Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
01 42 55 91 82 national@atmf.org

By

Intervention de l’ATMF lors de la rencontre nationale de la Cimade

 

LogoCimade

 

 

Compte rendu  de l’intervention de l’ATMF dans l’un des ateliers de la rencontre nationale de la CIMADE.

les 9 et 10 octobre 2015 à Martigues.

 

L’ATMF représentée par Saïda Schreiner d’Aix-en-Provence, a participé à l’atelier « Les personnes étrangères au cœur de nos actions de sensibilisation » un des six ateliers programmés par la Cimade dans le cadre de leur rencontre nationale autour de « sensibilisation, la bataille de l’opinion publique ».

Il nous a été demandé de parler des types d’actions de sensibilisation propres à l’ATMF et la place qu’occupent les personnes qu’elle accompagne. Que font ces personnes concrètement ? Consommateurs, simples témoins ; construisent  elles elles-mêmes les outils de sensibilisation ?…

Une action particulière doit être décrite et développée comme exemple avec l’évocation des avantages et des difficultés rencontrées et bilan.

Saïda Schreiner est intervenue au nom de l’association dans cet atelier à deux reprises (le 9 et le 10 octobre) avec la présence d’une cinquantaine de personnes.

 

Elle a d’abord présenté  l’ATMF National et ses différents objectifs et finalités. .

Ensuite, elle a cité brièvement certaines actions de sensibilisation de l’opinion propres à l’ATMF et d’autres qu’elle mène collectivement avec ses partenaires (collectifs, associations de droits de l’Hommes, militants…) tout en soulignant l’importance d’impliquer les personnes concernées (les sans papiers, les vieux migrants, les étrangers, les réfugiés, les personnes discriminées…) dans ces  actions.

En dépit des difficultés que rencontre ce public pour s’engager dans ces actions, le principe demeure pour l’ATMF National et ses différentes associations membres de «  faire avec ». L’ATMF est toujours soucieuse de faire s’impliquer les personnes concernées dans la mise en œuvres des actions de sensibilisation : conférences débats,  marche de soutien,  manifestations… Simples témoignages émanant des vieux migrants, des sans papiers, des réfugiés, des victimes de discrimination, du racisme…par exemple sont pris en considération sans pour autant négliger un travail de mobilisation de ce public pour une meilleure participation.

 

L’exemple de l’atelier d’écriture qui a donné naissance à un outil de sensibilisation appelé « cercle de parole » a été expliqué en évoquant les étapes de son évolution. C’est une expérience issue de l’Espace femmes de l’ATMF d’Aix en Provence.

Les premiers écrits des femmes étaient des textes autobiographiques. Ce fut la  première étape primordiale qui a débuté en 2007.

Elle s’est révélée comme un acte libératoire. Parler de soi, construire un récit, parler de son vécu migratoire, ont fait surgir des souvenir douloureux qu’il fallait surmonter pour passer à autre chose. Lire son texte à voix haute était difficile, un moment chargé d’émotion et qui a été facilité par le respect de l’autre, le non jugement  et les échanges intersubjectifs. Le passage du « je » intime au  « nous » des relations, de la communication, ont aidé les femmes à construire un groupe solidaire et cohérent.

Il s’en est suivi les écrits des monologues. Une étape décisive. Les mots ont acquis  une nouvelle dimension. Les femmes se sont donné le droit d’être écoutées sur scène devant un large public pour dénoncer les injustices dont elles et les autres femmes ici et ailleurs sont victimes : La discrimination sur le marché de l’emploi, l’exploitation des femmes sans papiers, la violence qu’elles subissent sans pouvoir la dénoncer de peur d’être expulsées…

L’écriture des scénettes et leur  mise en scène ont permis par la suite aux femmes d’être davantage déterminées. Elles s’informent sur la réalité de la société, se posent des questions sur le monde qui les entoure, sur ses enjeux. En saisissant les valeurs et les causes défendues par l’ATMF, ces  femmes ont pris conscience de la situation des vieux migrants, des sans papiers, de différentes formes de  racisme, de discrimination et du non respect des droits de l’Homme dont ceux de la femme ici et ailleurs.

Des scénettes ont été donc écrites sur les Chibanis en soulignant leurs situations dégradées et leurs droits ignorés. D’autres ont concerné la  précarité des femmes âgées immigrées et non immigrées en dénonçant les inégalités femmes-hommes qui sont souvent à l’origine de ce phénomène de précarité qui touche plus de femmes que d’hommes. D’autres scénettes ont été écrites et jouées sur la discrimination, le racisme…

La lecture des textes a été enfin combinée avec une danse contemporaine. Les mots et le corps parlent ! Le cercle de parole est né et devient incontournable.

Il se déplace pour « parler en dansant » dans d’autres espaces publics et citoyens dont les forums sociaux, la journée de la femme, le festival Nuit Danse organisée par la Marie Hélène Demaris  chorégraphe… Il continuera à dénoncer les injustices, à s’informer, à informer et à mobiliser d’autres femmes à libérer la parole.

 

Plusieurs questions ont été posées dans la salle : comment le groupe de femmes a-t-il été fidélisé ? Comment ces femmes ont elles formé un groupe cohérent ? Quelles sont les difficultés rencontrées? Avez-vous pensé à mobiliser les hommes pour adhérer à ce cercle ? Y a-t-il un travail envisagé avec les écoles ? Quels avantages ce  cercle de parole a-t-il pour  l’ATMF ?

Pour répondre à cette dernière question, il a été souligné que l’écriture et le cercle de parole ont permis aux femmes participantes de passer du statut de la victime intériorisée au statut exprimé d’acteur. On n’est pas citoyen sans libérer la parole et passer à l’agir. L’accès des femmes à  la citoyenneté est en effet l’un des objectifs de l’ATMF.

 

Saida/ATMF

By

Marche de la Dignité et contre le racisme – 31 octobre 2015

 

ob_5d263a_marche

Avec le soutien d’Angela Davis

En octobre 2005, étaient fauchées à Clichy sous bois, les jeunes vies de Ziad et Bouna, une tragédie mettant en cause des fonctionnaires de police. Depuis, la stratégie de l’État français, loin de chercher à châtier les coupables, consiste uniquement à fuir ses responsabilités. Comme il l’a fait dans les dizaines de crimes policiers depuis des décennies.

