Association des Travailleurs Maghrébins de France
10 rue Affre - 75018 Paris
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Délit de solidarité : Besson reconnaît qu’il y a un flou législatif

Le Nouvel Observateur :Le délit de solidarité envers les sans-papiers existe-t-il ou non ? Eric Besson, qui avait affirmé à plusieurs reprises que ce délit « n’existe pas », a reconnu, vendredi 16 octobre, qu’une clarification législative est nécessaire en la matière. Interrogé lors de la matinale de France Inter, le ministre de l’Immigration a déclaré, tout en refusant de parler de « flou législatif », qu’il était en train de discuter « avec des associations pour voir où s’arrête exactement l’action humanitaire ». « Nous allons peut-être arrêter un certain nombre de règles du jeu, dont une circulaire », a-t-il ajouté… Lire la suite

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Maroc : Solidarité avec les ouvriers licenciés par l’OCP à Khouribga

=http://www.atmf.org/spip.php?article1112

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17 octobre 1961 / 17 octobre 2009 : 48e anniversaire, vérité et Justice

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, Préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes, perdirent la vie aux mains des forces de police, suivant les ordres de leurs supérieurs.

48 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menée -, en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elle a entraînés ou dans ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation » et des honneurs « officiels » sont rendus aux criminels de l’OAS. Malgré un discours, parfois ambigu et contradictoire, sur le passé colonial de la France, la politique menée par le Président de la République témoigne d’une réelle volonté de sa réhabilitation.

Le Ministre des Anciens combattants vient de rappeler la volonté du gouvernement de créer une « Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie », en application de l’article 3 de cette loi du 23 février 2005 dont un alinéa de l’article 4, aujourd’hui disparu, voulait initialement inciter les enseignants à présenter les « aspects positifs de la colonisation ». Une telle Fondation risque de se retrouver sous la coupe d’associations nostalgiques qui voudraient pouvoir exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de « certains » témoins. Or, pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues, entre les deux rives de la Méditerranée. Or la nouvelle loi sur les archives votée en 2008 fixe des délais de consultation aux dossiers judiciaires qui retardera en particulier les recherches sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein même du parti du Président de la République, cherchent à réhabiliter. La recherche de la vérité s’impose pour cette période sombre de notre histoire comme elle s’est imposée pour la collaboration vichyste avec l’Allemagne nazie. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens ou de ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies.

Un certain nombre de collectivités locales ont baptisé des places à la mémoire des victimes du 17 octobre 1961 et nous appelons au développement de ces lieux de mémoire ainsi que la mobilisation de la population devant ces lieux déjà existant.

Pour exiger :

– la reconnaissance officielle du crime commis par l’Etat français les 17 et 18 octobre 1961

– la liberté d’accès effective aux archives pour tous, historiens et citoyens

– le développement de la recherche historique sur ces questions dans un cadre franco-algérien et international

Rassemblement : Samedi 17 octobre à 17 h. à la Place Saint Michel à Paris
Là où tant de victimes furent jetées à la Seine il y a 48 ans.


Organisations signataires
: 17 octobre 1961 contre l’oubli, ACCA (Association Contre le Colonialisme Aujourd’hui), Les Alternatifs, Alternative libertaire, Les Amis de Max Marchand et Mouloud Feraoun, Association des anciens appelé en Algérie contre la Guerre, AMF (Association des Marocains en France) ANPREMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS), APCV (Agence de promotion des cultures et du voyage), ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), ASDHOM (Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins en France), CNAFAL (Conseil National des Associations Familiales Laïques), Au Nom de la Mémoire, CVJC (Comité Vérité et Justice pour Charonne), Droits Devant !!, FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleur-euse-s Immigré-e-s), Fédération SUD Education, FTCR (Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), Harkis et Droits de l’Homme, Mouvement de la Paix, LDH (Ligue des droits de l’Homme), MJC (Mouvement Jeunesse Communiste), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), LO (Lutte Ouvrière), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Les Oranges, PCF (Parti Communiste Français – National et Fédération de Paris), PS (Parti Socialiste), Réseau Frantz Fanon, Respaix Conscience Musulmane, Ruptures, Sud Education Hérault, SNPES-PJJ/FSU, URIF-CGT (Union Régionale Ile de France de la CGT), Union Syndicale Solidaires, Les Verts.

