisation, libérateur des passages à l’acte des fanatiques de tout bord.

 

Plus d’un quart de siècle après, à des fins de détournement des colères sociales, les mêmes politiques de construction d’un bouc émissaire désigné, sont toujours à l’œuvre.

Le recours à la stigmatisation des quartiers populaires et de l’immigration, aux discours islamophobes, n’est en rien une réponse à la paupérisation et au déclassement social d’une majorité de la population.

 

Plus visibles, sont depuis la pandémie, les conséquences désastreuses des choix économiques et politiques menés ainsi que celles du démantèlement des services publics. Austérité pour les mêmes et enrichissement scandaleux pour une petite minorité !

 

Des milliards ont été débloqués, mais pas pour tous. Seul 0,8 % du financement du plan de relance sera consacré aux plus pauvres, alors qu’une grande partie des aides publiques sont allées, sans condition, aux grandes entreprises du CAC 40. La finance est aux commandes !

Réduction des allocations pour « inciter les chômeurs à reprendre le travail ». Telle est la logique de la réforme de l’assurance chômage, qui entraînera une baisse de revenus de 15,15 millions de personnes, à hauteur de 17%, dont les plus touchés sont les précaires et les femmes. Une économie de 2,3 milliards par an, sur le dos des plus fragiles, des plus précaires !

Retirer aux plus pauvres pour donner aux plus riches.

A qui en incombent les responsabilités ?

N’est-ce pas là, le cœur de toutes les manifestations et revendications populaires ?

N’est-ce pas là, les raisons de la remise en cause de la légitimité des dominants ?

 

La démonstration n’a-t-elle pas été faite, qu’il n’y a nulle différence de traitement entre français de différentes origines, quand le « peuple d’en bas » réclame ses droits ?

 

Les violences réservées habituellement aux jeunes des quartiers populaires, n’ont-elles pas visé aussi férocement les Gilets Jaunes et les manifestant-e-s contre la réforme des retraites ?

 

Le corollaire évident de cette intense campagne idéologique, politique et médiatique portant sur l’immigration, le communautarisme, le voile, le séparatisme, le péril que représente l’islam de France, n’est-il pas une reprise, et une banalisation du discours de la haine ?

 

La gestion des mouvements sociaux par le recours aux trois composantes, idéologique par le biais de la construction d’un bouc émissaire dévoyant les colères sociales, juridique en intégrant des mesures d’exception dans le droit commun, et répressif en instaurant la doctrine de l’ordre public, ne révèle-t-elle pas que le processus de fascisation ne se limite pas à son aspect raciste, mais menace tous ceux qui s’opposent aux politiques des dominants ?

 

Le discours guerrier autour d’un ennemi extérieur, le terrorisme, et un ennemi intérieur, le séparatisme, n‘a-t-il pas pour seul but de fabriquer une opinion publique qui adhère à cette guerre idéologique, pendant qu’une guerre contre les libertés fondamentales, les droits économiques et sociaux des plus défavorisés est menée à pas de charge ?

 

Ce processus de lepénisation, dopé notamment par le contexte des élections présidentielles, est le véritable danger, dans la mesure où il prépare le terrain à l’avènement de l’extrême droite et sa possible accession au pouvoir. Il ne faut pas s’y tromper.

 

Le Rassemblement National n’est pas porteur de progrès social, ni d’équité, ni de sécurité. Son projet n’est pas anticapitaliste. Tout au contraire il reproche aux capitalistes de ne pas aller assez loin. Et s’il n’hésite pas aujourd’hui à s’aligner sur des revendications populaires, c’est par pure manipulation. Ses positions historiques le prouvent.

 

Le fascisme est le démon du capitalisme. C’est lui qui a assassiné Brahim. Et c’est lui qui vise l’étouffement de toutes les aspirations portées par les luttes sociales, dont celles des quartiers populaires.

 

La politique du bouc émissaire est ce qui menace notre vie et plonge des milliers d’entre nous dans la précarité et la misère, sans distinction aucune de nos origines. Et c’est tous ensemble, dominés, exploités, exclus, combattants de la justice sociale, que nous ferons reculer l’ombre planante du fascisme.

 

C’est la base de l’engagement que nous prenons en tant qu’organisations, pour que la mort de Brahim Bouarram et de toutes les victimes du racisme rappelle à tous que l’histoire risque de se répéter.

 

Nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine pour nous retrouver là où Brahim a été assassiné, là où le devoir de mémoire continuera de vivre.

 

Premiers signataires :

ATMF, LDH, Femmes Plurielles, ASDHOM, FTCR, ADTF, ATF, UTAC, CRLDHT, CEDETIM, AFAPREDESA, ACDR, REMCC, UJFP, Femmes en luth citoyennes à part entière, Le paria, FUIQP, FASTI, GISTI, L’ACORT, Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante, La Horde, APCV, AMF, Union Syndicale Solidaires

PEPS – Pour une Ecologie Populaire et Sociale