Ce même mois d’octobre 2005, comme réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre la déshérence des quartiers, les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure : une véritable guerre sociale faite aux pauvres. Mais elle ne dirent pas assez combien au cœur de cette révolte, figurait, forte, l’exigence de respect. La dénonciation du mépris par lequel avait été traitée la mort de ces deux adolescents et à travers leur cas, la dénonciation du mépris souverain dans lequel sont tenus les habitants des quartiers, leur attachement à la dignité collective.

Vingt ans plus tôt en 1983, ce sont déjà d’autres violences policières qui poussèrent des jeunes issus de l’immigration post-coloniale à mener à travers la France la Marche de 1984, la fameuse marche pour l’égalité. Égalité sociale, bien sûr mais aussi égalité de considération. Les jeunes disaient « Nous ne sommes pas du gibier à flics, nous sommes des êtres humains ! » L’État se devait de la briser. Il mit alors tout en oeuvre pour saboter cette auto-organisation en médiatisant à outrance certaines officines pseudo-antiracistes. Celles-ci s’employèrent de tous leurs moyens financiers à étouffer la Marche pour l’égalité sous les milliers de décibels de concerts gratuits et leur anti-racisme de pacotille.

Aujourd’hui, comme il y a 30 ans, comme il y a 10 ans, loin d’avoir renoncé à ses comportements passés, l’État français ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression. En plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Rroms, les Blancs des quartiers. Dans ce paysage dévasté, le crime policier n’est jamais fortuit. Il est l’aboutissement de toute la logique d’un État qui n’a pour nous que désintérêt et mépris.

Le crime policier est l’expression achevée du racisme d’État. C’est celui-ci qui conditionne des fonctionnaires puissamment armés à passer à l’acte, c’est lui qui les dispense de réfléchir au moment tragique, qui leur donne le temps de se saisir de leur arme, d’ajuster et de tirer à mort ou d’écraser la poitrine et la gorge de leur proie sous la clef d’étranglement. Le message implicite que délivre le crime policier est simple. « Non seulement vous n’êtes pas des êtres humains comme les autres, mais avec vous nous pouvons aller jusqu’à la mise à mort et les meurtriers sont assurés de l’impunité ». À ce jour, rarissimes sont les procès ayant abouti favorablement. Le crime policier n’est jamais un homicide involontaire, il n’est jamais gratuit, il est là pour répandre la consternation, la désolation dans les cœurs et les esprits des familles endeuillées, pour nous faire renoncer à être traités comme des êtres humains. Il n’épargnera personne, il est là pour nous terroriser. C’est pourquoi comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l’humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s’impose une nouvelle marche : la marche de la dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d’enrayer notre écrasement collectif annoncé.

C’est à cette grande Marche de la Dignité que nous vous convions le 31 octobre prochain.

Amal Bentounsi, le 8 mai 2015, à Saint-Denis

 

utf-8  Marche de la dignité-page-001 (1)

 

Au nom du MAFED, collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité composé de :

Sihame ASSBAGUE – Rania AYOUB – Rachida AZIZ – Paola BACCHETTA – BAMS – Noria BELGHERRI – Anissa BENAISSA – Leila BENDERRA – Hind BEN FARES – Feiza BEN MOHAMED – Amal BENTOUNSI Nargesse BIBIMOUNE – Karima BOUACHE – Houria BOUTELDJA – Sarah CARMONA – CASEY – Samia CHALA – Imen CHATTEUR – Ismahane CHOUDER – Gerty DAMBURY – Inès DE LUNA – Rokhaya DIALLO – Éva DOUMBIA – Soraya EL KAHLAOUI – Fanny ESSIYE – Mireille FANON MENDÈS-FRANCE – Nawel GAFSIA – Tauana Olivia GOMES-SILVA – Zeineb GUEDIONNI – Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS – Hanane KARIMI – Mebarka KASSAM – Fethia KERKAR – Fatima KHEMILAT – Stella MAGLIANI-BELKACEM – Rania MAJDOUB – Ouafa MAMECHE – Bahiya MANSAR – Fatou MEITE – Safyia MEZIANI – Zakia MEZIANI – Karima MONDON – Samia MOUCHARIK – Ketty NESTOR – Laetitia NONONE – Bahija OUEZINI – Ndella PAYE – Farida RÉMILA – Zohra REZGANI – Malika SABEG – Maboula SOUMAHORO – Hanifa TAGUELMINT – Nadia TAHHAR – Vanessa THOMPSON – Haifa TLILI – Joby VALENTE – Françoise VERGES – Héla YOUSFI – Louisa YOUSFI – Smina ZEKRINI

 

en collaboration avec les personnalités et organisations de l’immigration et des quartiers populaires et/ou subissant le racisme

Acide (Agir contre les inégalités et les discriminations ethno-raciales) – Association des marcheurs de 1983 – Association des travailleurs maghrébins de France – Association marocaine des Droits humains, section Paris/IDF – Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes – BDS France Paris – Brigade Anti-Négrophobie – Cases Rebelles – Collectif Afro-Fem – Collectif Ali Ziri – Collectif Citoyens – Collectif contre Exhibit B – Collectif des baras – Collectif des Féministes pour l’Égalité – Collectif des filles et fils d’Africains déportés – Collectif des Musulmans de France – Collectif James Baldwin – Collectif Stop le contrôle au faciès – Comité de soutien des sans-papiers 92 – Convergence Citoyenne Ivryienne – Droit à la différence – Éducation en héritage – Espoir et Fraternité Tsigane de Franche-Comté – Falsafa – Fédération des Musulmans du Sud – Femmes en lutte 93 – Femmes plurielles – Femmes sans frontières – Ferguson in Paris – Fondation Frantz Fanon – Front Uni de l’Immigration et des Quartiers Populaires – Intégration 21 – La Voix des Rroms – Les Indivisibles – Les Peaux Cibles – Groupe LOCs (Lesbians of color) – Mamans Toutes Égales – Mémoires en marche – Mwasi collectif – Parti des Indigènes de la République – Respaix Conscience Musulmane – Réveil des consciences – Rez’O – Romano Godjako Truj – Urgence Notre Police Assassine – Zonzon 93