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LES FRONTIERES ASSASSINES DE L’EUROPE

Rapport sur la violations des droits humains aux frontières publié par le réseau

– Déportations illégales à la frontière gréco-turque

– Oujda : zone tampon entre Maroc et Algérie, sas vers l’Europe

– Calais et le nord de la France : zone d’errance, porte de l’Angleterre

– Lampedusa, île sentinelle de l’Europe

Pour son premier Rapport annuel sur les violations des droits humains aux frontières, Migreurop a choisi de retenir quatre pôles emblématiques des méfaits de la politique menée par l’Union européenne en matière d’immigration et d’asile. La frontière gréco-turque, la région du Calaisis, au nord-ouest de la France, celle d’Oujda, à l’est du Maroc, et l’île de Lampedusa à l’extrême sud de l’Italie, sont autant de haltes, plus ou moins longues, parfois définitives, dans l’odyssée des milliers de personnes qui, chaque année, en tentant de rejoindre l’Europe, cherchent par l’exil choisi ou contraint à échapper au sort qui leur est échu.

Le rapport annuel de Migreurop sur les violations des droits humains aux frontières n’est pas le produit d’une mission d’enquête de plus ou moins longue durée par des observateurs extérieurs. Il est le fruit de la double dimension qui caractérise le réseau Migreurop, composé d’organisations de terrain qui oeuvrent pour la défense des droits des migrants et des réfugiés, et d’individus qui, dans leur activité professionnelle ou militante, étudient et analysent les politiques migratoires et leurs conséquences.

Ce rapport souhaite privilégier, à chaque fois que c’est possible, la parole des migrants rencontrés soit lors des missions ad hoc, soit par les associations membres ou partenaires de Migreurop qui sont présentes au quotidien sur les sites retenus.
Il entend également rendre compte de l’expérience de ces associations, dont le croisement des analyses constitue une des richesses du réseau. Si les faits rapportés se situent dans l’actualité de l’année 2009, la connaissance de longue date par les associations de la réalité de la migration permet d’en traiter autrement que sous l’angle d’événements ponctuels, comme c’est souvent le cas.

Les thèmes de travail du réseau Migreurop ont servi de fil conducteur pour organiser ce rapport : dans chaque zone étudiée (à l’exception de Lampedusa, voir infra), quatre axes ont été retenus. Les trois premiers caractérisent la politique d’immigration et d’asile de l’UE : contrôler et bloquer ; retenir, enfermer ; déshumaniser, tuer. Le quatrième – assister, résister – veut refléter tant les mouvements d’auto-organisation des migrants que les manifestations de solidarité de ceux qui leur viennent en aide : la composante militante du réseau Migreurop constitue, pour ce dernier aspect, une source privilégiée d’informations sur les luttes.

Télécharger le rapport :


Pour plus d’informations sur le site de migreurop

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Atlas des migrants en Europe : Géographie critique des politiques migratoires

par réseau migreurop

L’Union européenne compte aujourd’hui près de 78000 kilomètres de frontières, chiffre qu’il faut doubler si l’on y ajoute les frontières internes des Etats membres. Depuis le milieu des années 1980, les Etats européens ne cessent de renforcer les contrôles migratoires à ces frontières, ainsi que dans les pays d’où partent et par lesquels transitent les migrants, ce qui a pour effet de rendre les parcours plus dangereux et d’assigner à résidence les populations les plus pauvres de la planète.

Pour comprendre l’évolution de ces politiques migratoires européennes et leurs conséquences, cet atlas engagé donne à voir des réalités peu connues du grand public. A cette fin, Migreurop a rassemblé des informations d’une réalité difficile à saisir, du fait de l’échelle géographique du phénomène, mais aussi d’une volonté de dissimulation des gouvernements européens.

Chacun des quelque trente thèmes examinés (la politique européenne des visas, les camps de transit, le regroupement familial, etc.) donne lieu à un dossier de trois pages didactique et richement illustré : de nombreuses photos et vignettes viennent compléter les cartes.