Houda Asal (sociologue) – Djamel Atallah (ancien marcheur) – Rabha Attaf (grand reporter) – Baro Syntax (artiste) – Hocine Ben (slameur) – Sabreen Bint Loula (réalisatrice, militante) – Jean-François Boclé (artiste) – Saïd Bouamama (sociologue) – Nadir Bouhmouch (cinéaste et photographe) – Francis Carole (professeur d’Histoire, Martinique) – Raphael Confiant (écrivain) – Disiz (artiste) – Kamel Djellal (président du Collectif Citoyens) – Daniel Dobat (professeur, Martinique) – Samia Errazouki (co-éditrice de Jadaliyya) – Esperanza Fernandez (artiste) – Joao Gabriell (militant, bloggueur) – Saddok Guitoun (président du Comité de soutien aux sans-papiers 92) – Hamé (artiste) – Malika Hamidi (sociologue, directrice du European Muslim Network) – IAM (groupe de rap) – Amadou Ka (président des Indivisibles) – Almamy Kanouté (militant associatif et politique) – Kiddam (artiste) – Jessica Koumé (dont l’époux, Amadou Koumé, a été tué par la police en mars 2015) – Aissata Kouyaté (artiste) – La Rumeur – Les Nubians (artistes) – Esse Lawson (comédienne) – Elli Medeiros (artiste) – Médine (artiste) – Marwan Mohammed (sociologue) – Tarek Mouadane (fondateur de l’association Bleu Blanc Rouge) – Nakk (artiste) – Princess Érika (artiste) – Zahia Rahmani (écrivain) – Ali Rahni (militant associatif) – Joss Rovélas (militant associatif) – Saadane Sadgui (fondateur des JALB, Jeunes Arabes de Lyon et sa Banlieue) – Shuck One (plasticien) – Omar Slaouti (militant associatif) – Scred Connexion (groupe de rap) – Skalpel (artiste) – Youkoff (artiste) – Youssoupha (artiste) – Z.E.P (artiste)

 

avec le soutien de

Aquitaine Décroissance – Centre d’Études et d’Initiatives de Solidarité Internationale (CEDETIM) – Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (FASTI) – Femmes en Luth – Groupe d’intervention et de soutien des immigré-e-s (GISTI) – Les désobéissants – Liste des sans-voix – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Réseau pour une gauche décoloniale – Revue Mouvements – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) –

Ali Aissaoui (médecin) – Jean Asselmeyer (Réalisateur, Directeur du Panorama du Cinéma Algérien Nîmes) – Clémentine Autain (directrice de Regards et élue à Sevran) – Nadia Ben Moussa (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Mohamed Ben Yakhlef (élu Ensemble/FDG à Villeneuve Saint Georges) – Olivier Besancenot (porte-parole du NPA) – Alima Boumediene Thiery (militante associative et politique) – Henri Braun (avocat) – Laurent Cauwet (éditeur Al Dante) – Insaf Chebaane (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Omar Cheriguene (élu FDG à Villeneuve Saint Georges) – Christian Darceaux (militant altermondialiste décolonial) – Christine Delphy (sociologue, féministe) – Virginie Despentes (écrivaine et réalisatrice) – Cédric Durand (économiste) – Éric Fassin (sociologue) – Nanou Ferrier (enseignante, militante) – Géraldine Franck (militante égalitariste) – Laurent Gabaroum (syndicaliste) – François Gèze (Directeur de collection à La Découverte) – Imen Guedda (élue FDG à Villeneuve Saint Georges) – Anouk Guiné (Groupe de Recherche Identités et Cultures, Université du Havre) Éric Hazan (éditeur) – Imhotep (artiste, IAM) – Raphaël Liogier (Professeur des universités, IEP d’Aix-en-Provence, Collège international de philosophie) – Nicola Lo Calzo (photographe) – Frédéric Lordon (philosophe, directeur de recherche au CNRS) – Morgane Merteuil (féministe) – China Miéville (écrivain) – Bernard Noël (écrivain) – Océane Rose Marie (comédienne, auteure) – Olivier Neveux (professeur d’études théâtrales) – Julien Salingue (docteur en science politique) – Catherine Samary (économiste altermondialiste) – Michèle Sibony (professeure, militante UFJP) – Patrick Simon (démographe) – Odile Schwertz-Favrat (militante associative) – Antoine Volodine (écrivain)

et à l’international

Association Genre et Migration (Belgique) – Bruxelles Panthères (Belgique) – Azira’s way (Belgique) – Fight Racism Fight Imperialism (Royaume-Uni) – Center for Constitutional Rights (USA) – Ontario Coalition Against Poverty (Canada) – Salvage (Royaume-Uni) – Planners Network (Canada) – Institute for Critical Social Analysis at Rosa Luxemburg Stiftung (Allemagne) – Jacobin (magazine, USA) – Abolitionist Law Center (USA) – Community Justice Project (USA) – Democratic Socialism (membre de United Left coalition -Slovénie) – Muslim Identities and Cultures, University of California (Berkeley – USA) – Trayvon Martin Organizing Committee (USA) – Action Against Black Genocide (USA) – Red Thread (Guyana) – Planners Network International (Canada) – No One Is Illegal Toronto (Canada) – Toronto New Socialists (Canada) – Socialist project Toronto (Canada) – Aoki Center for the Critical Study of Race and Nation (UC Davis School of Law – USA) – US Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (USA) – Faculty For Palestine (Canada), Caribbean Philosophical Association (International) – Network for Police Monitoring (Royaume-Uni) – ATTAC/CADTM (Maroc) – Social Text (review – USA) – Human Rights Network (USA) – HDK (Halkların Demokratik Kongresi/Congrès démocratique des peuples, Turquie) – GIRA, groupe d’études féministes et politiques (Université de Bahia, Brésil) – Decoloniality Europe (Pays-Bas)

Angela Davis (activiste américaine, professeure de philosophie) – Aminata Traoré (ancienne ministre de la Culture du Mali, écrivaine) – Tariq Ramadan (professeur d’études islamiques à Oxford) – Asma Lamrabet (directrice du centre d’études féminines en Islam, Maroc) – Marie Nassif-Debs (professeur à l’Université libanaise, présidente de l’association « Egalité-Wardah Boutros pour les Droits de la Femme ») – Omar Radi (journaliste, Maroc) – Vince Warren (executive director, Center for Constitutional rights) – Gay J McDougall (Leitner Center for International Law and Justice) – Ramon Grosfoguel (professeur à l’Université de Berkeley) Monica Adams (Freedom Inc.) – Nouria Ouali (professeur, ULB – Belgique) – Sunaina Maira (Professor, University of California Davis, USA) – Rabab Abdulhadi (Professeur, Director AMED, San Francisco State University, USA) – Zillah Eisenstein (ecrivaine, militante, professeur, USA) – Nelson Maldonaro-Torres (professeur, ancien président de Caribbean Philosophical Association -USA) – Howard Winant (Professeur, Directeur UC Center for New Racial Studies, Santa Barbara -USA) – Minoo Moallem (professeur, University of California, Berkeley -USA) – Fatima El-Tayeb (Professeur, Director Critical Gender Studies, University of California, San Diego, USA) – Jin Haritaworn (Professeur, York University, USA) – Cei Bell (écrivain et artiste, USA) – Neferti Tadiar (professeur, Barnard College, USA) – Nivedita Menon (Professeur, Jawaharlal Nehru University, Inde) – Zulema Valdez (professeur, University of Calfornia, Merced, USA) – Kehaulani Kauanui (Professeur, Wesleyan University Middletown, USA) – Jacqueline Nassy Brown (Professeur, Hunter College and The Graduate Center, USA) – Norma Cantú (professeur, Latino/a Studies, University of Missouri, Kansas City, USA) – Roshanak Kheshti (Professeur, Ethnic Studies, University of California, San Diego, USA) – Sangeeta Ray (Professeur, University of Maryland College Park, USA) – Dina Siddiqi (Professeur, Brac University, Bangladesh) – Piya Chatterjee (Professeur, Chair Dpt. Feminist, Gender and Sexuality Studies, Scripps College -USA) – Sirma Bilge (Professeur, Universite de Montreal, Canada) – Sharad Chari (professeur, University of the Witwatersrand Johannesburg, Afrique du Sud) – Sheba Chhachhi (artiste, Inde) – Hatem Bazia (National Chair, American Muslims for Palestine, Senior Lecturer, UC Berkeley -USA) – Sima Shakhsari (professeur, Wellesley College, USA) – Tanya Boza (professeur, University of California, Merced, USA) – Patricia Penn Hilden (Professeur Emerita, Native American Studies, USA) – Norma Alarcon (Professeur Emerita, Chicana Studies, University of California, USA) – Nighat Said Khan (Executive Director ASR Resource Centre and Dean of Studies Institute of Women’s Studies, Pakistan) – Nadine Nabor (professeur, University of Illinois -USA) – Pratibha Parmar (film maker, USA) – France Winddance Twine (professeur, University of California, Santa Barbara, USA) – Fouzieyha Towghi (Militante, Lecturer University of California Berkeley, USA) – Taru Dalmia (musicien, groupe The Ska Vengers -Inde) – Samara Chopra (musicienne, groupe The Ska Vengers -Inde) – Zakia Salime (Professeur de sociologie à l’Université de Rutgers, USA) – Angela Harris (professeur, University of California Davis School of Law, USA) – Suhraiya Jivraj (Senior Lecturer, Kent Law School, and activist, Royaume-Uni) – Soraya Tlatli (professeur, University of California Berkeley, USA) – Jaribu Hill (Mississippi Workers’ Center for Human Rights, USA) – Ethel Brooks (Department of Gender Studies, Rudgers University, USA) – Jane Gordon (The Carribean Philosophical Association, USA) – Sunera Thobani (Critical Race and Postcolonial Feminist Theory Group, University of British Columbia, Canada) – Ruth Wilson Gilmore (professeur, Associate Director du Center for Place, Culture and Politics, University of New York, USA) – Maurice Moe Mitchell (membre du Black Lives Matter) – Geneviève Rail (Institut Simone-De Beauvoir, Concordia University, Canada) – Kristin Ross (essayiste, professeur de littérature comparée à la NY University)

By

17 octobre 1961 – 17 octobre 2015 : 54 ème Anniversaire – Vérité et Justice à Strasbourg

image

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

54 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie, Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps : 

– que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’état

– que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie vantant les « mérites de la colonisation » soit redéfinie sur des bases totalement différentes

– que l’État français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps

 que l’État français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962

que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens

– que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme et l’islamophobie dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens et citoyennes, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières : Ali ZIRI, Brahim Bouarram…

Dès le massacre de Sétif (1945), des militant-e-s anticolonialistes s’opposèrent de manière intransigeante à la politique colonialiste de leur propre gouvernement. Aujourd’hui, au moment où un Front national de plus en plus menaçant, mais aussi une partie de la droite voudraient imposer leur vision colonialiste et raciste, notre devoir de mémoire est de mieux faire connaître cette histoire et de refaire vivre cet internationalisme, en s’opposant aujourd’hui  à toutes les guerres impérialistes françaises et en revendiquant le droit de circulation et d’installation en France de toutes celles et tous ceux qui fuient la misère et la guerre créées par la politique meurtrière de notre gouvernement.