144 pages • 19,50 €

vous pouvez trouver l’Atlas dans toutes les librairies ou en contactant la maison d’édition Armand Colin

Atlas des migrants

Sommaire de l’Atlas

Introduction de l’Atlas

L’atlas dans la presse et toutes les autres infos

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Tous ensemble pour la régularisation de tous les sans-papiers! Manifestation samedi 10 octobre 2009 à 14h

Les collectifs des sans-papiers et leurs soutiens appellent toutes les organisations politiques, syndicales, associatives et les citoyens à une manifestation le 10 octobre 2009.

La vie d’un sans-papier en France, c’est :
Paroles d’un sans-papier :

« Quand tu es un sans-papier,

– le logement, tu ne l’auras pas

– le boulot, c’est difficile

– le boulot de merde, c’est pour toi

– les soins, tu n’y as pas droit. C’est la misère.

– Nous sommes des milliers de sans-papiers qui travaillons, qui cotisons, qui payons nos impôts et qui n’avons droit à rien

– Et puis, il y a la peur : les arrestations, les garde à vue, les centres de rétention, et les expulsions »

Les attaques :

Depuis l’ordonnance du 2 novembre 1945, la plupart des gouvernements qui se sont succédé ont durci les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France.
Ministère de l’immigration et de l’identité nationale, politique du cas par cas, immigration choisie, politique des quotas, délit de solidarité, appel à la délation… Les sans-papiers sont victimes d’une politique qui les maintient dans une zone de non-droit et dans la précarité administrative empêchant leur intégration et leur évolution socio-éducative.

Manifestation Samedi 10 octobre à 14h
Départ du Ministère de la régularisation globale de tous les sans-papiers (14 rue Baudelique – Métro Simplon – Ligne 4)
En direction du Ministère de l’immigration et de l’identité nationale

– Le cas par cas, on n’en veut pas !

– Régularisation globale de tous les sans-papiers, sans condition
Abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkozy/Hortefeux/Besson

– Liberté de circulation pour tous

– Arrêt des contrôles au faciès

– Fermeture des centres de rétention

– Arrêt des expulsions

– Egalité de tous les droits

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Vérité et justice pour Ali Ziri, la mobilisation se poursuit Rassemblement le vendredi 9 octobre à 18 heures devant la sous-préfecture d’Argenteuil

Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri

Il y a quatre mois, Ali Ziri, âgé de 69 ans, est interpellé par la police nationale d’Argenteuil, en compagnie de son ami Arezki Kerfali, âgé de 61 ans, invalide à 60 %. Les deux hommes sont conduits au commissariat d’Argenteuil puis à l’hôpital Victor-Dupouy.

Ali Ziri tombe dans le coma et finit par mourir deux jours plus tard, soit le 11 juin 2009. Une première autopsie conclut à une mort en lien avec une « hypertrophie cardiaque ». Le parquet de Pontoise décide de classer cette affaire en considérant qu’il n’y avait pas de violences policières.

Arezki Kerfali affirme avoir été tabassé par la police. Son médecin traitant ainsi que celui de l’hôpital lui ont d’ailleurs prescrit un arrêt de travail de huit jours, constatant des contusions multiples.

Devant la détermination du collectif « Vérité et Justice pour Ali Ziri » et de sa famille, une contre expertise a révélé le 20 juillet que ce sont bien des coups qui ont tué Ali Ziri.

Des traces d’hématomes de 12 à 17 centimètres ont été relevées sur tout le corps du défunt.

Le collectif a décidé d’amplifier la mobilisation citoyenne en organisant un nouveau rassemblement le 9 octobre 2009 à 18 heures devant la sous-préfecture d’Argenteuil.

Lors de ce rassemblement, des membres du collectif prendront la parole pour rétablir les faits et exiger que les policiers, auteurs de ces violences, soient jugés et condamnés. Le tout en lien avec la présence des proches de la famille Ali Ziri, de son ami Arezki Kerfali, des personnalités publiques et des associations, qui interviendront pour évoquer les nombreuses mobilisations actuelles contre les bavures policières de ces dernières années en France.

Soyons nombreux

Rassemblement du vendredi 9 octobre à 18 heures

devant la sous-préfecture d’Argenteuil

(rue Alfred-Labrière, face au centre commercial Côté-Seine).