A l’occasion de ce 54e  anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

Le 17 octobre 2013, Strasbourg s’est dotée d’une place du 17 octobre 1961, dédiée à la mémoire des victimes de la répression sanglante. Cette place est la concrétisation de la proposition du Collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici ».

image (1)

Signataires :

Collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici », ATMF, Attac Strasbourg, CCA, CGT Pôle Emploi Alsace, Ensemble ! 67, IJAN, JEA, La Feuille de chou, Le Président des Amis du peuple kurde en Alsace, MJCF 67, NPA 67, PCF 67, Solidaires Alsace, SUD EDUCATION, UEC Strasbourg, UJFP- Alsace. 

image (2)

Rassemblement : Samedi 17 Octobre 2015 à 17h au Pont du Corbeau Strasbourg, suivi d’une marche vers la Place du 17 Octobre 1961.

By

Communiqué de l’ATMF : halte aux violences contre les migrants au Maroc !

Capture4
    Paris le 2 Juillet 2015
Halte aux actes et assassinats racistes au Maroc
 
 
 Depuis plusieurs jours, les subsahariens installés au nord du Maroc font l’objet d’attaques et d’agressions racistes et meurtrières aussi bien de la part de la police  que d’une partie de la population marocaine.
A chaque fois, les autorités marocaines inventent des motifs pour justifier leurs actes racistes.
Aujourd’hui, les conséquences de ces attaques sont dramatiques : un jeune subsaharien est décédé lundi 30 juin suite à une chute d’un immeuble, des blessés, et des migrants noirs déportés dans des cars vers d’autres villes.
L’ATMF condamne, à nouveau, ces actes racistes dont sont victimes les migrants subsahariens.
L’ATMF dénonce ces comportements haineux envers les Noirs au Maroc.
L’ATMF reste solidaire des combats des migrants pour le respect de leur vie et de leur dignité.
L’ATMF continuera son soutien aux luttes des associations des migrants au Maroc.
L’ATMF salue les combats des associations marocaines de défense des droits des migrants.
L’ATMF rappelle sa revendication pour la liberté  de circulation et d’installation, partout, pour toutes et tous.
                                                                                                
                                                                                     Le Bureau National de l’ATMF

By

Quoi ma gueule ? Arrêtons les discriminations au faciès !

Capture

Pour la première fois, mercredi 24 juin 2015, l’Etat a été condamné pour « fautes lourdes » après des contrôles au faciès. Pour 5 des 13 plaignants, le caractère injustifié et discriminatoire des contrôles a été reconnu.

C’est une première victoire, mais pour faire cesser définitivement ces contrôles, la mobilisation doit continuer ! Pour cela, signez la pétition :

Quoi ma gueule ? Arrêtons les discriminations policières

Les contrôles au faciès créent des tensions entre citoyens et forces de l’ordre. Sur certains territoires, les mêmes personnes sont contrôlées plus de 3 fois par jour – et souvent par les mêmes policiers – sans qu’elles n’aient rien à se reprocher. Les études démontrent pourtant que, dans la majorité des cas, aucune infraction n’a été commise par les personnes contrôlées. Conséquence : ces contrôles créent  une méfiance entre une partie de la population et la police, ce qui nuit à l’efficacité de son travail.

Signons la pétition pour exiger l’arrêt des contrôles au faciès et demandons au Président de la République, François Hollande, au gouvernement et au Parlement d’appliquer les principes d’égalité et de non-discrimination aux contrôles d’identité 

CITOYEN COMME LES AUTRES ?

Les récits des personnes contrôlées sur la base de leur apparence physique mettent en avant l’humiliation ressentie. Les contrôles sont généralement effectués en public et débouchent souvent sur une palpation ou une fouille au corps : les individus sont contraints de rester debout, bras et jambes écartés, à la vue de tous, pendant que les policiers les touchent de la tête aux pieds.
Le contrôle d’identité est un acte hautement symbolique. Lorsqu’il est répétitif et injustifié il  remet en question la citoyenneté et le sentiment d’appartenance au pays. On entretient ainsi les stéréotypes discriminatoires qui mènent à la stigmatisation de groupes entiers, et alimentent le racisme et la xénophobie. En effet, si la police elle-même considère les « minorités » comme suspectes, pourquoi les autres citoyens penseraient-ils le contraire ?
Ces procédés ont parfois des impacts insoupçonnables : un retard de quelques minutes peut notamment compromettre un emploi ou un examen scolaire (surtout lorsqu’on n’a aucun moyen de le justifier).

RESPECT MUTUEL CITOYENS-POLICE

La plupart des policiers veulent faire leur travail dans de bonnes conditions. La plupart des citoyens ont besoin et envie d’être protégés par la police.
Il est inadmissible qu’une partie de la population soit quasi-systématiquement contrôlée sans aucun motif objectif.
Une étude du CNRS « Police et minorités visibles : les contrôles d’identité à Paris » publiée en 2009 et fondée sur l’observation de cinq sites répartis entre la Gare du Nord, la station Châtelet-Les-Halles, et leurs abords immédiats (lieux de transit dans le centre de Paris), a confirmé que les contrôles d’identité effectués par les policiers se fondaient principalement sur l’apparence des individus, plutôt que sur leur comportement ou leurs actions. Sur l’ensemble des cinq sites observés, les «Noirs » couraient, d’une façon générale, six fois plus de risques d’être contrôlés par la police que les Blancs et les « Arabes »  8 fois plus.  Nous attendons de nos forces de l’ordre qu’elles nous protègent et qu’elles soient efficaces.
Or, la multiplication de contrôles au faciès est contreproductive et attise des tensions entre les forces de l’ordre et les citoyens, notamment les jeunes.
Les exemples à l’étranger ont montré l’efficacité des contrôles lorsqu’ils sont opérés sur des bases objectives précises. Ainsi, à Fuenlabrada, dans la banlieue de Madrid, une expérience pilote a permis de réduire le nombre des contrôles mensuels de 958 à 396 dès les premiers mois de l’expérience, et le pourcentage des contrôles ayant conduit à la détection d’une infraction est passé de 6 % à 28 %, puis à 40% cinq ans plus tard…
Pour beaucoup, en France, la police n’est plus perçue comme une institution qui protège la population et garantit leur sécurité, mais, au contraire, comme une institution qui engendre elle-même de l’insécurité et menace les libertés fondamentales. Les conditions de travail des fonctionnaires de police sont extrêmement détériorées par cette perte de confiance.
Nombreux sont ceux qui préfèrent éviter d’avoir à faire aux forces de l’ordre lorsqu’ils sont victimes d’infractions.
Quand l’arbitraire et l’abus sont tolérés dans la police, l’ensemble des institutions publiques est décrédibilisé.

ALORS QUOI MA GUEULE ?

Nous demandons au Président de la République, François Hollande, au gouvernement et au Parlement d’appliquer les principes d’égalité et de non-discrimination aux contrôles d’identité et que la loi :

1) Encadre les contrôles d’identité pour qu’ils soient exclusivement basés sur des motifs objectifs et précis.
2) Limite la palpation aux situations où il existe une raison objective et explicite de soupçonner que la personne est en possession d’objets de nature à mettre en danger la sécurité de l’agent, d’elle-même ou d’un tiers.
3) Permette à chaque citoyen d’obtenir une trace écrite de son contrôle, comprenant la date et le lieu, ses motivations et ses résultats.
4) Interdise explicitement les contrôles d’identité discriminatoires (au sens de l’article 225-1 du code pénal).

Le lien vers la pétition

By

Communiqué de soutien aux institutrices de l’école Prunelli di Fiumorbo

Capture4

 

Paris, le 22 juin 2015

 

Encore une fois, les messages haineux et les actes racistes refont surface en Corse.
Dernièrement, des institutrices qui programmaient une chanson en plusieurs langues (corse, français, anglais, espagnol et arabe) pour la kermesse de fin d’année de l’école primaire Prunelli di Fiumorbo ont été la cible de menaces.

Ces menaces contre ces institutrices ont conduit à l’annulation de la kermesse prévue ce vendredi 26 juin.

 

Le bureau national de l ‘ATMF, qui s’est réuni le 20 juin :

– exprime son soutien et sa solidarité avec les enseignants de cette école et les valeurs qu’ils défendent

– considère que la lutte contre le racisme et la xénophobie passe aussi par la défense du vivre ensemble et le respect mutuel des cultures. Cette lutte fait partie intégrante des missions de l’école de la République

– condamne les menaces proférées contre ces institutrices.

– considère que ces menaces sont animées par la haine et le racisme qui visent les Maghrébins de Corse et leurs enfants

– soutient toutes les actions en solidarité avec les institutrices

 

Le Bureau national

 

Communiqué Corse

 

 

 

 

By

Communiqué sur les propos islamophobes du maire de Venelles

Capture

 

Suite aux propos islamophobes du maire de Venelles, l’ATMF est signataire du communiqué suivant :

 

Les propos qui stigmatisent une partie de la population de notre pays doivent être combattus, partout et sans concession aucune. Le Carrefour Citoyen de Venelles et du Pays d’Aix appelle tous les républicains qui sont choqués et se sentent offensés par de tels propos à réunir leurs voix pour les condamner de la manière la plus claire.

Le Code Général des Collectivités Territoriales (article L.2122-16) prévoit la suspension ou la révocation d’un maire qui dans ses comportements, ses déclarations ou ses actes,  a commis une faute de nature à rendre impossible son maintien dans sa fonction.

Compte tenu de la gravité des propos anticonstitutionnels  du  maire de Venelles,  réclamant sur le territoire national l’interdiction du culte musulman, la suppression de la loi de 1905, et relayant les propos les plus intolérants, le Carrefour Citoyen de Venelles et du Pays d’Aix demande que le Conseil Municipal de Venelles :

  • Vote explicitement lors de sa séance du 20 mai 2015 la dénonciation et la condamnation de tels propos.
  • Demande au préfet l’engagement immédiat d’une procédure de révocation du Maire et que dans l’attente, il soit procédé à la suspension du Maire de toute responsabilité municipale et communautaire.

 

Par ailleurs le Carrefour Citoyen de Venelles et du Pays d’Aix se réserve le droit d’engager en association avec d’autres, ou à titre personnel, toute procédure judiciaire permettant la condamnation de tels propos devant les tribunaux compétents.

 

Premiers signataires : Le Carrefour citoyen de Venelles;  La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) d’ Aix pays D’Aix et  Istres-Ouest Provence ;  PCF section d’Aix en Provence ;  Fondation Copernic;  Résister Aujourd’hui ;  Hervé GUERRERA, Partit Occitan, Conseiller Municipal d’opposition d’Aix-en-Provence,  conseiller régionale ;  l’UL CFDT du Pays d’Aix ; Ensemble Pays d’Aix ;  l’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF);  PG Aix ; Rouges Vifs Aix/Gardanne ;  Jeunes Socialistes d’Aix ; Daniel LE COZ Président de Association EMMAUS CABRIES ; UL CGT d’ Aix ; Anne MESLIAND Conseillère régionale PCF-FG ;  FSU 13; Europe Ecologie les Vert (EELV) pays d’Aix ;

 

Pour signer la pétition : http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2015N47799

By

Forum « Reprenons l’initiative, contre les politiques de racialisation ! »

Capture

 

L’ATMF a participé au Forum « Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation », organisé à Gennevilliers, le samedi 9 mai toute la journée.

 

REPRENONS L’INITIATIVE 
CONTRE LES POLITIQUES DE RACIALISATION !

Comme toutes les formes de domination, le racisme est un rapport social qui s’adapte aux évolutions des contextes économiques, politiques et idéologiques. Il faut donc en tirer les conséquences dans nos luttes.

Si le racisme biologique n’a pas disparu, le racisme culturel gagne en importance. Aussi le racisme n’est-il pas seulement une affaire de couleur de peau : d’un côté, la négrophobie se dit souvent aujourd’hui en termes culturels ; de l’autre, l’islamophobie vise tout autant les convertis que les Français « issus de l’immigration ». Le racisme joue de ces ambiguïtés, en glissant constamment d’un registre à l’autre – racial, religieux, culturel… C’est ainsi que l’antisémitisme s’appuie moins aujourd’hui sur la religion ou même la racisation, et davantage sur des stéréotypes inséparablement culturels et politiques.