__________________________________________________________________________
Les membres du collectif (premiers signataires) :
ATMF, SDAE, FTCR, AMABVO, CGT, PCF, PG, PCOF, NPA, LO, Les verts, Etre de Gauche, MQJS, MIB, MIR, Alternative Libertaire, AC le feu, GISTI, Les Résidents du Foyer les Remparts, Argenteuil Plurielle, Section PS d’Argenteuil, Ps Val-d’Oise, MJS Val-d’Oise, Les proches et amis du défunt Ali Ziri, Les proches et Amis d’Arezki Kerfali…

Contact ATMF, tél.: 01 39 82 81 48.

Email : atmfargent@yahoo.fr

Site : www.atmf.org

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Inauguration du ministère de la régularisation de tous les sans papiers : Samedi 26 septembre 2009 à 12h

Depuis la mi-juillet, 9 collectifs de sans papiers, principalement africains, turcs, kurdes & maghrébins, soutenus par diverses associations et organisations politiques, occupent les locaux de la CPAM, 14 rue Beaudelique (Paris 18e, métro Simplon).

Alors qu’une expulsion des lieux est à craindre entre la fin du mois de septembre et le début de la trêve hivernale d’octobre, nous avons décidé d’organiser l’inauguration du lieu, dans la perspective d’impulser une dynamique pour la régularisation de tous les sans-papiers.

samedi 26 septembre 2009 à 12h
Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers
14 Rue Baudélique
Métro Simplon

La pose officielle de la plaque du « Ministère de la Régularisation » aura lieu le samedi 26 septembre, à partir de 12 heures, en présense de personalités du monde politique, associatif et artistique: Alain Krivine, Cécile Duflot, Clémentine Autain, Martine Billard, le chanteur Cali …

L’après midi, des concerts et des animations sont au programme entre les différentes prises de parole.

Par la suite des concerts sont prévus, à Beaudelique, le Dimanche 4 octobre, avec la Compagnie militante Jolie Mome, Christian Paccoud et Le Gros Coeur,

afin de mobiliser en vue de la manifestation unitaire du Samedi 10 octobre.

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Détruire les jungles : une fausse solution

Nous, associations engagées quotidiennement auprès des migrants, sommes convaincues que le plan gouvernemental de destruction des jungles est inefficace et aggrave la situation.

Détruire les abris, c’est provoquer l’éparpillement des camps, livrer les migrants aux réseaux maffieux et ne rien régler sur le fond. C’est persister dans l’erreur de 2002 (fermeture du camp de Sangatte).

Depuis le discours de M. Besson à Calais en avril, le nombre de migrants visibles à Calais a baissé. Certains sont passés en Angleterre. Rares sont ceux qui ont pu déposer une demande d’asile en France. La plupart ont fui les menaces policières vers la Belgique et la Hollande, les autres se sont disséminés dans la nature. Contraints de se cacher, ils sont plus que jamais vulnérables, privés d’accès aux soins et à la nourriture et livrés, contre leur gré, à la seule loi des maffias.

Que deviendront ceux qui seront arrêtés dans les jours qui viennent ? Expulsés dans leur pays d’origine ? Relâchés dans la nature sans information, ni secours ? Renvoyés en Italie ou en Grèce où les conditions de vie des réfugiés sont dramatiques ?

Le gouvernement propose une aide au retour volontaire vers des pays en guerre et des dictatures. Combien accepteront de retourner en Afghanistan, Irak, Iran, Somalie, Soudan, Érythrée… Sachant qu’en outre, les retours volontaires ou forcés dans certains de ces pays s’avèrent diplomatiquement impossibles ?

Le gouvernement communique beaucoup sur la tradition d’asile de la France mais une infime partie des migrants ont eu la possibilité de demander l’asile. La plupart en est empêchée par le règlement européen Dublin II que la France applique avec zèle, sans utiliser le pouvoir qu’elle a d’en suspendre l’application. Depuis avril dernier, à peine 170 demandes d’asiles ont été déposées à la sous-préfecture de Calais. Seulement 50 d’entre elles seront traitées. Les autres demandeurs ont été renvoyés dans la jungle et peuvent être à tout moment arrêtés et expulsés par la force, principalement en Italie et en Grèce où les conditions de vie des réfugiés sont dramatiques. En Grèce, l’accès à l’asile est quasi impossible.