Il importe donc de repenser l’antiracisme en le définissant, non pas de manière intemporelle, mais à partir de notre actualité. On ne peut plus se contenter aujourd’hui de combattre le Front national, comme on le faisait dans les années 1980 – même si (et justement parce que) la menace se rapproche. En effet, le racisme ne se réduit pas à des idéologies. Il est aussi inscrit, selon une deuxième logique, dans des pratiques quotidiennes de discriminations raciales qui structurent nos sociétés : elles sont désormais le plus souvent systémiques et quasi-systématiques.

Mais il y a plus : nous mesurons aujourd’hui pleinement l’importance d’une troisième dimension du racisme : les politiques publiques y jouent un rôle crucial. Bien sûr, elles peuvent combattre les discours et les discriminations racistes ; mais elles peuvent aussi les autoriser – non seulement en les tolérant, voire en les attisant, mais aussi en produisant les conditions sociales qui les nourrissent. On en voit la forme exacerbée dans la politique à l’égard des Rroms : le racisme d’en bas se nourrit de la racialisation d’en haut. À propos d’immigration, on parle depuis des années d’une xénophobie d’État ; il convient de parler aussi de racisme d’État avec ce qu’il faut bien appeler des politiques de racialisation, et sous sa forme la plus brutale, à l’égard des Roms, une politique de la race.
Un antiracisme qui ne prendrait pas en compte ces trois aspects serait non seulement incapable de faire reculer le rapport social raciste qui se répand en France mais contribuerait à le renforcer. Le racisme ne cesse de se renouveler ; l’antiracisme doit en faire autant : à nous de reprendre l’initiative. Et pour commencer, il nous faut débattre et agir ensemble, faire sauter des verrous idéologiques pour bâtir des coalitions.

Une première plénière permettra de poser ensemble ces questions pour ébaucher un langage politique commun. On y confrontera les expériences, mais aussi les analyses de celles et ceux qui s’engagent, souvent depuis longtemps, dans ces combats pour les droits des sans-papiers et des Français racisés – Maghrébins, Noirs, Rroms, musulmans, confronté-e-s aux violences policières ou aux discriminations à l’embauche, exclu-e-s de la représentation politique et culturelle, etc. On mettra à l’épreuve la notion transversale de politique de racialisation. L’après-midi, deux ateliers prolongeront la discussion dans deux directions complémentaires : le combat idéologique, d’une part, et les mobilisations militantes, d’autre part. La plénière qui conclura la journée, avant une soirée festive, rendra compte de ces travaux pour envisager des formes d’action collective prolongeant cette journée : au-delà du Forum, nous comptons bien reprendre l’initiative.

Reprendre l’initiative, c’est définir ensemble l’antiracisme dont nous avons besoin pour réagir. Il est temps de dire la responsabilité des responsables politiques. À les entendre, nos gouvernants ne font que refléter le racisme social ; en réalité, ce sont leurs politiques de racialisation qui l’alimentent. Il faut donc repolitiser l’antiracisme.
PROGRAMME :
9H30 Accueil, inscriptions 
10H—13H 
PLÉNIÈRE : DE QUEL ANTIRACISME AVONS-NOUS BESOIN AUJOURD’HUI ?

Prises de paroles d’animateurs de collectifs en lutte : Zouina Meddour, Salah Amokrane, Laurent Levy, Nacer El Idrissi, Saimir Mille , Abdelaziz Chaambi, Michèle Sibony, Fatou, Hamé, Saïd Bouamama, Farid El Yamni, Almamy Kanouté, Farid Bennaï, Aloune Traore, Claudia Charles, Denis Godard, Idrissa Sy, M’hamed K’haki ….

L’islamophobie légitimée par l’État  depuis les débats qui ont accompagné l’adoption de la loi sur les signes religieux en 2004, la négrophobie défendue par un président de la République depuis le discours de= Dakar de 2007, la Rromophobie encouragée par les ministres de l’intérieur des majorités successives, etc. : un seuil qualitatif est franchi dans le développement d’une politique de racialisation impulsée par l’État qui peut d’ailleurs la déléguer ensuite aux collectivités locales. Ces discours ont des conséquences bien réelles : on voit les effets de cette politique dans la hausse des agressions et crimes racistes.

13H—14H30  Pause déjeuner 
14H30—17H
ATELIERS : POUR UN ANTIRACISME DE COMBAT
Animés par Said Bouamama, Eric Fassin, Nacira Guenif, Pauline Picot, Serge Guichard, Zouina Meddour et Saimir Mille.
→ Atelier 1 : Le combat idéologique 

Quels sont les verrous de la pensée qui entravent la force d’un mouvement antiraciste à la hauteur des enjeux politiques pour résister aux illusions et aux dangers de l’intégrationnisme, de la thématique du “racisme anti-blanc”, de l’antiracisme moral, etc. ? Comment mener un combat idéologique efficace contre les nouvelles figures du racisme ? Quels outils pour ce combat ?
→ Atelier 2 : Les mobilisations militantes 
Quelles mobilisations militantes contre les nouvelles formes de racisme ? Quelles mobilisations spécifiques sur chaque forme de racisme mais aussi quelle convergence construire ? Quelles luttes développer contre la racialisation d’État et la politique de la race municipalisée qui en découle ? Quelles alliances égalitaires avec les mouvements actuels ou futurs des racisés ? Quelle initiative centrale de visibilisation politique de Reprenons l’initiative ?