M. Barrot, commissaire européen chargé des droits de l’homme a récemment dénoncé les dysfonctionnements de la politique européenne en matière d’asile.

Il faut que les États européens cessent de se défausser sur leurs voisins. La solidarité européenne doit devenir une réalité. Le règlement Dublin II doit changer, il piège les réfugiés dans des impasses et les laisse sans protection.

Pour sortir de la loi de la « jungle », il faut remettre le système d’asile européen sur ses pieds en arrêtant de dénier les besoins de protection des personnes et en prévoyant un mécanisme leur permettant de demander asile dans le pays de leur choix ou là où elles ont des liens familiaux, linguistiques ou culturels. Quel que soit leur choix, il faut également leur assurer des conditions d’accueil conformes à la dignité des personnes en prévoyant des structures d’hébergement ouvertes à tous.

Calais, le 21 septembre 2009

Plus d’informations

Déclaration commune des organisations : La Belle Étoile, Coordination Française pour le Droit d’Asile, GISTI, Secours Catholique, C’ SUR, Salam, Collectif Fraternité Migrants (Angres), Terre d’Errance Norrent-Fontes, Terre d’Errance Steenvoorde, Calais Migrants Solidarity, Les Exilés du 10° (Paris), La Ligue des Droits de l’Homme (Pas-de-Calais et Fédération Régionale), Médecins du Monde, La Cimade, Les Verts, NPA Calais, Amnesty International

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À propos de l’expulsion des exilés des parcs du Xè arrdt de Paris la nuit : Lettre ouverte à Monsieur Bertrand Delanoë

Monsieur le Maire de Paris et Président du Conseil de Paris,

C’est avec consternation que nous avons appris la décision que vous avez prise le 18 août dernier d’interdire aux exilés qui séjournent dans le Xè arrondissement de Paris de passer la nuit dans le parc Villemin et dans le square Alban-Satragne.

Il n’y avait certes pas lieu de se réjouir que des jardins publics soient le seul abri pour dormir offert à ces personnes. Mais au moins trouvaient-elles là un peu de quiétude, et la possibilité d’un repos qui ne soit pas troublé comme l’est celui de toutes les personnes qui dorment à la rue.

Nous savons que de cette situation vous n’êtes pas seul responsable, et vous avez rappelé, dans le communiqué de justification de votre décision, que c’est à l’État que revient le devoir de procurer un hébergement digne, en particulier aux personnes qui ont demandé l’asile à la France.
Mais de cette remarque naissent plusieurs questions. Est-ce qu’il fallait, pour rappeler l’État à ses responsabilités, plonger dans l’errance nocturne, comme vous le faites depuis une semaine, plusieurs dizaines de demandeurs d’asile ? Votre communiqué parle d’une « étroite collaboration avec les services de l’État » : qu’avez-vous obtenu de l’État, à part la mobilisation de CRS ? Qu’est-ce qui a été entrepris, avant de décider de ces fermetures, pour réclamer que le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile (DNA) ne laisse pas sur les trottoirs de la capitale autant d’exilés, au point que, vous le savez, beaucoup finissent par se décourager de demander protection à la France et décident de partir quêter cette protection en Angleterre ou ailleurs ?

Par ailleurs, l’État n’est pas responsable de la mise à l’abri de tous ceux que vous avez chassés des parcs du Xè. Ainsi le sort des mineurs étrangers isolés, lui, est du ressort du Conseil Général, et parmi les personnes qui sont désormais condamnées à devoir se chercher un abri pour la nuit se trouvent des mineurs, quelques uns très jeunes. Pour les autres, le dispositif actuel de plus en plus précaire ne permet pas d’assurer le suivi socio-éducatif et la protection auxquels ils ont droit. Les démarches que les associations doivent faire pour obtenir qu’un mineur soit pris en charge par les services de l’Aide sociale à l’enfance, dont vous avez la charge, sont longues et épuisantes, et loin d’être toujours couronnées de succès. Non seulement il est souvent nécessaire de faire appel au juge pour que des mineurs soient pris en charge mais nous observons que, de plus en plus systématiquement, la Ville fait appel des décisions l’obligeant à cette prise en charge. Beaucoup de ces jeunes, découragés, repartent.