17H—17H30  Pause café 

17H30—19H30 
PLÉNIÈRE : AGIR À LA HAUTEUR DES ENJEUX
Animée par Said Bouamama, Michel Sibony et Serge Guichard
→ Restitution des ateliers
→ Quelles actions communes avec quels objectifs et quelles échéances ?
19h30 Pause dîner (sandwich)

20h30—22h30
SOIRÉE MUSICALE :
ORIGINES CONTRÔLÉES EN CONCERT 
AVEC LA PARTICIPATION DE HAMÉ
Page facebook : https://www.facebook.com/events/1564087033854650/

Préinscription pour la journée et le concert c’est ici : forum.inscription09@gmail.com

 

forum

By

1er mai 2015 : Hommage de l’ATMF à Brahim Bouarram

« C’était il y a 20 ans exactement, le 1er mai 1995. Brahim Bouarram, jeune Marocain, profitait d’une belle journée de printemps. Des mains criminelles l’ont précipité dans la Seine où il s’est noyé. Les auteurs de ce crime venaient de quitter le défilé annuel du Front national. »

(Extrait du communiqué de l’ATMF « 1er mai 1995 – 1er mai 2015, Brahim Bourram assassiné par l’idéologie raciste du FN« )

 

Compte rendu du rassemblement :

Nous, membres de l’ATMF, sommes venus très tôt pour préparer le rassemblement, prévu à 11h. Ce moment coïncidait avec la venue de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et son équipe rendaient hommage à Brahim Bourram.

Nous en avons profité pour la remercier de poursuivre l’hommage à Brahim Bouarram, comme le faisait son prédécesseur. Par la même occasion, nous l’avons sollicitée afin que le nom de Brahim Bouarram soit donné à un lieu dans Paris. Elle a semblé intéressée, et a considéré qu’il s’agissait d’une bonne idée, tout comme son adjointe Catherine Vieu-Charier (adjointe chargée de la Mémoire et du Monde Combattant). Notre association fera donc les démarches nécessaires afin que ce projet se réalise.

Notre rassemblement pour commémorer le 20e anniversaire de l’assassinat de Bouarram a débuté à 11h. Plus de 300 personnes étaient présentes, faisant de ce moment fort de la lutte contre le racisme une réussite. Beaucoup de gens ont répondu à notre appel, à l’instar de toutes les organisations signataires. Parmi les présents, une quarantaine de membres de nos associations membres étaient à nos côtés et une dizaine de jeunes venus de Belgique dans le cadre d’un échange avec les jeunes de l’ATMF Argenteuil, qui ont tenu à participer eux aussi au rassemblement !

Nous avons d’abord réalisé une minute de silence à la mémoire de Brahim Bouarram. Nous avons ensuite écouté la chanson « Les tueurs sont à l’affût » de Bernard Ascal, qui est une mise en musique du poème éponyme d’Abdellatif Laâbi, dédié à Brahim Bouarram. Saïd Bouarram, son fils, a ensuite pris la parole. Il a été suivi par Driss Elkerchi, président de l’ATMF, Renée Le Mignot, présidente du MRAP et Pierre Tartakowsky, président de la LDH. Les participants ont ensuite marché tous ensemble vers la Seine, où ils ont lâché des ballons et lancé une gerbe de fleurs dans la Seine.

A cette occasion, l’ATMF avait créé une banderole, des cartes postales avec le poème « Les tueurs sont à l’affût » et une affiche.

 

L’article du journal Le Monde consacré à notre rassemblement 

Interview de Nacer El Idrissi, coordinateur de l’ATMF, au NPA

Lien vers la vidéo du rassemblement 

 

Photos de Mohamed Ketbach

11200617_1476265772614076_555970275227467951_n

11143550_1476265795947407_1549421608331234636_n

11205018_1476265835947403_2996394295636987027_n

11052232_1476265885947398_2787352329939558365_n

11144936_1476265929280727_3034641663044319534_n

11204996_1476265949280725_3658755314614184648_n

11183457_1476265969280723_331810261531239017_n

11014669_1476266049280715_783477103095810736_n

By

Communiqué de l’ATMF : Rassemblement du 1er mai en hommage à Brahim Bouarram

Capture

1er mai 1995 – 1er mai 2015 : Brahim Bouarram assassiné par l’idéologie raciste du FN

Appel au rassemblement du 1er mai 2015, de 11h à 12h, au Pont du Carroussel à Paris

 

C’était il y a 20 ans exactement, le 1er mai 1995. Brahim Bouarram, jeune Marocain, profitait d’une belle journée de printemps. Des mains criminelles l’ont précipité dans la Seine où il s’est noyé. Les auteurs de ce crime venaient de quitter le défilé annuel du Front national.

C’était il y a 20 ans, mais ça aurait pu être hier. Ca pourrait être aujourd’hui. Ca pourrait être demain, si les idées nauséabondes d’un racisme devenu finalement très ordinaire continuent d’essaimer dans notre République.

Encore aujourd’hui, le racisme, la xénophobie, l’islamophobie, l’antisémitisme, le rejet de l’autre, progressent et se banalisent. Les derniers remparts contre la barbarie raciste semblent s’effondrer peu à peu et les fondements de la République tressaillent sous l’assaut. L’instrumentalisation des débats sur l’islam et la laïcité encouragent la montée de l’intolérance et de la haine, alors qu’une démocratie se doit de réaffirmer l’égalité entre tous ses citoyens.

C’est pourquoi nous militons tous les jours et nous commémorons chaque année la mémoire de Brahim Bouarram et celles de toutes les autres victimes du racisme. Car si le racisme tue, l’indifférence, la passivité et le silence sont ses meilleures armes.

La mobilisation doit continuer. Parce que c’était il y a 20 ans, mais que son assassinat est plus que jamais d’actualité. Nous n’aurons de cesse de le répéter: il faut barrer la route au racisme d’Etat, barrer la route aux idées de haine qui ont tué Brahim Bouarram, en ce 1er mai 1995.

Premiers signataires : ATMF, MRAP, LDH, ATF, AMF, ACDA, Femmes Plurielles, Sortir du colonialisme, FTCR, Coordination contre le racisme et l’islamophobie,  FASTI, AIDDA, ACORT, ADTF, MCTF, REF, UJFP, REMCC, Intégration 21, VISA, Collectif 3C, AMDH-Paris Île de France, AFAPREDESA, ASDHOM, CRLDHT, R&PS, CRAN, Droits devant, ATTAC France, FETAF, FUIQP, Fondation Franz Fanon, Association Les Oranges, CDISCOM, GISTI, IDD, MTE, Union syndicale Solidaires, FSU, UDB, Ensemble !,  Gauche Unitaire, PG, PCF, NPA, EELV

Communiqué 1er mai 2015

Affiche 1er mai

Capture2