Vous avez annoncé qu’allaient être mises à disposition des places d’hébergement d’urgence. La première nuit de mise en application de votre décision, les exilés ont d’ailleurs été poussés par des CRS, comme on conduit du bétail, vers un bus qui devait les conduire dans deux centres d’hébergement.
Or aucune place nouvelle n’a été créée, aucun nouveau centre d’hébergement n’a été ouvert, et les 80 places annoncées comme mises à la disposition des exilés ont été prises sur le quota existant ; cette solution, qui du reste était loin de répondre aux besoins – 80 places pour environ 250 exilés – n’est donc qu’une pseudo solution, qui n’avait aucune pérennité, et qui d’ailleurs n’a pas perduré au-delà de quelques jours.
L’hébergement d’urgence, de toutes façons, n’est en soi évidemment pas une solution, s’agissant de personnes qui soit ont demandé l’asile et devraient être accompagnées pendant le temps de l’instruction de leur demande, soit ont besoin d’information pour prendre ou non la décision de demander l’asile à la France.
Le kiosque que vous avez mis en place en novembre dernier pour délivrer de l’information aux exilés, malgré le travail réalisé, ne permet pas d’apporter des réponses aux nombreux exilés présents, tant en matière de prise en charge que d’information.

Nous ne pouvons pas ne pas noter que la décision de fermeture des parcs et jardins aux exilés la nuit, prise en plein été, est dans la continuité de décisions prises par le ministère de l’immigration de « démanteler », d’ici à la fin 2009, les autres « jungles » situées dans le Nord de la France. Ces jungles sont constituées par des exilés de nationalités afghane, irakienne, iranienne, érythréenne, soudanaise, c’est-à-dire de personnes qui fuient des situations au moins instables, souvent dramatiques dans leur pays. Ces personnes ont fait de très longues routes pour demander protection en Europe. D’autres après elles viendront, des mêmes pays tant que la situation de ces pays ne s’améliorera pas de façon significative, ou d’autres pays. Fermer brutalement des jungles ne résoudra pas plus la question que fermer le camp de Sangatte ne l’avait résolue en 2002.

Aujourd’hui, que se passe-t-il à Paris ? Les exilés errent la nuit. Il semble désormais leur être interdit de dormir aux abords du parc Villemin ou du square Alban-Satragne, le long du canal par exemple, ou sous les ponts du métro aérien. Ces jours derniers, certains exilés auraient été empêchés d’entrer dans les jardins durant la journée. A quoi tout cela peut-il conduire ? Le regroupement dans certains jardins et places du Xè arrondissement avait au moins la vertu de permettre l’action des associations, de rendre possible le travail d’information qui peut être fait auprès des nouveaux arrivants comme le suivi de ceux qui sont là depuis plus longtemps. La dispersion des exilés prive ceux-ci des derniers remparts de protection que la France leur offrait, au travers de son tissu associatif ou de l’action bénévole de riverains.

Les forces de police – CRS ou police nationale – ou les agents de sociétés de sécurité privées sont depuis le 18 août présentes en permanence dans le quartier, autour des jardins, dans les jardins, le long du canal St-Martin, près des bus du dispositif Atlas et de la BAPSA le soir. Êtes-vous certain, Monsieur le Maire, que c’est cela l’image que les habitants du Xè souhaitent pour leur arrondissement ? Est-ce que Paris doit devenir, à l’instar de ce qu’est Calais aujourd‘hui, une ville quadrillée en permanence par des policiers occupés à chasser ceux qui y transitent ou y cherchent refuge ?

Nous croyons pour notre part que Paris s’honorerait d’inventer une solution durable et digne pour l’accueil des exilés. Certes la question dépasse largement les compétences d’une ville. Mais il faut mettre fin aux politiques d’inhospitalité, et la Ville de Paris, forte de son rayonnement international, doit montrer l’exemple en accueillant dignement ceux des exilés dont elle a la charge et en pesant pour que tous soient respectés dans leurs droits et leur dignité.
Paris, le 7 septembre 2009

Signatures : ATMF, Camres, Cedetim, Cercle du silence, Cimade, Collectif de soutien des Exilés du Xè, Gisti, Hors la Rue, LDH, Mrap, RESF-10è, Secours catholique (délégation Paris)